Une saison en enfer (album)

album de Léo Ferré, sorti en 1991
Une saison en enfer

Album de Léo Ferré
Sortie novembre 1991
Enregistré septembre 1991, Studio Regson Zanibelli, Milan
Durée 67:10 min
Genre Chanson française
Format Disque compact
Producteur Léo Ferré
Label EPM Musique (1991)
La Mémoire et la Mer (2000)

Albums de Léo Ferré

Une saison en enfer est un album de Léo Ferré, publié en 1991 à l'occasion du centenaire de la mort d'Arthur Rimbaud. Il s'agit de son dernier album anthume.

Genèse modifier

Cet album inclassable et déroutant (ni chanson, ni musique « classique ») est la reprise d'une maquette enregistrée par Ferré chez lui en 1963 et jamais officialisée[1]. Ferré a enregistré cette version en trois jours au Studio Regson Zanibelli de Milan, en la seule compagnie de son habituel ingénieur du son et de son fils, chargé de vérifier s'il ne se trompait pas dans le texte[2].

Caractéristiques artistiques modifier

Contrairement à ses précédentes mises en musique d'Apollinaire (1954), de Baudelaire (1957, 1967, 1987), Aragon (1961), ou encore Verlaine et Rimbaud (1964), Ferré choisit de s'en tenir à un grand dépouillement et de jouer sur l'illusion d'une musique semi-improvisée afin de préserver la « puissance de jaillissement originel »[3] du poème et exprimer ici pleinement sa conception d'une poésie avant tout orale[4] en se laissant guider par la seule musicalité de la langue rimbaldienne.

Servi par sa profonde connivence avec l'écriture de Rimbaud (langage proche de l'oral, dialogues avec soi-même, tournures elliptiques, familières, phrases inachevées, syntaxe décousue, rythmes saccadés, aphorismes, calembours, locutions usuelles détournées, etc.), Ferré manie avec beaucoup d'à-propos et de labilité des phrasés polymorphes : cri, parole, psalmodie, chant, déclamation, cantillation, et tous leurs stades intermédiaires. Il parvient ainsi à faciliter la compréhension du texte[5] et à en restituer l'ambiguïté énonciative.

Réception et postérité modifier

Titres modifier

Texte : Arthur Rimbaud. Musiques, piano, vocalises, sifflements, frappements de mains : Léo Ferré.

No Titre Durée
1. « Jadis, si je me souviens bien [...] » 2:23
2. Mauvais sang 15:43
3. Nuit de l'enfer 6:51
4. Délires I : Vierge folle & L'Époux infernal 12:47
5. Délires II : Alchimie du verbe 14:03
6. L'Impossible 5:41
7. L'Éclair 3:07
8. Matin 2:10
9. Adieu 4:28

Production modifier

  • Prise de son : Paolo Bocchi
  • Direction artistique : Léo Ferré
  • Crédits visuels : Charles Szymkowicz (recto), Paul Verlaine (verso)
  • Texte pochette originale : Léo Ferré

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Alain Raemackers, livret de l'album compilation Les Années toscanes.
  2. Mathieu Ferré, in livret de l'album (édition 2000).
  3. Céline Chabot-Canet, Léo Ferré : une voix et un phrasé emblématiques. L'Harmattan, 2008, p. 147.
  4. « Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie; elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche. » in préface à Poète... vos papiers !, La Table Ronde, 1956.
  5. « Ferré, grâce à une longue familiarité avec l'œuvre, une communion profonde avec ses thématiques, une humilité et une capacité d'en assimiler toute la richesse, présente une adaptation qui va au-delà d'une simple illustration musicale et fait surgir quelques-uns des multiples sens de l'œuvre, restituant, par le côté partiellement improvisé de la mise en musique l'impression de « genèse perpétuelle » caractéristique de la prose de Rimbaud », Céline Chabot-Canet,Op. cit., p. 163.