Utilisateur:Bismillah/Brouillon

Ci-dessous un tableau résumant les différences entre la Bible et le Coran concernant une certaine violence des récits liée aux prophètes communs avec ensuite les commentaires de spécialistes. On constatera que pour ces quelques passages violents de la Bible, le Coran ne les reprend pas à son compte. Par contre, l’exégèse coranique puisera dans les Isra'iliyat pour raconter l'histoire des prophètes lorsque le Coran et les hadiths n'apportent pas d'éclairage. Suivra ensuite une analyse ou tentative d'explication de l'ensemble.

Tableau analogique modifier

Bible Coran Commentaires
Dans la Genèse (9,18-27) Noé boit le vin et se retrouve complètement soûl et nu en train de dormir. Cham l'ayant vu ainsi, Noé maudira le fils de Cham, Canaan, et le condamne à être le serviteur de Sem et Japhet Inexistant L’exégèse biblique explique que Cham aurait violé son père Noé pendant que celui-ci dormait. En conséquence, Noé maudit le fils de Cham, Canaan, et le condamne ainsi que sa descendance à servir Sem, Japhet et leurs descendances[1].
Pour Benjamin Braude le Coran a une logique de reprise abrégée et pieuse des récits bibliques, ici nul héros ne s'enivre, et rien d'inconvenant ne se déroule dans la tente[2].
Dans la Genèse (20,12), le patriarche Abraham se marie avec Sarah qui est sa demi-sœur. Dans la Genèse (12, 14-20), devant les officiers de Pharaon, celui-ci cache que Sarah est son épouse en disant qu'elle est juste sa sœur. Ceux-ci enlèvent Sarah, Pharaon la prenant pour épouse à cause de sa beauté et donne à Abraham en échange beaucoup de cadeaux Inexistant Pour Youssef Hindi, les rédacteurs de la Torah font commettre de grave péchés à Abraham puisqu'il lui font faire l'inceste de sa demi-sœur qu'il épouse dont il l'a fait prostitué en Egypte alors que le Coran ne mentionne nul part que Sarah serait la demi-sœur d'Abraham et nul part il n'est fait mention du passage d'Abraham auprès d'un souverain étranger[3].
Dans la Genèse (19,17-38), les filles de Loth couchent avec leur père après lui avoir fait boire du vin afin de conserver sa race. Elles enfanteront chacune un garçon. Inexistant Selon Youssef Hindi, « aucun de ces passages d'inceste et de débauche ne figurent dans le Coran »[3].
Moïse tue un égyptien, aucune allusion à une repentance Moïse tue un égyptien puis fait acte de repentance Refus du Coran d'attribuer la violence à Dieu ou à un prophète[4](Moïse n'était pas encore prophète lorsqu'il tua l'égyptien).
Dix plaies d’Égypte dont la mort des fils ainé des enfants d’Égypte Neuf plaies d’Égypte, pas de morts d'enfants Selon Geneviève Gobillot,le Coran n'attribue pas ce genre de violence à Dieu[4].
Moïse massacre 3000 hébreux qui ont adoré le veau (Exode 32, 27-28) Dans la sourate 2, verset 54, Moïse demande aux hébreux de s'entretuer ou de "se tuer sois-même" pour se faire pardonné par Dieu. Aucune suite n'est donnée à l'histoire. L’exégèse coranique reprendra à son compte les récits bibliques en les amplifiants. Cependant, selon Geneviève Gobillot, le véritable sens de "ouktoulou anfousakom" du verset 54, sourate 2 est de "se tuer sois-même" (et non de s’entretuer) c.-à-d. que c'est un combat intérieur comme l'affirment les soufis, le suicide étant interdit autant dans l'islam que dans le judaïsme ou le Christianisme. En effet, si le sens était de s'entretuer comme l'interprètent de nombreux exégètes, on aurait lu "taqatalou" et non "ouktoulou anfousakom"[5]. Pour John Kaltner et Younus Y. Mirza, dans cette histoire biblique Dieu est associé à la mort et à la destruction puisque c'est sous son ordre que Moïse ordonne l'exécution de 3000 israélites. Non satisfait de cette punition, celui-ci leur envoie en plus la peste (Exode 32:35). Dans le Coran toutefois, la divinité est associée à la paix, au pardon ainsi que l'expérience de la miséricorde divine pour chaque personne. Ceci se résume bien dans le Coran 7: 152-153 où Moïse, Aaron et les israélites choisissent de se repentir pour bénéficier de la miséricorde divine[6].
Massacre des habitants de Madian par l'armée hébreu, puis les captifs femmes et enfants sont exécutés sous l'ordre de Moïse sauf les fillettes vierges que les hébreux gardent pour eux (Nombre 31, 1-20). Dans la sourate 2, verset 58-59, les hébreux entrent dans une cité où ils purent manger de ses fruits. Il leur est seulement demandé de se prosterner en y entrant en échange du pardon de Dieu. Geneviève Gobillot fait le parallèle avec la sourate 2, verset 58-59 où après la fuite d'Égypte, les hébreux emmenés par Moïse entrent pacifiquement dans une ville sans combattre, ville qu'elle identifie à Madian. Selon elle, le verset 59 du Coran indique clairement que le passage de la Bible Nombre 31 a été déformé par les scribes[7].
Le roi David qui n'est pas prophète a une relation hors mariage avec Bethsabée qui est mariée puis, finira par tuer son mari Urie après avoir appris qu'elle était enceinte de lui pour la prendre pour épouse ( 2 Sm 11). David est un prophète mais aucune allusion n'est faite qu'il avait une maîtresse, ni au meurtre de son mari. Selon Jean-Louis Déclais, David étant un prophète dans le Coran, il ne peut plus être accusé de tels crimes puisque la doctrine enseigne que les prophètes ont toujours été protégés contre les péchés graves[8].

Analyse modifier

La Bible contient certains passages de la vie des prophètes rudes voir violents que le Coran ne reprend pas.
Benjamin Braude l'explique en affirmant que le Coran est dans une logique abrégée et pieuse des récits prophétiques. Il ajoute que lu isolément, le Coran est comparable à une main qui pour applaudir a besoin de l'autre main que sont les traditions juives et chrétiennes pour donner le son. Ceci fait que juifs, chrétiens et musulmans lisent le même texte[9].
Tandis que Geneviève Gobillot soutient que le Coran réfute la violence attribuée à Dieu ou à un prophète. Pour elle, le Coran fait une relecture de tous les textes sacrés monothéistes de l’époque[10].
Selon Ali Merad, les récits des prophètes dans le Coran ne visent pas à rétablir des vérités historiques mais le but est de donner un enseignement moral, pour leur vertu édifiante et leur valeur d'exemple[11].
Youssef Hindi soutient que « les oppositions entre différents groupes Lévites, les ciconstances et crises politiques, la mentalité et les mœurs des Hébreux on affecté gravement la Bible Hébraïque et les figures prophétiques lors de la mise par écrit et des récritures des Textes », c'est pourquoi ont été attribué à ces derniers « des paroles et actes immoraux, pervers, contraires à la morale élémentaire »[3].

Notes et références modifier

  1. Lire sur InterBible avec l'étude de Sébastien Doane en ligne
  2. Braude Benjamin. Cham et Noé. Race et esclavage entre judaïsme, christianisme et Islam. In: Annales. Histoire, Sciences Sociales, 57e année, N. 1, 2002. p.97. Sur Persée en ligne : [1]
  3. a b et c Youssef Hindi, Occident et Islam, Tome II, Le paradoxe théologique du judaïsme, p.247, p.249-250, et p.269 éditions SIGEST, 2018
  4. a et b Geneviève Gobillot, "Le Coran, guide de lecture des Écritures", Lire ou écouter sur le site de Canal Académie :[2]
  5. Conference de Geneviève Gobillot dans youtube : [3]
  6. John Kaltner and Younus Y. Mirza, The Bible and the Qur'an, biblical figures in the islamic tradition, éd. Bloomsbury, 2018
  7. Conference vidéo "Le Coran guide de lecture de la Bible et des textes apocryphes" de Geneviève Gobillot consultable sur le site Akadem,à partir de la 13 ème minute et 50 ème seconde
  8. Jean-Louis Déclais, "David raconté par les musulmans", 1999, Le Cerf, Paris, dans la revue "religions et histoire" N°1 de mars-avril 2005, p.36
  9. Braude Benjamin, Op.Cit., p.94. Sur Persée en ligne : [4]
  10. Geneviève Gobillot, "Le Coran, guide de lecture des Écritures", Lire ou écouter sur le site de Canal Académie :[5]
  11. Merad Ali. Op.Cit. p.90 Lire dans Persée [6]

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