Ubaye (rivière)

cours d'eau français

Ubaye
Illustration
L'Ubaye entre La Condamine-Châtelard et le Fort de Tournoux.
Carte.
Cours de l'Ubaye (carte interactive du bassin de la Durance)
Loupe sur carte verte l'Ubaye sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 82,7 km [1]
Bassin 1 011 km2 [1]
Bassin collecteur Rhône
Débit moyen 20,5 m3/s (Le Lauzet-Ubaye) [2]
Nombre de Strahler 5
Organisme gestionnaire Communauté de Communes Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon[3]
Régime pluvio-nival
Cours
Source lac du Longet au col du Longet
· Localisation Saint-Paul-sur-Ubaye
· Altitude 2 641 m
· Coordonnées 44° 38′ 19″ N, 6° 56′ 45″ E
Confluence Durance
· Localisation lac de Serre-Ponçon
· Altitude 780 m
· Coordonnées 44° 28′ 00″ N, 6° 18′ 50″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Ubayette, Bachelard, Grand Riou de la Blanche
· Rive droite ruisseau du Parpaillon, Riou Bourdoux
Pays traversés Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissements Barcelonnette, Gap
Principales localités Barcelonnette

Sources : SANDRE : « X04-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

L'Ubaye ([ybaj][4], en occitan valéian Ubaia [y'bajɔ]) est une rivière torrentielle française qui coule dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est un affluent de la Durance en rive gauche, donc un sous-affluent du Rhône. Très appréciée pour les sports d'eaux-vives, la rivière a accueilli le championnat de France de kayak en 2016.

Géographie modifier

 
Confluence entre l'Ubaye et l'Ubayette, prise à partir de Saint-Ours au téléobjectif 135.
 
Jonction au Lac de Serre-Ponçon.

L'Ubaye prend sa source au col du Longet à 2 655 m d'altitude dans le petit lac du même nom[5] et finit sa course après 82,7 km[1] dans un des bras du lac de Serre-Ponçon, où elle rejoint la Durance. Elle donne son nom à la vallée de l'Ubaye. Son principal affluent est l'Ubayette, laquelle prend sa source au lac du Lauzanier.

 
Gorge au Lauzet-Ubaye.

Communes et cantons traversés modifier

Dans les deux départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes (une commune, celle du Sauze-du-Lac), l'Ubaye traverse les quatorze communes[1] suivantes, de l'amont vers l'aval, de Saint-Paul-sur-Ubaye (source), La Condamine-Châtelard, Jausiers, Enchastrayes, Faucon-de-Barcelonnette, Barcelonnette, Saint-Pons, Uvernet-Fours, Les Thuiles, Méolans-Revel, Le Lauzet-Ubaye, Saint-Vincent-les-Forts, Le Sauze-du-Lac, La Bréole (confluence).

Soit en termes de cantons, l'Ubaye prend source et conflue dans le même canton de Barcelonnette, longe le canton de Chorges, le tout dans les arrondissements de Barcelonnette et de Gap.

Toponymes modifier

Le nom de la rivière, Ubaye, a été adjoint aux noms des communes suivantes : Saint-Paul-sur-Ubaye, et Le Lauzet-Ubaye.

Bassin versant modifier

L'Ubaye traverse les six zones hydrographiques X040, X041, X042, X043, X044, X045 pour une superficie totale de 1 011 km2[1]. Ce bassin versant est constitué à 91,85 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 6,87 % de « territoires agricoles », à 0,70 % de « territoires artificialisés », à 0,52 % de « surfaces en eau »[1],[note 1].

Organisme gestionnaire modifier

L'organisme gestionnaire est la Communauté de Communes Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon[3].

Affluents modifier

L'Ubaye a soixante-douze tronçons affluents référencés[1] dont :

Rang de Strahler modifier

Donc le rang de Strahler de l'Ubaye est de cinq par le torrent des Galamonds ou torrent du Sauze.

Hydrologie modifier

Son régime hydrologique est dit pluvio-nival.

Climat modifier

L'Ubaye au Lauzet-Ubaye modifier

Le module de l'Ubaye a été calculé durant une période de 48 ans au Lauzet-Ubaye (1960-2007)[2]. Il monte à 20,5 m3/s pour une surface de bassin de 946 km2, soit l'entièreté du bassin.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : X0454010 - l'Ubaye au Lauzet-Ubaye (Roche-Rousse)[2]
(données calculées sur 48 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit typiques d'un régime nivo-pluvial, avec des hautes eaux de printemps-été dues surtout à la fonte des neiges et portant le débit mensuel moyen au niveau de 48,9 à 53,7 m3/s de mai à juin inclus (avec un maximum en juin) et se terminant en juillet (26,1 m3/s), suivies d'une baisse rapide aboutissant à un court étiage de fin d'été (12,8 et 12,7 m3/s en août et septembre). En automne les débits remontent sous l'effet de précipitations automnales sous forme de pluie (18,1 m3/s et 16,1 m3/s respectivement en octobre et novembre). Ce deuxième sommet est suivi d'une longue période de basses eaux d'hiver, de décembre à mars inclus, entraînant une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à un minimum de 7,2 m3/s au mois de février.

Un suivi en temps réelle est accessible sur internet: Station de Roche Rousse au Lauzet.

Étiage ou basses eaux modifier

 
Rapide en rafting sur l'Ubaye.

Aux étiages, le VCN3 peut chuter jusque 3,6 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui reste consistant.

Crues modifier

Les crues peuvent être très importantes à l'instar de presque tous les cours d'eau alpins. En effet, le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 150 et 210 m3/s. Le QIX 10 vaut 250 m/s, le QIX 20 vaut 290 m3/s, tandis que le QIX 50 se monte à 340 m3/s.

Le débit instantané maximal enregistré au Lauzet-Ubaye a été de 380 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal se montait à 274 m3/s le de la même année.

Lame d'eau et débit spécifique modifier

La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 684 millimètres annuellement, ce qui est élevé et résulte des précipitations abondantes sur l'ensemble de la surface de son bassin. Le débit spécifique (Qsp) se monte ainsi à 21,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Crues historiques modifier

 
Le Lauzet-Ubaye - pont romain du Lauzet.

En addition aux événements importants cités dans les chapitres suivants, nous pouvons mentionner les crues de 1977, 2000 et de , ayant notamment provoqué la destruction de protection sur le torrent du Bachelard, la destruction du plan d’eau de l’Abécée à Méolans-Revel et la coupure partielle de la RD 900 à Longe Feysolle, commune du Lauzet[7].

Crue de mai 2008 modifier

La dernière crue importante de l’Ubaye date de  ; sans atteindre les conséquences de la dramatique crue de 1957. Une forte douceur d'une masse d'air saharienne transportant des particules de sable altère l'albédo et initie une fonte brutale importante et soudaine, suivie de pluies conséquentes[8]. Des ouvrages manquent de disparaître :

  • il fallut beaucoup de chance et de travail pour que le pont de l'Ubayette au Gleizolles ne disparaisse ;
  • au pont de la grave du chef-lieu de Saint-Paul, les gabions de la rive gauche (unique défense de ce léger virage sans enrochement) étant partis très rapidement, plus rien ne retenait l'érosion de la culée. Les très solides traverses d'aciers gisantes, tordues comme des allumettes, témoignent toujours de la force immense de l'eau. Un gué provisoire le remplace et dure depuis ;
  • Le pont du Pinet de Petite-Serenne a été reconstruit en 2013.

Crue de 1957 modifier

Elle est la plus violente de mémoire d'Ubayens. Elle aurait atteint 480 m3/s à Barcelonnette ; sa digue de rive droite a rompu, conduisant à l’inondation du centre-ville. Tout au long de son cours des dégâts importants ont eu lieu. La crue de l'Ubaye a lieu dans un contexte d'inondations généralisées dans les vallées voisines, particulièrement en Queyras.

Crue de 1856 modifier

 
Sport d'eau vive aux Thuiles.
 
Canyonning.

Elle est également citée dans les archives, mais peu de données existent sur ce phénomène.

Aménagements et écologie modifier

Les activités de sports d'eau vive modifier

Ne comportant aucun barrage jusqu'à son embouchure, c'est une rivière idéale pour la pratique des sports d'eau vive comme le rafting ou le kayak.
Avec 50 rapides et 9 parcours, il est tout à fait possible de découvrir cette rivière d'une manière originale en toute sécurité, si l'on est expérimenté. Dans le cas contraire, la présence d'une personne ou d'un moniteur expérimenté est souvent nécessaire.

L'Ubaye est un cours d'eau de première catégorie. Les sports d'eau vive sont autorisés :

  • de 10h00 à 18h00 du 1er mars au sauf les samedi, dimanche et lundi de l'ouverture de la pêche et les vendredi, samedi et dimanche de la fermeture de la pêche ;
  • du lever au coucher de soleil le reste de l'année[note 3],[9],[10].
 
Jonction Ubaye Lac de Serre-Poncon.

Centrale électrique modifier

Une petite centrale hydroélectrique est implantée à Champanastais sur la commune du Lauzet-Ubaye ; sa puissance installée est de 1 240 kW[11].

Il existe également une petite centrale hydroélectrique au Martinet appartenant à la commune de Méolans-Revel.

Onomastique modifier

Hydronymie modifier

  • Dans son fascicule Vocabulaires et toponymie des pays de montagne, Robert Luft, 2006, dit que la racine ab ou ub est celtique et signifie « cours d'eau ». Il donne pour exemples : Ubaye Ubayette et aussi L'Abéou (Saint-Paul-lès-Durance), L'Abéous (Méolans-Revel et La Grave) et L'Abeùs (Eycheil).
  • Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, ainsi que Guy Barruol, affirment qu'il vient d'ubac[12],[13]qui, lui, vient du latin opaca.
  • En 1867 le professeur Alexandre-Édouard Baudrimont[14] écrit qu'il pense que l'hydronyme vient du basque. Il dit aussi qu'Ubay (rivière du Pérou) peut se traduire du basque par « bonne eau ».
  • En 1983 Robert Novaretti[15] écrit : « Ne prétend-on pas d'ailleurs que le nom d'Ubaye tire son origine du basque ibarra qui désigne « rivière ». »
  • En 2009 Jean-Baptiste Orpustan[16] dit que Bai signifie « cours d’eau, rivière » en ibère, exactement comme dans l’ancienne toponymie basque (Baialde, Baïgorry, Bayonne, Hendaye …), avant de s’être transformé en ibai en basque moderne, sans doute par analogie avec ibi (« gué ») ou ibarr (« vallée »).

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le SANDRE 2020 n'affiche plus les superficies des zones hydrographiques, ni les répartitions par type de territoire.
  2. Abréviations : rd pour rive droite et rg pour rive gauche.
  3. (source : gendarmerie du Lauzet-Ubaye)

Références modifier

  1. a b c d e f et g Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Ubaye (X04-0400) » (consulté le )
  2. a b et c Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Ubaye au Lauzet-Ubaye (Roche Rousse) (X0454010) » (consulté le )
  3. a et b « Réseau hydrographique et bassin versant de l'Ubaye », sur www.ccvusp.fr (consulté le ).
  4. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 104.
  5. Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le )
  6. « Le Riou Bourdoux : un "monstre" alpin sous haute surveillance » (consulté le )
  7. « eost.u-strasbg.fr/seolane/ubay… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  8. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence,Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), 2008, p. 25
  9. « Vallée Ubaye », sur www.ubaye.com (consulté le )
  10. « Rivières et lacs d'altitude - l'Ubaye », sur tourisme-alpes-haute-provence.com (consulté le )
  11. Mathieu Ruillet, Éric Ruchet, Étude du potentiel régional pour le développement de la petite hydroélectricite, Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarité (GERES), 5 décembre 2005, p. 60.
  12. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié 2002, p. 48
  13. Guy Barruol, Rigomagus et la vallée de Barcelonnette, actes du 1er congrès historique Provence-Ligurie, 1964, note 3 de la page 55
  14. Histoire des basques, page 154
  15. Thèse de doctorat Plantes et médecine populaire en Ubaye
  16. L’ibère et le basque : recherches et comparaisons

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

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