Tourouvre

ancienne commune française du département de l'Orne

Tourouvre
Tourouvre
L'église Saint-Aubin.
Blason de Tourouvre
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Mortagne-au-Perche
Intercommunalité Communauté de communes des Hauts du Perche
Maire délégué
Mandat
Franck Poirier
2020-2026
Code postal 61190
Code commune 61491
Démographie
Gentilé Tourouvrain
Population 1 519 hab. (2019)
Densité 63 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 35′ 25″ nord, 0° 39′ 05″ est
Altitude Min. 180 m
Max. 304 m
Superficie 24,01 km2
Élections
Départementales Tourouvre
Historique
Commune(s) d'intégration Tourouvre-au-Perche
Localisation
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Tourouvre
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Tourouvre

Tourouvre est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Tourouvre-au-Perche.

Elle est peuplée de 1 519 habitants[Note 1].

Géographie modifier

La commune se situe dans la région naturelle du Perche et appartient au canton de Tourouvre dans l'arrondissement de Mortagne-au-Perche.

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Tortum Robur en 1160[2].

De l'ancien français tors « tordu » et du bien connu rouvre « chêne rouvre », sorte de chêne[3].

Homonymie avec le Torquesne (Calvados), avec la forme dialectale quêne « chêne »[3]. Analogie avec Torfou « hêtre tordu » et peut-être Tordouet, « ruisseau sinueux ».

Le gentilé est Tourouvrain[4].

Histoire modifier

La hameau de Mézières — en ancien français « ruines » — a révélé un lieu de production de fer de l'époque gallo-romaine.

Le bourg de Tourouvre a été au XVIIe siècle le principal foyer de l'émigration française au Canada. Pour le géographe français Elisée Reclus (1830-1905), il est même « le lieu d'Europe qui a contribué, pour la plus grande part, au peuplement du Nouveau Monde ». Madame Pierre Montagne a sauvé les registres notariés de Tourouvre et les a déchiffrés. Un livre, "Tourouvre et les Juchereau" donne l'inventaire de tous les contrats de départ de ces Tourouvrains et permet de les situer dans l'histoire locale avant leur départ. Tourouvre a été naturellement choisi pour accueillir la maison de l’Émigration française au Canada qui a ouvert ses portes au public le et la commune est jumelée depuis le avec Saint-Laurent-de-l'Île-d'Orléans au Québec, là où plusieurs de ses émigrants ont fait souche.

Deux vitraux et plusieurs plaques à l'intérieur de l'église Saint-Aubin de Tourouvre rappellent l'émigration tourouvraine au Canada. Sur la plaque apposée par l'Association Perche-Canada à la mémoire des émigrants du XVIIe siècle, on peut y lire, entre autres, le nom de Jean Guyon, ancêtre de la chanteuse Céline Dion[5], et celui de Julien Mercier dont l'arrière-petit-fils Honoré Mercier (1840-1894) fut Premier ministre de la province du Québec (1887-1891). Un vitrail de l'église Saint-Aubin évoque la visite de ce célèbre descendant en à la terre de ses ancêtres.

Au début du XXe siècle, le patron de la verrerie payait les ouvriers en monnaie de billon, qui leur permettait de payer les commerçants de la commune, que ces derniers devaient retourner à la verrerie. Au retour, la verrerie appliquait une décote de 10 %, évidemment répercutée par les commerçants. Les ouvriers perdaient donc 15 % de leur salaire par ces opérations[6].

Pour plus de détails sur ces pratiques patronales, voir l'article Truck system (en)

Le , lors de la bataille de Normandie, alors que les troupes allemandes se replient et que les Américains sont tout proches, des éléments de la division SS Hitlerjugend, occupants de Tourouvre depuis le mois d'avril, massacrent dix-huit personnes et incendient une partie du village. Deux odonymes locaux (« rue du 13-Août-1944 » et « cour du 13-Août-1944 ») rappellent cet événement.

Le , Tourouvre intègre avec neuf autres communes la commune de Tourouvre au Perche[7] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Les communes d'Autheuil, Bivilliers, Bresolettes, Bubertré, Champs, Lignerolles, La Poterie-au-Perche, Prépotin, Randonnai et Tourouvre deviennent des communes déléguées et Tourouvre est le chef-lieu de la commune nouvelle.

Fin , à l'issue du conseil municipal d'installation, Franck Poirier (Divers Gauche) est élu maire de Tourouvre bien qu'il ne soit pas issu de la commune.

Héraldique modifier

Les armes de la commune de Tourouvre se blasonnent ainsi : coupé, au premier d'azur aux trois rencontres de vache d'or ordonnés 2 et 1, au second d'or à la tige de trois feuilles d'érable de sinople[8].

Politique et administration modifier

Tendances politiques et résultats modifier

Administration municipale modifier

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1965 (?) mars 1977 André Durand DVD puis RPR Conseiller général
mars 1977[9] 1989 Jacques Nortier   Éducateur technique spécialisé
1989[10] décembre 2015 Guy Monhée[11] DVD Chef d'entreprise, conseiller général (1994-2015), vice-président du conseil général, président de la communauté de communes du Haut-Perche
mai 2020[12] En cours Franck Poirier Sans étiquette Chargé de recherche et développement
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal était composé de dix-neuf membres dont le maire et quatre adjoints[11]. Onze de ces conseillers intègrent le conseil municipal de Tourouvre-au-Perche le jusqu'en 2020[7] et Guy Monhée devient maire délégué de Tourouvre et est élu maire de Tourouvre-au-Perche.

Démographie modifier

En 2019, la commune comptait 1 519 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Tourouvre[13]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Tourouvre a compté jusqu'à 2 034 habitants en 1851.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
1 6591 5671 9131 8871 9831 9631 9582 0341 934
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
1 9081 9331 8281 8051 8521 8181 7051 6601 592
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
1 5921 5921 4681 6091 5051 3821 4041 4451 581
1968 1975 1982 1990 1999 2007 2011 2016 2019
1 6411 7031 6271 6331 6361 6511 6121 5581 519
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

Lieux et monuments modifier

Église Saint-Aubin modifier

L'église Saint-Aubin, d'origine romane, est inscrite au titre des monuments historiques depuis le [16]. Le maitre-autel, un autel latéral, une crédence et des vitraux sont classés au titre objet[17].

Vitraux modifier

L'église Saint-Aubin est notamment ornée des vitraux suivants :

  • deux vitraux du XVIe siècle, Les Disciples d'Emmaüs et La Légende de saint Hubert, sont classés en 1905 monuments historiques au titre d'objets ;
  • neuf vitraux de 1892-1893, réalisés par les ateliers Lorin de Chartres, sont répertoriés dans l'Inventaire général du patrimoine culturel (IGPC) ;
  • un vitrail de 1948, réalisé par Max Ingrand, est également répertorié dans l'IGPC.

Autres lieux et monuments modifier

  • Presbytère du XVIIIe siècle. Il s'agit du pavillon de l'ancien château, détruit au XIXe siècle. Vers 1855, la commune achète ce bâtiment à la famille Mongréville pour y loger le curé en 1861. Ce fut le presbytère de la paroisse Sainte-Anne du Perche[18] jusqu'à sa revente à un particulier en 2018.
  • Manoir de Bellegarde, en partie du XVe siècle, faisant l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [19].
  • Vestiges d'un camp romain signalé à Saint-Gilles. Il se présente sous la forme d'une plate-forme rectangulaire de 68 × 59 mètres de côté qui est ceinturé par des talus de terre haut d'un à deux mètres par rapport à l'intérieur et d'un fossé de un à deux mètres de profondeur. Le rempart ouest est interrompue en son centre par une ouverture (porte)[20].
  • La route départementale D 5 (dite route de Mortagne) qui relie le village à la RN 12[21], est la première route au monde qui sera productrice d'électricité[22]. En , ont été lancés les travaux pour recouvrir une demi-chaussée sur 1 km de dalles photovoltaïques conçues par l'entreprise Colas et fabriquées dans la commune par la société SNA[22].

Activité, labels et manifestations modifier

Labels modifier

La commune a obtenu le label Village étape en 2013[23].

La commune est une ville fleurie (deux fleurs) au concours des villes et villages fleuris[24].

Jumelages modifier

La commune de Tourouvre est depuis 1977 jumelée avec la municipalité allemande de Freiensteinau[25] et la ville autrichienne de Herzogsdorf depuis 1982[26].

Sport modifier

L'Association de l'Étoile du Perche fait évoluer une équipe de football en ligue de Basse-Normandie et une seconde en division de district[27].

Personnalités liées à la commune modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Population municipale 2019.
  2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.

Références modifier

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
  2. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
  3. a et b René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 104
  4. « Tourouvre », sur hautperche.fr, communauté de communes du Haut-Perche (consulté le )
  5. « Perche-Québec.com - Jean Guyon, l'ancêtre de Céline Dion originaire de Tourouvre » (consulté le )
  6. Michelle Perrot, Les ouvriers en grève. Tome 2 France 1871-1890, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, (ISBN 978-2-7132-2563-5 et 2-7132-2563-9, OCLC 960812308, lire en ligne)
  7. a et b « Recueil des actes administratifs du 23 décembre 2015 », sur le site de la préfecture de l'Orne (consulté le ).
  8. « Tourouvre Orne », sur GASO, la banque du blason (consulté le )
  9. Ouest-France du 31 mars 1977, « Déportés, internés, résistants et patriotes ont tenu leurs assises départementales à Tourouvre » : « le nouveau conseil municipal, au complet, avec à sa tête, M.Nortier, nouveau maire de Tourouvre ».
  10. « Une confortable réélection pour le maire sortant, Guy Monhée », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  11. a et b Réélection 2014 : « Tourouvre (61190) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  12. « Municipales 2020 à Tourouvre-au-Perche. Franck Poirier succède au maire Guy Monhée », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  13. Date du prochain recensement à Tourouvre, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  16. « Église », notice no PA00110991, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  17. « Œuvres mobilières à Tourouvre », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  18. Laurence de Calan, Presybtères du Perche, éditions des Amis du Perche, collection Présence du Perche, juillet 2012, p. 171-172. [ (ISBN 978-2-900122-983)]
  19. « Manoir de Bellegarde », notice no PA00110962, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  20. Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 138.
  21. « Tourouvre Route solaire : lancement des travaux lundi 10 octobre », article de Nathalie Legendre, le 4 octobre 2016.
  22. a et b « La première route productrice d’électricité est en construction dans l’Orne », article de Claire Garnie, l'Usine nouvelle, 24 octobre 2016.
  23. « Site officiel des Villages étapes - Découvrez les Villages étapes » (consulté le )
  24. « Palmarès du concours des villes et villages fleuris », sur villes-et-villages-fleuris.com (consulté le )
  25. « Le comité de jumelage Tourouvre-Freiensteinau fête ses 40 ans », Le Reveil,‎ (lire en ligne).
  26. « Annuaire des villes jumelées », sur afccre.org/fr (consulté le )
  27. « Site officiel de la Ligue de Basse-Normandie », sur Site officiel de la Ligue de Basse-Normandie (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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Liens externes modifier