Traduction technique

La traduction technique ou traduction spécialisée est un domaine de la traduction concernant les textes propres à un art, une science ou à un savoir-faire. Elle nécessite ainsi des connaissances linguistiques et traductologiques, mais aussi une bonne connaissance du domaine technique concerné.

Selon les définitions, la traduction technique se limite au domaine technique (notices, fiches-produits, cahiers des charges...) ou inclut la traduction juridique, informatique, commerciale...

Domaines modifier

Principaux domaines de traduction technique parmi les 25 domaines recensés par la SFT (Société Française des Traducteurs)[réf. incomplète] :

Domaine médical modifier

Ce domaine est très complexe et très technique, il n'admet aucune erreur. Le traducteur peut devoir faire appel à un expert pour consolider ses connaissances ou maîtriser le sujet technique concerné par ailleurs (double formation).

Types de documents :

  • rapports médicaux
  • textes réglementaires, études de toxicité, documents de pharmacovigilance
  • notices médicales
  • essais cliniques
  • comptes rendus de conférences
  • publications d'experts
  • revues de presse
  • modes d'emploi
  • comptes-rendus (de réunions) techniques

Domaine juridique modifier

La traduction juridique est la traduction technique ou spécialisée du discours relatif au droit ou aux sciences juridiques. Le droit est écrit de manière très différente selon les époques et les pays[1]. À travers l'histoire, les juristes ont toujours été confrontés aux difficultés liées à la diversité linguistique du monde[2]. Les traducteurs juridiques ont dû, par exemple, transposer le droit romain, écrit en latin, dans de nombreuses autres langues afin de permettre sa diffusion et sa compréhension. Parfois, ils ont également dû traduire un droit coutumier formulé oralement dans une langue locale vers un droit écrit dans une autre langue.

Types de documents :

  • lois, règlements, décrets, circulaires, directives
  • statuts d'entreprises, actes de sociétés, pactes d'actionnaires, PV d'assemblées, rapports de gestion, accords de confidentialité
  • actes notariés, actes de procédures, actes d'huissiers
  • diplômes, brevets, pièces administratives
  • actes de mariage, naissance, décès
  • brevets (à la frontière entre le technique pour le contenu et le juridique pour la forme)
  • CGV, CGA

Domaine informatique modifier

Dans ce domaine on parle de localisation plus que de traduction, en raison d'un travail d'adaptation interculturelle accru.

Types de documents :

Domaine économique et financier modifier

Dans ce domaine, le jargon utilisé est bien spécifique et un traducteur doit en avoir une certaine expérience, car ce sont des documents décisionnaires.

Types de documents :

  • communiqués financiers
  • bilans, comptes de résultats, business plans, états de trésorerie
  • notes d'opérations, émission d'actions
  • produits financiers, documentation et fiches de produits financiers
  • comptes rendus de réunions, assemblées générales, rapports de gestion

Domaine technique modifier

La terminologie est primordiale dans ce domaine et le traducteur doit être capable de se renseigner auprès de sources fiables.

Types de documents :

  • documentation technique, schémas, procédés
  • brevets
  • fiches produit
  • rapports d'experts
  • modes d'emploi de machines, systèmes
  • manuels de procédure, normes et protocoles
  • cahiers des charges

Domaine politique modifier

Les institutions politiques internationales, comme l'ONU ou l'UE recours quotidiennement aux services de l'industrie langagière[3].

Types de documents[3] :

  • Traduction des discours, des déclarations, des communiqués de presse
  • Interprétariat
  • Sous-titrage, doublage
  • Internationalisation de logiciels et de sites web
  • Développement d’outils technologiques linguistiques
  • Organisation de conférences internationales
  • Enseignement des langues
  • Expertise linguistique

Terminologie modifier

Le traducteur ne doit pas seulement avoir une parfaite maîtrise de ses langues de travail, il doit aussi connaître parfaitement la terminologie du domaine dans lequel il traduit. Un traducteur doit donc avoir des compétences en recherches documentaires et s'informer en permanence via Internet ou dans des ouvrages spécialisés. Un bon traducteur dispose aussi d'un réseau d'experts auxquels il peut s'adresser en cas de doute. Dans ce métier, l'erreur est proscrite. Une mauvaise interprétation d'un manuel d'utilisation d'un équipement médical, par exemple, peut avoir des conséquences graves. Lorsqu'un traducteur commet ce type d'impair, sa réputation s'en voit ébranlée et il se peut qu'il perde de nombreux clients. Sa responsabilité peut de plus être engagée.

Processus de traduction modifier

Le processus de traduction suit une méthodologie rigoureuse :

  1. Réception du projet.
  2. Établissement du devis et des délais, validation par le client.
  3. Constitution d'un glossaire terminologique multilingue, validation par le client (lors de cette étape le client fournit parfois son propre glossaire terminologique et parfois même un guide de style à respecter dans un souci de cohérence).
  4. Phase de traduction, éventuelles questions à poser au client.
  5. Première révision par un traducteur-réviseur. Il s'agit ici de faire un premier contrôle orthographique et de vérifier la cohérence entre le texte source et le texte cible.
  6. Relecture technique, réalisée si possible par un expert. On ne regarde plus que le texte cible.
  7. Contrôle qualité "Linguistic Sign-off" : dernier contrôle qualité qui inclut la vérification de la mise en page.
  8. Livraison au client.

Outils d’aide à la traduction modifier

Avec l'avènement de l'Internet et l'ère de l'informatique, le métier de traducteur technique a évolué considérablement. Sur le marché, on trouve désormais de nombreux "outils d'aide à la traduction" comme SDL Trados Studio 2009, Similis, Wordfast, OmegaT, Déjà vu, Transit, SDLX, etc.

Ces logiciels fonctionnent sur le principe des mémoires de traduction. Une mémoire de traduction est une base de données linguistique qui enregistre au fur et à mesure le travail du traducteur pour une réutilisation ultérieure. Toutes les traductions y sont ainsi stockées (sous forme de paires langue source–langue cible appelées « unités de traduction ») et réutilisées. Plus une mémoire est alimentée, plus la traduction des documents ultérieurs est accélérée, ce qui permet au traducteur d'accepter davantage de missions et d'augmenter son chiffre d'affaires. Des outils de terminologie sont généralement utilisés en conjonction avec les mémoires de traduction.

Les mémoires de traduction sont un atout lorsqu'une entreprise désire recycler tous ses manuels traduits au préalable. Il n'en reste pas moins que lorsqu'une jeune entreprise en haute-technologie désire entamer un processus de traduction pour la première fois, l'élaboration de fiches terminologiques peut s'avérer ardue et fastidieuse. Cette étape est d'autant plus difficile lorsque les traducteurs et réviseurs, mandatés d'accomplir ce travail, sont disséminés à travers le globe terrestre.

La situation peut se compliquer davantage si l'entreprise veut élaborer un lexique particulier qui lui est propre. Dans ce cas-là :

  • Une validation par un ingénieur, employé de l'entreprise, est plus que nécessaire [réf. nécessaire].
  • Une collaboration ininterrompue est de mise entre les différents intervenants.
  • Les questions/réponses doivent être acheminées rapidement malgré les décalages horaires.
  • Une gestion de projets réduite au minimum est nécessaire afin de cerner les coûts.

Attention à ne pas confondre traduction assistée par ordinateur (la machine facilite le travail de l'homme) et traduction automatique (l'homme utilise et révise le travail de la machine).

Le traducteur technique modifier

Statut modifier

Le traducteur technique peut avoir différents statuts.

  • Traducteur indépendant, ou « freelance » (terme anglais)
  • Traducteur interne, ou « in-house » (terme anglais)
    • dans une agence de traduction,
    • au sein d’une entreprise appartenant à un secteur d’activité impliquant des traductions.

Quelques rares opportunités existent dans la fonction publique (ministères, Nations unies, Union européenne, etc.), mais celles-ci sont accessibles sur concours.

Rémunération modifier

La rémunération du traducteur peut se faire sur différentes bases : au mot, à la page, au contrat, etc. Selon une étude de la SFT, près de 94 % des missions de traductions sont facturées au mot [réf. souhaitée]. Viennent ensuite la facturation à la page, au temps passé ou bien encore au feuillet de 1 500 caractères. Il peut y avoir d'importants écarts de prix en fonction de la technicité d'un texte mais aussi de la rareté de la langue.

Formation modifier

  • Parcours universitaires : Master professionnel spécialisé dans la traduction (bac+5). Il en existe plusieurs en France dont 5 appartenant au réseau EMT "European Master's in Translation" qui est un label de qualité accordé par l'Europe lorsque la formation répond à tous les critères en matière de bonnes pratiques et de professionnalisation.

Il est aussi possible d'opter pour une double formation : un diplôme dans un domaine de spécialité (le droit, l'économie, etc.) ajouté à un master en traduction spécialisée.

Certains professionnels du métier n'ont jamais fait d'études spécialisées dans la traduction mais sont devenus traducteurs après une reconversion. En effet, un expert dans un domaine spécifique et qui aurait toutes les compétences linguistiques et rédactionnelles requises, a toutes les chances de réussir sa reconversion.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. David, R., Jauffret-Spinosi, C. (1992), Les grands systèmes de droit contemporain ; 10e éd., Dalloz, Paris
  2. Hugo Beuvant, Thérence Carvalho et Mathilde Lemée, Les traductions du discours juridique. Perspectives historiques, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 204 p. (ISBN 978-2-7535-6511-1)
  3. a et b « Language industry web platform », EC DG Translation (consulté le )
  4. « Faculté de traduction et d'interprétation auteur=Université de Genève » (consulté le )