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En mathématiques et dans un espace vectoriel de dimension 3, un pseudo-vecteur est un bivecteur simple c'est-à-dire pouvant s'écrire comme le produit extérieur de deux vecteurs. Il peut être représenté par une forme bilinéaire alternée ou par un tenseur antisymétrique. Si l'espace est euclidien et orienté, on lui fait correspondre un vecteur appelé vecteur dual.

Par exemple, la vitesse des points d'un solide en rotation dans l'espace est parfaitement décrite par un tenseur antisymétrique c'est-à-dire un pseudo-vecteur. Cependant, il est plus pratique d'utiliser son vecteur dual car celui-ci indique (entre autres) la direction de l'axe de rotation. En physique ce vecteur est appelé tout naturellement vecteur axial[1]. En physique les termes vecteur axial et pseudovecteur sont considérés comme synonymes ce qui peut conduire à des confusions avec le terme mathématique[2].

Le vecteur axial représentant le champ magnétique est orthogonal au plan de l'écran et pointe vers l'avant. En absence de champ électrique, la force de Lorentz s'exerce sur une particule selon une direction orthogonale au vecteur et se situe donc dans le plan.

En physique, les vecteurs ont d'abord été utilisés pour représenter des actions liées à des mouvements localement rectilignes. Ainsi la force qui s'exerce sur un objet selon un sens et une intensité peut être représentée par un vecteur dit vecteur polaire. Dans le cas d'un vecteur axial, l'action n'est plus dans la direction du vecteur mais dans une direction orthogonale au vecteur[3]. Les vecteurs axiaux sont toujours utilisés en relation avec le produit vectoriel ce qui permet de préciser leur usage.

Le caractère polaire ou axial d'un vecteur est donc une notion physique qui n'a aucun équivalent mathématique[4]. Elle indique seulement comment le vecteur doit être utilisé et n'affecte aucunement le vecteur lui même. Il faut donc rejeter l'appellation de " faux vecteur " dont est parfois affublé le vecteur axial.

Point de vue physique

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Choix de l'orientation de l'espace

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Illustration de la règle du tire bouchon. Le vecteur étant représenté par l'orientation du pouce, l'index donne le sens positif de rotation.

Un vecteur axial indique donc la direction de l'axe de rotation. Mais cela ne suffit pas : il faut aussi indiquer dans quel sens on tourne. Orienter l'espace, c'est indiquer quel est le sens positif de rotation. Pour cela, on utilise une convention : le sens positif de rotation autour de l'axe défini par le vecteur est obtenu en utilisant la règle du tire-bouchon de Maxwell. Ce sens positif de rotation est pour l'espace ce que le sens trigonométrique est pour le plan. D'ailleurs, si l'on considère le vecteur orthogonal au plan trigonométrique et orienté vers l'avant, cette convention redonne le sens trigonométrique. Comme c'est la main droite qui est utilisée (la main gauche donnerait le sens contraire), on dit que l'espace physique est orienté à droite. Cette règle, en association avec la règle de la main droite est utilisée pour représenter le produit vectoriel.

Si on avait choisi d'orienter l'espace physique à gauche, la même rotation aurait été représentée par le vecteur axial opposé. Par conséquent, dans les dessins, les vecteurs polaires resteraient inchangés alors que les vecteurs axiaux seraient remplacés par leur opposé (par contre, il n'y aurait aucune modification dans les formules). On exprime cela en disant qu'un vecteur axial dépend de l'orientation de l'espace[5] (ou encore de l'orientation du trièdre de référence[6]). Cela sert parfois de définition pour un vecteur axial.

Transformation physique

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En mathématiques, un automorphisme de   (c'est-à-dire un endomorphisme de   inversible ) est souvent appelé une transformation de   et l'image d'un élément (par cette transformation) est appelée son transformé. On se limitera ici aux transformations isométriques.

Vectoriellement, une isométrie directe est une rotation alors qu'une isométrie indirecte est, à une rotation près, soit une symétrie plane soit une inversion de l'espace[7]. Parmi les isométries indirectes, la première est simple à visualiser (comme l'image dans un miroir), la seconde appelée aussi symétrie P est simple à utiliser dans les formules.

 
Une boucle de courant électrique (en noir), crée un champ magnétique (en bleu) représenté à gauche par le vecteur axial  . Si on considère le système symétrique par rapport à un plan (en tirets) dans lequel le vecteur courant   est réfléchi, alors le champ magnétique est représenté à droite par le vecteur axial   (noté encore   sur la figure). Pour obtenir  , le vecteur   doit être réfléchi et inversé. Autrement dit,   est l'opposé du symétrique de  .[8]

En physique, en association avec une transformation mathématique, on utilise aussi une autre transformation plus proche des concepts physiques. Par exemple dans le schéma ci-contre le vecteur   représente le champ magnétique de la partie gauche. Son transformé physique est le vecteur qui représente le champ magnétique dans la partie droite c'est-à-dire   (noté encore   sur la figure). Par contre le transformé mathématique de   est son symétrique par rapport au plan et il n'est pas égal à   : c'est l'opposé. Cette ambiguïté concernant la transformation est à l'origine de la plupart des confusions. Par la suite, pour éviter ce problème, le transformé mathématique sera appelé « image  » et le transformé physique sera simplement appelé « transformé  ».

De façon générale

« Un système physique isolé quelconque fait appel pour sa description non seulement à des coordonnées de position mais à des grandeurs moins immédiatement liées à des positions. Ces grandeurs sont usuellement classées dans le cadre des entités tensorielles en grandeurs scalaires (masse, charge électrique, masse magnétique, énergie  ) et vectorielles (vitesse, accélération, champ électrique, champ magnétique, force, moment cinétique, couple  ), en nous désintéressant pour la simplicité de l'exposé, des grandeurs tensorielles d'ordre plus élevées[9]. »

Si l'on considère deux systèmes dont les éléments de position se correspondent à l'aide d'une isométrie (en supposant que ces systèmes restent isolés) on peut, pour chacun d'eux, définir les autres grandeurs à l'aide des lois physiques qui constituent la théorie utilisée. Se pose alors la question de savoir comment se correspondent ces grandeurs et en particuliers les vecteurs. Autrement dit, il reste à déterminer la transformation physique.

Si l'isométrie est directe (comme une rotation) tous les vecteurs se correspondent selon la transformation mathématique. Par contre si l'isométrie est indirecte (comme une symétrie plane ou centrale), les lois de la physique montrent que les vecteurs dits polaires se correspondent selon la transformation mathématique alors que les vecteurs dits axiaux sont les opposés de leur correspondant mathématique. Il faut bien remarquer que cette distinction « polaire/axial » ne concerne que la transformation physique et non la transformation mathématique. C'est la confusion entre ces deux transformations (physique et mathématique) qui conduit à qualifier un vecteur axial de " faux " vecteur croyant ainsi expliquer l'origine du mot « pseudo-vecteur », le préfixe pseudo étant alors pris dans son sens étymologique (c'est-à-dire " faux ").

Les vecteurs sont des objets mathématiques que la physique utilise comme bon lui semble. Pour rester en conformité avec les lois physiques en vigueur, la transformation physique est ainsi amenée à transformer les vecteurs d'une manière ou d'une autre selon qu'ils sont dits polaires ou axiaux. C'est une attitude pragmatique visant à combler une lacune d'un modèle mathématique simple, performant mais très légèrement insuffisant. Il ne faut pas vouloir théoriser cela et prétendre que les vecteurs, objets mathématiques, sont de " nature " différente comme une conception aristotélicienne pourrait y inciter.

On utilise donc la règle pratique suivante :

L'ingérence de la physique dans les calculs mathématiques est assez inhabituelle (mais concerne néanmoins tous les vecteurs dits axiaux). D'ordinaire cette ingérence est inutile car le physicien choisit soigneusement l'outil mathématique dont les propriétés reflètent complètement celles du phénomène étudié (à tel point que souvent on commet l'abus de langage qui consiste à identifier le concept physique avec son modèle mathématique). Ce n'est manifestement pas le cas ici pour diverses raisons (notamment historiques et pratiques). Il existe d'autres modèles ne possédant pas cet inconvénient (somme toute assez mineur) mais ils sont plus complexes.

Exemples

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Le produit vectoriel est noté   pour des raisons qui sont donnée ici.

Electromagnétisme

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  • vecteurs polaires : vecteur champ électrique  , potentiel vecteur  .
  • bivecteur (c'est-à-dire pseudo-vecteur) « bivecteur  » et « pseudo-vecteur » sont des termes généraux : dans l'exemple qui suit, on parle plutôt de tenseur antisymétrique ou de 2-forme différentielle : bivecteur (ou tenseur) champ magnétique    est la dérivée extérieure. En coordonnées cartésiennes cela donne   . C'est la partie du tenseur de Maxwell qui représente uniquement le champ magnétique.
  • vecteur axial : vecteur champ magnétique   est le vecteur dual du bivecteur champ magnétique. Il représente aussi le champ magnétique. Ces deux représentations sont complémentaires.

Vecteurs axiaux

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  • le moment cinétique, moment de la quantité de mouvement :  
  • le moment d'une force :  
  • le champ magnétique (loi de Biot et Savart :  
  • le moment magnétique :  
  • la vorticité d'un fluide, rotationnel du champ de vitesse :  
  • la vitesse angulaire.

Le produit vectoriel du vecteur axial vitesse angulaire et du vecteur rayon jusqu'au centre de rotation donne la vitesse du point considéré : c'est la formule de Varignon.

Le produit vectoriel du vecteur axial accélération angulaire et du rayon vecteur donne l'accélération du point considéré.

D'une manière générale, un bivecteur (= pseudo-vecteur) peut être utilisé pour représenter un angle plan, un élément de surface orientée ou une répartition surfacique.

Produit vectoriel

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  • Si   et   sont des vecteurs polaires, alors   est un vecteur axial.
  • Si   est un vecteur polaire et   un vecteur axial, alors   est un vecteur polaire.

C'est notamment le cas du vecteur de Poynting en électromagnétisme  :  .

  • Si   et   sont des vecteurs axiaux, alors   est un vecteur axial.

Torseurs

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  • Dans le cas d'un torseur cinétique, dynamique ou statique, la résultante est un vecteur polaire et le moment est un vecteur axial.
  • Dans le cas d'un torseur cinématique, la résultante est un vecteur axial et le moment est un vecteur polaire.

Point de vue mathématique

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Notations

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Par la suite,   désigne un espace vectoriel euclidien de dimension  . Pour simplifier, certaines notions ne seront développées que dans le cas  . On note   l'espace dual de   c'est-à-dire l'espace vectoriel des formes linéaires sur  . A tout vecteur   on fait correspondre la forme linéaire   définie par   (où   est le produit scalaire). L'application linéaire   est un isomorphisme de   sur  . Cet isomorphisme canonique permet d'identifier   et   et on écrit   à la place de  . Par la suite, quand on parlera d'un vecteur (sans préciser davantage) on parlera indifféremment d'un élément de   ou d'un élément de  .

Pour   on note   l'espace vectoriel des p-formes alternées définies sur  . On complète ces notations en posant  ,   et   pour  . La dimension de l'espace vectoriel   est   avec la convention   si  . Les espaces vectoriels   et   ont donc la même dimension et il existe une bijection canonique (au signe près) appelée loi étoile de Hodge qui les met en dualité. Ces espaces sont dits duaux l'un de l'autre, le contexte permettant de ne pas confondre avec l'espace dual  .

On note   la somme directe de ces espaces vectoriels, c'est-à-dire

 

Les éléments de   sont appelés des formes extérieures et ceux de   des p-formes extérieures ou des p-vecteurs. Dans le cas particulier où  , les éléments non nuls de   sont appelés des formes volumes.

Produit extérieur

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Afin de distinguer le produit extérieur et le produit vectoriel de deux vecteurs   et   , on utilisera de façon exclusive la notation   pour le produit extérieur (notation universelle donc incontournable) et la notation   pour le produit vectoriel (notation extrêmement répandue, même si elle n'est pas encore utilisée partout dont en France).

Le produit extérieur des vecteurs   et   est noté   et est définie pour tout   et tout   par

 

C'est une forme bilinéaire car elle est linéaire en   et linéaire en  . Elle est de plus alternée car   pour tout   et donc antisymétrique, c'est-à-dire que  

On peut définir le produit extérieur   sur  . Comme la définition formelle du produit extérieur est assez complexe[11], on se contentera d'en donner ses principales propriétés.

  • le produit extérieur   est une application bilinéaire de   dans  
  • si   et   alors  
  • si   et   alors  
  • le produit extérieur est associatif c'est à dire que   que l'on note alors plus simplement  

Muni de cette loi,   est une algèbre extérieure.

Bases canoniques

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Soit   une base de  . On peut alors calculer les coordonnées d'un vecteur de   dans cette base. Mais pour calculer les coordonnées d'un p-vecteur il faut d'abord définir une base de  . On peut le faire de façon naturelle (canonique) mais par contre, on ne peut définir aucun ordre naturel sur cette base.

Base duale

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Soit   une base de  . On note   la forme linéaire définie par   si   et   si   c'est-à-dire    est le tenseur de Kronecker. La base   de l'espace dual   est appelée base duale de  . Tout changement de base dans   induit automatiquement le changement de sa base duale.

Cette définition n'utilise pas le produit scalaire et peut donc être utilisée dans un cadre plus général. Ici   est un espace vectoriel euclidien et ces formes linéaires sont identifiées à des vecteurs de  . On a donc  . Par exemple en dimension 3 on a   et  . Par conséquent, si   est le projeté orthogonal de   sur la droite orthogonale au plan engendré par les vecteurs   et  , alors  .

Soit  . On peut calculer les coordonnées de   dans ces bases. En utilisant la convention de sommation d'Einstein on obtient   où les   sont les coordonnées contravariantes de   dans la base  . On obtient de même   où les   sont les coordonnées covariantes de   dans la base duale  .

On note   le tenseur métrique et   son tenseur inverse (ces tenseurs sont symétriques et  ). On vérifie que  ,  ,  ,  ,  .

Si   et   alors  . Il est très inhabituel d'utiliser de cette manière les coordonnées issues de deux bases différentes, mais   et   ne sont pas indépendantes.

Bases des p-vecteurs

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Soit  . Pour tout p-uplet ordonné   vérifiant   on pose  . Par exemple,   et  . L'ensemble des p-vecteurs    est un p-uplet ordonné est une base de   notée  . C'est la base covariante associée à la base   et tout changement de base dans   induit automatiquement un changement de base dans  . Par abus de langage, les coordonnées d'un p-vecteur   dans cette base sont appelés les coordonnées contravariantes[12] de   dans   (il est clair que c'est un abus de langage car  ).

Dans le cas  , la base covariante de   est  . Tout bivecteur   peut s'écrire (de manière unique) sous la forme   ce qui donne

 

car on doit sommer sur l'ensemble des couples   possibles et ceux-ci doivent vérifier   (convention d'Einstein généralisée).

De la même manière, on pose  . La base constituée de ces p-vecteurs, notée  , est la base contravariante associée à  . Par abus de langage, les coordonnées d'un p-vecteur   dans cette base sont appelés les coordonnées covariantes de   dans  .

Dans le cas  , la base contravariante de   est  . Tout bivecteur   peut s'écrire (de manière unique) sous la forme   ce qui donne

 

Remarque : Il existe un isomorphisme canonique (c'est-à-dire indépendant des bases) entre les bivecteurs et les tenseurs antisymétrique d'ordre 2. En général on distingue ces tenseurs suivant qu'ils sont covariants, contravariants ou mixtes. Dans le cas d'un espace euclidien, ces distinctions sont sans objet car on a identifié   et  . Cependant, il faut toujours faire la distinction entre les coordonnées covariantes, contravariantes ou mixtes.


Pseudo-vecteur

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Les éléments de   sont appelés des bivecteurs. D'autre part,   est le dual de   et donc est aussi de dimension  . Les éléments de   sont, pour cela, appelés des pseudo-vecteurs. Le préfixe pseudo signale seulement que ces vecteurs, bien qu'appartenant à un espace vectoriel de même dimension que  , ne sont pas des éléments de  . Dans le cas  , les bivecteurs sont donc aussi des pseudo-vecteurs : cette coïncidence n'a lieu que pour  .

Soit   et   deux vecteurs. Comme   et   alors  . Avec le vocabulaire ci dessus,   est donc un bivecteur. Dans le cas   c'est aussi un pseudo-vecteur et tout pseudo-vecteur peut s'écrire comme le produit extérieur de deux vecteurs.

Espace orienté

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Comme   est le dual de  , il est aussi de dimension  . Ses éléments sont appelées, pour cela, des pseudo-scalaires. Là encore, le préfixe pseudo signale simplement que les éléments de   ne sont pas des éléments de  .

Une forme volume sur   est un élément non nul de  . Comme cet espace est de dimension 1, la relation d’équivalence définie sur   par

 

permet de définir deux classes d’équivalence appelées orientations de  . L'espace vectoriel   muni de l'orientation   est noté   et appelé espace vectoriel orienté[13]. Même si le plus souvent, en l'absence d'ambiguïté, on note encore   l'espace vectoriel orienté, il est mathématiquement important de distinguer l'espace vectoriel   de l'espace vectoriel orienté   .

Dans le cas d'un espace euclidien, on dit que   est un vecteur unitaire si et seulement si il existe une base orthonormale de   notée   telle que  . Les propriétés du déterminant montrent alors que cette égalité est vérifiée pour toute base orthonormale. Il n'existe que deux vecteurs unitaires, chacun appartenant à une orientation. On note   l'unique vecteur unitaire appartenant à   et on note   (au lieu de  ) l'espace vectoriel euclidien orienté . Pour faire court, on dira simplement espace orienté.

On remarque que le tenseur de Levi-Civita est un vecteur unité et qu'il peut donc aussi être appelé forme volume unité ou unité pseudo-scalaire.

Produit vectoriel / Produit mixte

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Soit   un espace orienté de dimension   et   trois vecteurs de  . L'expression   est parfois notée   et porte alors le nom de produit mixte. Cette appellation est due à la relation

 

qui définit le produit vectoriel. Les propriétés d'antisymétrie de   donnent des relations analogues par permutation circulaire sur les indices.

Si les vecteurs sont coplanaires le résultat est nul. Sinon sa valeur absolue est égal au volume du parallélépipède construit sur ces trois vecteurs. Cela justifie a posteriori le nom de « forme volume » donnée aux éléments de  .

Bases directes

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Soit   une base de   et   une forme volume. On dit que   est directe (ou orientée positivement) si   et indirecte (ou rétrograde ou orientée négativement) si  . Cela est indépendant de  .

On peut remarquer que la définition mathématique ci-dessus de l'orientation est intrinsèque. En particulier elle ne fait pas intervenir les bases qui, de ce point de vue, sont des éléments étrangers à la notion. Il existe cependant une propriété concernant les bases qui sert parfois de définition alternative. Soit   une base de   (espace non orienté). L'ensemble des formes volumes   telles que   est une orientation. Cette orientation est appelée « orientation définie par   ». Si on la note   alors (par définition)   est une base directe de l'espace orienté  .

En physique, on peut ainsi définir une orientation telle que les bases directes soient des bases orientées à droite[14]. Pour cela on choisit une base orientée à droite (par la règle de la main droite, par exemple). D'après ce qui précède, cela détermine une orientation pour laquelle la base est directe. Cette orientation est identique à celle déterminée par le tire-bouchon de Maxwell.

Pseudo-vecteur vs vecteur axial

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Exemple

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Vecteur instantané de rotation

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Soit   un solide mobile indéformable et   une base quelconque[15] de   liée à   Les vecteurs   dépendent du temps mais les coordonnées du tenseur métrique dans cette base restent constantes. On note   sa base duale. Comme   alors  . Si on note   alors   et  .

Si   est un vecteur lié à   alors   où les   ne dépendent pas du temps. D'où  . Finalement

 

Il existe une forme bilinéaire alternée unique notée   telle que   (puisque les   sont les coordonnées d'un tenseur,   ne dépend pas de la base  ). Par conséquent  , c'est-à-dire que   est un bivecteur et donc un pseudo-vecteur puisque la dimension de   est égale à 3.

D'un point de vue calculatoire, le pseudo-vecteur   est l'outil adapté au problème mais il présente un double inconvénient. Tout d'abord, on ne travaille pas avec les objets eux-mêmes mais avec leurs coordonnées. Ensuite, il n'est pas facile de visualiser l'action d'un tel tenseur sur un schéma.

 
Le vecteur vitesse angulaire décrit la vitesse de rotation et l'axe de rotation instantanée. La direction du vecteur vitesse angulaire est celle de l'axe de rotation ; dans ce cas (sens antihoraire) le vecteur pointe vers le haut

On cherche un outil ne présentant pas ces inconvénients. Pour cela on utilise le fait que l'espace est orienté. Le dual de Hodge de   est un vecteur et on pose   (où   est la loi étoile de Hodge). Les coordonnées de   dans la base   sont    est le tenseur de Levi-Civita. On obtient   et  . D'où

 

L'avantage est immédiat. On travaille avec un vecteur, qui est un objet plus simple qu'un tenseur (ici un bivecteur) et la formule n'utilise pas les coordonnées. Mais il faut être conscient que l'on a introduit artificiellement l'orientation de l'espace dans un problème qui, au départ, n'en dépend pas. Une première fois pour définir le vecteur  , une seconde fois pour l'utiliser à l'aide du produit vectoriel. Le vecteur axial   peut donc être considéré comme un simple intermédiaire de calcul[16] qui a l'avantage de pouvoir être représenté graphiquement (il a été créer en partie pour cela) mais qui possède l'inconvénient de mal supporter les transformations, contrairement au pseudo-vecteur  [2].

Transformation physique

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On reprend les notations précédentes. Soit   une isométrie de   indépendante du temps. Pour chaque élément défini sur   on note avec un « ' » son transformé physique c'est-à-dire l'élément correspondant sur  . Le plus souvent, transformé et image coïncident ; mais pas toujours.

On a  . Si   alors   est la base image de   car  . De même   est la base image de   car  . On a aussi   et  . Mais pour   on a   si   est directe et   si   est indirecte.

Si l'isométrie est indirecte, le transformé du vecteur axial   est l'opposé de son image. On retrouve donc sur cet exemple, la règle énoncée plus haut.

Cas général

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Dualité vecteur / pseudo-vecteur

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En dimension 3, les espaces vectoriels   et   sont duaux c'est-à-dire que chaque pseudo-vecteur est associé par la loi étoile de Hodge à un vecteur et réciproquement. Si   est un pseudo-vecteur, on note   son vecteur dual. De même si   et un vecteur on note   son bivecteur dual. Les relations tensorielles entre les coordonnées sont

  et  

  est le tenseur de Levi-Civita. On a donc   et  .

En dimension 3, tout pseudo-vecteur peut s'écrire comme le produit extérieur de deux vecteurs. Le cas général se réduit donc à ce qui pourrait passer pour un cas particulier. Avec   on obtient

 

c'est-à-dire que que le produit vectoriel est le vecteur dual du produit extérieur[17].

Transformation mathématique

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Soit   une isométrie de  . On note   son déterminant.

  • Pour le produit extérieur :  [11]
  • Pour le produit vectoriel :  

Par conséquent,  , c'est-à-dire

Transformation physique

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En rouge, est représenté le produit vectoriel des deux vecteurs en noir. Sous une inversion d'espace chaque vecteur est changé en son opposé : ils sont représenté en gris pour les vecteurs en noir et en rose pâle (non présent sur le dessin) pour le vecteur en rouge. Le produit vectoriel des images (en gris) est égal au vecteur en rouge et donc égal à l'opposé de son image (en rose pâle).

Soit   une isométrie indirecte. Soit   et   des vecteurspolaires. Leurs transformés physiques sont égaux à leurs transformé mathématiques :   et  . Le transformé mathématique du vecteur axial   est   alors que son transformé physique est  . D'après ce qui précède, on a le schéma suivant :

 

Le bivecteur et son vecteur dual représentent tous deux le phénomène physique. A priori, aucun n'est plus légitime que l'autre. Mais les lois physiques montrent que c'est le bivecteur qui doit être transformé (mathématiquement) et que le vecteur dual doit être récupéré après coup. Sous cet angle, la transformation physique apparaît comme étant simplement un raccourci qui permet de se passer du bivecteur.

Si pour des raisons pédagogiques ou autres on ne peut pas introduire la notion de bivecteur, alors justifier le traitement spécial réservé au vecteur   n'est pas simple. On s'en sort généralement en disant que ce n'est pas un " vrai vecteur " : la preuve, on ne le transforme pas comme les autres ! On reconnaît là, le procédé qui consiste à expliquer un résultat en s'appuyant sur le résultat lui même[18].

Le gros avantage de la transformation physique est que, contrairement à la transformation mathématique, il est indifférent de l'appliquer avant ou après l'opération de dualité.

Le bivecteur   est un pseudo-vecteur, au sens mathématique. Pour éviter toute confusion, il vaut mieux éviter d'appeler le vecteur axial   un pseudovecteur car les propriétés sont différentes.

Représentation duale d'un bivecteur

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Soit   quatre réels vérifiant   et  ,   deux vecteurs. Alors   et   vérifient  . Par conséquent un bivecteur   peut s'écrire sous la forme   d'une infinité de manière. De plus l'action de ce bivecteur n'est pas simple à percevoir.

C'est pourquoi les physiciens préfèrent considérer (et représenter graphiquement) son vecteur dual. Non seulement ce vecteur est unique mais son action est claire : il s'agit localement d'une rotation dont l'axe a pour direction celle donnée par le vecteur. D'ailleurs en physique un vecteur axial est aussi appelé, par une sorte de métonymie, un pseudovecteur ce qui rappelle son association avec le bivecteur (= pseudo-vecteur).

Par exemple, le bivecteur   dont les coordonnées covariantes sont   (  est le potentiel vecteur) et son vecteur dual   dont les coordonnées contravariantes sont   (  est le tenseur de Levi-Civita) peuvent tous les deux représenter le champ magnétique. Lors d'une symétrie, il est mathématiquement équivalent de prendre le symétrique du bivecteur et de calculer ensuite son vecteur dual ou bien de prendre directement l'opposé du symétrique du vecteur dual. La transformation particulière que l'on réserve aux vecteurs axiaux est donc simplement un raccourci (une astuce de calcul) et ne traduit aucunement une quelconque bizarrie qui affecterait les vecteurs axiaux.

Par exemple, le champ magnétique peut être représenté par le bivecteur   dont les coordonnées covariantes sont   (  est le potentiel vecteur). On voit mal comment représenter graphiquement un tel bivecteur. Par contre, il est très simple de le faire par l'intermédiaire de son vecteur dual, le vecteur   dont les coordonnées contravariantes sont    est le tenseur de Levi-Civita.

L'abus de langage qui consiste à identifier le concept physique et l'objet mathématique est habituellement sans conséquence. Dire que   " est " le champ électrique ne pose aucun problème. Par contre dire que   " est " le champ magnétique (comme il est d'usage de le dire) occulte le fait que c'est le bivecteur   (et non son dual) qui représente directement le champ magnétique. Lors d'une transformation, comme   ne représente qu'indirectement le champ magnétique c'est le bivecteur qui doit être transformé, son vecteur dual devant être récupéré après coup.

Il est évidemment plus simple de transformer directement le vecteur dual même si cela nécessite parfois un ajustement pour qu'il reste en adéquation avec le bivecteur : ainsi, lors d'une isométrie indirecte, on doit prendre l'opposé du vecteur image. Mais cela est juste une astuce de calcul.

Ignorer ce qui précède conduit à penser que le vecteur   ne se comporte pas toujours comme devrait le faire un " vrai " vecteur et qu'il serait donc un " faux " vecteur ou plus savamment un " pseudo " vecteur. Ce serait un objet chimérique qui se dessine comme un vecteur mais qui se transforme comme un bivecteur[19] voire, pourquoi pas, un objet qui serait à la fois un vecteur et un bivecteur. Est-il utile de préciser que tout cela n'a aucun sens.

Dans la pratique, les coordonnées du produit vectoriel ne sont calculées que dans une base orthonormale directe. Dans ce cas, en modifiant de façon ad hoc[20] la base canonique des bivecteurs, on obtient l'égalité des coordonnées du produit extérieur et du produit vectoriel (c'est-à-dire d'un bivecteur et de son vecteur dual) et cette égalité est conservée lors d'un changement de base orthonormale directe. On peut donc, avec la conception ci-dessus, commencer une phrase en parlant d'un pseudovecteur comme étant un vecteur et la finir en en parlant comme d'un bivecteur, cela ne mène à aucune erreur d'application. Bien que cette conception soit malheureusement assez répandue, on ne peut pas l'encourager, car dès que l'on fait un peu de théorie et que l'on s'écarte de ces conditions particulières, rien ne va plus[2].

La distinction polaire/axiale est-elle nécessaire ?

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Elle n'est pas nécessaire mais s'avère très utile en pratique. La représentation vectorielle de l'électromagnétisme est un modèle élémentaire, facilement accessible mais ce n'est qu'un modèle parmi d'autres. Dans le formalisme de la relativité, le champ électromagnétique est représenté par un tenseur antisymétrique (en dimension 4). Dans ce cadre, les vecteurs   et   sont définis pour faire le lien avec la représentation vectorielle mais ne sont pas utilisés comme tels. Il en est de même dans la représentation (moins connue) de l'Algèbre géométrique. Dans ces deux derniers modèles, la distinction polaire/axial est inutile[21].

Soit   un vecteur. Ce vecteur est-il polaire ou axial ? On voit bien que posée ainsi, cette question ne peut avoir de réponse. Il est nécessaire de savoir quelle grandeur physique ce vecteur représente[22]. Par exemple, suivant que   représente un rayon vecteur ou un vecteur de rotation, on répondra que   est un vecteur polaire ou axial[23].

Ainsi si   est une base, les vecteurs   ne sont ni polaires ni axiaux car ils ne représentent aucune grandeur physique. Par conséquent le vecteur seul ne suffit pas. Il manque en quelque sorte un " mode d'emploi " indiquant comment le vecteur doit être utilisé : la distinction polaire/axiale rempli ce rôle. Le qualificatif polaire ou axial n'est donc pas une propriété du vecteur lui-même mais une indication supplémentaire qui vient préciser son utilisation.

Lorsque le nom d'une variable est étroitement associé à une grandeur physique, il porte en lui même la précision polaire/axiale. Par exemple en électromagnétisme, parler du champ   ou du champ   ne nécessite aucune précision supplémentaire

Comment utiliser un vecteur axial ?

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Tout d'abord, peut-on donner une définition de la distinction " axial/polaire " ? Mathématiquement non (on en a déjà parlé) mais physiquement oui.
Condition préalable : Un objet mathématique est soit polaire soit axial si et seulement si il représente un concept physique. Cette condition est très rarement donnée car, en dehors de rares exceptions (par exemple, les vecteurs de base), les objets mathématiques utilisés en physique vérifient cette condition.

Voici deux définitions possibles (il en existe peut-être d'autres).
(1) Un vecteur est axial s'il dépend de l'orientation de l'espace, polaire s'il n'en dépend pas.
(2) Lors d'une isométrie indirecte, le transformé (physique) d'un vecteur est égal à son image si c'est un vecteur polaire et égal à l'opposé de son image si c'est un vecteur axial.

La première définition est très souvent donnée mais pour ainsi dire jamais utilisée. Elle semble " mathématique " mais ne l'est pas. Car pour savoir si le vecteur dépend ou non de l'orientation de l'espace, il faut savoir comment se comporte la grandeur physique vectorielle associée[22].

La seconde définition semble moins " pure " que la première mais elle est opérationnelle et donc pour ainsi dire la seule utilisée en pratique.

Par exemple, dans la représentation vectorielle, faisons l'hypothèse que le champ magnétique est représenté par le bivecteur   (un tenseur antisymétrique en dimension 3) où   est le potentiel vecteur et   la différentiation extérieure. Son vecteur dual le vecteur   n'est, sous cette hypothèse, qu'un simple intermédiaire : la distinction polaire/axial est alors un moyen pratique d'utiliser le vecteur sans passer par le bivecteur. A ce titre, l'application du principe de Curie est particulièrement intéressante.

Schématiquement ce principe énonce que des causes symétriques donnent des effets symétriques, ce qui semble fort logique. C'est bien sûr en particulier le cas en électromagnétisme où effectivement tout plan de symétrie des causes est un plan de symétrie aussi bien pour le vecteur   que pour le bivecteur  . Cela est mathématiquement équivalent à dire que tout plan de symétrie des causes est un plan de symétrie pour   et un plan d'antisymétrie pour  [24]. L'application du principe de Curie se généralise à tout vecteur polaire (plan de symétrie) ou axial (plan d'antisymétrie). Comme on le voit tout est très simple, sans la moindre bizarrerie d'aucune sorte.

Pourtant on peut lire un peu partout (y compris dans cet article) que «   est le champ magnétique ». Cela est bien sûr un abus de langage, on devrait dire «   représente le champ magnétique ». Et encore ne le fait-il qu'indirectement, par l'intermédiaire de son bivecteur. Mais c'est un intermédiaire tellement facile à utiliser dans les calculs et à représenter graphiquement qu'il est d'un usage quasi exclusif, au point d'en faire presque oublier l'existence même du bivecteur (cette remarque est valable pour tout vecteur axial). Ce n'est donc qu'une facilité de langage qu'il ne faut surtout pas prendre au pied de la lettre.

En effet, si l'on croit que   " est vraiment " le champ magnétique, alors l'antisymétrie de  , simple artifice de calcul, devient une propriété du vecteur axial ce qui ammène à s'interroger ensuite sur la nature mystérieuse de ce vecteur qui n'est pas " vraiment " un vecteur  

Si l'on croit que   " est vraiment " le champ magnétique, alors on devrait en conclure que le champ magnétique viole le principe de Curie. Et comment comprendre qu'une symétrie des causes donne une antisymétrie de quelque chose de réel ? Voilà qui ne ferait que renforcer le mystère entourant ce vecteur.

Représentation matricielle

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Dans l'espace vectoriel des matrices carrées (n,n) on peut définir deux produits.

  • le premier, noté "   " ou (le plus souvent) par une absence de signe, correspond au produit matriciel usuel :   ou  
  • le second, noté  , est le crochet de Lie :  

Il est à remarquer que le sous espace vectoriel des matrices antisymétriques n'est pas stable pour le produit usuel mais qu'il est stable pour le crochet de Lie. C'est-à-dire que si   et   sont antisymétriques alors   est aussi antisymétrique.

Soit   une base et   la base canonique des pseudo-vecteurs, c'est-à-dire des bivecteurs. Par rapport à leurs bases respectives, un pseudo-vecteur et son vecteur dual peuvent être représentés par des matrices : une matrice (3,1) pour le vecteur et une matrice (3,3) antisymétrique pour le pseudo-vecteur.


  Si la base est orthonormale directe alors ils ont presque les mêmes coordonnées et les matrices se correspondent de façon simple. Par exemple si   alors   et on note
  et  
les matrices correspondantes. Pour des raisons pratiques (cf les formules ci-dessous) on considère aussi la matrice transposée   appelée la représentation antisymétrique de  . Ces deux représentations sont présentes comme sous matrices du tenseur de Maxwell selon la signature de la métrique.

On peut vérifier que

  •   : matrice   vecteur   vecteur
  •   :  matrice antisymétrique, matrice antisymétrique    matrice antisymétrique
  •   (cf. Exponentielle d'une matrice). C'est donc une matrice de rotation. Plus précisément, l'axe de rotation est de direction   et l'angle de rotation (en radians) est égal à  .


  Si la base n'est pas orthonormale ou même seulement indirecte, alors les coordonnées ne sont plus les mêmes et la correspondance ci-dessus n'est plus valable. Par exemple, rien de changé dans l'expression du produit extérieur (pseudo-vecteur) mais pour le produit vectoriel (vecteur dual) l'expression n'est plus aussi simple. En pratique, on travaille dans une base orthonormale directe et la confusion ne porte pas à conséquence. Il n'en est pas de même dans un cadre théorique plus général.

Champ de vecteurs

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Ce qui précède peut se généraliser aux champs vectoriels. Les exemples physiques donnés précédemment sont en fait des champs de vecteurs (pour alléger l'expression, on dira le plus souvent « vecteur » au lieu de « champ de vecteurs »). La distinction « polaire/axial » est particulièrement importante dans l'analyse des propriétés de symétrie des champs de vecteurs (cf. Principe de Curie). Ainsi, le champ électrique   (vecteur polaire) possède les mêmes symétries que ses sources : un plan de symétrie des charges est plan de symétrie de  . Par contre, le champ magnétique   (vecteur axial) inverse ces propriétés : un plan de symétrie des courants est plan d'antisymétrie de  . Mettre ces plans en évidence (lorsqu'ils existent) permet de simplifier les calculs.

Nous supposerons connus les trois opérateurs différentiels gradient, divergence et rotationnel que de nombreuses formules relient entre eux (cf. ici). Ici on se contente de mettre en évidence le caractère axial ou polaire des expressions obtenues à l'aide des coordonnées locales. Les relations de ce type les plus générales utilisent la notion de dérivée covariante. On se limitera ici au cas le plus élémentaire : coordonnées cartésiennes   dans un repère orthonormal direct[25].

Les exemples sont issus de l'électromagnétisme et plus précisément des équations de Maxwell.

Opérateur nabla

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On note   l'opérateur de dérivation   et on définit l'opérateur nabla   comme ayant les " coordonnées " symboliques  . Son intervention dans les produits scalaires, vectoriel ou extérieur se fait simplement en utilisant ses " coordonnées " comme si c'étaient les coordonnées covariantes d'un vecteur.

Gradient

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Soit   une fonction à valeurs réelles. Le vecteur   a pour coordonnées  . Ce sont celles du vecteur gradient et on note  . Le gradient d'une fonction salaire est un champ de vecteurs polaires. Exemple

 

Divergence

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Soit   un vecteur de coordonnées  . Le scalaire   est égal à la divergence de   et on note  . La divergence d'un champ de vecteurs polaires est une fonction scalaire. Exemple

 

Rotationnel

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Soit   un vecteur de coordonnées  . Le pseudo-vecteur   a pour coordonnées   et son vecteur dual   a pour coordonnées    est le symbole de Levi-Civita. Ces dernières sont les coordonnées du rotationnel, et on note  . Le rotationnel d'un champ de vecteurs est un champ de vecteurs. Plus précisemment :

  • Le rotationnel d'un vecteur polaire est un vecteur axial. Exemple  .
  • Le rotationnel d'un vecteur axial est un vecteur polaire. Exemple
 

Les sources de confusion

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Il y a (principalement) trois sources de confusions possibles.

  1. Confondre une transformation passive avec une transformation active,
  2. Confondre orientation de l'espace et orientation des bases,
  3. Confondre le bivecteur   (produit extérieur) avec son dual de Hodge   (produit vectoriel).

On a déjà beaucoup parlé des points 2 et 3. Même si cela est important dans les discussions théoriques, cela est sans incidence dans la pratique. En effet dans ce cas l’espace est orienté à droite (et on n'envisage pas de l'orienter à gauche), les bases sont toujours supposées directes et enfin, le produit vectoriel est rarement (jamais ?) utilisé en dehors des bases orthonormales directes. Reste le point 1.

Transformation passive/active

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  • Dans une transformation passive on décrit un même phénomène physique dans deux référentiels distincts. C'est donc un changement de base.
  • Dans une transformation active on déplace le système physique en gardant le même référentiel. C'est donc une transformation au sens mathématique du terme.

Inversion des axes

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Les axes forment un repère qui oriente l'espace. On suppose qu'initialement ils forment un repère orienté à droite (par exemple, en suivant la règle de la main droite) : l'espace est ainsi orienté à droite. Inverser les axes comprend donc deux parties

  1. un changement de l'orientation de l'espace : on passe de l'orientation droite à l'orientation gauche.
  2. un changement de base : on passe de la base   orientée à droite à la base   orientée à gauche.

Sous l'action du changement de l'orientation de l'espace, un vecteur polaire ne change pas alors qu'un vecteur axial est changé en son opposé.

Sous l'action du seul changement de base, les vecteurs ne changent pas mais leurs coordonnées changent. Si le vecteur   a pour coordonnées   dans la base   alors le vecteur   a pour coordonnées   dans la base  . C'est donc un changement de base (directe → indirecte) très simple à utiliser dans les calculs[26].

Sous ces actions conjointes les coordonnées d'un vecteur polaires sont changées en leurs opposés alors que celles d'un vecteur axial sont inchangées.

Remarque : la nouvelle base   est orientée à gauche. Mais comme l'espace est aussi orienté à gauche, les formules usuelles (notamment pour le produit vectoriel) sont encore valables, ce qui ne serait pas le cas sinon[27].



Inversion de l'espace

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On appelle ainsi la transformation active qui à tout vecteur   fait correspondre son opposé  . Elle est aussi appelée symétrie centrale (ou symétrie par rapport à O) et symétrie P. Les vecteurs changent et donc leurs coordonnées changent mais la base ne change pas.

Si le vecteur   a pour coordonnées   dans la base   alors le vecteur   a pour coordonnées   dans cette même base  .

Ambiguïté et erreur à éviter

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Au niveau des coordonnées, la correspondance est la même pour les deux inversions. Parler de « la transformation    » (ou toute autre expression équivalente) ne permet donc pas de savoir de quoi on parle.

Exemple : Soit  ,   deux vecteurs et   et soit la transformation  .

  • si c'est une transformation passive, la nouvelle base est   et donc  . On obtient   conformément au fait que   est un vecteur.
  • si c'est une transformation active, on a  ,  ,   et  . Cette relation n'a rien d'extraordinaire puisqu'elle est vérifiée pour les nombres réels.
  • Supposons que l'on utilise la transformation passive. Si on confond avec la transformation active, alors on en déduira faussement que les coordonnées du produit vectoriel sont inchangées et donc faussement que « le produit vectoriel ne se transforme pas comme un " vrai" vecteur ».

Orientation de l'espace

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Renversement des axes

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L'expression « orientation de l'espace » est aujourd'hui couramment utilisée dans les textes de physique mais il n'en a pas été toujours ainsi. Jusqu'aux années soixante, l'expression qui prévalait était liée à la notion de trièdre des axes coordonnées dont l'orientation correspond à l'orientation de l'espace. Renverser les axes est donc faire simultanément un changement de base et un changement d'orientation de l'espace.

Si l'on confond un renversement des axes avec un simple changement de base alors les énoncés compris ainsi sont trivialement faux, ce qui est impensable quand leurs auteurs sont des sommités du monde de la physique (on trouvera un peu plus bas quelques citations pour confirmer cela). Dans un soucis de clarté, il semble donc souhaitable lorsque l'on cite ces auteurs, de bien préciser le vocabulaire utilisé.

L'inconvénient de cette double modification est qu'il est moins facile de distinguer ce qui revient au changement de base et ce qui revient au changement de l'orientation de l'espace. Mais le gros avantage est que la nouvelle base est directe (au sens mathématique) et que par conséquent les formules usuelles utilisant les coordonnées sont encore valables. Cela est fort pratique avec les tenseurs qui, contrairement aux vecteurs, sont pratiquement toujours définis à l'aide de leurs coordonnées.

Citations commentées

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  • « Or, par définition, le produit vectoriel   de deux vecteurs   et   est un vecteur   [ ] tel que le trièdre   soit de même sens que le trièdre des axes coordonnées. » André Berthelot Les développements récents relatifs à la symétrie droite-gauche en physique in L'information scientifique J.-B. Baillière et fils Paris, mars/avril 1965 n°2 (p.52)
    Le produit vectoriel est défini de manière intrinsèque. Comme tout vecteur, il ne dépend pas des bases et donc a fortiori pas de leur orientation. Par contre, il dépend de l'orientation de l'espace. Le « trièdre des axes coordonnées » n'est donc pas un repère quelconque mais bien celui qui définit l'orientation de l'espace.
  • « On sait qu'un vecteur axial change de sens quand on change l'orientation des axes (on le vérifie aisément par exemple sur le produit vectoriel de deux vecteurs polaires). » H.Arzeliès Electricité macroscopique et relativiste Gauthiers-Villard Paris 1963 (p.179)
    Une autre manière de dire essentiellement la même chose que précédemment : quand on change l'orientation des axes, on change l'orientation de l'espace et donc le produit vectoriel.
  • « Lorsqu'on renverse par symétrie le système de coordonnées, c'est-à-dire quand on change les signes des trois coordonnées, les composantes [trad. coordonnées] d'un vecteur ordinaire changent également de signe. De tels vecteurs sont dits polaires. Les composantes d'un vecteur pouvant être représenté comme le produit vectoriel de deux vecteurs polaires ne changent pas de signe dans un renversement. De tels vecteurs sont dits axiaux.» L.Landau et E.Lifchitz Théorie du champ Edition Mir 1966 (p.28)
    Idem, sachant que l'expression « système de coordonnées » est l'un des nombreux substituts de « trièdre des axes coordonnées ».




On the web

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Les grands auteurs utilisent un vocabulaire qui, avec le temps, nécessite parfois d'être expliqué. Mais on peut être sûr d'une chose : ils ne commettent pas d'erreurs ! Il n'en est pas de même sur la toile où le pire côtoie le meilleur. A lire, donc, avec esprit critique.

  1. « axial vector ( pseudo-vector ) A vector that does not reverse its sign when the coordinate system is changed to a new system by a reflection in the origin (i.e.   ). » Oxford Dictionary of Physics (8 ed.) Current Version: 2019 https://www.oxfordreference.com/search?q=axial%20vector
    On peut regretter que, en 2019, cette définition n'ait pas été actualisée. Néanmoins elle est correcte, à condition de décoder le vocabulaire utilisé (« coordinate system ») qui sous-entend que dans les conditions indiquées, l'orientation de l'espace est changée.

  2. « The significant difference between axial vectors and polar vectors is the effect on their coordinates of an inversion of the coordinate system; i.e., x → -x, y → -y, z → -z. Under this inversion an ordinary (polar) vector P is transformed into its negative −P, whereas the coordinates of an axial vector A are unchanged by the inversion; i.e., P → -P, A → A »http://www.applet-magic.com/axial.ht
    Concernant les vecteurs, c'est tout le contraire : dans les conditions ci-dessus, quand les coordonnées changent de signes le vecteur est invariant. Et réciproquement. Manifestement, l'auteur confond un vecteur avec la liste de ses coordonnées.

  3. « La symétrie par rapport à l'origine d'une base orthonormale se traduit par un changement de signe des coordonnées du pseudovecteur. On parle de pseudovecteurs par opposition aux vecteurs dits vrais ou polaires, qui sont invariants par une telle inversion. »
    Ici, il n'y a pas de changement de l'orientation de l'espace mais un simple changement de base. Compte tenu du commentaire précédent, l'auteur dit qu'un vecteur axial est invariant par changement de base. C'est vrai mais sans intérêt car, les vecteurs polaires vérifiant bien entendu la même propriété, cela ne peut en aucun cas caractériser un vecteur axial.

  4. Dans les années 1960, le concept de vecteur tel que nous l'entendons aujourd'hui (i.e. un élément d'un espace vectoriel) a en gros un siècle d'existence. C'est ainsi que pour être sûr d'être compris, André Berthelot croient bon de préciser ce que l'on entend par « l'opposé d'un vecteur ». L'usage d'un vocabulaire comme « vrai vecteur » par ces auteurs est donc à replacer en situation.

  5. I think the simplest invariant interpretation of a pseudovector (in 3-space) is as a 2-form (i.e., an antisymmetric covariant 2-tensor). To put this into context, note that ordinary force fields are actually best interpreted as 1-forms (covariant 1-tensor fields, also called covector fields). There are several good reasons for this (note than none of the following constructions require a choice of metric or orientation):
  • If F is a force field, the work done by F along a path c is just the integral of F over c. 1-forms are the objects that can be integrated invariantly over curves.
  • If u is a (scalar) potential field, the force field that it generates is most naturally interpreted as its differential du, a 1-form. To interpret it as a vector field requires a choice of metric.
  • A force field F is irrotational (locally conservative) iff its exterior derivative vanishes: dF=0. More generally, the exterior derivative of a 1-form ("polar vector field") is a 2-form ("axial vector field). This is the invariant interpretation of the curl in the absence of a metric or orientation.
  • If we interpret the magnetic field B as a 2-form, then the Lorentz force it exerts on a unit-charge particle traveling with velocity v is the covector given by interior multiplication: F = i_v(B) = B(v,.). This is an invariant interpretation of the cross product.

The nice thing about this approach is that it all makes sense without ever referring to metrics or orientations, and it allows you to think of pseudovectors as actual objects, not as equivalence classes.

If you do choose a metric and an orientation, then there are natural 1-1 correspondences between polar vector fields and 1-forms ("lowering an index") and between axial vector fields and 2-forms (given by interior multiplication of the vector field into the metric volume form, which is a 3-form determined by the metric). (If you change the orientation but leave the metric intact, then the vector field associated with a given 2-form changes sign.) There is also a natural correspondence between scalar fields and 3-forms, just by sending the scalar field f to the 3-form f dV, where dV is the metric volume form. Under these correspondences, all the standard operators of classical vector analysis turn into versions of the exterior derivative d:

d: scalar fields -> 1-forms corresponds to the gradient;
d: 1-forms -> 2-forms corresponds to the curl;
d: 2-forms -> 3-forms corresponds to the divergence.

John M Lee, Professor of Mathematics University of Washington Mathematics Department, Box 354350 Seattle, WA 98195-4350

  • The Feynman Lectures on Physics, originally published in 1963, were described by a reviewer in Scientific American as “tough, but nourishing and full of flavor. After 25 years it is the guide for teachers and for the best of beginning students.”
  • «  If a and b are called ordinary vectors, we have a special name for them, we call them polar vectors. Examples of such vectors are the coordinate r, force F, momentum p, velocity v, electric field E, etc.; these are ordinary polar vectors. Vectors which involve just one cross product in their definition are called axial vectors or pseudo vectors. Examples of pseudo vectors are, of course, torque τ and the angular momentum L. It also turns out that the angular velocity ω is a pseudo vector, as is the magnetic field B. »The Feynman Lectures on Physics, Volume I Chapter 20.Rotation in space
  • Steve wondered if there is a textbook that is explicit about using the passive-transformation approach. Arnold Sommerfeld states in Lectures on Theoretical Physics: Mechanics (§22, translated by me from the german edition):

The rectangular components of the axial vector transform under a pure rotation of the coordinate system like the components of the corresponding arrow, i.e. orthogonally; under an inversion, however, they don't invert their sign. Then the right-screw rule is to be replaced by the left-screw rule, according to the fact that under an inversion a right-handed coordinate system transforms into a left-handed coordinate system.

A more recent account of the same idea is given in Goldstein, Poole, Safko: Classical Mechanics, 3ed., 2000, p. 169:

On the passive interpretation of the transformation, it is easy to see why polar vectors behave as they do under inversion.... What then is different for an axial vector? It appears that an axial vector always carries with it a "handedness" convention, as implied, e.g., by the definition Eq. (4.77), of a cross product. Under inversion a right-handed coordinate system changes to a left-handed system, and the cyclic order requirement of Eq. (4.77) implies a similar change from the right-hand screw convention to a left-hand convention. Hence, even on the passive interpretation, there is an actual change in the direction of the cross product upon inversion.

  • base duale : base réciproque (réseau réciproque en cristalographie)
  • Geometric algebra has been advocated, most notably by David Hestenes[2] and Chris Doran,[3] as the preferred mathematical framework for physics

(Wiki: Geometric algebra)

  • One might say that mathematics deals with numbers and vectors, but mathematical physics with scalar quantities and vector quantities, respectively.

Ingvar Johansson, Mathematical Vectors and Physical Vectors. Dialectica, vol. 63, no. 4, 2009, pp. 433–447.


Notes et références

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  1. On peut distinguer les vecteurs axiaux des vecteurs polaires en les notant avec une flèche courbée (dans le sens antihoraire), afin de symboliser la rotation. Exemple :   pour le vecteur axial vitesse de rotation.
  2. a b et c « Les termes vecteur axial et pseudo-vecteur sont souvent considérés comme synonymes, mais il est plutôt utile de pouvoir distinguer un bivecteur de son dual »« The terms axial vector and pseudovector are often treated as synonymous, but it is quite useful to be able to distinguish a bivector from its dual. » William E Baylis (Birkhäuser 1994). Theoretical methods in the physical sciences: an introduction to problem solving using Maple V (footnote p 234).  (ISBN 0-8176-3715-X).<
  3. « La direction et la grandeur d'une quantité peuvent dépendre d'une action ou d'un effet qui se produit entiérement suivant une certaine ligne, ou bien elles peuvent dépendre de quelque élément qui est de la nature d'une rotation autour de cette ligne prise comme axe. » James Cleck Maxwell, Traité d'électricité et de magnétisme Gauthiers-Villars 1885, tome I §15 (traduction française du traité original de 1873).
  4. «  La plupart des physiciens utilise, concurremment avec les tenseurs vrais, des êtres tels que les vecteurs axiaux, les densités et les capacités tensorielles, dont les lois de transformation sont différentes, et qui ne se rencontrent pas, en général, dans les traités dus à des mathématiciens. »Théodore VOGEL. Sur l’utilisation des pseudo-tenseurs en physique. J. Phys. Radium, 1957, 18 (2),pp.81-84. ff10.1051/jphysrad:0195700180208100ff. ffjpa-00235630f.
  5. Ceci est parfois formulé sous la forme : « Contrairement à un vecteur polaire, un vecteur axial est changé en son opposé lors d'un changement d'orientation ». Il faut bien comprendre que ce "changement" ne correspond pas à une simple transformation de l'espace mais à une transformation d'un Espace Vectoriel Orienté (EVO) vers un autre espace vectoriel orienté en sens contraire. En effet en mathématique, l'orientation fait partie intégrante de l'EVO et si l'on veut changer d'orientation il faut changer d'EVO et " traverser le miroir " (notre espace étant orienté à droite, son reflet dans un miroir est orienté à gauche).
  6. Dictionnaire de physique et de chimie. J.-L. Basdevant, X. Bataille, P. Fleury, P. Kohl, J. Robert. Coordination, Jérôme Robert. Nathan, 2004, page 326. Dans ce contexte, « repère de référence » signifie, « trièdre des axes coordonnées ».
  7. Une transformation qui à tout vecteur fait correspondre son opposé. A ne pas confondre avec le changement de base où l'on passe de la base   à la base  .
  8. Le plan est donc un plan d'antisymétrie pour le vecteur  .
  9. André.
  10. Dictionnaire de physique. Richard Taillet, Loïc Villain, Pascal Febvre. 2e édition. De Boeck, 2009, page 449-450.
  11. a b et c Claude Godbillon, Géométrie différentielle et mécanique analytique, Hermann Paris 1969, Collection Méthodes (Chapitre I)
  12. Etant donné l'emplacement des indices de sommation dans la convention d'Einstein, ce qui est covariant pour la base est contravariant pour les coordonnées et réciproquement. On peut aussi regarder comment se transforment ces différentes expressions lors d'un changement de base.
  13. Contrairement à l'espace physique où l'orientation parait indépendante de l'espace physique, l'orientation (mathématique) d'un espace vectoriel orienté fait partie intégrante de cet espace et il n'est pas question (même par la pensée) d'envisager d'en changer. Cela n'aurait pas plus de sens que de vouloir changer la loi de multiplication dans  . Dans ce cadre il est donc impossible de définir des vecteurs axiaux : cette notion est, comme il a été dit, une notion purement physique.
  14. C'est la définition mathématique de « base directe » qui est utilisé ici. Si les notions de « base directe » et de « base orienté à droite » sont synonymes, comme souvent en physique, cette phrase n'aurait alors aucun sens.
  15. base quelconque : non nécessairement orthogonale ni même directe.
  16. « Les grandeurs vraies sont des observables physiques : elles peuvent être mesurées sans ambiguïté. Par contre, les grandeurs axiales ne sont pas mesurables, mais seulement calculables à partir d’autres grandeurs, puisque leur signe est fixé arbitrairement par une convention. Ce ne sont pas des observables physiques, mais de simples intermédiaires de calcul. »Bulletin de l’Union des Physiciens - Association de professeurs de Physique et de Chimie - N° 709 Publication mensuelle Décembre 1988 (82e Année)
  17. On voit, une fois de plus, tout l'intérêt de pouvoir disposer de notations distinctes pour ces deux opérateurs à la fois si étroitement liés et si différents.
  18. Pour Aristote, les pommes tombent car elles " cherchent " à être en bas. La preuve qu'elles cherchent à être en bas ? Elles tombent !
  19. Le vecteur   se comporterait comme Edward James dans le tableau de René Magritte.
  20. c'est-à-dire en prenant   à la place de  
  21. « Dans la représentation vectorielle standard [de l'électromagnétisme], le vecteur E est dit polaire alors que le vecteur B est dit axial, les deux types de vecteurs étant distingués par une différence de signe sous une inversion d'espace. L'algèbre géométrique (AG) met en évidence le fait qu'un vecteur axial n'est qu'un bivecteur représenté par son dual, et qu'ainsi le champ magnétique est pleinement représenté par le bivecteur complet iB, plutôt que que par B tout seul. Par conséquent, AG rend inutile l'embarrassante distinction entre les vecteurs polaires et axiaux. » («  In standard vector algebra E is said to be a polar vector while B is an axial vector, the two kinds of vector being distinguished by a difference in sign under space inversion. GA reveals that an axial vector is just a bivector represented by its dual, so the magnetic field in (31) is fully represented by the complete bivector iB, rather than B alone. Thus GA makes the awkward distinction between polar and axial vectors unnecessary ». David Hestenes, Oersted Medal Lecture 2002: Reforming the Mathematical Language of Physicsréférence, p.16).
  22. a et b Si le vecteur est défini à l'aide d'une formule, la question se reporte sur les vecteurs présents dans la formule.
  23. Dans ce modèle mathématique, chaque grandeur physique vectorielle est connue pour être représentée soit par un vecteur polaire soit par un vecteur axial.
  24. Attention à ne pas dire (par identification du vecteur avec le concept physique) « plan d'antisymétrie du champ magnétique » car le champ magnétique étant un phénomène physique, cela violerait le principe de Curie.
  25. Dans un repère orthonormal, les coordonnées covariantes et contravariantes sont identiques. Cela nous permettra de mettre à notre convenance les indices en position covariante ou contravariante afin de pouvoir utiliser la convention de sommation d'Einstein.
  26. L'inversion d'un seul axe, comme   par exemple, donne une symétrie par rapport à un plan : c'est donc aussi un changement de base (directe → indirecte). Moins simple au niveau des calculs, il est cependant très facile à visualiser (reflet dans un miroir).
  27. Si l'on ignore que l'inversion des axes comprend un changement de l'orientation de l'espace, il faut aussi ignorer que dans un repère orienté à gauche certaines formules usuelles, telles celle du produit vectoriel, ne sont plus valables. Car ainsi ces deux ignorances se compensent ...


Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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1994). Theoretical methods in the physical sciences: an introduction to problem solving using Maple V (footnote p 234).  (ISBN 0-8176-3715-X).<}}</ref>

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