Tropaeolum

genre de plantes

Capucine

Le genre Tropaeolum regroupe plus de 85 espèces d'annuelles et de plantes herbacées, de la famille des Tropaéolacées, originaires des zones montagneuses fraîches d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud. On les retrouve du sud du Mexique jusqu'en Patagonie.

Elles sont appelées « capucines » dans le langage courant (nom vernaculaire), et sont connues pour attirer les pucerons.

Étymologie modifier

Le nom Tropaeolum a été attribué par Carl von Linné dans son Hortus Cliffortianus[1],[n 1]. Le terme vient du grec ancien (tropaion, « trophée »), qui est une allusion à la forme de ses feuilles et de ses fleurs qui ressemblent aux boucliers et aux casques des soldats de l'Antiquité.

L'éperon nectarifère a la forme d'un capuce[2], la coiffe pointue portée par des moines comme les Capucins.

La capucine a donné son nom à une teinte orangée obtenue avec d'autres matières (fustet, cochenille, garance...)[3].

Mystérieuse curiosité botanique modifier

Au XVIIIe siècle, Bertholon apporte dans l'un de ses ouvrages l'information suivante[4] :

« Mademoiselle Élisabeth-Christine Linné, se promenant sur le soir, en été, avec plusieurs personnes dans un jardin à la terre d'Hammerby, vit, ainsi que toute la compagnie, des especes d'éclairs qui sortoient des fleurs de la capucine, de l'espece de celles dont les fleurs sont colorées d'un rouge brun & dont les deux petales supérieures ont des lignes noires à la base. Cette lumiere s'est montrée plufieurs fois ; c'est en Juillet qu'elle étoit plus vive ; elle commençoit à paroître après le coucher du soleil & jusqu'à la nuit obscure : dans le mois d'Août cette lumiere fut moins vive. Ce phénomene est un des plus beaux qu'on ait observés depuis longtems ; & on ne peut douter de sa réalité, car mademoiselle de Linné le fit voir à son pere, qui en fut témoin plusieurs fois. Peu de tems après, cette observation fut publiée dans quelques ouvrages périodiques ; elle me fut ensuite confirmée par des lettres qu'on m'écrivit de Suede : ainsi elle est de la derniere certitude. Linné le fils m'a encore assuré (pendant son voyage à Paris, Octobre 1782) qu'il avoit été plusieurs fois témoin de ce phénomene, en ajoutant que lorsque le tems avoit été dispofé à l'orage pendant la journée, on observoit le soir que les vibrations de lumiere ou les éclairs qui partoient des fleurs de la capucine, étoient plus vives et plus brillantes »[4].

En 1783, Bertholon suppose qu'il pourrait s'agir d'un phénomène lié à l'électricité de l'air et évoque une autre plante (fraxinelle), sur laquelle il a fait quelques expériences au moyen d'un générateur d'électricité statique[4].

Galerie modifier

Liste des espèces modifier

Selon NCBI (24 févr. 2012)[5] :

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le principe de priorité du code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes, s'applique : même si Linné a publié le nom de Tropaeolum en 1737, le point de départ est le , date de publication du Species plantarum. De même, Tournefort avait employé l'adjectif minus en 1700, dans son Institutiones rei herbariae pour décrire une espèce, bien avant Linné et son Tropaeolum minus.

Le grand Larousse des 15 000 plantes et fleurs de jardin, p 1019

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier

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Bibliographie modifier

  1. Carl von Linné 1737, p. 143
  2. Voir le Trésor de la langue française informatisé
  3. Voir une recette dans Manufactures et arts. 4 / par Roland de La Platière. Dominique Cardon ne mentionne pas la capucine dans ses livres (ISBN 978-2701126784) et (ISBN 978-1904982005).
  4. a b et c Pierre Bertholon de Saint-Lazare, De l'électricité des végétaux : ouvrage dans lequel on traite de l'électricité de l'atmosphere sur les plantes, de ses effets sur l'économie des végétaux, de leurs vertus médico & nutritivo-électriques, & principalement des moyens de pratique de l'appliquer utilement à l'agriculture, avec l'invention d'un électro-végétometre, Paris, P. F. Didot Jeune, , 468 p. (OCLC 7059414, BNF 30096065, SUDOC 042627311, lire en ligne), p. 334-337.
  5. NCBI, consulté le 24 févr. 2012