Théorème de plongement de Nash

Théorème

En géométrie différentielle, le théorème de plongement de Nash, dû au mathématicien John Forbes Nash, affirme que toute variété riemannienne peut être plongée de manière isométrique dans un espace euclidien.

« De manière isométrique » veut dire « conservant la longueur des courbes ». Une conséquence de ce théorème est que toute variété riemannienne peut être vue comme une sous-variété d'un espace euclidien.

Il existe deux théorèmes de plongement de Nash :

  • Le premier (1954), portant sur les variétés de classe C1. Il est peu intuitif mais se démontre facilement.
  • Le second (1956), portant sur les variétés de classe Ckk ≥ 3. Celui-ci est plus intuitif que le premier, mais se démontre difficilement.

Théorème de plongement C1 (Nash-Kuiper) modifier

Soient (M, g) une variété riemannienne de dimension m et   un plongement lisse et non expansif de M dans un espace euclidiennnm+1. Alors pour tout ε>0, il existe un plongement   de M dans ℝn ayant les propriétés suivantes :

  1.   est de classe C1,
  2.   est isométrique, i.e. pour tous vecteurs   de l'espace tangent à M en un point   on a   où < , > est le produit scalaire canonique de ℝn.
  3.   pour tout point   de  .

Ce théorème a beaucoup de conséquences contre-intuitives. En particulier, d'après le théorème de plongement de Whitney, toute variété riemannienne compacte de dimension m admet un plongement isométrique de classe C1 dans une boule arbitrairement petite de l'espace euclidien de dimension 2m.

Par exemple : toute surface orientée et fermée peut être C1-plongée dans une boule arbitrairement petite de ℝ3 (d'après la formule de Gauss-Bonnet, cela n'est plus vrai pour les plongements de classe C3 ; la question est ouverte pour les plongements C2).

Théorème de plongement Ck modifier

Soient (M, g) une variété riemannienne de dimension m (analytique ou de classe Ck avec k ≥ 3). Alors il existe un nombre n (n=m(m+1)(3m+11)/2 suffit, et même n=m(3m+11)/2 si M est compacte[1]) et un plongement injectif   de   dans ℝn, également analytique ou de classe Ck, tel que pour tous vecteurs   de l'espace tangent à M en un point   on ait :

 .

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Nash embedding theorem » (voir la liste des auteurs)

, dont les références étaient :

  • (en) N. H. Kuiper, « On C1-isometric imbeddings I », dans Nederl. Akad. Wetensch. Proc. Ser. A., vol. 58, 1955, p. 545–556
  • (en) John Nash, « C1-isometric imbeddings », dans Annals of Mathematics, vol. 60, 1954, p. 383–396
  • (en) John Nash, « The imbedding problem for Riemannian manifolds », dans Annals of Mathematics, vol. 63, 1956, p. 20–63
  • (en) John Nash, « Analyticity of the solutions of implicit function problem with analytic data », dans Annals of Mathematics, vol. 84, 1966, p. 345–355
  1. (en) Jia-Xing Hong, Isometric Embedding of Riemannian Manifolds in Euclidean Spaces, Providence (R.I.), AMS, , 260 p. (ISBN 978-0-8218-4071-9, lire en ligne), xi

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