Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Mouvements baptistes antiques

Article cible: Mouvements baptistes antiques

Les mouvements baptistes, caractérisés par un bain d'immersion appelé en grec ancien baptisma (βάπτισμα), apparaissent dans les marges du judaïsme au IIe siècle av. J.-C. et se manifestent dans le Proche-Orient ancien et en Occident jusqu'à Rome. Ils sont attestés jusqu'au IIIe ou même IVe siècle. L'un d'entre-eux, appelés elkasaïsme est encore mentionné au Xe siècle par un auteur musulman. C'est dans la mouvance d'un de ces courants dits couramment sectaires — celui du palestinien Jean le Baptiste — que naît le mouvement de Jésus de Nazareth.

Attestés notamment chez Flavius Josèphe, à partir du IIe siècle ils ne sont plus évoqués que par leurs détracteurs chrétiens. L’histoire de ces mouvements qui n'ont pas d'unité entre eux est donc difficile à établir. La région du Jourdain — en Transjordanie plus précisément — et les abords de la mer Morte, sont attestés comme leurs lieux d'implantation où peut-être nombre de ces mouvements ont pris naissance. À partir du tout début du IIe siècle, leur existence est mentionnée dans l'espace perse, où ils semblent avoir connu une certaine vigueur.

Certains spécialistes estiment que les mandéens, existant encore en Iran et en Irak, pourraient être le seul mouvement héritier de ces mouvements baptistes et spécifiquement du mouvement elkasaïte[1],[2]. Ce point de vue ne fait toutefois pas consensus.

La dénomination modifier

Le mot vient du grec βαπτός traduisant l'hébreu tbl qui tous deux signifient « plonger [dans l'eau] »[3]. « Le terme désigne un rite que l'on retrouve dans la tradition biblique en de multiples occasions à titre de purification rituelle, condition sine qua non d’accès au culte[3]. » Les derniers prophètes comme Zacharie (13, 1) et surtout Ezéchiel (36, 24-28) « annoncent une effusion eschatologique liée à une irruption de l'Esprit »:

« Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures et de toutes vos idoles je vous purifierai[4]. »

Après le retour d'exil, le baptême apparaît comme un rite de purification et de revivification[5].

Des témoignages complexes modifier

Il y a probablement lieu de regrouper sous la dénomination de Baptistes, un ensemble de « sectes » qui figurent dans les classements des hérésiologues chrétiens à partir du IIe siècle[5]. « On connaît surtout ces courants sectaires par les auteurs ecclésiastiques des quatre premiers siècles, Justin de Naplouse (100-165) à Rome, Irénée (130-200) à Lyon, Hippolyte (170-235) à Rome, Origène (185-255) et Eusèbe (265-340) à Césarée, Épiphane (315-403) à Salamine et d'autres, tous soucieux de dénoncer l'hérésie, la Gnose d'abord au IIe siècle[6]. » Plusieurs témoins signalent en effet les attaches gnostiques de telle ou telle « secte » baptiste[6]. Le dénominateur commun des groupes baptistes étant le recours fréquent à des bains ou lustrations dans un souci de pureté rituelle, que l'on connaît par ailleurs chez les membres du mouvement dont il est question dans une centaine de manuscrits de la mer Morte[5].

Essentiellement marqué par la polémique, le témoignage de ces personnalités est à prendre avec discernement sinon avec réserves. De quelques rares sectes nous sont aussi parvenues les œuvres. Il est difficile sinon impossible de faire l'histoire de ces mouvements baptistes comme celle d'un vaste courant unifié. En dépit des traits récurrents d'un groupe à l'autre, il n'y a guère d'unité entre eux. On doit se contenter d'un inventaire des particularités significatives et distinctives possédant entre elles un lot suffisant d'affinités. Certaines de ces sectes ont un fondateur ou un promoteur resté célèbre. D'elles sont nées de vraies religions : pour une part, le christianisme dérive du courant baptiste de Jean, et le manichéisme d'une réforme profonde de la secte d'Elkasaï. Une seul courant vraiment baptiste a persisté jusqu'à nos jours, celui des Mandéens[6].

Rédigé

Il y a probablement lieu de regrouper sous la dénomination de Baptistes, un ensemble de « sectes » qui figurent dans les classements des hérésiologues chrétiens à partir du IIe siècle[5]. « On connaît surtout ces courants sectaires par les auteurs ecclésiastiques des quatre premiers siècles, Justin de Naplouse (~100-165), Irénée de Lyon (~130-200), Hippolyte de Rome (~170-235) à Rome, Origène (~185-255) et Eusèbe de Césarée (~265-340), Épiphane de Salamine (~315-403) et d'autres, tous soucieux de dénoncer l'hérésie, la Gnose d'abord au IIe siècle[6]. » Plusieurs témoins signalent en effet les attaches gnostiques de telle ou telle « secte » baptiste[6].

« Le témoignage de ces personnalités est toutefois à prendre avec discernement sinon avec réserves[6] », car il est « essentiellement marqué par la polémique[6]. » Des fragments d'écrits de certains de ces mouvements nous sont parvenus. Beaucoup plus rare sont les sectes dont nous disposons d'œuvres complètes. Selon André Paul, « il est difficile sinon impossible de faire l'histoire de ces mouvements baptistes comme celle d'un vaste courant unifié[6]. »

Selon André Paul, les sectes baptistes dont un fondateur ou un promoteur est resté célèbre ont donné naissance à « de vraies religions : pour une part, le christianisme dérive du courant baptiste de Jean, et le manichéisme d'une réforme profonde de la secte d'Elkasaï. Un seul courant vraiment baptiste a persisté jusqu'à nos jours, celui des Mandéens »[6].

Les esséniens et le mouvement du « Yahad » modifier

Le dénominateur commun des groupes baptistes est le recours fréquent à des bains ou lustrations dans un souci de pureté rituelle, que l'on connaît par ailleurs chez les membres du mouvement dont il est question dans une centaine de manuscrits de la mer Morte[5].

Les esséniens modifier

Les esséniens sont un mouvement du judaïsme de la période du Second Temple qui a prospéré à partir du IIe siècle av. J.-C. et dont l'existence est attestée au Ier siècle en Palestine et dans la province romaine de Syrie. Au Ier siècle, les esséniens sont mentionnés dans Apologia pro Judæis (« Apologie en faveur des Juifs »)[7] et Quod omnis probus liber sit (« Tout homme vertueux est libre »)[8] de Philon d’Alexandrie (v.12 av. J.-C.-v.54). Ils sont aussi décrits par Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs[9] et les Antiquités judaïques[10] de Flavius Josèphe (v.37-v.100) et figure dans une courte notice de l'Histoire naturelle[11] de Pline l’Ancien (23-79). Par la suite, des pères de l'Église les mentionne en parlant des zélotes, des ébionites ou des elkasaïtes. Le terme « essénien » n’est mentionné dans aucun des manuscrits de la mer Morte, ni dans le Nouveau Testament, ni dans l'immense littérature talmudique[12],[13].

Selon Flavius Josèphe, les esséniens étaient installés « non pas dans une seule ville », mais « en grand nombre dans toutes les villes »[9],[14]. Philon d'Alexandrie parle de « plus de quatre mille » essaioi vivant en « Palestine et en Syrie[8],[N 1] », et aussi, « dans de nombreuses villes de Judée et dans de nombreux villages et groupés en grandes sociétés comprenant de nombreux membres »[7]. Les esséniens formaient à l'intérieur des villes juives de Palestine des communautés soudées et fermées[14]. Ceux dont parle Pline l'Ancien se trouvent « sur la côte ouest de la Mer Morte, bien loin du rivage… [au-dessus] de la ville d'Engaddi »[11],[15].

« Pour Philon, les Esséniens sont des juifs. Ils composent une société idéale, habitant les campagnes et fuyant les villes considérées comme des lieux de perdition. Vivant sans argent, ce sont des modèles de piété et de sainteté : ils renoncent aux richesses et vanités de ce monde, partagent tout, ne fabriquent ni n'utilisent d'armes, ne parlent pas sans rien dire[13]. » Au IVe siècle, Eusèbe de Césarée suit de près Philon, mais s'en éloigne parfois aussi. Ainsi, pour lui, les esséniens ne sont pas nécessairement juifs[13].

Selon François Blanchetière, « les esséniens sont d'abord et avant tout des Juifs de stricte observance partageant toutes les idées que l'on retrouve dans les Écritures, observant les mizvot, même s'ils ont rompu avec le culte sacrificiel du Temple[16] ». « Ils ont développé un ensemble de conceptions et de croyances longtemps demeurées secrètes, du fait que chacun des membres s'engageait par serment à ne pas les divulguer en dehors de la "secte"[16] ».

Ils croient à la résurrection des morts, ainsi qu'au déterminisme et la prédestination.

Le plus marquant dans ces communautés était la mise en commun et la répartition des biens de la collectivité selon les besoins de chaque membre. Les esséniens méprisent les richesses : les postulants doivent abandonner leur fortune et leur héritage à la communauté. Ils ne pratiquent aucun commerce. Ils sont vêtus de blanc et, à la cinquième heure, après un bain rituel, ils consomment un repas de pain et de vin, en silence et en commun[13].

Au IVe siècle, l'évêque chrétien Épiphane de Salamine, spécialiste des « hérésies », c'est-à-dire des autres groupes religieux proches du christianisme, utilise la forme « ossaioï » pour désigner le groupe à qui Elkasaï a prêché pour former les elkasaïtes, qu'il désigne par ailleurs sous l'appellation de communautés « osséennes » ou « sampséennes »[17].

Le « Yahad » modifier

Une trentaine de manuscrits de la mer Morte mentionnent le « Yahad » (« Unité », « Alliance »), un mouvement religieux derrière lequel bon nombre de chercheurs reconnaissent les groupes mentionnés par les trois auteurs antiques sous des noms très proches et que l'on regroupe sous le nom d'esséniens. Dans d'autres manuscrits qui ne mentionnent pas le Yahad, on repère un vrai système de mots ou de formules qui les font classer également parmi les écrits sectaires. Ils sont à eux tous une bonne centaine[18]. Plusieurs points de convergence entre la description des esséniens chez les auteurs antiques et la doctrine décrite dans les manuscrits semblent effectivement permettre d'identifier avec eux les membres de la communauté du Yahad.

Parmi leurs principales convictions, Blanchetière retient : « l'attente des derniers jours et la venue d'un ou deux messies, la croyance dans le libre arbitre, la résurrection des morts, la rétribution finale, le déterminisme et la prédestination, le rejet de l'utilisation de l'huile parce qu'impure, la rupture avec le culte sacrificiel du Temple (Manuel de discipline, 9, 4-5), ils prient tournés vers l'est[19] ».

« Ils ont développé un ensemble de conceptions et de croyances longtemps demeurées secrètes, du fait que chacun des membres s'engageait par serment à ne pas les divulguer en dehors de la "secte", et qui n'ont été révélées qu'à partir du moment où l'on a pu décrypter les manuscrits cachés sur la rive occidentale de la mer Morte[16] ». Ils ont conscience de constituer la communauté de la Nouvelle Alliance renouvelée annuellement (4Q 226, 16-18) et dirigée par un collège sacerdotal au cœur d'un monde déchiré par les deux esprits de la Lumière et des Ténèbres[16].

Selon André Paul, « Les écrits dits de Qumrân attestent eux-mêmes une authentique filière gnostique. L'existence d'un gnosticisme judaïque pré-chrétien était déjà bien admise. On la repérait surtout dans la littérature judéo-grecque ou dans les œuvres d'apocalypse. Désormais, le fait est à même d'être confirmé, précisé et éclairé grâce à certains des textes venus des grottes, annonceurs de la communauté idéale ou témoins de la veine littéraire dite sapientiale[20]. »

Mouvements baptistes au Ier siècle modifier

Selon François Blanchetière, outre les Esséniens « entrent dans la catégorie des Baptistes, tout d'abord Jean le cousin de Jésus, précisément surnommé « le Baptiste », et ses disciples très souvent évoqués par les évangélistes, ou encore l'ermite Bannous qui, au témoignage de Flavius Josèphe un temps son disciple, « prenait nuit et jour dans l'eau froide de nombreux bains de purification (Vita 11) », et de même les hémérobaptistes pratiquant le bain quotidien, les masbothéens, terme qui n'est peut-être qu'une traduction araméenne de « baptiste ». Tous ces groupes auraient été présents à Jérusalem, mais surtout sur les rives du Jourdain, avant de se replier vers la Transjordanie au moment de la première révolte[5]. »

Jean le Baptiste modifier

« Flavius Josèphe évoque brièvement Jean et son activité de baptiste : « non pour la rémission des certaines fautes (ce qui contredit les données des synoptiques), mais pour la purification du corps, l'âme ayant été préalablement purifié par la justice » (Ant. jud. XVII, 118-119 ; HE I, 11, 6 ; Dem. évang. IX, 5, 17). Il rappelle encore succintement son arrestation, sa captivité à Macheronte et sa mise à mort du fait d'un Hérode Antipas jaloux craignant son influence sur les foules. Là ncore les synoptiques sont, on le sait bien, plus précis. Chez Josèphe, le personnage de Jean est plutôt banalisé tout en cadrant parfaitement avec ce que nous savons des mouvements baptistes de l'époque. Il apparaît respecté de ses contemporains, mais indépendant du Nazaréen et de ses disciples (Nodet, 1985, 322-331)[21]. »
« Jean est un cohen-prêtre rural qui pourtant prône un pardon des péchés par le baptême et non par les rites du Temple. C'est surtout un solitaire à l'ascèse proverbiale (Mt 11, 18a) non sans parallèle à l'époque. Il n'a sans doute pas eu de contact direct avec l'essénisme (Puech dans Laperrousaz, 1997, 258-268). En revanche, nouvel Élie ou Élie redivivius, ainsi que bien d'autres à l'époque, Jésus y compris, il a été tributaire de tout un courant de réflexion sur la littérature prophétique et plus spécialement sur le message d'Isaïe ou l'enseignment d'Ezéchiel[21]. Prophète apocalyptique et eschatologique dont l'audience n'a cessé de s'élargir au point de susciter les réactions d'Antipas, il est de ceux qui comme déjà Amos ou Osée prennent fit et cause pour les petites gens qu'une interprétation rigoriste et outrancière de la Torah ainsi que l'aliénation résultant de la présence romaine écrasent. Ceux à qui il s'en prend sont les dépositaires religieux ou civils du pouvoir ou de leurs subordonnés, soldats, collecteurs d'impôts[22]... »

L'évangile attribué à Jean localise l'activité de Jean Baptiste sur les rives du Jourdain[23]. Les évangiles synoptiques synchronisent le début de l'activité de Jésus avec l'emprisonnement de Jean. Pour François Blanchetière, « il apparaît par ailleurs que le Nazaréen a vécu un temps dans l'entourage de son cousin[23]. » « Les premiers disciples de Jésus semblent issus de l'entourage de Jean-Baptiste : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Jn I, 35-51)[23]. »

Les nazôréens modifier

Les chercheurs qui en général estiment que les Nazôréens et les ébionites sont le même groupe, au moins jusqu'au début du IIIe siècle notent le caractère « baptiste » des premiers adeptes de Jésus. 'Ebyon veut dire « pauvre » et sonne comme « une raison sociale hérésiologique[24]. »

Certains auteurs estiment que les Ébionites n'était qu'un autre nom des Nazaréens. Pour eux, ils constituent donc probablement la première communauté connue de disciples de Jésus de Nazareth, celle de Jérusalem, qui est évoquée dans les Actes des Apôtres et dans certaines lettres authentiques de l'apôtre Paul. Les Nazôréens (notsrim en Hébreu) sont les représentants les plus important de la qehila (communauté) de Jérusalem, au moins jusqu'à la destruction du Temple en 70[25].

Les Ébionites modifier

L'appellation « pauvre » est utilisée à plusieurs reprises dans les Manuscrits de la mer Morte[26], pour désigner des membres du Yahad (unité, alliance), mouvement identifié aux Esséniens (peut-être trop rapidement) par plusieurs chercheurs et théologiens du XXe siècle[27]. Pour André Paul, ces mentions des pauvres rappellent Jésus de Nazareth[28].

En se fondant sur les manuscrits de la mer Morte, certains critiques ont souligné que les esséniens se sont donnés le nom d'ébionim (ou « pauvres ») de même que certains judéo-chrétiens sont désignés sous l'étiquette « ébionites » par les hérésiologues chrétiens[29]. Pour Simon Claude Mimouni, « si des chrétiens d'origine juive avaient choisi de se désigner par le nom « pauvres », c'est qu'ils se considéraient comme les héritiers, à l'égal d'ailleurs des esséniens, d'une spiritualité qui proclame l'éminente dignité des pauvres et la vertu de la pauvreté[30] » Pour C. Grappe le nom « pauvres » est « un titre honorifique exprimant la conviction, pour le groupe qui l'adopte, d'être le « Véritable Israël » ; comme cela a été le cas pour les esséniens »[31], et bien après « pour les chrétiens parmi lesquels la pauvreté a toujours été mise en avant[32]. »

Masbothéens, hémérobaptistes et Ébionites modifier

Dans leur désignation des hérésies juives ou judéo-chrétiennes, les Pères de l'Église signalent plusieurs courants explicitement baptistes. Au milieu du IIe siècle, le philosophe et débatteur chrétien Justin de Naplouse mentionne les Baptistaï, « Baptistes », dans son Dialogue avec Tryphon (80, 4). C'est dans une liste des « sept hérésies juives » qu'on les retrouve, avec des variantes, chez Eusèbe de Césarée, Épiphane de Salamine et d'autres[6].

On peut assimiler ces Baptistes aux Masbothaïoï que signale l'historien Hégésippe vers 180, dans ses Hypomnemata ou « Mémoires » contre les « Gnostiques ». Les deux noms ont en effet le même sens, l'araméen masbûtâ signifiant « immersion » ou « baptême »[6].

Le terme grec « hémérobaptiste » et le terme araméen « masbothéen », dont il est question dans certaines listes hérésiologiques chrétiennes (Hégésippe, Éphrem, Épiphane et dans les Constitution apostolique), signifie la même chose, l'un étant la traduction de l'autre[33].

Selon Simon Claude Mimouni, « il est envisageable de considérer que le terme grec « hémérobaptiste » et le terme araméen « masbothéen », dont il est question dans certaines listes hérésiogiques chrétiennes (Hégésippe, Éphrem, Épiphane et dans les Constitution apostolique), l'un étant la traduction de l'autre, aient été utilisés pour désigner les ébionites qui ont pour coutume de pratiquer des immersions quotidiennes[33]. »

« Cependant un problème se pose : les ébionites ne sont pas les seuls à avoir procédé à ce rite, on peut citer à titre d'exemple, les Elkasaïtes et les Johaniens (les disciples de Jean le Baptiste), d'autant que dans un passage de la littérature pseudo-clémentine, c'est Jean le Baptiste qui est qualifié d'« hémérobaptite » (Homélie 2, 23)[33]. »

Masbothéens et Ébionites

Dans leur désignation des hérésies juives ou judéo-chrétiennes, les Pères de l'Église signalent plusieurs courants explicitement baptistes. Au milieu du IIe siècle, le philosophe et débatteur chrétien Justin mentionne les Baptistaï, « Baptistes », dans son Dialogue avec Tryphon (80, 4). C'est dans une liste des « sept hérésies juives » qu'on les retrouve, avec des variantes, chez Eusèbe de Césarée, Épiphane de Salamine et d'autres. On peut assimiler ces « Baptistes » aux Masbothaïoï que signale l'historien Hégésippe vers 180, dans ses Hypomnemata ou « Mémoires » contre les Gnostiques. Les deux noms ont en effet le même sens, l'araméen masbûtâ signifiant « immersion » ou « baptême ». Hégésippe implique les Masbothéens dans la naissance de sectes gnostiques. L'idée était très répandue au sein des milieux chrétiens que les hérésies avaient des racines judaïques. Vers l'an 200, l'Africain Tertullien attribuait la pratique d'immersions quotidiennes à tous les Juifs, à cause de leur nature impure. À ces Baptistes ou Masbothéens, ajoutons les Hémérobaptistaï, « Hémérobaptistes ». Comme le dit l'étymologiehêméra, « jour » et baptisma, « baptême » –, ceux-ci s'adonnent à des immersions quotidiennes. On sait peu de choses sur eux également. Épiphane, le grand chasseur d'hérésies, nous dit d'eux au IVe siècle qu'ils se plongeaient entièrement dans l'eau chaque jour, été comme hiver. À cette condition, ils seront purifiés au point de plaire à Dieu qui les mènera jusqu'au salut éternel[6].

Parmi les courants judéo-chrétiens à fort rayonnement baptiste, il faut classer les Ébionites, que l'on tend à considérer comme les successeurs de la première communauté de Jérusalem. Leur nom, Ébiônaïoï, est une forme grecque dérivée de l'hébreu ébyonîm, « pauvres ». Selon des sources anciennes auxquelles Épiphane fait écho, ils considéraient l'eau comme une chose divine. Ils sont comptés pour la première fois parmi les « hérétiques », comme secte gnostique plus précisément, dans le grand traité Contre les hérésies d'Irénée de Lyon (vers 180). Cela tient à la tradition d'Asie Mineure, d'où venait Irénée et où enseignait l'hérésiarque Cérinthe. Comme les Ébionites, ce dernier rejetait la doctrine de la conception virginale de Jésus, né d'une « jeune fille » (néanis en grec, selon la traduction d'Isaïe 7, 14 par Aquila) et non d'une « vierge » (parthénos, dans la version des Septantes reprise par le Nouveau Testament). De fait, le judéo-christianisme des Ébionites dut évoluer dans une direction gnostique, ce qui fit classer ces derniers parmi les hérétiques. Ces gens avaient leur propre Évangile, l'Évangile selon Matthieu. À leurs yeux, Paul de Tarse était un « apostat de la Loi ». Origène les mentionne à plusieurs reprises. Il les présente comme des Juifs qui croient en Jésus le Messie. Il les répartit en deux catégories : ceux qui acceptent que Jésus soit né d'une vierge et ceux qui le refusent. Ils vivent, précise-t-il, selon la Loi judaïque, préconisent la circoncision, interprètent les règles alimentaires de la Loi à la manière des Juifs, célèbrent la Pâque à la date fixée par ceux-ci. Ces Ébionites pratiquent de fréquentes lustrations voire immersions, tout habillés, surtout après les rapports sexuels et les contacts avec les étrangers. Autant d'actes rendus par le verbe baptizein. Nonobstant, ils s'astreignent parallèlement au baptême d'initiation typiquement chrétien, unique celui-ci[6].

Deux mouvements baptistes majeurs sont à traiter à part : les Elkasaïtes, dont le manichéisme sera une ligne dérivée au destin long et prospère ; les Mandéens, qui comptent encore plusieurs milliers d'adeptes[6].

Les différentes sortes d'ébionites modifier

« Les chercheurs sont extrêmement divisés sur l'origine du mouvement ébionite[34]. Celui-ci ne présentant aucune uniformité, certains critiques ont proposé d'établir une distinction entre « ébionites pharisiens » et « ébionites esséniens » ou entre « ébionites hérétiques » et « ébionites gnostiques », sans compter que parfois les « ébionites esséniens » sont considérés comme des « ébionites baptistes »[35]. » Pour Simon Claude Mimouni, « de telles distinctions ne sont pas dépourvues de sens, mais il vaudrait mieux parler d'un mouvement ébionite pluriel dont certaines de ses composantes, toutes considérées comme hérétiques par leurs opposants, ont dû être proches du groupe pharisien et d'autres du groupe essénien — les unes et les autres ayant pu avoir des tendances gnostiques ou baptistes —[35] ».

Origène (ainsi qu'Eusèbe de Césarée (HE III, 27, 3) mentionne l'existence de deux sortes d'ébionites[36]. Dans toute son œuvre, Origène ne mentionne explicitement les Elkasaïtes qu'une seule fois. Gilles Dorival estime toutefois qu'on peut s'interroger: « les Elkasaïtes ne sont-ils pas une des deux formes des ébionites, dont il est question dans le Contre Celse[37] ? » D'après Origène, ces deux groupes divergeaient « sur la question de la naissance virginale de Jésus : or si l'on suit l'Elenchos, il semble bien qu'Alcibiade ou les disciples d'Elkasaï affirmaient que Jésus était né d'une vierge[37]. » Selon l'Elenchos, « Alcibiade dit que le Christ a été un homme comme les autres, mais que ce n'est pas aujourd'hui pour la première fois qu'il est né d'une vierge, mais auparavant[38]. » ; ou encore « [les Elkasaïtes] reconnaissent comme nous que les principes de l'univers ont été fait par Dieu, mais ne reconnaissent pas que le Christ est un, mais que si le Christ en haut est un, il a été transvasé dans des corps multiples souvent et aujourd'hui même en Jésus, que tantôt il est né de Dieu comme nous le disons, tantôt il a été esprit, tantôt il est né d'une vierge, tantôt non[39]. » Gilles Dorival y voit « un argument fort pour identifier [les Elkasaïtes] à ceux des ébionites qui admettent la naissance virginale de Jésus[40]. » Il précise toutefois qu'il « faut se garder de conclure trop nettement[40] » car « pour confirmer cette identification, il faudrait que les Elkasaïtes aient partagé la même christologie que les Ébionites partisans de la naissance virginale[40]. » Or, les « sources ne disent rien de tel[40]. »

Pour Simon Claude Mimouni, « il y a lieu de distinguer entre l'ébionisme et l'elkasaïsme, même si ces deux mouvements entretiennent des relations tant sur le plan de leurs pratiques que sur celui de leurs croyances. L'un et l'autre remontant assurément au groupe nazôréen et à la communauté chrétienne de Jérusalem[41]. »

Les Elkasaïtes modifier

Les elcésaïtes (ou elkasaïtes) sont un groupe judéo-chrétien du IIe siècle, baptiste et gnostique. Le mouvement est fondé vers l'an 100, par Elkasaï probablement un prophète nazôréen, qui prêche à des esséniens dans le nord de la Mésopotamie. Vers 116, au plus fort des révoltes juives contre l'invasion des légions romaines, il reçoit une Révélation, en un livre « tombé du ciel » (Livre d'Elkasaï), selon le récit d'Origène. C'est la plus importante secte juive baptiste de l'époque[42]. Au IVe siècle, en plus de son existence dans l'espace perse, le mouvement est très développé sur toute la rive orientale du Jourdain, la mer Morte, en Nabathée arabe.

Pour les elkasaïtes, le « Christ » est un ange révélateur qu'ils désignent comme « Fils de Dieu »[43],[44]. Pour les elkasaïtes, le Christ a transmigré de corps en corps et, en dernier lieu, dans celui du Christ[45],[46]. Simon Claude Mimouni fait remarquer que « ce thème de la métempsychose du Christ venu à plusieurs reprises au monde avec un corps différent s'apparente à celui du « Vrai Prophète » que l'on rencontre fréquemment dans la littérature pseudo-clémentine ébionite[46],[47]. Ils croient ainsi que le Fils, qu'ils appellent « le Grand Roi »[48] peut bénéficier de plusieurs incarnations et apparitions, à commencer par Adam et en se terminant par Jésus[46]. » Les elkasaïtes semblent tenir Jésus, qu'ils désignent « plutôt comme le « Christ », pour le dernier de la chaîne des messies issus d'Adam[46] ».

« Tout comme Jean le Baptiste et ses disciples, ils affectent à l'eau le pouvoir de pardonner les péchés, et non plus au sang et au feu des sacrifices, et vont jusqu'à manifester pour l'eau une vénération particulière, la considérant comme une divinité et la regardant comme un moyen par excellence de la propagation de la vie[49],[50]. » Ils pratiquaient d'ailleurs « plusieurs rituels d'immersion dont un pour la rémission des péchés et un autre pour la guérison des maladies notamment la rage, la phtisie et la folie[51]. »

L'islam d'avant les Abbassides en est probablement issu ou en tout cas a subi partiellement son influence[52]. Toutefois, quelques groupes de ce mouvement survivaient encore au Xe siècle dans le monde islamique[53].

Postérité : Sabéens, Mandéens modifier

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Les Sabéens modifier

Les sabéens appartiennent à un courant religieux judéo-chrétien mal connu, attesté de façon indirecte pour la première fois dans le Coran, où les sabéens (en arabe : صابئة) sont mentionnés à trois reprises, avec les deux autres religions du Livre, dans des formules telles que « les Juifs, les sabéens, et les nazaréens (nom de la branche des chrétiens avec lesquels les fondateurs de l'islam et les premiers musulmans sont entrés en contact) »[54]. On trouve le nom de sabéens aussi dans les hadiths, où ils ne sont rien d'autres que convertis à l'islam[55], alors que leur identité dans la littérature islamique plus tardive (Xe siècle) devient un sujet de discussion et d'enquête. C'est un groupe religieux baptiste, monothéiste antérieur à la conquête musulmane du Proche-Orient.

Les sources arabes classiques comprennent le Kitab-al-Fihrist d'Ibn al-Nadim[56] (m. en 987), qui mentionne les Mogtasilah (Mughtasila ou « ceux qui se lavent (sous la forme d'ablutions) »), ce qui correspond au mot grec baptistai (baptistes)[57],[58], une « secte » de Sabéens, à Mésène dans le sud de la Mésopotamie qui indique que El-Hasaih (Elkasaï) était leur fondateur[59]. La grande majorité des universitaires conviennent que cette « secte » est probablement l'énigmatique Sobiai, située « chez les Parthes », à qui Elkasaï a prêché et à qui le Livre d'Elkasaï était dédié. Leur existence serait alors antérieure au IIe siècle. Les Sabéens semblent avoir gravité autour des communautés Elkasaïtes pro-juives, dont est issu le prophète elkasaïto-judaïque Mani[59],[60]. Les informations rapportées par Ibn al-Nadim sont compatibles et confirment celles de la Vita Mani[58].

Les indications d'Ibn al-Nadim permettent d'identifier assez clairement que le groupe de Sabéens dont il parle est celui que les hérésiologues chrétiens appellent les Elkasaïtes, du nom de son fondateur Elkasaï. Ce qui ressort aussi des textes manichéens. Selon Simon Claude Mimouni, les Elkasaïtes « correspondent aux mughtasila de la tradition islamique[61]. »

Cette communauté de baptistes, habitant Mésène, semble bien être la même que celle à laquelle Elkasaï a prêché son « nouveau baptême de rémission des péchés » dès l'an 100 (la troisième année du règne de Trajan). Une communauté d'où sortira ensuite aussi le prophète Mani. Cela semble montrer que cette communauté de baptistes de Mésène (appelée à l'époque Charax Spasinu) existait depuis au moins la fin du Ier siècle.

Supplément

Vers 100, Elkasaï (« force cachée ») a créé à Mésène un nouveau mouvement religieux, qui portait probablement le nom de Sampséen[62], à partir d'un groupe juif déjà existant, qui se caractérisait essentiellement par des pratiques baptistes, qui pourrait être celui des « osséens »[63] et aurait été « établi vers la fin du Ier siècle en Syrie sous domination parthe[62] ». Il est fort possible qu'Elkasaï, avant de fonder son propre groupe, ait été un judéo-chrétien ébionite[62], ou Nazôréen — ces deux appellations pouvant désigner le même groupe — mais se rattachant à la Syrie de l'Est[64], c'est-à-dire à l'Osroène et l'Adiabène, régions de langue araméenne situées à l'Est de l'Euphrate.

Les Mandéens modifier

 
Le fleuve Jourdain où certains hadiths racontent que Jésus rencontra Yahya ibn Zakariya (Jean fils de Zacharie)[65].

Les mandéens d'Irak sont désignés sous le nom de « sabéens », « sabiens » ou « sabaya » (صابئة : « baptistes »), par la population environnante. Ce nom souligne l’importance prise dans cette secte par les rites du baptême. C’est aussi de cette troisième appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence, alors que les membres de ce groupe religieux se désignent eux-mêmes sous les noms de « nasaréens » ou « mandéens », et affirment qu'ils trouvent leur origine à Jérusalem, d'où leurs lointains ancêtres se seraient enfuis. Selon leurs traditions, leur communauté se serait formée autour de Jean le Baptiste, qu'ils reconnaissent comme seul prophète ; ils considèrent en effet Jésus, puis Mahomet, comme des usurpateurs.

Ils pourraient être issus du mouvement de Jean et de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Leur départ de Palestine pourrait résulter de la destruction de Jérusalem par les Romains en 135, après la défaite de la Révolte de Bar Kokhba. Toutefois, si André Paul estime « qu'ils avaient des liens idéologiques avec les mouvements évoluant en marge du judaïsme de Palestine, en Transjordanie exactement[2] ». Cela ne « peut nous mener [que] jusqu'au IIe siècle chrétien, mais guère plus haut[2]. » Il estime donc « très improbable » la tradition mandéenne qui fait remonter leur existence à Jean le Baptiste (mort vers 35). Toutefois, nombre d'autres spécialistes ne sont pas aussi catégoriques.

Cette religion a pour obligation de vivre auprès des fleuves pour pouvoir baptiser les fidèles. Ce serait en partie à cause de cette particularité qu'elle est restée confidentielle, et qu'elle ne subsiste que dans quelques régions d'Iran et d'Irak.

La secte mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de « chrétiens de saint Jean »[66]. Ce terme est aussi utilisé préalablement dans un rapport daté de 1555 écrit par les moines portugais d'Ormuz. C'est une religion gnostique et baptiste. Le terme « mandéen » a un rapport avec la gnose (manda, en araméen). Les mandéens sont nommés « mandaiuta » en mandéen (un dialecte de l'araméen), et en arabe « mandā'iyya » (مندائية). D’après l’étymologie, les « mandéens » (« mandaya ») seraient les hommes de la connaissance (« manda »), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de « nasoraia » (« nasoréens »)[66]. D'après André Paul, « la secte gnostique des mandéens, dans ses Écritures rédigées dans un dialecte araméen oriental, se nommait indistinctement mandayya ou nasôrayya [67]. »

 
Le Chatt-el-Arab où vivaient, jusqu'en 2003, l'essentiel des mandéens et où Mani a fondé sa première communauté. C'est aussi là qu'au Xe siècle, Ibn al-Nadim décrit des baptistes, sous le nom de « mughtasila », qui regardaient « al-Khasayh » (ou « al-Hasayh » dans certains manuscrits) comme leur fondateur.

André Paul et Simon Claude Mimouni estiment que les mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à nos jours[2]. Tous deux mentionnent la possibilité que ce courant soit un héritier du mouvement elkasaïte[68],[2].

Ils ne semblent donc pas issus des nazôréens qui, comme Paul (Ac 24. 5)[69], ont reconnu Jésus comme Messie, mais justement de ceux qui ont refusé cette reconnaissance. Les spécialistes de l'analyse des premiers textes chrétiens – évangiles et Nouveau Testament – détectent d'ailleurs dans ces textes le fait que tous les partisans de Jean le Baptiste ne se sont pas ralliés à Jésus. François Blanchetière et André Paul font remarquer qu'Épiphane de Salamine parle de « nasaréens » distincts des « nazôréens » qui « existaient avant Jésus et n'ont pas (re)connu Jésus »[70]. Il est difficile de dire si la différence entre « nasôréens » (« nasôrayya ») et le nom que nous connaissons depuis le grec « nazoraios » (« nazôréens ») est significative.

Jusqu'au déclenchement de la guerre d'Irak (2003), l’immense majorité des mandéens vivait en Irak, particulièrement le long des cours inférieurs du Tigre et de l’Euphrate et près du Chatt-el-Arab, avec une minorité notable en Iran dans le Khuzestan. La plupart se sont depuis dispersés, en particulier en direction de l’Iran, mais aussi de la Syrie, de la Jordanie et de pays occidentaux. En 2007, il ne restait que 5 000 d'entre eux en Irak et ils sont menacés de disparition totale de ce pays[71]. La plupart des 50 000 mandéens existant dans le monde sont extrêmement dispersés.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Philon d'Alexandrie, cité par Laurent Héricher, écrit : « La Syrie palestinienne non plus n'est pas stérile en hautes vertus, c'est là que se trouve disséminée une partie nullement faible de la nation juive, extrêmement nombreuse en hommes. Certains de ceux-ci sont appelés du nom d'esséens. Ils forment une foule de plus de 4 000 personnes. » Cfr. Laurent Héricher, « Les esséniens entre mythe et réalité », dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, BNF, 2010, p. 130, traduit par E. del Medico, Le Mythe des esséniens des origines à la fin du Moyen Âge, Paris, Plon, 1958.

Sources antiques modifier

Références modifier

  1. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, pp. 228,229.
  2. a b c d et e André Paul, Les mouvements baptistes
  3. a et b François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 49.
  4. Psaume 51, 9-12 ; cité par François Blanchetière, op. cit., p. 49.
  5. a b c d e et f François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 50.
  6. a b c d e f g h i j k l m et n André Paul, Les mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr
  7. a et b Philon d'Alexandrie, Apologie pro Judæis. Ouvrage perdu, mais dont certains passages nous sont connus par des citations qu'en fait l'écrivain chrétien Eusèbe de Césarée (v.265-339) dans Preparatio evangelica (« Préparation évangélique »), Livre 8, chap. XI.
  8. a et b Philon d'Alexandrie, Quod omnis probus liber sit, XII, 75. Cité par Eusèbe de Césarée dans Preparatio evangelica, Livre 8, chap. XII.
  9. a et b Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre 2, chap. VIII, 2-13.
  10. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques
  11. a et b Pline l'Ancien, Histoire naturelle, Livre 5, XV.
  12. André Paul, La Bible avant la Bible, Paris, Cerf, 2005, p. 11.
  13. a b c et d Laurent Héricher, « Les esséniens entre mythe et réalité », dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, BNF, 2010, p. 130.
  14. a et b Norman Golb, Qui a écrit les manuscrits de la Mer morte? : enquête sur les rouleaux du désert de Juda et sur leur interprétation contemporaine, Paris, Plon, (ISBN 9782259183888), p. 3
  15. Norman Golb, Qui a écrit les manuscrits de la Mer morte ? : enquête sur les rouleaux du désert de Juda et sur leur interprétation contemporaine, Paris, Plon, (ISBN 9782259183888), p. 15
  16. a b c et d François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Paris, Cerf, 2001, p. 45
  17. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 218.
  18. André Paul, Qumrân et les esséniens – L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008, p. 26.
  19. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Paris, Cerf, 2001, p. 45-46
  20. André Paul, Qumrân et les esséniens – L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008, p. 127.
  21. a et b François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216.
  22. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216-217.
  23. a b et c François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 217.
  24. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 173.
  25. Simon Claude Mimouni, « Les groupes chrétiens d'origine judéenne du IIe au VIe siècle », in S. C. Mimouni et P. Maraval, Le christianisme des origines à Constantin, Paris, éd. P.U.F./Nouvelle Clio, pp. 279-285
  26. Eisenman, Robert & Wise, Michael, The Dead Sea Scrolls Uncovered, 1992, Spring (ISBN 1852303689).
  27. André Paul, in Qumrân, Le secret des manuscrits de la mer Morte', BNF, Paris, 2010, p. 73 (ISBN 978-2-7177-2452-3).
  28. cf. par exemple 4Q171 dans lequel « les membres du yahad se présentent comme les « pauvres », dont il est dit qu'ils « posséderont la terre ». On croirait entendre Jésus de Nazareth (selon Mt. 5, 3-4) », André Paul, La Bible avant la Bible, Cerf, Paris, 2005, p. 155-156.
  29. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 188.
  30. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 188-189.
  31. Voir C. Grappe, D'un Temple à l'autre. Pierre et l'église primitive de Jérusalem., Paris, 1992, p. 126-127 {{citation|qui se fonde sur les textes esséniens où les membres sont désignés par le terme pauvres(1QH 5, 22 ; 1QM 11, 9 ; 13, 14 ; etc.), et sur un texte en particulier où le groupe est désigné comme la congrégation des pauvres (4QpPs 37 2, 10 ; 3, 10). cf. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 250, note no 23.
  32. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 189.
  33. a b et c Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, p. 176.
  34. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 171.
  35. a et b Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 172.
  36. Gilles Dorival, Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens, in Le judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 273.
  37. a et b Gilles Dorival, Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens, in Le judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 278.
  38. Elenchos, IX, 14, cité par Gilles Dorival, op. cit., p. 278.
  39. Elenchos, X, 29, cité par Gilles Dorival, op. cit., p. 278.
  40. a b c et d Gilles Dorival, Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens, in Le judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 279.
  41. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 193.
  42. André Paul , Les mouvements baptistes
  43. Elenchos, IX, 13, 2.
  44. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 222.
  45. Elenchos IX, 14, 1 et X, 29, 2 ; Panarion 30, 3, 5 ; 53, 1, 8.
  46. a b c et d Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 223.
  47. (it) Alister Filippini, « Atti apocrifi petrini. Note per una lettura storico-sociale degli Actus Vercellenses e del romanzo pseudo-clementino tra IV e V secolo », Mediterraneo antico : economie, società, culture, Pise, Istituti Editoriali e Poligrafici Internazionali, Rome, Fabrizio Serra (it) Editore, vol. XI, nos 1-2,‎ , p. 17 (ISSN 1824-8225, lire en ligne)
  48. Elenchos IX, 15, 1 ; Panarion 19, 3, 4.
  49. Épiphane de Salamine, Panarion, 53, 1, 7.
  50. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 221-222.
  51. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 221.
  52. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 201.
  53. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 208.
  54. « les Juifs, les sabéens, et les chrétiens », cf. Bernard Lewis, The Jews of Islam, 1987, p. 13.
  55. cf. Sahih Bukhari, Livre 7, Hadith 340, Livre 59, Hadith 628, livre 89, hadith 299, etc.
  56. « Le Kitab-al-Fihrist (le Catalogue des sciences, appelé aussi Fihrist al-'Ulum) d'Ibn al-Nadim, l'auteur arabe de la fin du Xe siècle, contient une notice hérésiologique sur le manichéisme. Nous y apprenons des informations précieuses sur le milieu d'origine de Mani et de ses parents dans la ville de Mésène. » Il y parle aussi des mughtasila. (cf. Simon Claude Mimouni, op. cit., p. 204.)
  57. Voir G. Flügel, Mani, seine Lehre und seine Schriften, Leipzig, 1862, p. 328, 340, 341.
  58. a et b Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 204.
  59. a et b Daniel Chwolsohn, Die Sabier, 1856, I, 112; II, 543, cité par Salmon.
  60. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 205.
  61. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 213.
  62. a b et c Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 212
  63. L'appellation de ce groupe varie selon les manuscrits et son identification est incertaine : certains y voient la survivance de communautés esséniennes après la restructuration pharisienne du judaïsme après la destruction du Temple de 70 ; cf. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Albin Michel, coll. « Présence du judaïsme », (ISBN 978-2-225-15441-5[à vérifier : ISBN invalide]), p. 254
  64. Jean Danielou, L'Église des premiers temps: des origines à la fin du IIIe siècle, Ed. du Seuil, Paris, 1985, p. 68, extrait en ligne.
  65. « Yahya ben Zakariyya », dans Encyclopædia of Islam.
  66. a et b « Mandéisme », dans Encyclopædia Universalis.
  67. André Paul, « Nazaréens, religion », dans Encyclopædia Universalis.
  68. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, p. 228,229.
  69. Thomas Hale Commentaire Sur Le Nouveau Testament, 1999, p. 521. « Tertulle reprocha ensuite à Paul d'être un dirigeant de la secte des Nazaréens (verset 5). »
  70. André Paul, « Nazaréens, religion », dans , Encyclopædia Universalis.
  71. Nathaniel Deutsch, « Save the Gnostics », dans New York Times, 6 octobre 2007.

Sources modifier

Liens à explorer modifier