Trottoirs de Buenos Aires

Les Trottoirs de Buenos Aires, premier lieu en Europe exclusivement consacré au tango argentin, était situé au 37, rue des Lombards, dans le quartier parisien des Halles. Il a été inauguré le 19 novembre 1981[1] et a définitivement fermé le 15 mai 1994.

Façade des trottoirs de Buenos Aires à Paris

Histoire du lieu modifier

Au début des années 1970, un groupe d'amoureux du tango résidant à Paris, dont le journaliste Tomás Barna, Benjamín Kruk et le musicien Edgardo Canton, a l'idée d'ouvrir un local qui permettrait de diffuser le meilleur de la musique et de la poésie du tango. Ils ne réussissent pas à réunir le capital nécessaire, mais n'abandonnent pas l'idée pour autant. Une décennie plus tard, Canton parvient à créer un groupe de sympathisants composé d'une vingtaine de membres, français, et argentins entre autres nationalités, qui s'associent pour porter le projet. Certains d'entre eux bien connus du monde des arts, comme Antonio Seguí, Pérez Celis et Leopoldo Détenues ou du chant, comme Susana Rinaldi[2].

 
Pochette du disque Trottoirs de Buenos Aires

En juillet 1981, Barna voyage à Buenos Aires et obtient l'engagement de José Libertella et Luis Stazo pour que le Sexteto Mayor soit présent à l'inauguration. De son côté, Julio Cortázar, qui, à la fin des années 70 a sorti un disque avec des paroles de tango de sa composition sur une musique de Canton, avec la voix de Juan Cedrón, endosse le rôle de parrain spirituel. Le nom du lieu, Trottoirs de Buenos Aires, doit d'ailleurs son nom au tango Trottoirs de Buenos Aires, extrait de ce disque[3].

Sous la direction de Canton, qui partageait avec Barna la direction artistique, le lieu est inauguré le 19 novembre 1981 en présence d'un public de diverses nationalités qui assiste avec enthousiasme au spectacle, au 37, rue des Lombards, proche des Halles, un quartier central de Paris[4].

 
Esteban Moreno et Claudia Codega aux Trottoirs de Buenos Aires, 1992-1993

Le Sexteto Mayor sera présent les trois premières semaines, recevant un franc succès, aussi bien public que critique. D'autres interprètes de grande envergure prendront la suite : Rubén Juárez, Salgán-De Lío, la chanteuse Josefina, Guillermo Galvé, Raúl Funes, Hernán Salinas, Reynaldo Anselmi, Susana Rinaldi, María Garay, les ensembles de Osvaldo Piro, Roberto Goyeneche, le trio de Juan José Mosalini, Gustavo Beytelmann, Orlando Trípodi, le Cuarteto del Centenario, le duo Gubitsch-Caló avec du tango d'avant-garde, Sandra Rumolino et bien d'autres excellents artistes[5].

Des danseurs de renom, comme Osvaldo Zotto, Milena Plebs, Eduardo Arquimbau, Majoral, Pablo Veron, Virulazzo[6], ainsi que des personnalités illustres, comme Mecedes Sosa, Jairo ou Atahualpa Yupanqui[7] seront de passage aux Trottoirs de Buenos Aires.

Les Trottoirs de Buenos Aires ont également permis d'être précurseurs du succès du spectacle Tango argentino[8], qui débute à Paris et se joue à guichets fermés deux ans après, le 11 novembre 1983[9].

Les Trottoirs de Buenos Aires ferment définitivement le 15 mai 1994[10].

En 2017, le réalisateur Sergio Cucho Costantino a commencé à filmer le documentaire Un rêve à Paris, avec le comédien Jean-Pierre Noher, sur les Trottoirs de Buenos Aires[11]. Le documentaire est sorti en 2019, en marge du Festival de Tango de Buenos Aires[12].

Références modifier

  1. Luis Alposta, « Mosaicos Porteños: Acerca de Trottoirs de Buenos Aires », sur Mosaicos Porteños, (consulté le )
  2. (en) W. Suan L. Pineda, « Trottoirs de Buenos Aires: Julio Cortázar and the Tango Nation »  
  3. Nardo Zalko, Paris - Buenos Aires, p. 266-267
  4. « Tango en París », La Nación, 29 de noviembre de 1998
  5. Tomás Barna, « La verdad sobre el origen del auge actual del tango », Revista Club de Tango
  6. fabrice.hatem, « La danse aux "Trottoirs de Buenos Aires" : quelques souvenirs de Victor et Carmen », sur Fabrice Hatem, (consulté le )
  7. (es) TÉLAM, « El Trottoirs de Buenos Aires, el reducto parisino donde el tango revivió », sur www.telam.com.ar
  8. fabrice.hatem, « L’aventure des "Trottoirs de Buenos Aires" », sur Fabrice Hatem, (consulté le )
  9. (es) « A 30 años de Tango argentino en París », sur LA NACION, (consulté le )
  10. Luis Alposta, « Acerca de Trottoirs de Buenos Aires », 11 de mayo de 2017
  11. « Comenzó el rodaje del documental sobre la tanguería que apadrinó Julio Cortázar »
  12. (es) Por Noelia Gomez12 de Agosto de 2019, « El Trottoirs de Buenos Aires, el rincón bohemio que revivió el tango en París », sur infobae