Trichasaurus

genre éteint et fossile de Caseasauria dans la famille Caseidae

Trichasaurus texensis, Trispondylus, Trispondylus texensis

Trichasaurus
Description de l'image Defaut 2.svg.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Clade Amniota
Sous-classe Synapsida
Clade  Caseasauria
Famille  Caseidae

Genre

 Trichasaurus
Williston 1913

Synonymes

  • Trispondylus Williston, 1910

Espèce

 Trichasaurus texensis
Williston 1913

Synonymes

  • Trispondylus texensis Williston, 1910

Trichasaurus est un genre fossile de synapside Caseidae ayant vécu à la fin du Permien inférieur (Kungurien) dans ce qui est aujourd’hui le Texas aux États-Unis. L'espèce type est Trichasaurus texensis et, en 2022, ce genre est resté monotypique.

Présentation modifier

Ce genre monospécifique fut décrit en 1910 sous le nom de Trispondylus texensis, mais le terme générique s’est avéré préoccupé et a été remplacé en 1913 par Trichasaurus[1],[2]. Il n’est connu que par un squelette postcrânien partiel. En raison de la nature fragmentaire du spécimen, sa position systématique au sein des synapsides basaux est incertaine, l’animal étant classé alternativement à plusieurs reprises parmi les Caseidae ou les Edaphosauridae. La cladistique moderne suggère toutefois un placement parmi les Caseidae.

Découverte modifier

L’holotype de Trichasaurus fut découvert au début du XXe siècle par le paléontologue Paul Miller sur le site de Craddock's Ranch en étroite association avec les restes de l’amphibien Acheloma[note 1]. Les éléments découverts se composent d’un humérus, d’un radius, d’un ulna presque complet, plusieurs os du carpe et des phalanges, un bassin dépourvu d’une partie de l’ischion et du pubis, d’un fémur, et d’une série plus ou moins articulée de dix-neuf vertèbres : neuf dorsales, deux lombaires, trois sacrées et cinq caudales[1]. Un tibia et un ptérygoïde portant des dents sont également mentionnés par Romer et Price[3]. Le ptérygoïde s’est toutefois révélé appartenir à un Captorhinidae[4]. Les éléments connus du squelette de Trichasaurus montrent peu de caractères distinctifs. Selon Romer et Price, la surface des os n’est pas très bien conservée et de nombreux détails sont obscurs. L’humérus semble dépourvu du foramen ectépicondylien et l’ilion montre une faible expansion de sa bordure antérieure. Aucune des épines neurales des vertèbres retrouvées n’est complète mais il n’y a aucun élément suggérant qu'elles étaient allongées. Le poids de l’animal est estimé à une trentaine de kilos.

Répartition géographique et stratigraphique modifier

Trichasaurus fut découvert dans la partie médiane de la Formation d’Arroyo du Groupe de Clear Fork, dans le Comté de Baylor au Texas. Des faunes d’ammonoïdes trouvées dans des strates marines présentes à la base et au sommet du Groupe de Clear Fork indiquent que les trois formations (Arroyo, Vale, et Choza) qui le composent sont entièrement incluses dans l’étage Kungurien[5],[6].

Phylogénie modifier

L’incomplétude et le mauvais état de conservation du squelette de Trichasaurus expliquent les incertitudes sur sa classification. Tous les paléontologues s’accordent pour l’identifier comme un synapside basal (de grade pélycosauriens) mais sa position au sein de ces derniers diffère selon les auteurs. Durant le XXe siècle, Trichasaurus fut souvent classé parmi les Caseidae ou plus rarement parmi les Edaphosauridae. Cette dernière conclusion s’imposa en 1968 dans la monographie publiée par Olson[4]. D’autres auteurs, comme Romer et Price en 1940, estimaient que l’absence de caractères diagnostiques ne permettait pas de l’attribuer à l’un ou à l’autre groupe[3]. Une position suivie dans les années 1980 par Robert Reisz et Robert L. Carroll qui l’on classé comme un pélycosaure incertae sedis[7],[8]. La plupart des analyses phylogénétiques publiées depuis les années 2010 ont résolu Trichasaurus comme un caséidé. En 2012, l’analyse phylogénétique de Benson a restauré Trichasaurus parmi les Caseidae, le plaçant dans une position intermédiaire entre Casea broilii et Euromycter rutenus[9]. À l’inverse, en 2015 Marco Romano et Umberto Nicosia le récupère comme un taxon extérieur aux Caseidae[10]. En 2016, l’analyse phylogénétique réalisée par Neil Brocklehurst et des collègues trouve à nouveau Trichasaurus comme un caséidé positionné entre Casea broilii et une polytomie incluant Euromycter, Casea nicholsi et un clade incluant Ennatosaurus, Angelosaurus et Cotylorhynchus[11]. En 2020, Berman et des collègues identifient également Trichasaurus comme un caséidé. Ces auteurs ont publié deux cladogrammes. Dans le premier, Trichasaurus forme une polytomie avec Casea broilii, Oromycter, Casea nicholsi, Euromycter et un clade de Caseidae restant. Dans le second cladogramme, Trichasaurus forme une polytomie avec Oromycter et un clade de Caseidae restant[12].

Ci-dessous, le cladogramme des Caseasauria publié par Benson en 2012[9].

 Caseasauria
 Eothyrididae

 Eothyris parkeyi



 Oedaleops campi



 Caseidae

 Oromycter dolesorum




 Casea broilii




 Trichasaurus texensis




 “Casea” rutena




 Ennatosaurus tecton




 Angelosaurus romeri




 Cotylorhynchus romeri




 Cotylorhynchus hancocki



 Cotylorhynchus bransoni











Ci-dessous, l’analyse phylogénétique des caséasaures publiée par Neil Brocklehurst et des collègues en 2016[11].

 Caseasauria

 Eothyrididae


 Caseidae

 Eocasea martini




 Callibrachion gaudryi




 Datheosaurus macrourus




 Oromycter dolesorum




 Casea broilii




 Trichasaurus texensis




 Euromycter rutenus



 Casea nicholsi





 Ennatosaurus teton




 Angelosaurus romeri





 Cotylorhynchus romeri




 Cotylorhynchus bransoni



 Cotylorhynchus hancocki
















Ci-dessous, les deux cladogrammes des Caseidae publié par Berman et des collègues en 2020[12].

Caseidae

Eocasea martini





Martensius bromackerensis




Casea broilii



Oromycter dolesorum



Trichasaurus texensis



Casea nicholsi



Euromycter rutenus




Ennatosaurus tecton




Angelosaurus romeri



Alierasaurus ronchii



Cotylorhynchus romeri



Cotylorhynchus bransoni



Cotylorhynchus hancocki









Caseidae

Eocasea martini





Martensius bromackerensis




Casea broilii




Oromycter dolesorum



Trichasaurus texensis




Casea nicholsi




Euromycter rutenus




Ennatosaurus tecton




Angelosaurus romeri




Alierasaurus ronchii



Cotylorhynchus romeri




Cotylorhynchus bransoni



Cotylorhynchus hancocki













Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ce spécimen fut attribué à l’époque à l’espèce Trematops milleri, un taxon considéré aujourd’hui comme un synonyme récent d’Acheloma cumminsi.

Références modifier

  1. a et b (en) S.W. Williston, « New Permian reptiles: Rhachitomous vertebrae », The journal of Geology, vol. 18, no 7,‎ , p. 585-601 (lire en ligne)
  2. (en) S.W. Williston, « Ostodolepis brevispinatus, a new reptile from the Permian of Texas », The journal of Geology, vol. 21, no 4,‎ , p. 366 (DOI 10.1086/622067)
  3. a et b (en) A.S. Romer et L.I. Price, « Review of the Pelycosauria », Geological Society of America Special Paper, vol. 28,‎ , p. 1-538
  4. a et b (en) E.C. Olson, « The family Caseidae », Fieldianna (Geology), vol. 17,‎ , p. 225–349
  5. (en) S.G. Lucas, « Global Permian tetrapod biostratigraphy and biochronology », dans Lucas, S.G., Cassinis, G. and Schneider, J.W., Non-Marine Permian Biostratigraphy and Biochronology, London, Geological Society, Special Publications, 265, (ISBN 978-1-86239-206-9), p. 65–93
  6. (en) J.W. Schneider, S.G. Lucas, F. Scholze, S. Voigt, L. Marchetti, H. Klein, S. Opluštil, R. Werneburg, V.K. Golubev, J.E. Barrick, T. Nemyrovska, A. Ronchi, M.O. Day, V.V. Silantiev, R. Rößler, H. Saber, U. Linnemann, V. Zharinova et S-Z. Shen, « Late Paleozoic–early Mesozoic continental biostratigraphy — Links to the Standard Global Chronostratigraphic Scale », Palaeoworld, vol. 29, no 2,‎ , p. 186-238 (DOI 10.1016/j.palwor.2019.09.001)
  7. (en) R.R. Reisz, « Pelycosauria », dans Wellenhofer, P., Handbuch der Paläoherpetologie, Volume 17A, Stuttgart and New York, Gustav Fischer Verlag, (ISBN 978-3-89937-032-4), p. 85
  8. (en) Carroll, R.L., Vertebrate Paleontology and Evolution, New York, W.H. Freeman and Company, , 698 p. (lire en ligne)
  9. a et b (en) R.B.J. Benson, « Interrelationships of basal synapsids: cranial and postcranial morphological partitions suggest different topologies », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 10, no 4,‎ , p. 601-624 (DOI 10.1080/14772019.2011.631042)
  10. (en) M. Romano et U. Nicosia, « Cladistic analysis of Caseidae (Caseasauria, Synapsida): using the gap-weighting method to include taxa based on incomplete specimens », Palaeontology, vol. 58, no 6,‎ , p. 1109–1130 (DOI 10.1111/pala.12197)
  11. a et b (en) N. Brocklehurst, R.R. Reisz, V. Fernandez et J. Fröbisch, « A Re-Description of ‘Mycterosaurus’ smithae, an Early Permian Eothyridid, and Its Impact on the phylogeny of Pelycosaurian-Grade Synapsids », PLoS ONE, vol. 11, no 6,‎ , e0156810 (DOI 10.1371/journal.pone.0156810)
  12. a et b (en) D.S. Berman, H.C. Maddin, A.C. Henrici, S.S. Sumida, D. Scott et R.R. Reisz, « New primitive Caseid (Synapsida, Caseasauria) from the Early Permian of Germany », Annals of Carnegie Museum, vol. 86, no 1,‎ , p. 43-75 (DOI 10.2992/007.086.0103)