Thaïs Lacoste-Frémont

militante pour les droits des femmes, journaliste et conférencière

Thaïs Lacoste-Frémont, née le à Montréal, est une militante des droits des femmes, une conférencière et la fondatrice de l'Association des femmes conservatrices de Québec (AFC). Elle est la fille de Marie-Louise Globensky et d'Alexandre Lacoste, et la sœur de Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Justine Lacoste-Beaubien et de Paul Lacoste.

Thaïs Lacoste-Frémont
Biographie
Naissance
Décès
(à 76 ans)
MontréalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Militante des droits des femmes
Père
Mère
Marie-Louise Globensky (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Parentèle

Biographie modifier

Thaïs Lacoste est la 11e des 13 enfants de la famille Lacoste. Comme ses sœurs, elle étudie au couvent d'Hochelaga, le seul lieu à l'époque, où il est possible, pour une jeune fille, d'approfondir ses études[1]. En 1907, elle fait partie du comité de fondation de l'hôpital Sainte-Justine[2]. La mise sur pied et l'organisation de l'hôpital, administré exclusivement par des femmes, s'avèrent complexes et nécessitent de nombreuses démarches, politiques et juridiques, principalement dues à l'incapacité juridique des femmes mariées selon le Code civil du Québec. Thaïs Lacoste participe activement à ces démarches[3].

 
1185, avenue des Érables

Elle épouse, en 1910, Charles Frémont, un avocat, et s'installe avec lui à Québec. Le couple aura 4 enfants entre 1912 et 1922, Thérèse, Madeleine, Jacques et Claude. En 1925, à la suggestion de son mari, un proche du parti conservateur, elle organise une assemblée électorale à l'intention des femmes. L'assemblée est partisane mais vise également à encourager les femmes à exercer leur droit de vote encore tout récent. Ce droit est accordé aux canadiennes en 1918 et en 1922 toutes les provinces, sauf le Québec, l'ont une à une octroyé. Malgré la résistance du clergé québécois, les femmes sont nombreuses à exercer leur droit de vote en 1921 et en 1925[4].

En , elle fonde l'Association des femmes conservatrices de Québec. Elle participe à des assemblées et donne des conférences pour renseigner les femmes sur les enjeux politiques qui les touchent. En 1927, pour le 60e anniversaire de la Confédération canadienne, elle donne une série de conférences en Ontario afin de rapprocher les communautés francophones et anglophones. Une campagne électorale fédérale s'amorce au printemps 1930 et Thaïs Lacoste-Frémont y participe activement à titre d'organisatrice et d'oratrice. Elle fait campagne non seulement au Québec mais aussi en Nouvelle-Écosse. Le parti conservateur est élu le .

Pendant la crise économique elle fonde des comités de secours à Québec pour venir en aide aux chômeurs et également un bureau d'emploi pour les femmes[5].En 1932, elle se rend à Genève en Suisse à titre de déléguée du Canada à la 13e conférence de la Société des nations. Tout au long des années 1930 et 1940, elle s'implique dans de nombreuses associations caritatives et vouées au développement social, tel que le Cercle des femmes canadiennes, la Ligue catholique féminine, l’École d’Action catholique et le Canadian Welfare Council. Elle signe également plusieurs articles dans le journal La Patrie et le Journal de Québec.

En 1947, elle donne une série de conférences intitulées «Les droits de la femme mariée dans la vie civile et politique de la province de Québec» dont certains éléments auraient servi de fondement au texte de la loi 16 présenté par Marie-Claire Kirkland-Casgrain en 1964 et qui met fin à l'incapacité juridique des femmes mariées au Québec[2].

Thaïs Lacoste-Frémont s'éteint à Montréal le . Un édifice sur la rue Cook à Québec qui héberge le Ministère des Finances du Québec porte son nom.

Publications modifier

Articles modifier

  • Lacoste-Férmont, Thaïs, « Le suffrage féminin est le complément normal de la démocratie mondiale », La Patrie,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  • Lacoste-Frémont, Thaïs, « La responsabilité de la femme mariée du Québec, en regard de son statut civil », La Bonne parole,‎ , p. 7-10 (lire en ligne)

Notes et références modifier

  1. Eid, Nadia F., Les couventines : l'éducation des filles au Québec dans les congrégations religieuses enseignantes, 1840-1960, Boréal, (ISBN 978-2-89052-161-2, OCLC 702640388, lire en ligne), p. 20
  2. a et b Denise Girard, « Thaïs Lacoste-Frémont » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 12 juin 2015. (consulté le ).
  3. Girard, Denise, 1936-, Thaïs : la voix de la lutte des femmes : 1886-1963, Québec, Septentrion, (ISBN 978-2-89448-707-5, OCLC 813778095, lire en ligne), p. 25
  4. Maillé, Chantal, « Le vote des Québécoises aux élections fédérales et provinciales depuis 1921 : une assiduité insoupçonnée », Recherches féministes,‎ vol. 3, no 1, 1990
  5. Musée de la civilisation (Québec), Femme de cœur, femme d'action : Thaïs Lacoste-Frémont, Musée de la civilisation, (ISBN 2-551-22722-4, OCLC 63194670, lire en ligne)

Articles connexes modifier