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Nous voyons les membres du conseil d'administration des Éditions Fides de la rue Saint-Denis à Montréal : Cécile Martin, Paul-Aimé Martin, c.s.c., directeur, Paul Poirier et André Cordeau, c.s.c. (10 août 1944)[1]

Présentation

Paul-Aimé Martin, né le 11 février 1917 à Saint-Laurent (décédé le 26 septembre 2001), est un prêtre catholique québécois, un éditeur, un enseignant et un bibliothécaire qui a marqué à la fois le milieu de l’édition et de la bibliothéconomie au Québec. Le père Paul-Aimé Martin est tout particulièrement reconnu pour avoir fondé la maison d’édition Fides et participé à la création de l’École des bibliothécaires de l’Université de Montréal.

Enfance

Paul-Aimé est le fils de J.-Arthur Martin et de Laurida Deguire. Ces deux familles sont bien établies depuis la Nouvelle-France. Les Martin sont réputés pour les affaires et les Deguire sont impliqués dans le service civil et la religion. Paul-Aimé est le frère aîné de Charles, Cécile, Marguerite, Laurence et Victor (p. 18)[2]. Paul-Aimé et Cécile sont élevés par leur grand-mère maternelle. Le garçon ne voyait ses parents qu’à l’occasion des Fêtes, des anniversaires et des rencontres familiales. Dès son enfance, le jeune Paul-Aimé aime la lecture, s’intéresse aux livres et à leur classement; il fréquente les bibliothèques avec sa sœur et sa grand-mère (p. 22)[2].

Études

Toute la scolarisation de Paul-Aimé se fait dans des écoles dirigées par des sœurs ou des frères de la congrégation de Sainte-Croix (1922-1928). Élève doué et précoce, Paul-Aimé Martin est admis au cours classique du Collège Saint-Laurent un an plus tôt que prévu (p. 22)[2], soit tout de suite après sa cinquième année du primaire (1928-1333). Son professeur de rhétorique, le père Roméo Boileau, également formé en bibliothéconomie à l’Université McGill, l’initiera à la prise de notes et à la classification décimale universelle (p. 24)[2]. À cette époque, alors âgé de 16 ans, Paul-Aimé Martin songe à suivre les traces de son oncle, le père Émile Deguire, en devenant à son tour un prêtre de Sainte-Croix (p. 24-25)[2]. Ainsi, en 1933, il entre au noviciat de la Congrégation de Sainte-Croix et prononce ses vœux temporaires en 1934 tout en poursuivant ses études en philosophie. Il obtient un baccalauréat ès arts de l'Université de Montréal en 1936.

Puis, cette même année, il poursuit ses études au Grand Séminaire de Montréal après avoir fait son entrée au Scolasticat de Sainte-Croix. C’est pendant cette période que le projet Mes fiches prendra naissance (p. 28)[2]. En effet, à partir des revues et des publications offertes par la bibliothèque du Scolasticat, un groupe de jeunes scolastiques, dont fait partie Paul-Aimé Martin, créent des fiches de lecture pour bonifier leurs études et contribuer au développement des aptitudes en lecture chez les autres étudiants (p. 28-29)[2]. Paul-Aimé Martin a alors l’idée de publier ces fiches de lecture, idée qui va se concrétiser en 1937 avec la publication du premier numéro du bimensuel Mes Fiches, édité par l’organisme Jeunesse étudiante catholique (JEC). Ce périodique a comme principaux objectifs la formation de lecteurs actifs, le développement d’une méthode de travail et l’apprentissage d’une organisation de l’information grâce à l’utilisation d’une classification décimale (p. 7)[3]. En 1938, en raison de l’essor de Mes Fiches, l’administration et la promotion de la revue revient principalement à Paul-Aimé Martin. Tranquillement, une entreprise autonome va se constituer; c’est le coup d’envoi de la maison d’édition Fides qui en est alors à ses balbutiements (p. 41)[2]. Parallèlement à ses activités éditoriales, Paul-Aimé Martin est ordonné prêtre en février 1940, à l’âge de 23 ans. Quelques mois après son ordination, il obtient une licence de théologie de l’Université de Montréal. Il poursuit ses études au doctorat en théologie, mais décide d’y mettre fin en 1945 en raison de ses activités d’éditeur qui lui laissent peu de temps à consacrer à sa thèse.

Bibliothéconomie

Paul-Aimé Martin croise la route de Marie-Claire Daveluy à la bibliothèque municipale de Montréal. Elle souhaite fonder une école de formation pour les bibliothécaires québécois francophones. En homme d’action, le père Martin se fait le promoteur de cette idée, car il veut assurer la diffusion du livre et de la lecture (p. 11)[3] tout en croyant en « la nécessité de dispenser un enseignement technique afin de former un personnel apte à assurer le bon fonctionnement des bibliothèques » (p. 154)[4]. Ils rencontrent AEgidius Fauteux qui se laisse convaincre d’embarquer dans le projet (p. 7)[3]. En mai 1937, le père Martin participe à la fondation de l’École de bibliothécaires de l’Université de Montréal avec Marie-Claire Daveluy, le père Deguire et Fauteux (p. 328)[2] . C’est d’ailleurs à cette époque qu’il va parfaire ses connaissances en bibliothéconomie et obtenir, en 1938, un diplôme en bibliographie et en bibliothéconomie de l’école nouvellement fondée. Cette institution joua un rôle important dans le développement de la bibliothéconomie au Québec (p. 8)[3]. Au cours de sa carrière, Paul-Aimé Martin y enseigne la classification, sa grande passion. À juste titre, Fauteux le surnommait le « grand apôtre du classement » (p. 7)[3].

En novembre 1943, le père Martin participe à la fondation de l’Association canadienne des bibliothèques d’institution (ACBI). Au fil des années, cette association changera de noms à quelques reprises. Depuis 1974, nous la connaissons désormais sous le nom d’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) (p. 331)[2]. D’ailleurs, un prix portant son nom est attribué à un étudiant en bibliothéconomie et sciences de l’information afin de signaler publiquement les mérites de son travail de recherche (p. 353)[2]. Parlant de récompense, Paul-Aimé Martin reçoit le prix Honoris Causa de l’Université de Montréal en bibliothéconomie et bibliographie en 1947 (p. 8)[3].

Même si le père Martin consacra la plus grande partie de sa vie professionnelle à son métier d’éditeur, il a toujours été préoccupé par le sort des bibliothèques. Chez Fides, il a mis sur pied un service d’aide aux bibliothèques et aux bibliothécaires (p. 9)[3]. Le père Martin prend définitivement sa retraite de son poste de directeur de la bibliothèque du Grand Séminaire de Montréal en août 1992. Il consacre la fin de sa vie à mettre de l’ordre dans ses papiers personnels et à rédiger des notes destinées à documenter sa biographie qui sera écrite par Michon (p. 11)[3].

Publications (p. 355-356)[2]

Manuscrits :

  • « Fides au fil des jours, 1937-1978. Notes sur ma vie, mes activités et les principales réalisations des Éditions Fides », rédigées à l'intention de Jacques Michon, documents nos 1 à 28, 1993-1997, 700 f.

Livres et brochures :

  • Religion, théologie, droit canonique, coll. « Comment classifier Mes fiches », no 2, Montréal, Mes fiches, 1938.
  • Sa Sainteté Pie XI. Essai de bibliographie méthodique. Montréal, Mes fiches, 1939.
  • Éditions et lectures. Montréal : Fides, 1944.
  • Livres et humanismes, interview accordée à Théophile Bertrand par Paul-Aimé Martin, c.s.c., Montréal, Fides. 1944.
  • Vatican II. Les seize documents conciliaires. Texte intégral, sous la dir. de Paul-Aimé Martin, Montréal/Paris, Fides, 1966.
  • Le mouvement biblique au Canada : l’Association catholique des études bibliques au Canada dans les années 1940 et 1950, Montréal, Fides, 1996.

Notes et références modifier

  1. Conrad Poirier, News. Editions Fides, (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j k et l Jacques Michon, La grande aventure éditoriale du père Paul-Aimé Martin, Fides, , 387 p. (ISBN 2762119510).
  3. a b c d e f g et h Réjean Savard, « Le père Paul-Aimé Martin, bibliothécaire », Documentation et bibliothèques, vol. 49, no 1,‎ , p. 5-12 (lire en ligne).
  4. Cynthia Delisle et Réjean Savard, « L’École de Bibliothécaires (1937-1962) : discours et formation », Documentation et bibliothèques, vol. 44, no 4,‎ , p. 151-165 (lire en ligne).