Utilisateur:Froideval67/Brouillon/Groupe résistant Pur Sang


Feuille de Lierre
Image illustrative de l’article Froideval67/Brouillon/Groupe résistant Pur Sang
Devise : « Toujours verts, toujours fidèles »

Idéologie Patriotisme
Objectifs Résister à la germanisation et la nazification de l'Alsace.
Fondation
Date de formation 1940
Origine Les membres sont principalement des personnels de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM) d'Illkirch-Graffenstaden à proximité de Strasbourg
Pays d'origine Drapeau de la France France
Fondé par Edmond Erb
Dissolution
Date de dissolution Juillet 1941
Causes Démantelé par les Allemands en juillet 1941
Actions
Mode opératoire Evasion de prisonniers de guerre, contre-propagande, sabotages et renseignement
Zone d'opération Alsace (France)
Période d'activité 1940 à juillet 1941
Organisation
Chefs principaux Edmond Erb, Louis Warth, Xavier Nicole, Paul Staedel
Groupe relié La Main noire
Répression
Considéré comme terroriste par Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie
Seconde Guerre Mondiale

Equipe Pur Sang
Création Octobre 1940
Dissolution Démentelé par les Allemands en mars 1942
Pays France
Branche Résistance
Type Réseau d'évasion
Rôle Permettre le passage de la frontière entre la France et l'Alsace annexée aux prisonniers de guerre évadés et aux réfractaires.
Effectif 6 : Le groupe est constitué de jeunes femmes appartenant au Guides De France (GDF).
Guerres Seconde Guerre mondiale
Commandant historique Lucienne Welschinger

L'Equipe Pur Sang est un réseau de passeur composé majoritairement de femmes du mouvement scout des Guides de France (GDF). Il se forme en octobre 1940, il est démentellé par les allemands en mars 1942. Lors du jugement de ses membres, les allemands attribuent au réseau le passage de 250 prisonniers évadés et d'une centaine de familles alsaciennes en fuites[1]. Le réseau permet notamment l'évasion d'Alsace de Marcel Rudloff, le futur maire de Strasbourg, le 31 janvier 1942[2].

Création

modifier

Le nom l'Equipe Pur Sang est choisi en souvenir des camps de formation des cheftaines Guides de France (GDF) dans lesquels une équipe portait toujours ce nom[3]. Mais il se pourrait que cela soit aussi pour ce moquer du sang Arrien des doctrine Nazie[4].

Après la défaite de mai-juin 1940 et l'annexion de l'Alsace, le mouvement des Guides de France (GDF) est dissous. Néammoins certain GDF comme Lucienne Welchinger (29 ans) et Emmy Weissheimer rentre en résistance.

Dans un premier temps le but est de soulager le quotidien des milliers prisonniers de guerre français (PG) qui traversent chaque jour l'Alsace pour être transférés dans les camps de prisonniers en Allemagne. Elles distribuent de l'eau, de la nourriture, du courrier, des vêtements...). Ainsi tous les matins, à l'Orangerie (Strasbourg) Lucienne Welchinger apporte du ravitaillement aux prisonniers (PG)[1].

L'équipe prend des risques, en organisant un système de ramassage clandestin du courrier des prisonniers. Quand la voiture de ravitaillement arrive, une des jeunes filles engage la conversation avec la sentinelle. La seconde fait signe au prisonnier de corvée qui laisse tomber un paquet de lettres tans dis qu’une troisième le récupère. Les lettres sont transmises à des cheminots en envoyées à Paris. Le système fonctionne dans les deux sens. Des lettres de réponses sont cachées dans certains paquets de nourriture adroitement jetés dans la voiture de ravitaillement sur le trajet du retour vers le camp[3].

Très rapidement, certains prisonniers manifestent le désir de s'évader. Dès le mois d'octobre 1940, Lucienne Welschinger et Emmy Weissheimer organise le premier passage de prisonnier polonais par la vallée de la Bruche à Hersbach (Bas-Rhin). Devant l'afflux de prisonniers, il faut diversifier les zones de passages[1].

Face à l'augmentation de l'activité, Lucienne Welchinger décide de contacter d'autres membres des GDF pour former l'organisation clandestine l'Equipe Pur Sang. Elle recrute Marcelle Engelen, Alice et Marie-Louise Daul, Lucie Welker. En janvier 1941, une première réunion du groupe a lieu pour définir le rôle et la spécialisation de chacune[1].

 
Eglise Saint-Jean à Strasbourg où les prisonniers évadés prennent contact avec l'Equipe Pur Sang

Au cour d'une réunion chez les Sœurs de la croix à Strasbourg, il est décidé d'assurer une permanence à l'église Saint-Jean tous les soirs de 18 à 19 heures grâce à la complicité du curé Prince. Les prisonniers évadés s'agenouillent devant l’hôtel de la vierge auprès des jeunes filles en prière puis s'identifient avec le mot de passe : « Pierre ».

Les prisonniers sont surnommés " Freddy "[3]

L'action avec les sympathisants

modifier

Elles sont aidés dans leur combat par de nombreuses personnes : Ernest Burglin, Alice Fuchs, Mathieu Gander, Auguste Gauer (employée chez André le frère de Lucienne Welschinger), Julie Hans, Jean-Antoine Sardi. Beaucoup sont des commerçant et fournissent des vivres gratuitement. L'employé au service architecture et inspection des batiments publics, Albert Jundt, met à disposition des timbres officiels. Lucienne Welschinger récupère les documents les fausses pièces d'identités par l’intermédiaire de Paul Widmann (du réseau Hector des Forces Françaises Combattantes FFC)[1] et du photographe Charles Latzarus qui fournit les photos[4]. Alice Daul remplit les cartes en prenant soin de localiser les évadés dans des régions francophones d'Alsace. Elle contrefait les signatures. L'agent de police Charles Jost appose le cachet du commissariat de police. Élise Weisheimer, la soeur de Emmy, ajuste et répare les vêtements des évadés[4]. Albert Ott et Édouard Keller les convoient et leurs fournissent les billets de train.

Paul Widmann intégrera l'équipe Pur Sang dans le réseau « France 99 »[5].

Les chemins d'évasions

modifier

La principale difficulté est de trouver des zones de passage. Alice Daul et Lucie Welker vont en repérage à Hégenheim (Haut-Rhin). Un chemin derrière le cimetière permet de passer en Suisse. Elles établisse des relevés topographique et des cartes sommaire qui seront distribuées au évadés. Cet itinéraire fonctionne six mois mais devient trop dangereux car les allemands renforce les patrouilles[3].

Alice et Marie-Louise explore le site du Col de la Schlucht dans la vallée de Munster (Haut-Rhin). Le massif du Tanet est propice car situé à 1000 mètres d'altitude entre le Col et le lac blanc. Les 25 douaniers allemands répartis par patrouilles de deux surveillent 25 kilomètres de frontière. Lorsqu'on connait les horaires et circuits des patrouilles il est facile de les éviter. Les allemands restent sur les grands axes. Ils négligent les sentiers du Club Vosgien et les chemins de débardage[4]. Elles disposent de l'aide de Frédéric Baumgart, cultivateur à la ferme de Schupferen, qui offre une étape et sert de passeur[1]. Tous les dimanches, l'Equipe Pur Sang accompagne les évadés jusqu'au massif en simulant des excursions sur les sentiers balisés du Club Vosgien[3][6] car il y a beaucoup de monde sur ces sentiers le weekend[4]. Elle les dirige vers le pensionnat de Notre-Dame de Sion à Gérardmer (Vosges) où les sœurs les recueillent. Le mot de passe est « Marie-Louise »[5]. De là, ils sont envoyé à Épinal (Vosges). Puis grâce à des résistants cheminots, ils partent vers Lyon[3][1].

Au cour de l'année 1941, l'équipe doit faire face à un afflux massif de prisonniers évadés. La tenancière du débit de tabac de Wissembourg, Marie Gross avec l'aide de d'Anne-Marie Muller[4], envoie les évadés sur Strasbourg. L'hiver 1941-1942 interdit l'accès au massif de Tanet. Il faut trouver un passage moins élevé. Il est trouvé à Landange (Moselle) par l’intermédiaire de l'instituteur André Kommenacker.

Démantèlement du réseau

modifier

Devant le nombre croissant d'évadé, la situation devient difficile à gérer pour l'équipe. Lucienne Welschinger, accompagnée de Lucie Welker se rend à Vichy pour informer le gouvernement du maréchal Pétain. Elles apportent au général Campet, chef du cabinet militaire du maréchal, un rapport sur la situation en Alsace écrit par Paul Widmann et demandent de l'aide pour leurs actions[3][1][5].

Pour le retour les deux femmes se séparent. Lucie Welker se trompe de train[2]. Elle est arrêtée en gare de d'Avricourt (Meurthe-et-Moselle) le 28 février 1942. En perquisitionnent chez elle, les allemands trouvent la liste des membres du réseau. Tous les membres de l'équipe sont arrêtés en mars 1942, Lucienne Welschinger et son frère André le 12, Anne et Marie-Louise Daul le 21 et Emmy Weisheimer le 25.

André Kommenacker, Albert Ott sont arrêtés le 26 mars 1942, Paul Widmann le 10 avril, Anne-Marie Muller le 12 avril et Marie Gross le 12 mai 1942. Les détenues sont conduite à la prison de Kehl (Allemagne) en cellules individuelles.

Les membres de l'Equipe Pur Sang utilisent le morse pour communiquer entre elles. Elles évitent ainsi d'autres arrestations. Le 5 aout 1942, elles sont transférées au camp de sureté de Schirmeck[5].

Jugement et détention

modifier

Jugement

modifier

Le 26 janvier 1943, l'équipe est jugée devant le tribunal du peuple (Volksgerichtshof) de Strasbourg. Après une journée de débat, les verdicts tombent. Marie Gross, Antoine Krommenacker, Albert Hott, Lucienne Welschinger et Paul Widmann sont condannés à la peine de mort pour haute trahison (L'Alsace est considérée comme allemande par les nazis). Lucie Welker est condannée à quinze ans de prisons, Anne-Marie Muller à dix années, Emmy Weisheimer, Alice et Marie-Louise Daul à huit années, André Welshinger à six années.

Détention

modifier

Les condamnés à mort sont transférés à Stuttgart (Allemagne) où ils attendent leur exécution. En fait il ne savent pas que la sentence a été suspendue à la suite notamment de l'intervention du maréchal Pétain[2]et du nonce apostolique[3]. André Welschinger est interné à Ludwigburg (Allemagne). Toutes les femmes sont incarcérées à la maison centrale de Ziegenhein (Allemagne) avec des détenus de droit commun.

Le 6 février 1945, Alice Daul s'évade et se réfugie en Suisse. Le même jour, Marie-Louise Daul, Lucie Welker, Anne-Marie Muller et Emmy Weisheimer sont transférées à Hambourg (Allemagne). Elles seront libérées par les troupes britanniques en mai 1945. Elles reviennent en France en juin 1945.

Lucienne Welschinger et Marie Gross sont libérée par les troupes américaines le 30 avril 1945 à Aïchach (Allemagne)[1].

Décorations

modifier

Le 15 décembre 1946 à Strasbourg, le général Langlade, gouverneur militaire de la ville, décore Alice et Marie-Louise Daul, Emmy Weisheimer, Lucie Welker et Lucienne Welschinger de la médaille de la résistance française.

Alice et Marie-Louise Daul, Lucienne Welschinger, Emmy Weisheime sont décorées de la Croix de Guerre.

Lucienne Welschinger, Emmy Weisheime sont également décorées de la  Légion d'honneur[1].

L'histoire des membres de l'Equipe Pur Sang

modifier
  • Lucienne Welschinger a vingt-neuf ans quand elle crée cette équipe à l’automne 1940. Entrée chez les Guides de France en 1925, cheftaine de la compagnie 9ème Strasbourg en 1933, elle est cheftaine du district de Strasbourg en 1939. Sa famille exploite l’hôtel-restaurant « À l’ancienne gare » où de nombreux évadés trouveront refuge[7]. Nommée commissaire régionale d’Alsace des Guides de France de 1947 à 1950. Après la guerre, elle est retournée à une vie discrète et n’a été promue officier de la Légion d’honneur qu’en 1999. Lucienne Welschinger est décédée le 23 janvier 2003.
  • Emmy Weisheimer s'engage dès 1940 aux cotés de Lucienne Welschinger avant la création de l'équipe. Avec l'aide de ses parents elle gère l'hébergement et le ravitaillement des prisonniers évadés.
  • Marcelle Engelen est menacée par son appel au Reicharbeitdienst (RAD)[8]. En janvier 1942, elle franchit la frontière par Landange (Moselle). Cela lui évite l'arrestation en mars 1942. Elle s'engage comme volontaire en qualité d'infirmière au sein des Auxiliaires féminines de l'armée de terre (AFAT) le 19 décembre 1944 jusqu'à sa démobilisation le 1er mars 1946[1].
  • Alice Daul (épouse Gillig) est mobilisée comme infirmière au mont Sainte-Odile (Bas-Rhin) puis à l'hôpital de Neufchâteau (Vosges). En octobre 1940, elle est démobilisée à Pau (Pyrénées-Atlantiques) et revient en Alsace annexée[7]. Le 5 février 1945, elle se cache dans la prison. Après être restée de 22 h à 4 h 30 du matin à démonter la serrure d’une porte, elle doit renoncer : alors qu'elle a enlevé neuf vis, la dixième est bloquée par la rouille. Au moment où elle retourne dans sa cachette, elle est prise d’une inspiration. Elle fonce par la porte que vient d’ouvrir la gardienne qui surveille les détenus préparant le petit déjeuner des prisonnières. Elle prévoit d’escalader une autre porte donnant sur l’extérieur. Elle trouve la porte grande ouverte. Se guidant avec les étoiles, elle se dirige immédiatement vers la ville proche, pariant sur le fait que les recherches pour la retrouver seront lancées en direction de la forêt. Sur la route, un gendarme civil à vélo la repère er l’attrape par le bras. Elle garde son sang-froid, prend un ton courroucé et lui demande ce qu’il veut une heure pareille (il est six heures du matin). Surpris, le gendarme la lâche. Alice coupe immédiatement à travers les champs inondés, traverse par deux fois des cours d’eau à la nage. Elle a la chance de rencontrer un prisonnier de guerre qui lui donne de l’argent pour prendre le train. Elle parcourt 600 km à pied et en train, échappant par deux fois à des attaques de train par l’aviation alliée. Alice arrive le 1er mars 1945 à Singen, petite ville allemande située à 2 km d’une enclave suisse en Allemagne. À 2 h du matin elle se glisse sous l’énorme réseau de barbelés marquant la frontière. Ensanglantée et en loques, elle se présente à 2 h 50 au poste de la douane Suisse[3][6]. En septembre 1945, elle est l'une des trois premières élues au conseil municipal de Strasbourg[1]
  • Marie-Louise Daul, sœur d'Alice, est guide-aînée, cheftaine de louveteaux chez les Scouts de France. Elle décède en 1973[3].
  • Lucie Welker est née en 1919. Elle est entrée chez les guides en 1933. Elle est assistante cheftaine. Elle a vingt et un ans quand elle rejoint l'Equipe Pur-Sang[3].

Notes et Références

modifier
  1. a b c d e f g h i j k et l Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. et Clavel, Christophe., La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 9782915742329 et 2915742324, OCLC 959964698, lire en ligne)
  2. a b et c Philippe Wendling, « Des passeuses toujours prêtes », Les saisons d'Alsace N°81,‎ , p. 25
  3. a b c d e f g h i j et k « L’héroïsme au quotidien : les Pur-Sang d’Alsace », sur www.latoilescoute.net (consulté le )
  4. a b c d e et f Le Normand, Éric (19..-....; historien)., Alsace, territoire de résistance : les filières d'évasion et les passeurs en 1939-1945 (ISBN 9782884194204, 2884194207 et 2373620278, OCLC 985728323, lire en ligne)
  5. a b c et d Auguste GERHARDS, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Cherche Midi, , 693 p. (ISBN 9782749120676, lire en ligne)
  6. a et b « Alice Gillig, anticonformiste et ancienne résistante », sur La croix, (consulté le )
  7. a et b Marie-Thérèse Cheroutre, « GILLIG Alice », sur maitron-en-ligne, (consulté le )
  8. MAIGRE François-Xavier, « Portrait. L'histoire oubliée d'une guide résistante. », sur La-Croix.com, (consulté le )

Bibliographie

modifier


  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Une fiche sur l'équipe des Purs Sang dans le DVD pédagogique de la Fondation de la Résistance, La résistance des Alsaciens (ISBN 978-2-915742-32-9).
  • Eric Le Normand, Alsace Territoire de Résistance : Les filières d'évasion et les passeurs en 1939-1945 (ISBN : 978-2-88419-420-4).

Voir aussi

modifier

Liens externes

modifier

Articles connexes

modifier