Théorème de Krull-Akizuki

Le théorème de Krull-Akizuki est un théorème d'algèbre commutative qui donne des conditions sous lesquelles la clôture intégrale d'un anneau noethérien intègre est encore un anneau noethérien.

Énoncé modifier

Soient A un anneau commutatif intègre noethérien de dimension de Krull 1 (ie : tout idéal premier non nul est maximal), K son corps des fractions, L une extension finie de K, et B un sous-anneau de L contenant A. Alors B est noethérien de dimension 1. En outre, pour tout idéal non nul J de B, le A-module B/J est un A-module de longueur finie[1].

  • Remarque : Une conséquence importante du théorème est que la clôture intégrale d'un anneau de Dedekind A dans une extension finie de son corps des fractions est encore un anneau de Dedekind. Ceci se généralise partiellement en dimension supérieure à 1 par le théorème de Mori-Nagata qui montre que la clôture intégrale d'un anneau noethérien intègre est un anneau de Krull.

Démonstration modifier

Supposons pour simplifier que  . Soit   les idéaux premiers minimaux de A, qui sont en nombre fini. Soit   le corps des fractions de   et   le noyau de l'application naturelle  . Alors :

 .

Si le théorème est vrai lorsque A est intègre, alors B est un anneau noethérien intègre de dimension 1 puisque chaque   l'est et que  . Il suffit donc de montrer le théorème dans le cas où A est intègre. Soit   un idéal et a un élément non nul de  . Posons  . Comme   est un anneau noethérien de dimension 0, donc artinien, il existe un indice   tel que   pour tout  . Montrons que :

 

Puisqu'il suffit d'établir l'inclusion localement, on peut supposer que A est un anneau local d'idéal maximal  . Soit alors x un élément non nul de B , il existe alors n tel que   et donc  . Donc,

 

Soit alors   le plus petit entier pour lequel l'inclusion est vérifiée. Si  , il est facile de voir que  . Mais alors, l'inclusion est aussi vérifiée pour  , ce qui est une contradiction. Donc   et l'assertion est démontrée. De cela il s'ensuit que:

 

Ceci montre que   est un A-module de longueur finie. En particulier, l'image de I est de type fini et donc I est de type fini. Enfin, ce qui précède montre que la dimension de   est nulle et donc que B est de dimension 1.

Références modifier

  1. (en) H. Matsumura, Commutative Ring Theory, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Studies in Advanced Mathematics », , 336 p. (ISBN 978-0521259163).