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Émélie Chamard est une tisserande et instructrice née le 10 février 1887 à St-Jean-Port-Joli au Québec, où elle est morte en 1981[1].

Biographie modifier

Enfance et formation modifier

Émélie est la première née de l'union de Gaudélie (36 ans) et Charles (44 ans). Elle grandira en compagnie d'une sœur adoptive de quatorze ans son aînée, son frère Joseph cadet d'un an et sa sœur Clara plus jeune de deux ans[2].

La mère d'Émélie initie cette dernière au tissage vers 16 ans. Dès 17 ans, Émélie sait opéré un métier à tisser et produire ses propres étoffes. Lors de son mariage, elle portera une robe faite d'une étoffe tissée par elle-même.

Mariage et vie de famille modifier

Émélie Caron épouse Edmond Chamard le 9 janvier 1906. Elle a 18 ans et son époux en a 25. Elle prend alors le nom de son époux, comme il était coutume à l'époque. On la connaîtra alors sous le nom de madame Edmond Chamard ou plus communément: Émélie Chamard. De cette union naitront six filles, cinq garçons et près de quarante petits-enfants.

Carrière de tisserande modifier

Instructrice en tissage modifier

Les talents de tisserande d'Émélie se sont faits connaître par les ouvrages qu'elle vendait aux touristes de passage en étendant ses couvre-lits sur la clôture de pieux de cèdre bordant le terrain des Chamards. En 1928, par l'intermédiaire de monsieur Oscar Bériau, directeur des Arts et Métiers, le gouvernement lui confia la tâche de former de nouvelles tisserandes à travers la province, dans des régions telles que l'Abitibi, le Témiscamingue, Charlevoix, le Saguenay-Lac-St-Jean et la Gaspésie[3]. Elle a remplit ce rôle pendant 17 ans. En 1929 à l'ouverture de l'École des arts domestiques de Québec, elle fait partie du premier groupe d'enseignantes qui forment les représentantes des différents Cercles des fermières qui formeront à leur tour les membres de leur Cercle.

Entrepreneure en artisanat modifier

Inquiète pour la santé financière de sa famille, Émélie s'associe à sa voisine pour vendre des produits du tissage aux touristes qui empruntent la route 2 pour se rendre en Gaspésie. C'est ainsi qu'Artisanat Chamard a démarré, en 1923[4]. En 1925, une première petite boutique est construite. Il y a suffisamment de place pour un ou deux métiers à tisser horizontaux[1].

En 1946, Émélie fonde un atelier-école. La première boutique étant désuète, le commerce se déroule dans la maison familiale. Elle y forme des jeunes filles et y vend les ouvrages produits, elle y travaille avec deux de ses plus jeunes filles. Les clients y passent leur commandes, notamment de tissages au point boutonné. En 1950, un article du Journal La Patrie portant sur elle révèle qu'un nouveau bâtiment a été construit par un de ses fils pour les besoins du commerce d'Artisanat Chamard[3].

En 1959, elle dirigeait une quinzaine d'employés affairés à tisser tentures et couvre-lits sur mesure[5].

Mort modifier

Émélie meurt le 31 mars 1981, à l'âge de 94 ans[6].

Prix et reconnaissances modifier

  • Médaille de bronze du Grand Prix d'artisanat du Québec, 1952[7].
  • Médaille d'argent du mérite artisanal décernée à Émélie Chamard par la Fédération de fermières, 1952[8].
  • Médaille de la Province pour la meilleure tisseuse de l'année, 1955.
  • Médaille du mérite de la Municipalité de St-Jean-Port-Joli, 1973.
  • Une biographie d'Émélie Chamard est publiée par Angéline Saint-Pierre, aux Éditions Garneau, 18 novembre 1976, Québec (Québec) Canada. (ISBN 978-0775705782)
  • Une rue de l'Ancienne-Lorette à Ste-Foy, Québec, est désignée "rue Émélie-Chamard" le 7 août 1989[9].
  • Une exposition virtuelle a été développée par le Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli: Émélie Chamard, femme d'avant-garde[10].

Sources modifier

  1. a et b Musée de la mémoire vivante, Saint-Jean-Port-Joli, Québec, « Émélie Chamard, femme d'avant-garde Un esprit entrepreneur, une carrière à l'horizon », sur Histoires de chez nous (consulté le )
  2. Gouvernement du Canada, Recensement du Canada de 1891 (Recensement), Sous-district : Saint-Jean-Port-Joli, district : L'Islet (lire en ligne)
  3. a et b « Elle a fait revivre le tissage chez nous », Journal La Patrie, Montréal,‎ , p. 82-83 (lire en ligne [PDF])
  4. Joseph Ronald Dautruche, Rémi Danvoye et Noémie Lemelin-Pouliot, « L’Artisanat Chamard », sur Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel (consulté le )
  5. Cécile LeBel, « Elle tisse avec le même amour depuis cinquante ans! », Journal Le Devoir,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  6. « Décès et avis divers », Journal Le Soleil,‎ , p. 7 (lire en ligne [PDF])
  7. Musée de la mémoire vivante Saint-Jean-Port-Joli, Québec, « Médaille de bronze du Grand Prix de l'artisanat dans son écrin », sur Histoires de chez nous (consulté le )
  8. Musée de la mémoire vivante Saint-Jean-Port-Joli, Québec, « Médaille d'argent du mérite artisanal décernée à Émélie Chamard par la Fédération de fermières »
  9. « Andrée P. Boucher (1937-2007) rend un hommage postume à Émélie Chamard 7 août 1989 Québec (Québec) Canada », sur Histoires de chez nous (consulté le )
  10. « Émélie Chamard au cœur d’une exposition virtuelle », Infodimance.com,‎ (lire en ligne)