Utilisateur:Tenam/Bacasable

Phonétique

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Panneau bilingue sur l'autoroute A5.

Le français valdôtain se distingue du français standard par son accent et par sa prononciation. Pour ce qui concerne cette dernière, des différences peuvent être relevées sur l'ensemble du territoire de la Vallée d'Aoste : la prononciation du Valdigne présente des sons articulés moins nets, alors que celle de la basse Vallée est plus claire et tend à rassembler à celle du piémontais.

Au-delà de ce partage, des traits communs peuvent être mis en évidence. La phonétique du français valdôtain relève essentiellement du patois francoprovençal valdôtain. Ses traits caractéristiques principaux sont notamment :

  • tendance à insérer un jod ([j]) après des consonnes telles que qu- ou g- : ainsi « que » se prononce [cjø] ;
  • le son [y] s'assimile à un [i]. Ainsi, un valdôtain prononcera-t-il « venu » comme [vəni] ;
  • la désinence -tion se prononce [ʃion], comme pour « attention » qui devient [atènʃion] ;
  • les voyelles nasales sont moins prononcées qu'en français standard, en particulier en /ɑ̃/, comme pour « bien » ou « valdôtain », qui se prononcent [bièn] et [valdôtèn] respectivement ;
  • les désinences verbales de l'infinitif présent (-er) et de l'indicatif imparfait et du subjonctif présent (-ai-) sont prononcées fermées : ainsi, en Vallée d'Aoste dira-t-on [fɜrme] pour « (je) fermais » et [ɛme] pour « aimer » ;

Lexique

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Les mesures

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quarteron

Traits caractéristiques

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Voici une liste de traits caractéristiques du français valdôtain, utilisés surtout à l'oral :

  • « oui » peut s'entendre « oué », « voué », « ouaille » (Cogne) et «  » (basse vallée) ;
  • l'inversion adverbe-verbe du type « il faut mieux agir » n'est pas observée, ce qui donnera « il faut agir mieux » ;
  • dans la comparaison entre adjectifs, « autant » peut remplacer « aussi » : « Autrement, il ne parlerait pas autant bien » ;
  • les deictiques « d'amont » et « bas », comme référence géographique suivant grosso modo la position le long de la vallée de la Doire baltée ou l'altitude, sont largement utilisés à l'oral. Ainsi, si on se trouve à Aoste, dira-t-on « demain matin j'irai bas à Verrès  », ville située en aval de la Doire baltée, ou alors « d'amont à Cogne » ;
  • à l'oral, l'indicatif futur des verbes est formé de façon simplifiée en ajoutant « puis » après l'inficatif présent, selon le modèle : la semaine prochaine on va puis voir si ça a marché ;
  • la plupart des interjections, telles que adón ou d'abord (= donc), djaque (= bien sûr, évidemment), ta queï (= ta gueule), va bien (= ça va) et mon Djeu mé (= mon Dieu), sont empruntées au patois valdôtain ;
  • on utilise le substantif « monstre » pour souligner les dimensions d'un objet : « Il avait une cicatrice monstre » ;
  • l'abdverbe subite est employé souvent à la place de « immédiatement » : on part pour Aoste subite ;
  • l'emploi des numéraux collectifs : cinquaine, sizaine, etc. - pour indiquer « environ cinq », six ;