Toccata et fugue en ré mineur (court métrage)

film américain réalisé par Samuel Armstrong et sorti en 1940

Toccata et fugue en ré mineur est un court métrage d'animation américain réalisé par Walt Disney Productions comme une séquence de Fantasia (1940) basée sur la Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach.

Toccata et fugue en ré mineur

Titre original Toccata and Fugue in D Minor
Réalisation Samuel Armstrong
Scénario Lee Blair
Phil Dike
Elmer Plummer
Sociétés de production Walt Disney Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre animation
Sortie 1940

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'animation consiste en des dessins animés abstraits mélangeant ciel et figures géométriques, inspirés du travail de l'artiste abstrait allemand Oskar Fischinger.

Synopsis modifier

La silhouette du chef d'orchestre apparaît dirigeant les artistes avec des éclairages colorés mettant en exergue les silhouettes des musiciens. Des silhouettes rouges, vertes, orange, jaunes, bleues se superposent jusqu'à former un ciel nuageux. Les cordes et archers deviennent éclairs, pluies puis le ciel s'éclaircit et les archers deviennent oiseaux, les cordes évoquent des chemins ou des vagues. Les bois, représentés par des points lumineux puis des cercles de couleurs, alternent dans une danse avec les cordes-archers au rythme de la musique. Le climat devient plus froid tandis que les cuivres et les graves se font plus intenses. D'énormes nuages orange puis blancs apparaissent tandis que le mouvement de caméra évoque une ascension vers l'espace. Une pluie de nuages colorés tombe avant qu'une rayon lumineux ne transperce le ciel et provoque des étincelles sur un ciel rouge puis un soleil resplendissant au travers des nuages, la silhouette du chef d'orchestre apparait alors dans un cercle rouge pour le final.

Fiche technique modifier

Commentaires modifier

Walt Disney souhaitait pour cette séquence recréer l'impression lorsqu'un spectateur ferme les yeux durant un concert[1]. Walt Disney a engagé de réalisateur allemand de films abstraits Oskar Fischinger pour concevoir la séquence mais après un an de travaux préparatoires, il quitte le studio, « frustré par la difficulté à faire passer ses idées »[2],[3]. Allan indique comme date de début de contrat le [4], au poste d'animateur en effets spéciaux, pour un salaire de 60 $ la semaine et non un directeur artistique[5]. Il ajoute que « ses abstractions radicales intransigeantes étaient insupportables pour un esprit concret comme celui de Disney »[3]. Barrier évoque une durée de neuf mois, entre fin janvier et fin [6]. Allan donne lui le comme date de fin de contrat[7].

Après le départ de Fischinger, Disney confie à Samuel Armstrong de reprendre le travail sur la séquence[2]. Pour cette raison, les éléments d'animation sont essentiellement des œuvres abstraites sans personnages[1] mais la séquence reste inspirée « des images fugitives de Fischinger »[8], « attribuée au moins dans l'esprit à Fischinger » [9]. On reconnait toutefois dans l'animation les formes d'archer de violons ou de pendule de métronomes, des vagues, des tubes d'orgues[10], des arches gothiques ou des faisceaux de projecteurs éclairant le ciel comme à Hollywood[11] les soirs de premières. Jerry Beck note que Cy Young était le responsable de l'équipe d'animation[12].

À moment de la production, Disney a envisagé de présenter cette séquence avec des images en relief, et en équipant le public de lunettes[11],[13],[14], il est probable que le système choisi soit celui des lunettes polarisantes de Polaroid, présenté à la Foire internationale de New York 1939-1940.

Notes et références modifier

  1. a et b (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 170.
  2. a et b (fr) Pierre Lambert, Walt Disney, l'âge d'or, p. 114
  3. a et b (fr) Robin Allan, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 121.
  4. (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p. 111.
  5. (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p. 112.
  6. (en) Michael Barrier, Hollywood Cartoons, p. 254.
  7. (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p. 113.
  8. (fr) Pierre Lambert, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 204.
  9. (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p. 114.
  10. (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p. 107.
  11. a et b (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p. 108.
  12. (en) Jerry Beck, The animated movie guide, p. 75.
  13. (en) David Koenig, Mouse Under Glass, p. 42.
  14. (en) Jerry Beck, The animated movie guide, p. 76.