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Le matérialisme trans est un mouvement philosophique adoptant la perspective du féminisme matérialiste pour analyser les conditions des personnes trans à travers leurs rapports sociaux de sexe, de race et de classe.

Il se distance du féminisme radical par son opposition aux analyses essentialisantes, se rapprochant des positions de Christine Delphy pour qui «Le genre précède le sexe», en y adjoignant la position d'Emmanuel Beaubatie selon lequel «Le genre précède le changement de sexe»[1].

Définition

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Le concept de matérialisme trans est historiquement dérivé de la méthode de matérialisme de Karl Marx, et du féminisme matérialisme[2]. Son objectif est d'analyser les conditions des personnes trans à travers leurs rapports sociaux de sexe, de race et de classe[2].

Contexte

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Depuis les années 2010 en France émerge un courant informel critique de la notion d'identité de genre et d'un angle identitaire telle que formulé par la théorie queer libérale professée par Judith Butler, qui psychologise et individualise la question de la transitude tout en lui ôtant la capacité de politisation. Ce courant s'oppose également à certains courants essentialistes du féminisme radical, en particulier ceux qui refusent de considérer que les femmes trans sont des femmes[3].

Le terme de transitude désigne le fait d’être trans ou l’état d’être trans, et qui se rapporte au terme «transness» en anglais[B 1],[4]. Ce mouvement disparate et peu coordonné, basé sur des initiatives isolées telles que des fanzines, des blogs et des discussions sur Twitter[Note1 1] donne lieu à l'organisation d'un colloque en mars 2019 à l'ENS de Lyon intitulé «Matérialisme trans»[5]. Il est organisé par Pauline Clochec et Noemie Grunenwald,

Avec la publication en 2021 de Transfuges de sexe d'Emmanuel Beaubatie, la notion de matérialisme trans entre dans le champ académique[3].

La même année les actes du colloque de 2019 sont publiés dans un livre, Matérialismes trans regroupant le champ de la réflexion, tout en incluant deux articles supplémentaires. Parmi les personnes ayant contribué à ce livre on compte : Emmanuel Beaubatie, Philipa Arpin, Karl Ponthieux Stern, Séverine Batteux, Eli Bromley, Constance Lefebvre, Joan Gabriel, Noémie Grunenwald.

Le livre Matérialisme trans est le deuxième livre publié par la maison d'édition de Leslie Feinberg (le premier étant Stone Butch Blues)[3] (vérifier).

Bibliographie

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Références

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  1. Clochec 2021.
  2. a et b Pauline Clochet, Matérialismes trans, (ISBN 978-2-9567194-1-0 et 2-9567194-1-6, OCLC 1272986099, lire en ligne), chap. Introduction (« Du spectre du matérialisme à la possibilité de matérialismes trans »)
  3. a b et c Tv Bruits, « Rencontre avec Pauline Clochec et Karl Stern autour du livre collectif "Matérialismes Trans" », (consulté le )
  4. Eli Clare. Brilliant Imperfection Grappling with Cure, Durham and London : Duke University Press, 2017, 209 p
  5. « Journée d’études : « Matérialismes trans » - Triangle - UMR 5206 », sur triangle.ens-lyon.fr (consulté le )


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