Susanne Miller

militante socialiste allemande
Susanne Miller
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
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Cimetière du Sud de Bonn (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Vue de la sépulture.

Susanne Miller (née Susanne Strasser : - ) est une militante politique et historienne allemande.

Biographie modifier

Susanne Miller naît à Sofia en Bulgarie en , dans une famille d'origine autrichienne et juive devenue protestante[1],[2]. Sa mère meurt de la grippe vers 1920 ou 1921, son père se remarie et la famille s'installe en 1921 à Döbling, au nord-ouest de Vienne[3]. Elle fait ses études secondaires dans un lycée mixte[2] puis dans un lycée allemand de Sofia où sa famille s'est réinstallée en 1929 dans le cadre du travail d'Ernst Strasser[4], où elle obtient son Abitur à 17 ans[2].

Elle rejoint l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund[5] de Leonard Nelson, fondé en 1926[6].

Elle fait un séjour à Berlin en 1932, et fait la connaissance de Willi Eichler son futur mari, également membre du parti[7]. Puis elle fait du travail social à Vienne[2].

Elle s'inscrit à l'université de Vienne, où elle fait des études d'histoire, d'anglais et de philosophie[6]. Elle suit les cours de Max Adler et du philosophe Heinrich Gomperz et rejoint l'Association des étudiants socialistes[1] au début des années 1930 sans devenir membre active pour autant[2].

Elle est témoin de la guerre civile autrichienne de [6],[1] et participe à la distribution d'aides aux familles victimes[2].

Au cours de l'été 1934, Susan Strasser travaille pour une institution caritative fondée dans l'est de Londres par l'Église méthodiste, le Bermondsey Settlement[1]. Elle rencontre des membres réfugiés de l'ISK, Jenny et Walter Fliess[1]. Alors qu'elle fait un nouveau séjour en 1938 à Londres après l'Anschluss, elle décide de rester en Angleterre[4].

Susanne Strasser épouse le Horace Milton Sydney Miller, un militant travailliste, pour obtenir un passeport britannique[5],[8],[9],[10],[11],[12].

Miller devient membre de la communauté londonienne des exilés socialistes d'Allemagne, à laquelle appartiennent également Willi Eichler[13], la présidente de l'ISK, Minna Specht[14], ou encore Mary Saran[15]. Elle donne des conférences et rédige des documents politiques pour préparer l'après-guerre[2].

Elle rencontre également des membres de l'Union générale des travailleurs juifs notamment Szmul Zygielbojm[16],[17],[18].

Après-guerre modifier

Dès la fin de la guerre, en 1945, Susanne Miller et Willi Eichler s'installent en Allemagne, initialement à Cologne, où ce dernier est nommé rédacteur en chef du journal Rheinische Zeitung[6]. Elle divorce officiellement de Horace Miller en 1946[5]. En , comme la plupart des membres de l'ISK qui est officiellement dissous en , elle rejoint le Parti social-démocrate[6],[19],[2].

Elle participe aux travaux sur le programme de Bad Godesberg, puis reprend en 1960 des études d'histoire, de science politique et de pédagogie, à l'université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn. Elle soutient en 1963 une thèse de doctorat, dirigée par Karl Dietrich Bracher, sur le développement des programmes politiques des sociaux-démocrates allemands pendant la seconde moitié du XIXe siècle[20],[21]. Son analyse de l'évolution des programmes de parti social-démocrate commence par l'Association générale des travailleurs allemands de Ferdinand Lassalle de 1863, et se poursuit jusqu'à Eduard Bernstein et les luttes révisionnistes des années 1890. Sa thèse, publiée en livre, est dédiée à Minna Specht[21].

Elle travaille dans un institut de recherche de Braunschweig de 1964 à 1978[22]. Elle publie en 1974 Burgfrieden und Klassenkampf. Die deutsche Sozialdemokratie im Ersten Weltkrieg[23] puis, en 1978, Die Bürde der Macht: Die deutsche Sozialdemokratie 1918-1920[24].

Elle publie en 1974 une histoire du SPD avec Heinrich Potthoff, réédité en 2002[25].

Publications modifier

  • (de) Burgfrieden und Klassenkampf. Die deutsche Sozialdemokratie im Ersten Weltkrieg, Düsseldorf, Droste,
  • (de) Die Bürde der Macht. Die deutsche Sozialdemokratie 1918–1920, Düsseldorf, Droste, , 532 p. (ISBN 3-7700-5095-9)

Hommages et distinctions modifier

En 2004, l'Académie bavaroise Georg von Vollmar lui décerne le prix Waldemar von Knoeringen en reconnaissance de ses services au renforcement de la démocratie et de la conscience historique[26]. Une rue de Bonn porte son nom[27]. À l'occasion du centenaire de sa naissance, la Philosophisch-Politische Akademie et l'Archiv der sozialen Demokratie organisent un symposium à Bonn le en son honneur[28],[29].

Références modifier

  1. a b c d et e Susanne Miller (section author) et Sybille Quack (volume compiler & editor), England: An eyewitness report, Cambridge University Press, , 81–85 p. (ISBN 0-521-47081-1, lire en ligne)
  2. a b c d e f g et h Susanne Miller (author) et Antje Dertinger (introduction), So würde ich noch einmal leben. Erinnerungen, Dietz, Bonn, (ISBN 978-3-8012-0351-1)
  3. Wolfgang Kruse, « Keine Zeit für zu viel Ordnung: Die Sozialdemokratin Susanne Miller erzählt die Geschichte ihres Lebens - und ist in höchstem Maße zufrieden (review of Susanne's Miller's autobiography) », Frankfurter Rundschau GmbH, (consulté le )
  4. a et b « 01.07.2008: Prof. Dr. Susanne Miller gestorben », Dr. Anja Kruke i.A.Friedrich-Ebert-Stiftung e.V., Berlin, (consulté le )
  5. a b et c Heinrich Potthoff, Manfred Kittel (editor/compiler), Horst Möller (editor/compiler) et Bastian Hein (editor/compiler), Susanne Miller: Ein Leben für Freiheit und soziale Demokratie (1915-2008) […] Demokratischer Neuaufbau nach dem Krieg, Oldenbourg, München, , 227–232 p. (ISBN 978-3-486-71512-5, lire en ligne)
  6. a b c d et e Ilse Fischer, « Susanne Miller zum 90. Geburtstag », Dr. Anja Kruke i.A.Friedrich-Ebert-Stiftung e.V., Berlin, (consulté le )
  7. Jacques Droz, « Willi Eichler », dans Le Maitron, màj 19 février 2020 (lire en ligne).
  8. Anthony Grenville, « Failure of a revolution: Germany 1918/19 […] The passing of Susanne Miller, who died last year […] », AJR Journal, Association of Jewish Refugees (AJR), Stanmore,
  9. Dieter Dowe, Begegnungen Susi Miller zum 90. Geburtstag, vol. 62, Friedrich Ebert Stiftung: Historisches Forschungszentrum, , 1–49 p. (ISBN 3-89892-425-4, lire en ligne)
  10. « Index entry », Transcription from Susanne Strasser's entry in the marriage register for Paddington Q3 1939, ONS (consulté le )
  11. « Index entry », Transcription from Horace Miller's entry in the marriage register for Paddington Q3 1939, ONS (consulté le )
  12. « Susanne MILLER nee STRASSER - born 14.05.1915: This record is closed and cannot be viewed or reproduced... », The National Archives, Kew (consulté le )
  13. « Biografien .... Willi Eichler (07. Januar 1896 - 17. Oktober 1971) », Gedenkstätte Deutscher Widerstand, Berlin (consulté le )
  14. Ilse Fischer, « Minna Specht – eine politische Pädagogin », Dr. Anja Kruke i.A.Friedrich-Ebert-Stiftung e.V., Berlin (consulté le )
  15. Rudolf Vierhaus (Editor/compiler), Saran, Mary (Martha), geschiedene Maria Martha Hodann, Journalistin, Politikerin, vol. 8, K.G.Sauer, München, (ISBN 9783110940251, lire en ligne), p. 702
  16. « Der Allgemeine Jüdische Arbeiterbund in Deutschland », "Das bedrückende Gefühl, zu wenig für die Würdigung des Bundes getan zu haben, versuchte ich später etwas zu kompensieren" Susanne Miller, Salomon Ludwig Steinheim-Institut für deutsch-jüdische Geschichte an der Universität Duisburg-Essen, (consulté le )
  17. Susanne Miller (author) et Antje Dertinger (introduction), Der Jüdische Bund, Dietz, Bonn, (ISBN 978-3-8012-0351-1, lire en ligne), p. 89
  18. The inscription on the tablet reads: "To the memory of Viktor Alter and Henryk Ehrlich dedicated by Willi Eichler and Susanne Miller."
  19. Kurt Beck, « Kurt Beck würdigt Susanne Miller (a tribute following Susanne Miller's death) » [archive du ], Berlin, SPD Parteivorstand, (consulté le )
  20. « Miller, Susanne (1915—) », dans Women in World History: A Biographical Encyclopedia, (archive du 11 September 2016) (consulté le )
  21. a et b Susanne Miller, Freiheit, Staat und Revolution in der frühen Programmatik der deutschen Sozialdemokratie: 1863-1903, Europäische Verlag-Anst., (ISBN 978-3-8012-1078-6)
  22. « Miller, Susanne », Dr. Rainer Berg & Romana Berg i.A. Baza osób polskich i z Polską związanych - polnische Personendatenbank (consulté le )
  23. Susanne Miller, Burgfrieden und Klassenkampf. Die deutsche Sozialdemokratie im Ersten Weltkrieg, Kommission für Geschichte des Parlamentarismus u. der politischen Parteien & Droste Verlag, (ISBN 978-3770050796, lire en ligne  )
  24. Susanne Miller, Die Bürde der Macht: Die deutsche Sozialdemokratie 1918-1920, Kommission für Geschichte des Parlamentarismus u. der politischen Parteien & Droste Verlag, (ISBN 978-3770050956, lire en ligne  )
  25. Susanne Miller et Heinrich Potthoff, Kleine Geschichte der SPD. Darstellung und Dokumentation 1848 - 1983., 8th, (ISBN 978-3-8012-0320-7)
  26. Demokratie-Preis für Historikerin Millerin: Süddeutsche Zeitung, 22 November 2004.
  27. Auskunft über Straßennamen in Bonn (Information on street names in Bonn - in German) (Accessed 13 October 2015).
  28. « Glaubwürdigkeit und Verantwortung in der Politik - Zum Gedenken an Susanne Miller (1915–2008) », Friedrich-Ebert-Stiftung, Bonn & Philosophisch-Politische Akademie, Bonn,
  29. Renate Faerber-Husemann, « Susanne Miller: Ein Star für jeden, der sie kannte », vorwärts, Berlin, (consulté le )

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