Symphonie no 6 de Rubinstein

symphonie d'Anton Rubinstein

La Symphonie no 6 opus 111, en la mineur, est une symphonie d'Anton Rubinstein. Composée en 1886, elle comporte quatre mouvements.

Contexte modifier

Rubinstein compose sa dernière symphonie durant l'été 1886, alors qu'il réside dans sa maison de Peterhof.

Il dédie sa symphonie à la Gewandhaus Concert Society de Leipzig où il dirige la première le . Deux jours plus tard, il écrit à sa mère : « Ma symphonie a eu un grand succès ici et a été superbement interprétée[1] ».

Structure modifier

 
Couverture de la Partition de la symphonie n°6 d'Anton Rubinstein

La Symphonie se compose de quatre mouvements :

  1. Moderato con moto
  2. Moderato assaï
  3. Allegro vivace
  4. Moderato assaï

Son interprétation est d'une durée d'environ 42 minutes.

Instrumentation modifier

Instrumentation de la Symphonie no 6
Bois
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons
Cuivres
4 cors, 2 trompettes, 3 trombones
Percussions
timbales
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses

Analyse modifier

Cette symphonie s'avère être une œuvre efficace qui contient certaines des meilleures, et malheureusement certaines des pires, caractéristiques du style symphonique mature de Rubinstein. Il continue à adhérer au langage universel qu'il a toujours prôné, même s'il faut dire que l'équilibre entre les mouvements dans cette œuvre est particulièrement réussi.

Le premier mouvement s'ouvre sur un Moderato con moto remarquablement dramatique, d'une écriture efficace et qui contient un matériau thématique fort.

Le moderato assaï suivant offre une mesure de contraste, très romantique, il renvoie à Schumann et est traversé d'une profonde veine de lyrisme poétique.

L' Allegro vivace a tous les ingrédients d'un Scherzo saisissant, vraiment délicieux pour sa spontanéité et sa conbinaison piquante d'humour et d'invention mélodique, et menant à une conclusion pleine d'esprit.

Dans le finale, moderato assaï, Rubinstein a de nouveau employé des motifs russes, comme il l'avait fait dans la symphonie n°5, mais, malheureusement, c'est le mouvement le plus faible de la symphonie. Les deux thèmes folkloriques entendus au début sont merveilleusement contrastés, l'un est une complainte mélancolique tandis que l'autre une chanson de danse fougueuse. En tant que mélodies autonomes, Rubinstein les traite de manière très efficace, mais le problème est qu'il ne sait pas quoi faire après. Les sections de développement commencent par un geste Beethovenien impérieux mais ne sont pas assez fortement associés aux thèmes qui l'ont suscité et la musique finit par sonner comme simplement rhétorique. Même le manque de cohésion pourrait être négligé s'il n'y avait pas la conclusion complètement déséquilibrée. Après avoir travaillé dans sa section de développement, Rubinstein sembla avoir perdu tout intérêt et brièvement, il ramène la mélodie folklorique lente comme s'il s'agissait d'une tâche obligatoire, puis termine la symphonie avec une hâte presque indécente. C'est bien dommage, car l'oeuvre, malgré ses défauts, contient de nombreuses pages ravissantes[1],[2].

Discographie modifier

Notes et références modifier

  1. a et b (en) Philip S. Taylor, Anton Rubinstein, Indiana University Press, (ISBN 9780253348715), p. 199 à 200
  2. Notes musicales de Keith Anderson dans le livret du CD Naxos n° 8.555394

Liens externes modifier