Syndrome d'Usher

Traitement
Spécialité OphtalmologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
OMIM 276900
DiseasesDB 13611
MeSH D052245

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Le syndrome d'Usher (1914) ou syndrome de Joly a été décrit pour la première fois en 1858 par Albrecht von Gräfe au sujet de trois patients atteints de surdité congénitale avec rétinite pigmentaire évolutive associée. Le docteur Charles Usher (en), ophtalmologiste anglais, est le premier à appréhender le caractère héréditaire de cette association pathologique et la décrit comme un syndrome spécifique. Le syndrome d'Usher est une maladie génétique, caractérisée par une perte d’audition congénitale associée à une déficience visuelle progressive par rétinite pigmentaire. C'est la première cause de cécité-surdité héréditaire chez l'adulte[1].

Il existe quatre formes différentes du syndrome d’Usher. Cette perte d'audition concerne les deux oreilles. La rétinite pigmentaire peut évoluer jusqu’à la perte de la totalité de la vue. Des troubles de l’équilibre peuvent également être associés.

Cette maladie porte le nom de l'ophtalmologiste britannique Charles Usher, qui en a étudié la pathologie et la transmission en 1914 sur une soixantaine de cas.

Génétique modifier

On connaît plusieurs locus.

On distingue quatre types : 1, 2, 3 et 4 ainsi que plusieurs sous-types correspondant vraisemblablement aux différentes localisations.

  • Type I : 8 gènes, 6 identifiés (les deux plus fréquents étant ceux codant la myosine VII et la cadhérine 23). Une mutation sur le gène USH1C entraîne le même type de maladie.
  • Type II : trois gènes, dont deux identifiés, le plus fréquent étant l' USH2A (40 % des cas).
  • Type III : un gène identifié.
  • Type IV : gène ARSG

Physiopathologie modifier

La cadhérine 23 (CDH 23) est une longue protéine d'adhésion cellulaire, composée de 3354 acides aminés, dont une grande partie est située à l'extérieur des cellules sensorielles de l'oreille interne. Elle est produite durant la période de pousse et de maturation des stéréocils. Elle permet de contrôler la pousse parallèle des stéréocils des cellules sensorielles de l'oreille interne. La protocadhérine 15 participe également à leur constitution.

Chez la personne en bonne santé, chaque cellule sensorielle de l'oreille interne est munie de cils très réguliers en forme de tuyaux d'orgue, les stéréocils, qui transforment les vibrations sonores en impulsions nerveuses transmises au cerveau. Chez les individus malades, les touffes ciliaires sont complètement désorganisées et enchevêtrées, et ne peuvent plus remplir leur rôle. Les cils ne transmettent plus d'information.

Trois protéines associées à des gènes responsables du syndrome d'Usher (protocadhérine-15, cadhérine-23 et adgrv1) sont aussi impliquées chez la souris et le macaque dans le développement du cortex cérébral auditif. En leur absence, ce dernier présente moins d'interneurones à parvalbumine. Les patients portant des mutations pour ces gènes pourraient donc présenter des défauts de traitement de l'information sonore dans leur cortex cérébral auditif[2].

Description modifier

Ce syndrome associe une perte de l'audition à une affection dégénérative de la rétine. L'atteinte de l'oreille interne, cause de surdité profonde, est aussi responsable de troubles de l'équilibre.

Tableau descriptif des 4 types du syndrome d'Usher :

Type I (environ 40 % des cas) Type II (environ 60 % des cas) Type III (moins de 3 % des cas)
Audition Surdité congénitale, profonde, non évolutive

à la naissance

Surdité moyenne à sévère prélinguale

à la naissance

lentement évolutive,

appareillable.

Surdité progressive et rétinite pigmentaire

apparition des symptômes à l'adolescence ou plus tard

Équilibre Retard des acquisitions (tenue de tête, station assise

et marche, après 17 mois) dû

à des problèmes d'équilibre (aréflexie vestibulaire)

qui se compensent petit à petit

Équilibre normal Équilibre normal


Traitement modifier

Les patients victimes de ce syndrome peuvent être appareillés du point de vue auditif. L’implantation cochléaire est indiquée dans la très jeune enfance pour les personnes porteuses du syndrome d'Usher de type 1.

Statistiques modifier

Le syndrome d'Usher touche environ 1 individu sur 25 000 et est à l’origine de 3 à 6 % des surdités congénitales. Il représente 50 % de la population sourde et aveugle aux États-Unis.

La répartition des 4 types de syndrome de Usher varie en fonction des pays :

  • 33 à 40 % de types 1, 56 à 67 % de types 2 en Europe ;
  • 48 % de types 3 en Finlande ;
  • 50 % de types 1 en Norvège.
  • type 4 (très rare, -1% des cas)

Personnalités modifier

Notes et références modifier

  1. (en) Bonnet C, El-Amraoui A. « Usher syndrome (sensorineural deafness and retinitis pigmentosa): pathogenesis, molecular diagnosis and therapeutic approaches » Curr Opin Neurol. 2012;25:42-49. PMID 22185901
  2. (en) Baptiste Libé-Philippot, Vincent Michel, Jacques Boutet de Monvel et Sébastien Le Gal, « Auditory cortex interneuron development requires cadherins operating hair-cell mechanoelectrical transduction », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 114, no 30,‎ , p. 7765–7774 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 28705869, DOI 10.1073/pnas.1703408114, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier