Tombe des Lions Rugissants

Tombe des Lions Rugissants
Vue d'artiste d'après la fresque des Lions Rugissants.
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Localisation
Localisation

La tombe des Lions Rugissants (en italien Tomba dei Leoni Ruggenti) est une tombe étrusque du site archéologique de la ville antique de Véies, en Italie. Elle est à ce jour la plus ancienne tombe peinte connue, des 700-680 av. J.-C.[1]

Histoire modifier

Le , après qu'un tombarolo (pilleur de tombe) en eut indiqué l'emplacement aux autorités italiennes (les Carabiniers du Comando Tutela Patrimonio Culturale[1]), la tombe fut découverte non loin du site de Véies, à 500 m au nord de la nécropole protohistorique de Grotta Gramiccia ; elle est considérée comme la plus ancienne tombe étrusque peinte connue à ce jour que les experts datent du VIIe siècle av. J.-C., vers 700/680 av. J.-C. soit une des premières tombes à chambre se substituant aux précédentes tombes à fosse à loculi.

Description modifier

Un long et grand dromos (9,50 m × 2/2,50 m)[1] mène à une pièce basse de forme carrée (3,75 m agrandie ensuite à 5 m × 3,50 m), à plafond plat et à une grande porte en plein cintre qui présente sur ses murs deux niveaux de fresques murales très caractéristiques de pictura linearis[2] :

  • des oiseaux aquatiques migrateurs (des hérons[1] symbolisant le passage de la vie à la mort) au registre supérieur aux contours rouge ou noir remplis de motifs en résille diversifiés (type de la Tombe des Canards et comme eux probablement reportés « à la silhouette »[1]),
  • des félins ou des lions, la gueule grande ouverte et à l'attitude menaçante (à langue triangulaire, à pattes à trois griffes, queues dressées[1]), au registre inférieur, d'où le surnom donné à la tombe de tombe des Lions Rugissants.

Toutes ces figures adoptent une stylisation qui est probablement due à un peintre de vase, non habitué aux réalisations de fresques[3], confronté à la grande surface du mur[1].

La tombe est certainement celle d'un prince ou d'un personnage d'un rang social élevé qui avait été incinéré et dont les cendres avaient été disposées là avec celles de son épouse. Une niche, sur le mur du fond, s'ouvre, vers le mur de gauche, d'une profondeur de 0,50 m, sur 1,05 m de large et 0,36 m de haut (retrouvée vide)[1].

Malgré la visite des pilleurs de tombes, elle a fourni un mobilier funéraire encore intéressant (mais dont la datation est incertaine et sûrement postérieure[1]) dont des céramiques, des fibules (a sanguisuga en bois à incrustations d'os et d'ambre), des éléments de colier, des fuseroles en pâte de verre d'origine levantine, une épée en fer, des chenêts, et, situé dans le couloir d'accès de la tombe, les vestiges d'un char de guerre à deux roues présentant des motifs décoratifs[1].

Références modifier

  1. a b c d e f g h i et j Dossiers d'Archéologie no 322, p. 31-33
  2. Pline l'Ancien pour les peintres de la seconde génération qui peignaient : « sans se servir encore d'autre couleur : ils se mirent toutefois à parsemer de traits la surface à l'intérieur des contours » (sine ullo etiamnun hi colore, iam tamen spargentes lineas intus - H. N. XXXV, 16
  3. Marco Merola

Bibliographie modifier

  • F. Boitani, Véies : la tombe des Lions Rugissants, Les Dossiers d'archéologie p. 30-33 (ISSN 1141-7137) 2007, Faton, Dijon [1]

Articles connexes modifier

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