Utilisateur:IssacPerlls/Brouillon

Définition modifier

En musique, la partition désigne d’abord une écriture graphique permettant d’harmoniser un ensemble d’instruments ou de voix. Cette écriture s’accomplit généralement sur une rangée de six lignes horizontales espacées d’un centimètre, qui vise à répartir les notes de musique ou les intonations du chant[1]. On parle également de partition pour indiquer l’œuvre par laquelle on communique ce type d’écrit, quel que soit le support, sinon le format sur lesquels elle se base. La partition est l’objet d’un secteur éditorial spécifique et différents types d’établissements en acquièrent pour leurs publics. Idéalement, ils en constituent de fait une bibliothèque, que l’on peut nommer « partothèque ».

Une bibliothèque est reconnue comme telle lorsqu’elle répond à différents critères croisés : la présence de documents, leur accessibilité, des locaux, un budget, et surtout la présence d’un personnel consacré à des tâches relatives à la constitution, l’organisation, la gestion et la médiation des collections[2]. Plus précisément, le bibliothécaire de partothèque ou le musicothécaire d’orchestre est un musicien qui travaille au sein d’une bibliothèque de partitions, de matériels d’orchestre et d’ouvrages spécifiques et techniques de la musique[3].

Historique modifier

Les bibliothèques monacales auraient acquis les premières des partitions musicales[4]. Si des collections furent détruites au rythme des révoltes et des guerres, d’autres s’enrichirent à la fin du Moyen-Âge. De nombreuses partitions provenaient de l’ordre des Bénédictins, dont les collections témoignent d’une préoccupation précoce pour des méthodes de conservation et de classement adaptées.

Au cours du Xe siècle, les bibliothèques des cathédrales prirent davantage d’ampleur que celles des monastères. On peut notamment l’expliquer par les liens qu’elles entretenaient avec les écoles de formations de prêtres et par leur volonté de maintenir une proximité avec les populations locales. Dans l’ensemble, les cathédrales proposaient des collections plus larges et mieux organisées.

Avec le développement des partitions imprimées, de grands musiciens et mécènes constituèrent des fonds privés, tels Louis-Joseph Francœur, dont la famille de musiciens tint un rôle important dans la vie musicale du XVIIIe siècle en France[5]. Les collections musicales privées furent en partie détruites lors de la Révolution française. Plusieurs bibliothèques, notamment la Bibliothèque royale, accueillirent des documents confisqués, qui ont alimentés les premières bibliothèques publiques [6].

Les collections de partitions imprimées les plus significatives apparurent essentiellement avec le Conservatoire national de musique, créé en 1795, puis tout au long du XVIIIe siècle, dans les grandes villes[7]. Dans les plus petits conservatoires, les bibliothèques de partitions constitueraient un fonds à usage pédagogique destiné exclusivement aux élèves et professeurs du conservatoire. Dans un souci d’accès à des collections de partitions plus diversifiées, les bibliothèques publiques se dotèrent de fonds de partitions variés à destination des mélomanes n’ayant pas l’opportunité d’acheter des partitions onéreuses.

Typologie modifier

Selon la typologie dressée par l’AIBM, on peut discerner cinq types de bibliothèques musicales[8]. Elle n’en revêt pas moins une valeur indicative : certaines structures s’identifieront à plusieurs catégories.

Bibliothèques de recherche modifier

Ce type d’établissement se spécialise sur un domaine particulier de la connaissance et offre des collections patrimoniales et anciennes. La conservation représente à ce titre leur objectif principal.

Le premier exemple est celui de la Bibliothèque nationale de France, dont le département de la Musique est riche de plus d’un million de partitions imprimées et manuscrites. La présence de collections musicales entrées par dépôt légal à la bibliothèque royale est attestée depuis la fin du XVIIe siècle.

La médiathèque musicale Gustav Mahler, à Paris, a été fondée en 1986 par Maurice Fleuret et Henry-Louis de La Grange. Cette bibliothèque compte l’un des premiers fonds privés de France, spécialisé dans la musique des XIXe et XXe siècles. Elle propose un volume de 16 000 partitions. C’est à la fois une bibliothèque de prêt, une bibliothèque d’étude et une bibliothèque de conservation.

Bibliothèques publiques modifier

Les partitions sont des documents onéreux, et les musiciens n’ont pas tous accès au fonds d’un conservatoire. Développées pour accompagner l’intensification des pratiques amatrices[9], les fonds de partitions des bibliothèques publiques proposent en outre une offre de partitions de styles musicaux variés, d’autant plus que les fonds des conservatoires sont essentiellement axés sur la musique classique et les morceaux pédagogiques . La consultation de ces documents prime sur leur conservation.

Actuellement, la seule bibliothèque publique spécifiquement dédiée à la musique est la Médiathèque Musicale de Paris, créée en 1986 à partir du fonds de la Discothèque de France. Elle se consacre à la musique sous toutes ses formes et sur tout support, en s’adressant à l’amateur comme au professionnel. La Médiathèque musicale de Paris possède environ 23 500 partitions, dont 10 000 en prêt, 10 000 feuillets et 3 500 dans son département d’archives.

Selon Michel Sineux, la musique imprimée semble rarement l’objet de collections organisées au sein des bibliothèques de lecture publique. Le fonds musique s’enrichit de manière décousue, à l’inverse des grandes bibliothèques de recherche parisiennes.

De nombreuses médiathèques municipales disposent de fonds musicaux. Certains établissements sont dotés de fonds musicaux multimédias conséquents, tels ceux de Cergy-Pontoise, Beaugrenelle à Paris ou encore le fonds Orgeret de la bibliothèque municipale de Lyon, lesquels comprennent des partitions.

Bibliothèques d'établissements d'enseignement modifier

Il existe deux types de bibliothèques d’établissement d’enseignement : les bibliothèques universitaires , ainsi que les bibliothèques de conservatoire et écoles de musique.

Les fonds de partitions restent communément assez pauvres, y compris dans les bibliothèques d’UFR (Unité de Formation et de Recherche).

Ils sont d’envergures différentes selon les types de conservatoires et d’écoles de musique. Ainsi, sauf en cas de lègues, peu de structures à rayonnement communal ou intercommunal prévoient de partothèque en tant que telle. Tandis que les structures à rayonnement départemental ou régional y sont vivement invitées par l’ampleur de leur fonds.

L’enseignement de la musique représente parfois l’unique activité de ces établissements. Une mission dont l’accomplissement dépend moins des partitions que des professeurs. Or, le financement des structures à rayonnement communal ou intercommunal permet rarement la gestion d’une offre de partitions équitable avec l’offre de cours. Ainsi, nombreux sont les professeurs acquérant d’eux-mêmes les œuvres qu’ils font jouer à leurs élèves. Lesquels reçoivent, en début d’année, une liste de manuels tournés vers la formation musicale.

Certaines petites structures ont toutefois un dépôt d’au moins 1 000 partitions, alimenté d’une année sur l’autre par leurs professeurs. Ce fonds occupe un mobilier dédié, parfois au sein d’un local à part entière, dont l’accès leur est entièrement réservé. Néanmoins, rares sont les structures prévoyant un effectif dédié aux partitions. Faute de temps, la majorité des fonds ne sont donc pas cotés. La plupart ne sont pas même classés, ni ne sont l’objet d’un cahier de prêts en interne. Les fonds entretenus le doivent au volontariat des professeurs et, le cas échéant, à l’investissement d’un régisseur ou d’un secrétaire approuvé par la direction. Ils y consacrent, en moyenne, 1/5e de leur temps de travail hebdomadaire.

Les structures à rayonnement départemental ou régional sont généralement mieux fournies. En Ile De France, la majorité d’entre elles sont suffisamment financées par leur collectivité pour mettre à disposition des professeurs et des élèves une partothèque avec un personnel dédié. Dans les plus grandes structures, il est issu du milieu des bibliothèques ; sinon, il est autodidacte. Certains bâtiments sont dotés de collections prestigieuses – entre 20000 et 35000 partitions –, comme par exemple à Dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes ou Nice. D’autres, tels ceux de Boulogne-Billancourt, Caen, Nancy ou Rouen, offrent des collections multimédias et font figure de pionniers dans leur gestion.

Pour traiter leur fonds de partition, le désherber ou l’alimenter, certains établissements d’enseignement s’appuient sur la bibliothèque publique de leur collectivité, voire, sur des centres spécialisés. Cependant, ils ne visent pas pour autant la conservation et la consultation intrinsèques des partitions. Elles restent un moyen d’enseigner et ne présentent pas de fin culturelle en soi.

Bibliothèques et centres de documentation spécialisés modifier

Les supports et les genres musicaux sont si divers et variés qu’une bibliothèque peut difficilement tous les couvrir de manière exhaustive. C’est pourquoi il est devenu nécessaire de créer des structures consacrées à des domaines musicaux plus spécifiques. Elles reflètent la plupart du temps certaines spécificités de la vie musicale locale. Les centres dédiés aux musiques traditionnelles sont très actifs dans le Sud de la France, avec le Conservatoire occitan à Toulouse. C’est également le cas à Rennes, où l’association Dastum s’est donnée pour mission de collecter, sauvegarder et diffuser le patrimoine oral breton.

Des centres spécifiques existent également pour d’autres secteurs divers, tels que le Centre de musique baroque de Versailles, le Centre de documentation de la musique contemporaine, la Médiathèque de l’IRCAM et le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles à Paris, la Médiathèque du Grame (centre national de création musicale) à Lyon, également spécialisées dans la musique contemporaine, ou encore le Conseil départemental pour la musique et la culture de Haute Alsace à Guebwiller et le Centre de documentation de la Confédération musicale de France (CMF) à Montrouge en ce qui concerne les ensembles à vent.

Bibliothèques de pratique musicale modifier

L’usage des bibliothèques de pratique musicale est exclusivement réservé à leurs membres. Sont classées dans cette catégorie les bibliothèques d’orchestre, de théâtres, d’opéras, de radios, de fanfares et harmonies municipales, ainsi que les centres d’art polyphonique. Leurs fonds constituent un véritable patrimoine musical national assez révélateur des traditions locales.

Notes et références modifier

  1. Dictionnaire de la musique., CELIV, (ISBN 9782865351688, OCLC 58808270, lire en ligne)
  2. Riot, Clément, « Les bibliothèques de conservatoire », sur bbf.enssib.fr (consulté le )
  3. « Bibliothécaire de partothèque - CFA des métiers des arts de la scène de Nancy », sur www.cfa-operaorchestre.fr (consulté le )
  4. Sadie, Stanley. et Tyrrell, John, 1942-, The new Grove dictionary of music and musicians, Grove, (ISBN 9780195170672, OCLC 44391762, lire en ligne)
  5. BNF, IREMUS, La constitution des fonds musicaux de la Bibliothèque nationale de France : Histoire des grandes collections musicales, séminaire organisé par Laurence Decobert et Denis Herlin.
  6. Pierret, Gilles,, Musique en bibliothèque, Éd. du Cercle de la librairie, dl 2012, cop. 2012 (ISBN 9782765413608, OCLC 819204357, lire en ligne)
  7. Pierret, Gilles,, Musique en bibliothèque, Éd. du Cercle de la librairie, dl 2012, cop. 2012 (ISBN 9782765413608, OCLC 819204357, lire en ligne)
  8. Hausfater, Dominique, « Une cartographie des fonds musicaux en France », sur bbf.enssib.fr (consulté le )
  9. Sineux, Michel, « Avatars de la musique dans les bibliothèques », sur bbf.enssib.fr (consulté le )