Tren de Aragua
Fondé par Héctor Rusthenford Guerrero Flores
Nombre de membres 2.000

Tren de Aragua (en français, « Train d'Aragua ») est un gang criminel composé d'au moins 2 000 membres qui sévit dans plusieurs pays d'Amérique du Sud en 2023. L'extrême violence dont fait preuve le groupe suscite la crainte parmi les populations où il agit, ce qui lui permet d'extorquer de l'argent aux populations qu'il domine. Il ne s'établit que dans les régions où n'existe pratiquement aucun groupe violent qui pourrait lui opposer une résistance importante, ni de forces policières suffisamment aguerries pour lutter efficacement contre les gangs.

Histoire modifier

À sa fondation, Tren de Aragua est composé d'anciens travailleurs du chemin de fer qui appartenaient à un même syndicat. À la suite de délits, dont l'extorsion de sous-traitants, ils ont été emprisonnés à la prison de Tocorón dans l'État d'Aragua au Venezuela. Après avoir pris le contrôle de la prison, le groupe a élargi son territoire géographique au point d'être actif en 2023 dans ces pays : la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Ecuador, le Pérou et le Venezuela[1].

À la suite de l'effondrement économique du Venezuela au début des années 2020, plus de 6 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays natal pour tenter d'améliorer leur sort. La Colombie et le Pérou ont accueilli à eux seuls plus de la moitié de ces migrants[2]. Des membres du gang ont suivi les courants migratoires vénézuéliens[1].

« [Aux Vénézuéliens] qui n’ont pas les moyens de les payer, ils proposent des prêts à des taux usuraires ou alors de servir de mules pour transporter des drogues d’un point à un autre. Pour les jeunes femmes et les adolescentes, c’est la prostitution. Le réseau [...] pousse les migrantes démunies dans un cercle vicieux de dettes et d’exploitation sexuelle[1]. » « En plus de la traite de personnes, [le groupe fait de] l'exploitation minière illégale, la contrebande, le trafic de drogues, le vol, l’extorsion, les prêts usuraires, les enlèvements et les services de tueurs à gages[1]. »

Son utilisation de la violence extrême, par exemple tuer une personne puis déposer son corps démembré en pleine rue, incite les gens à accepter de l'extorsion et à payer des rançons[1].

Profitant de la crise migratoire du Tarapacá (en) au Nord du Chili, Tren de Aragua a commencé à effectuer le trafic de femmes à la frontière de la Bolivie et du Chili en direction de Santiago[3],[4].

En octobre 2021, les forces policières du Chili menaient quatre enquêtes distinctes en lien avec les activités du gang[4].

Le 24 mars 2022, le Service d'enquêtes de la police chilienne a déclaré avoir démantelé la branche chilienne du gang[3]. Un tueur de Tren de Aragua et six traficants d'humains ont été capturés par la police chilienne[5].

Son chef serait Héctor Rusthenford Guerrero Flores, aussi appelé « el Niño Guerrero ». Il a pris la fuite avant que l'armée vénézuélienne ne prenne le contrôle de plusieurs prisons au Venezuela, dont la prison de Tocorón, en septembre 2022. Des observateurs avancent que si le gang a pu agir pendant aussi longtemps sans être inquiété, des membres du gouvernement du Venezuela devaient collaborer[1].

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Tren de Aragua » (voir la liste des auteurs).

  1. a b c d e et f Ximena Sampson, CNN et El Espectador, « Le Tren de Aragua, un gang criminel en pleine expansion », Ici.Radio-canada.ca,‎ (lire en ligne)
  2. Ximena Sampson, « Accueillir six millions de migrants vénézuéliens : un défi régional », Ici.Radio-canada.ca,‎ (lire en ligne)
  3. a et b (en) « "Tren de Aragua", peligrosa banda de Venezuela », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  4. a et b (es) « El Tren de Aragua ya opera en Chile: la peligrosa banda criminal venezolana está involucrada en el tráfico de miles de migrantes », Infobae,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (es) Felipe Díaz Montero, « Secuestros con homicidios en Chile: cae brazo del "Tren de Aragua", banda más grande de Venezuela », Radio Bío-Bío,‎ (lire en ligne, consulté le )