Thích Huyền Quang

Thích Huyền Quang

Naissance
province de Bình Định (Viêt Nam)
Décès (à 88 ans)
Nguyen Thieu (Viêt Nam)
École/tradition mahāyāna
Célèbre pour Droits de l'homme

Patriarche (Tăng Thống) de
l'Église bouddhiste unifiée du Vietnam

Thích Huyền Quang, né dans la province de Bình Định le et mort à Nguyen Thieu le , était un moine bouddhiste, de l'école mahāyāna, dissident et opposant aux différents régimes vietnamiens. Il était patriarche depuis 1992 de l’Église bouddhiste unifiée du Vietnam (EBUV), organisation religieuse interdite par les autorités. Connu pour son engagement pour les droits de l'homme et la liberté de religion, il passa de nombreuses années en prison et en résidence surveillée, ce qui en fait un des opposants les plus longtemps détenus de l'histoire moderne.

Biographie modifier

Huyền Quang est né sous le nom de Lê Đình Nhàn dans une famille paysanne de la région du centre du Viêt Nam. Il entre à l'Église Bouddhique à l'âge de 13 ans et entreprend des études religieuses à Long Xuyên puis à Hué.

Dès 1945, il s'oppose à la fois l’occupation français et aux communistes dans la région de Binh Dinh au sein du Mouvement bouddhique pour le salut national avant d'être arrêté une première fois par le Viet Minh en 1952. Après sa libération consécutive aux accords de Genève, prend la direction du séminaire de Nha Trang en 1954 et devient bientôt responsable adjoint de l'Association Bouddhique du Centre Viêt Nam. Le nouveau régime de Ngô Dinh Diêm pratique la ségrégation des religions ce qui lui vaut une nouvelle arrestation pour quelques mois en 1963. Rapidement libéré à la chute du régime, il devient responsable en second de la toute nouvelle Église bouddhiste unifiée du Vietnam et Secrétaire général de l’Institut de la propagation de la foi bouddhique dont il est nommé recteur adjoint en 1974. Durant cette période, il participe à de nombreuses rencontres religieuses internationales.

Sous le régime communiste modifier

Les communistes prennent le pouvoir au Viêt Nam en 1975. En 1977, Huyền Quang rédige une lettre au Premier ministre de l'époque, Phạm Văn Đồng, dénonçant l'oppression du régime communiste à l'encontre de l'EBUV, ce qui entraine son arrestation à la pagode de An Quang (en), siège de l’EBUV, et sa condamnation à deux ans de prison, en compagnie de cinq autres chefs religieux bouddhistes dont son collègue Thich Quang Dô.

En 1982, après qu'il a dénoncé publiquement la politique gouvernementale de contrôle d'État sur l'officielle Église bouddhiste du Viêt Nam, qui devient alors la seule habilitée à représenter le bouddhisme vietnamien, Huyền Quang est arrêté puis assigné à résidence dans le monastère Hôi Phuoc dans la province de Quảng Ngãi. Plusieurs personnalités internationales interviennent alors en sa faveur et sa candidature est même proposée au prix Nobel de la Paix.

En 1992, il est nommé à la tête de l’EBUV après le décès de Thich Dôn Hâu et critique dans plusieurs lettres la politique du gouvernement, réclamant l’abrogation de l'article 4 de la constitution vietnamienne instituant le monopole du parti communiste vietnamien[1]. En réaction, il est arrêté en décembre 1994 et mis en détention, totalement isolé de l’extérieur pour n'être libéré que près de 10 ans plus tard en n’ayant cependant jamais cessé de diffuser ses protestations contre la répression exercée contre son Église.

Dernières années modifier

À sa libération, en 2003, Huyền Quang organise un congrès pour remettre l’EBUV en ordre de fonctionnement et devient à cette occasion le 4e patriarche officiel de l’EBUV. Mais immédiatement après ce congrès les leaders de l’EBUV sont arrêtés et placés en résidence surveillée dans différentes pagodes à travers le Viêt Nam. C'est dans le monastère de Nguyen Thieu que Thích Huyền Quang meurt le tandis que Thich Quang Do, pressenti pour lui succéder à la tête de l'EBUV, pourtant assigné à résidence à Hô Chi Minh-Ville, l'a rejoint pour ses derniers instants.

Malgré l'ostracisme dont l'EBUV est encore partiellement frappée, six mille moines, religieuses et fidèles assistent à ses funérailles au monastère de Nguyen Thieu le vendredi . Les médias d'État, dans une tentative de récupération post-mortem, avaient annoncé que la cérémonie serait conduite par l'Église officielle bouddhiste puis avaient mené une très virulente campagne contre Thich Quang Dô et ses confrères, accusés d'empêcher l’organisation d’obsèques officielles par l’Église bouddhiste patronnée par l'État[2]. Aucun représentant du gouvernement vietnamien n'a assisté aux funérailles[3] mais, à l'occasion de celles-ci, la United States Commission on International Religious Freedom (en) (USCIRF) a demandé la suppression de toute restriction légale à l'encontre de l’EBUV[4].

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sources partielles modifier