Tonalisme

mouvement pictural du XIXe-XXe siècle

Le tonalisme (1880-1915) est un style de peinture de paysage qui a émergé dans les années 1880 aux Etats-Unis. Les toiles de ces peintres américains baignent dans une atmosphère qui semble coloriée ou sous la brume. Entre 1880 et 1918, les tons dominants dans les compositions des artistes associés à ce styles étaient souvent sombres et neutres : le gris, le brun ou le bleu.

Bridget Summer, de Georges Inness.

Vers la fin des années 1890, les critiques américains ont commencé d’utiliser le terme « tonal » pour décrire ces œuvres. Les principaux représentants de ce style furent George Inness (1825-1894) dont les paysages montrent la bonté de la nature[pas clair][1], ce qui témoigne de liens avec l'Hudson River School, ainsi que James McNeill Whistler.

Ce style est notamment influencé par l'école de Barbizon, mais plus certainement par les Macchiaioli qui sont les premiers à avoir recours aux aplats de couleurs[2],[3], et le mot "tonalisme" est aussi utilisé pour décrire des paysages américains inspirés par cette école.

Selon Bram Dijkstra (en),

« L'art tonaliste s'était développé à partir des principes des transcendantalistes américains des années 1840 [...] Ces transcendantalistes ainsi qu'Orestes Brownson l'a souligné, avaient refusé de se fier à la raison seule pour expliquer le sens de l'être [...]. Le tonalisme [...] se différenciait des autres formes de la peinture paysagiste, d'abord en raison de l'importance accordée à la contemplation philosophique des analogies émotionnelles entre les humeurs de la nature et la condition spirituelle de l'humanité. » »

— Georgia O'Keeffe and the Eros of Place[4]

Le tonalisme s’est effacé face à l’impressionnisme et l’art Moderne.

Caractéristiques modifier

Les toiles tonalistes montrent un mode contemplatif, mettent à nu les équivalences entre les lignes, une géométrie mystérieuse du paysage, les volumes, le lien entre l'espace et le pictural, les couleurs du paysage et les modulations de l'âme.

Par exemple, avec Georgia O'Keeffe : « Dans certaines toiles telles Site noir, gris et rose (Black Place, Grey and Pink, 1949, oil on canvas, Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe), l'objet représenté est une abstraction de la colline réduite à sa structure fondamentale. Une ligne épaisse concave suggère une colline. »[5]

Principaux représentants modifier

Notes et références modifier

  1. Janine Marzi, Les États-Unis, Turin, Larousse, 1967, (ISBN 2030531065), p. 125
  2. Avery, Kevin J. & Fischer, Diane P. « American Tonalism: Selections from the Metropolitan Museum of Art and the Montclair Art Museum », in Burlington Magazine, Vol. 142, No. 1168, July, 2000. p. 453
  3. (en) Kevin J. Avery, « The Hudson River School », The Metropolitan Museum of Art (consulté le )
  4. Bram Dijkstra, Georgia O'Keeffe and the Eros of Place, Princeton University Press, , p. 21-23 (Passage traduit par J. Belgodère dans « Terre et territoire : les paysages du Nouveau Mexique dans la peinture de Georgia O'Keeffe (1997-1986) » (« Land and territory : New-Mexico landscapes in the painting of Georgia O'Keeffe ») dans : Bertrand de La Roncière, Land and territories : challenges and changes in the Pacific rim countries, Harmattan, (ISBN 2-7475-4422-2), p. 156.) Lire sur Google Book
  5. J. Belgodère, « Terre et territoire : les paysages du Nouveau Mexique dans la peinture de Georgia O'Keeffe (1997-1986) » (« Land and territory : New-Mexico landscapes in the painting of Georgia O'Keeffe ») dans : Bertrand de La Roncière, Land and territories : challenges and changes in the Pacific rim countries, Harmattan, (ISBN 2-7475-4422-2), p. 156. Lire sur Google Book

Annexes modifier

Articles connexes modifier

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