Utilisateur:Francesca Ubelka/Brouillon

Le boulevard des Dames est une voie située dans le le 2e arrondissement de Marseille, quartiers des Grand-Carmes et de La Joliette. Il s’est réalisée en plusieurs phases. D’abord à partir de sur les lices du rempart nord de la ville, puis dans la seconde partie du XIXe siècle dans les nouveaux quartiers autour du nouveau port de commerce .

Situation et accès modifier

Ce large boulevard arboré descend vers le port depuis la place Jules-Guesde jusqu’au boulevard Jacques Saadé - quai de la Joliette, et croise la rue de la République.

Origine du nom modifier

Il son nom aux marseillaises, « dames d’un rang élevé » et « femmes du peuple »[1] qui ont participé à la défense de la ville en 1524, lors du siège établi par le connétable de Bourbon à la tête de l’armée de Charles Quint. Elles se seraient réunies sur un bastion de l’enceinte nord de la ville, dénommé par la suite le Bastion des Dames[2]. Une tradition d’histoire locale en a perpétué le souvenir. Au XIXe siècle des poètes ont célébré les exploits des dames de Vento, de la Mûre, de Villages, de Cauvet, de Fortia, de Bausset, de Roquevaire, sous le commandement de la dame de Montaux[3].

Historique modifier

Titre de la carte (+lien)

Commentaire...

Le le conseil municipal attribue le nom de boulevard des Dames à une voie en projet sur les lices intérieures du rempart nord et qui doit venir en continuité des boulevards créés par le préfet Delacroix sur l'enceinte de la ville qu'il a fait démolir à partir de [4]. Le chantier commence à la fin de , période marqué par la misère liée aux guerres napoléoniennes, avec l’emploi d’indigents dans des ateliers de charité financés sur le budget municipal. Il rejoint à l’ouest le boulevard de Belloy[5],[6].

La seconde partie du XIXe siècle voit la création du nouveau port, et du quartier de la Joliette en partie sur des terrains gagnés sur la mer. Le quartier se développe sur une trame orthogonale dans laquelle le boulevard des Dames, qui absorbe le boulevard de Belloy, se prolonge jusqu’au quai de la Joliette. La rue de la République qui le traverse en diagonale est inaugurée en . Au début du XXe siècle le bas du boulevard va accueillir les sièges de compagnies maritimes reliant la métropole au colonies[7].

carte trame Mirès
lien et commentaire

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

Une sculpture réalisée Jeanne Royannez : La bataille des dames a disparu de son emplacement sur le boulevard lors de travaux publics, sans que l’on ne sache ce qu’elle est devenue[8],[9].

Un tronçon du rempart a été mis au jour en sous le boulevard lors de travaux de canalisation à proximité de la Porte d‘Aix . Il a été étudiée par l’INRAP mais n’a pas été conservé[10].

L’Hôtel de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a un entrée sur le boulevard.

Au n° 13, l’école maternelle des Dames construite entre et par Ferrier, architecte en chef de la Ville. Sa conception s’inspire des principes du courant hygiéniste qui se développe alors en Europe[11].

Au n° 26, le Grand domaine, ou Domaine Granval. À Marseille un « domaine » est un bâtiment-entrepôt utilisé pour le commerce en gros[12]. La construction du Grand domaine se situe entre et [13]. D’abord lieu de stockage de pains de sucre et de diverses denrées il a ensuite accueilli des ateliers de fabrication de chaussures tenus par des réfugiés arméniens, des ateliers de confection, une fabrique de santons, puis des locaux associatifs (La Cimade, Attac, …), des ateliers d’artiste et des logements. Une bande dessinée : Chroniques du Grand domaine[14] ainsi que d’une exposition au Musée d’histoire de Marseille[15] en retracent l'histoire.

Au n°76, à l’angle de la rue de la République et du boulevard des Dames, une plaque commémorative apposée par la Soucieta Prouvènço en 1909 « A la glori dei noblei damo bràvei frumo dou pople qu'en 1524 ajuderon a-n-apara Marsiho dou counestable de Bourboun que l’assiejavo » (À la gloire des nobles dames et des braves femmes du peuple qui en 1524 aidèrent à défendre Marseille contre le connétable de Bourbon qui l'assiégeait)[16].

Au n°94, l’ancien siège de la Compagnie de navigation Paquet construit en selon les plans de l’architecte Jean Rozan. L’ensemble de son décor orientalisant évoque les croisières vers l’Afrique du Nord[17]. L’immeuble a ensuite un temps abrité des services municipaux.

Au n°96, l’Hôtel des douanes, réalisé à partir de par les architectes Gaston Castel, Louis Dallest et Jean Rozan, mitoyende l'immeuble de la Compagnie Paquet, les deux occupant la tête de l'îlot entre l'avenue Robert Schuman et la rue de l'Évêché. Sa façade est rythmée de pilastres colossaux sur un soubassement d’épais bossages. II abrite la Direction interrégionale des douanes de Paca-Corse[18],[19].

Au n°61, l’ancien immeuble de la Compagnie Générale Transatlantique, devenue ensuite Société Nationale Maritime Corse Méditerranée (SNCM). Il est construit à partir de par Gaston Castel dont l’agence va suivre l’ensemble des ses modifications jusqu'en . Les bureaux, ateliers et entrepôts de la compagnie occupent l'ensemble de l’îlot délimité par les rues Jean-François Leca, la rue Mazenod, le boulevard des Dames et le quai de la Joliette sur lequel la compagnie dispose alors de hangars. La façade principale est de style art déco, son angle sur le quai de la Joliette est marqué par une tour horloge d’où partait une passerelle d’accès aux quais d’embarquement[20],[21],[22]. L’ensemble fait l’objet à partir de d’une opération immobilière qui ne conserve que les façades et la tour horloge[23]. Une fouille d'archéologique préventive conduite par l’INRAP met au jour sur ce site correspondant aux anciennes anses de l’Ourse et de la Joliette comblées en DATE des objets du quotidien et des épaves de barques[24].

Notes et références modifier

  1. Augustin Fabre, Les rues de Marseille, t. 1, Marseille, E. Camoin, 1867-1868, 468 p. (présentation en ligne, lire en ligne), page 265.
  2. Selon Jean-Baptiste Grosson dans son Almanach historique de Marseille publié en 177. Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 265.
  3. Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 265.
  4. Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 77-108, Agrandissement de Marseille au XVIIe siècle. Nouveaux remparts et autres projets d’enceinte.
  5. Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 265.
  6. Du du nom de Jean Baptiste de Belloy, évêque de Marseille de 1755 à 1790.
  7. retrouver SRC.
  8. Kate Fletcher, « Le buste de la comtesse de Die. Un monument en questions » [PDF], sur matrimoine-en-diois.fr, Association Le Paradoxe du singe savant, (ISBN 978-2-9588075-1-1, consulté le ), p. 13.
  9. « Royannez », sur e-monumen.net, (consulté le ).
  10. Mathieu Grapeloup, « Découverte d’un rempart du 17e siècle sous le boulevard des Dames », sur madeinmarseille.net (consulté le ).
  11. Florence Mazzella, La Communale : Histoires d'architectures scolaires à Marseille du XIXe au XXe siècle, Marseille, Ville de Marseille Direction générale de l'Architecture et des Bâtiments communaux, , 331 p., pages 100-106.
  12. René Borruey (dir.), Jean-Denis Espinas et Antoine Picon, Marseille, ville et port, Marseille, Parenthèses, , 224 p. (ISBN 2-86364-090-9), pages 58-59.
  13. Jean-Lucien Bonillo, René Borruey, Jean-Marc Chancel, Alain Hayot, Philippe Graff, et al., Atlas des formes urbaines de Marseille. Volume 1 : Les types, Marseille, Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille-Luminy - INAMA, (lire en ligne), page 31.
  14. Benoît Gilles, « Lili Sohn raconte les mille histoires du Grand domaine, immeuble atypique de la porte d’Aix »  , sur Marsactu, (consulté le ).
  15. « Le grand domaine », sur musees.marseille.fr (consulté le ).
  16. Inscription relevée in situ en mai 2024.
  17. Thierry Durousseau, Architectures à Marseille 1900-2016, Marseille, MAVPACA Maison de l’architecture et de la ville, , 247 p. (ISBN 978-2-9534948-2-2), page 77.
  18. David Coquille, « L’hôtel des douanes de Marseille va être réaménagé », sur lamarseillaise.fr, (consulté le ).
  19. Architectures à Marseille 1900-2016, op. cit., p. 77.
  20. Photographie de la façade principale sur le boulevard des Dames, vers 1929. « Édifice commercial, agence portuaire de la Compagnie Générale Transatlantique », sur dossiersinventaire.maregionsud.fr, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général (consulté le ).
  21. Pauvarel Frédéric, « Édifice commercial, agence portuaire de la Compagnie Générale Transatlantique », sur dossiersinventaire.maregionsud.fr, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général (consulté le ).
  22. Architectures à Marseille 1900-2016, op. cit.}, p. 76.
  23. J. Philippe Pierrat, « Le Castel, opération prestige pour Eiffage », sur mesinfos.fr, (consulté le ).
  24. « Vie quotidienne et activités maritimes au tournant du XIXe siècle à Marseille », sur inrap.fr, (consulté le ).