Stefano Perocco di Meduna, ou Stefano Perocco, est un créateur de masques et scénographe italien[1] né en 1954 à Mirano (Vénétie, Italie). Reconnu au niveau international, il travaille essentiellement dans le domaine du théâtre.

Stefano Perocco
Naissance
(69 ans)
Nom de naissance
Stefano Perocco di Meduna
Nationalité
Activité

Créateur de masques

Scénographe
Stefano Perocco nel suo laboratorio
Stefano Perocco dans son atelier

Il est membre fondateur de l'association Les créateurs de masques[2] qu'il préside depuis 2015, succédant à Erhad Stiefel, Luc Laporte et Antoine Nuwo.

Parcours artistique modifier

Stefano Perocco rencontre l'univers des masques en 1977 pendant un stage animé par Donato Sartori[3] dans le cadre de la 37e Biennale de Venise alors dirigée par Luca Ronconi et passée dans l'histoire comme la "Biennale del Dissenso"[4]. Cette même année, Donato Sartori lui présente Carlo Boso avec lequel il entame une longue et durable collaboration. Avec Donato Sartori, il fabrique des masques de Commedia dell'Arte pour le spectacle Maschere, cronache di servitori e padroni mis en scène par Carlo Boso et créé à Venise, campo del Ghetto et joué sur diverses places de la ville.

En 1978 qu'il fait la connaissance de Vittorio Basaglia, rencontre décisive pour sa formation de sculpteur, notamment quant à la réalisation d'installations et de sculptures monumentales. Stefano Perocco est en effet invité à rejoindre l'équipe réunie autour de Giugliano Scabia pour le projet Marco Cavallo, dans le cadre du laboratoire artistique collectif au sein de l'hôpital psychiatrique de Trieste, alors dirigé par Franco Basaglia, grand réformateur de la psychiatrie en Italie.

Dans les années 1980, il commence à travailler en France principalement avec la compagnie Scalzacani pour laquelle il crée des masques de Commedia dell'Arte de plusieurs spectacles mis en scène par Carlo Boso.

En 1983, il commence une collaboration avec la coopérative Tag teatro[5] de Venise pour laquelle il créera les masques et les scénographies d'une quinzaine de spectacles qui ont tournés aux quatre coins du monde. Parallèlement, il entame une collaboration avec la compagnie lyonnaise Les Rotatives créant les scénographies et des masques pour les mises en scène de Carlo Boso, directeur artistique de la compagnie.

Les années 1990 marquent une étape fondamentale du parcours artistique de Stefano Perocco avec la rencontre de Leo de Berardinis, éminent représentant du teatro di ricerca italien[6]. C'est sous son impulsion qu'il initie une recherche esthétique de relecture de la tradition du théâtre masqué occidental au service d'un théâtre contemporain exigeant et engagé politiquement. Les six spectacles de Leo de Berardinis pour lesquels Stefano Perocco créera des masques furent salués aussi bien par la critique journalistique qu'universitaire[7] pour l'aspect novateur de l'utilisation des masques théâtraux, ce qui lui vaut une citation dans la prestigieuse encyclopédie Treccani[6].

Cette recherche se poursuit avec les spectacles mis en scène par Luca Franceschi pour lesquels il crée des masques et signe les scénographies de nombreux spectacles à partir de 1994, en France et en Belgique, ainsi qu'avec ceux de la compagnie Le Belle bandiere[8] dirigée par Elena Bucci et Marco Sgrosso, deux anciens membres du Teatro di Leo, la compagnie de Leo de Barardinis à Bologne avec lesquels il collabore sur une dizaine de spectacles au premier rang desquels on peut citer L'Anima buona di Sezuan de Bertolt Brecht.

En 1998, Stefano Perocco signe la scénographie de Els 2 bessons venecians de Carlo Goldoni mis en scène par Toni Cafiero, créé dans le cadre de Operació Goldoni au Mercat de les Flors de Barcelone.

En 2002 il signe les costumes de La Tragédie de Macbeth de William Shakespeare, dans la traduction de Jean-Claude Carrière et mis en scène par Camille E Manolo (Théâtre du Centaure) pour le 56e Festival d'Avignon, au clos de l'abbaye de Villeneuve-lez-Avignon.

En 2005, il crée les masques du spectacle Disco Pigs[9] de Valter Malosti (Teatro di Dionisio) produit par le stabile di Torino et créé dans le cadre enchanteur de la Cavalerizza reale de Turin.

Il travaille en outre avec de très nombreuses compagnies de par le monde (Italie, France, Espagne, Roumanie, Grèce, Royaume Uni, Belgique, Finlande, Russie, Lituanie, Chili, États Unis)[10].

 
Stefano Perocco fabriquant un masque

Depuis 2022 il a entamé une fructueuse collaboration avec la compagnie Stivalaccio teatro de Vicence pour la laquelle il a créé les masques de leurs derniers spectacles.

Réalisations modifier

Masques modifier

Scénographies modifier

Expositions modifier

 
Exposition de masques de Stefano Perocco au DAMS de Bologne

Les masques de Stefano Perocco fait régulièrement l'objet d'expositions (près de 80) de par le monde[12], parmi lesquelles on peut citer (liste non exhaustive) :

Transmission modifier

Stages, ateliers modifier

Stefano Perocco est très impliqué dans la formation. Il transmet son art de facteur de masques auprès d'étudiants en Écoles supérieures de Théâtre[18], au sein d'universités[19] ou lors de stages internationaux[20]. Il a formé de très nombreux facteurs de masques tels que NInian Kinnier-Wilson, Étienne Champion, Francis Debeyre[21].

Séminaires modifier

Stefano Perocco est régulièrement invité à participer à des séminaires et colloques universitaires sur l'art et l'histoire du masque théâtral (Université de Venise, Université de Bologne[3], en Italie, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis[22], MSH Paris Nord[23], Université de Rennes, Université de Franche-Comté[24], en France, Centro Universitario Cardenal Cisneros[15] de Alcalá de Henares, en Espagne...)

Bibliographie modifier

  • Artisans de la scène, La Fabrique du costume, Somogy, Paris, 2017, p. 108-109.
  • Commedia dell'Arte, Vecchie tradizioni - nuovi orizzonti ?, Demis Quadri, Accademia Teatro Dimitri, Vercio, 2016, p. 127-129 ; 133.
  • La Commedia dell'Arte, Roberto Tessari, Laterza, Bari, 2013, p. 235.
  • La Commedia dell'Arte a Catalunya, David Geroge, Jordi Lladó, Universitad d'Alacant, Sant Vincent del Raspeig, 2019, p. 166.
  • La Terza vita di Leo, Claudio Meldolesi, Angela Malfitano, Laura Mariani, Titivillus, Corazzano, 2010, p. 216.
  • Leo de Berardinis oggi, Laura Mariani, Cristina Valenti, La Casa Usher, Firenze, 2019, p. 419-423.
  • Le Reccueil Fossard, Pierre-Louis Duchartre, Librairie théâtrale, Paris, 1981.
  • Pedrolino, La storia di una maschera... e non solo !, Gabriele Guarino, Rubbettino, Soveria Mannelli, 2016.
  • A mask maker's journey in The Routledge Companion to Commedia dell'Arte, Stefano Perocco sous la direction de Judith Chaffee, Olly Crick, Routledge, Londres & New-York, 2015, p. 125-129.
  • The Venetian Origins of the Commedia dell'Arte, Peter Jordan, Routledge, Londres & New-York, 2013

Filmographie modifier

  • 2022 : 75-Biennale Ronconi Venezia de Jacopo Quadri, production Palomar par Carlo Degli Esposti et Nicola Serra
  • Solo in teatro, Eugenio Allegri, Il Grande viaggio nella commedia dell'Arte de Caterina Machi Sismondi, produit par Fondazione Cirko Vertigo
  • 2020 : Chiacchiere dell'Arte, épisode 11, Stefano Perocco de Michele Modestao Casarin, produit par Pantakin
  • 2019 : Reportage sur Stefano Perocco de Mathieu Guillerot pour France 3 Champagne-Ardenne

Notes et références modifier

  1. Par Le 7 mai 2014 à 07h00, « Stefano Perocco di Meduna façonne les masques de la commedia dell'arte », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  2. « Les Créateurs de Masques » (consulté le ).
  3. a b et c « Dipartimento di Musica e Spettacolo - La Soffitta 2005 », sur archivi.dar.unibo.it (consulté le ).
  4. (it) « Archivio Storico | Slidecast », sur La Biennale di Venezia, (consulté le ).
  5. (it) Alessandro Bressanello, « La Storia del Tag »   [PDF], sur Album di Venezia.it (consulté le ).
  6. a et b (it) « DE BERARDINIS, Leo in "Dizionario Biografico" », sur treccani.it (consulté le ).
  7. (it) Gerardo Guccini, « L'artigiano riscoperto della maschera », Prove di drammaturgia,‎ , p. 16-24 (lire en ligne   [PDF])
  8. (it) « Le belle bandiere », sur bellebandiere.blogspot.com (consulté le ).
  9. (it) vg59admin, « Disco Pigs (2005) », sur Teatro di Dioniso, (consulté le ).
  10. « #chiacchieredellarte episodio 11: Maschere e palchetti con Stefano Perocco di Meduna » (consulté le ).
  11. Geneviève Allène-Dewulf, « « La Flûte » : un enchantement ! », sur ResMusica, (consulté le ).
  12. « Journal L'Union », sur lunion.fr, (consulté le ).
  13. « Commedia dell'arte, Enfance de l'Art / 1982 », sur artcena.fr, (consulté le ).
  14. (it) Davide Giorgetta, « Home », sur Santarcangelo Festival (consulté le ).
  15. a et b (es) ampacervantes, « museo cervantes », sur AMPA Colegio Cervantes de Alcalá, (consulté le ).
  16. (it) « MasQue », sur iichelsinki.esteri.it (consulté le ).
  17. « Artisans de la scène : la fabrique du costume | Paris Musées », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  18. (en) « AUSTRALIA DELL’ ARTE », sur Giovanni Fusetti, (consulté le ).
  19. (it) « Laboratorio con Stefano Perocco | CentroTeatrale » (consulté le ).
  20. Association C.R.I.S, « Rencontre " masque / neutre (s) " - theatre-contemporain.net », sur theatre-contemporain.net (consulté le ).
  21. Agence Spritz-création de sites internet à Lille, « Debeyre Francis - Auteur Invenit », sur invenit - édition et design graphique (consulté le ).
  22. Équipe de recherche Fabula, « La Commedia dell'Arte: théories et pratiques contemporaines », sur fabula.org, (consulté le ).
  23. Giulia FILACANAPA, « À l'école du masque »   [PDF], sur mshparisnord.fr, (consulté le ).
  24. Équipe de recherche Fabula, « Gestus et tekhnè du masque scénique (Théâtre Kléber-Méleau, Lausanne) », sur fabula.org, (consulté le ).

Liens externes modifier