Stefano Pavesi

compositeur italien
Stefano Pavesi
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Stefano Pavesi, gravure de Luigi Rados

Naissance
Casaletto Vaprio, Lombardie
Décès (à 71 ans)
Crema, Lombardie
Activité principale Compositeur
Style
Lieux d'activité Venise, Vienne
Années d'activité 1801-1831
Maîtres Piccini, Fedele Fenaroli

Œuvres principales

  • Agatina (1814), Fenella ossia La muta di Portici (1831)

Stefano Pavesi est un compositeur italien né à Casaletto Vaprio, dans la province de Crémone en Lombardie le et mort à Crema le . Actif dans la période de transition entre la génération des Cimarosa et des Piccini et celle de Rossini, il a composé près de soixante-dix opéras et beaucoup de musique d'église.

Biographie modifier

Originaire de Casaletto Vaprio en Lombardie, Pavesi étudia d'abord la musique près de sa ville natale, à Crema, puis à Naples d'abord auprès de Piccini puis avec Fedele Fenaroli au Conservatorio di San Onofrio[1]. Il y était étudiant en janvier 1799 au moment des évènements qui chassèrent le roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles pour établir la République parthénopéenne.

Mais avec le retour des Bourbons dès le mois de , il fut expulsé vers la France[2]. Il se rendit à Marseille, puis à Dijon et s'engagea dans la musique des armées napoléoniennes comme joueur de serpent grâce à un chef de musique d'origine italienne qu'il avait connu à Naples. La plupart des musiciens étaient italiens ; il y avait parmi eux des chanteurs pour qui Pavesi composa des mélodies comme Oh inaspettato felice istante (pour ténor et guitare). Il suggéra de donner des concerts dans les villes qu'ils visitaient[3].

Il quitta l'armée après la bataille de Marengo (1800) et retourna dans sa famille puis se rendit à Venise où le compositeur Giuseppe Gazzaniga le prit sous sa protection et l'aida à créer son premier opéra, L'avviso ai gelosi, en 1803[4], qui fut suivi de plusieurs autres. Appelé à Milan à l'automne 1804, il revint à Venise dès 1805 où il connut son premier vrai succès avec Fingallo et Camala, premier opéra italien inspiré par les récits ossianiques. Il donna également des œuvres à Naples, Bologne, Bergame, Turin et Milan, mais c'est Venise qui resta toujours le centre de son activité musicale.

Après la création du royaume lombard-vénitien sous domination autrichienne en 1815, Pavesi retourna à Crema où il partagea le poste de maître de chapelle de la cathédrale avec Gazzaniga avant de lui succéder en 1818, mais passant toujours quelques mois de l'année à Venise. Il succéda ensuite à Antonio Salieri comme directeur de l'Opéra-Italien de Vienne de 1820 à 1826.

Au début de sa carrière, il donna des ouvrages dans le genre buffo dont les plus célèbres sont La fiera di Brindisi (1804) et surtout Ser Marcantonio (1810), qui connut 54 représentations d'affilée à la Scala de Milan, et dont on se souvient surtout aujourd'hui parce que son livret a servi de base à celui de Don Pasquale (1843) de Gaetano Donizetti.

Il s'essaya également au genre semi seria avec des ouvrages tels que Il monastero, La giardiniera abruzzese, La gioventù di Giulio Cesare (1814) et Il trionfo delle belle (1809), qui a inspiré Matilde di Shabran (1821) de Rossini. Plusieurs des livrets qu'il utilisa furent d'ailleurs ultérieurement mis en musique par Rossini, notamment Tancredi et Edoardo e Cristina.

Pavesi s'orienta enfin vers des opéras plus sérieux et déjà marqués par la sensibilité romantique comme Ines d'Almeida, Egilda di Provenza, Il solitario ed Eloidia, La dama bianca di Avenello, tiré d'un roman de Walter Scott, Gli Arabi nelle Gallie, drame épique mettant en scène les affrontements entre Francs et Arabes dans les années 700.

Ses opéras les plus notables restent sa version de l'histoire de Cendrillon : Agatina (1814), qui mêle un rythme comique endiablé avec le sentimentalisme de l'époque ; ainsi que : Fenella ossia La muta di Portici (1831), opéra en quatre actes sur le même sujet que La Muette de Portici (1828) d'Auber mais plus sombre et plus dramatique et annonçant déjà Verdi.

Opéras modifier

  • 1806 :
    • Il giucatore, Rome, Teatro Valle, carnaval[5]
    • Le donne fugitive, Rome, Teatro Valle, carnaval (identique au précédent ?)
    • I Baccanali di Roma, Livourne, printemps[6]
    • Ines de Castro, Naples, Teatro San Carlo, 11 octobre ; reprise : ibid., 1822 (sous le titre : Ines d'Almeida ?)
    • Amore vince l'inganno, Venise, Teatro (Zane a) San Moisè, automne
    • La sorpresa ossia Il deputato di grosso latino, Venise, Teatro (Zane a) San Moisè, automne
  • 1807 :
    • I cherusci (autres titres : I riti cherusci ; Dattalo e Amanzia), melodramma eroico en 2 actes, livret de Gaetano Rossi, Venise, Fenice, 22 janvier ; reprise : Milan, été 1818 (version revue, titre : Gli antichi Cherusci)
    • Sapersi scegliere un degno sposo ossia Amor vero, e amor interessato (autre titre : L'amor vero), farce en un acte, livret de Giuseppe Foppa, Venise, Fenice, 11 avril
    • Aristodemo, dramma eroica, livret de Gaetano Rossi, Naples, Teatro San Carlo, 15 août
    • Il maldicente o sia La bottega del caffè, opera buffa en 2 actes, livret d'Antonio (?) [Gaetano (?)] Gasbarri, d'après La bottega del caffè de Carlo Goldoni, Florence, Teatro della Pergola, automne ; Bologne,
  • 1808 :
    • Il servo padrone ossia L'amor perfetto, opera buffa en 2 actes, livret de Caterino Mazzolà, Bologne, carnaval
    • La festa della rosa, melodramma comico en 2 actes, livret de Gaetano Rossi, Venise, Fenice, 27 avril (ou 21 mai ?)
  • 1809 :
    • Il trionfo delle belle (autres titres : Corradino ; Corradino cuori di ferro ; Il trionfo del bel sesso ; Elena e Corrado ; L'odio delle donne), dramma eroi-comico en un acte, livret de Gaetano Rossi, Venise, Teatro (Zane a) San Moisè, 3 février
    • Ippolita, regina delle amazzoni, melodramma eroico, livret de Gaetano Rossi, Bergame (ouverture du nouvel opéra) ; Venise, Teatro Ricciardi, été
    • Elisabetta d'Inghilterra, dramma serio en 2 actes, Turin, Teatro Regio, 26 décembre
  • 1810 :
    • Arminia, dramma per musica en 2 actes, livret de Marco Landi, Milan, Teatro alla Scala, 3 février
    • I gauri, Venise, Fenice, carnaval
    • Ser Marcantonio, opera buffa en 2 actes, livret d'Angelo Anelli, Milan, 27 septembre (Un enregistrement Naxos en première mondiale, issu d'un spectacle de 2011 au festival de Bad Wildbad, est sorti en , sous la direction de Massimo Spadano)
    • Edoardo (ou Odoardo) e Cristina, opera seria en 2 actes, livret de Giovanni Schmidt, Naples, Teatro San Carlo, 1er décembre
    • Trajano in Dacia, Milan
    • Il giobbe, oratorio, Bologne
  • 1811 :
    • L'alloggio militare, Naples, Teatro del Fondo, printemps
    • La giardiniera abruzzese (autre titre : La contadina abruzzese ; Il signorino e l'ajo), Naples, Teatro del Fondo, printemps
    • Il monastero, Naples, Teatro Nuovo, printemps
    • Il trionfo dell'amore ossia Irene e Filandro, opéra semiseria en 2 actes, Naples, juillet
    • Nitteti, opera seria en 2 actes, d'après Pietro Metastasio, Turin, Teatro Regio 26 décembre
  • 1812 :
    • Tancredi, melodramma serio en 2 actes, livret de Luigi Romanelli, Milan, Teatro alla Scala, 18 janvier
    • Amore e generosità, Venise, Teatro (Zane a) San Moisè, 22 septembre
    • Aspasia e Cleomene, Florence, Teatro della Pergola, octobre
    • L'Ostregoro, opéra en un acte, Venise, Teatro (Zane a) San Moisè, automne
    • Teodoro, melodramma eroico, livret de Gaetano Rossi, Venise, Fenice, 26 décembre
  • 1813 :
    • Una giornata pericolosa, Venise, Teatro (Zane a) San Moisè, 20 février
  • 1816 :
    • La villanella fortunata, Urbino, carnaval
    • Le Danaïde romane, Venise, Fenice, carnaval
 
Décor créé par Alessandro Sanquirico pour la représentation de La gioventù di Giulio Cesare de Pavesi à La Scala en 1817
  • 1820 :
    • Il solitario ed Eloidia, Naples, Teatro San Carlo ; reprise : ibid.,
    • Il gran naso, Naples, Teatro Nuovo, carnaval
    • Eugenia degli Astolfi, Naples, Teatro Nuovo, automne
  • 1822 :
    • Antigona e Lauso, opera seria en 2 actes, livret de Luigi Romanelli, Milan, 26 janvier
    • Sandrina, Trieste, carnaval
    • Anco Marzio, Naples, Teatro San Carlo, printemps
    • Ines di Almeida, Naples, Teatro San Carlo, automne (reprise d’Ines de Castro ?)
  • 1825 :
    • Ardano e Dartula (ou Ordano ed Artula ?), Naples, Teatro San Carlo, 5 mars (donné aussi en 1823 ?)
  • 1827 :
    • Gli Arabi nelle Gallie, Naples, Teatro San Carlo, 4 octobre
  • 1831 :
    • Fenella ossia La muta di Portici, melodramma en 4 actes, Venise, Fenice, 5 février
  • Dates à préciser :
    • La testa riscaldata (non représenté)

Notes et références modifier

  1. ou au Conservatorio de la Pietà de' Turchini selon François-Joseph Fétis
  2. Selon Fétis qui indique qu'il écrit sa notice « d'après des renseignements que Pavesi [lui] envoya en 1828 » : « Le recteur de l'école imagina de se rendre agréable au gouvernement, en livrant tous les élèves cisalpins aux Calabrais armés, dont la présence glaçait d'effroi tous les Napolitains : Pavesi subit leur sort. Traîné de prison en prison pendant plusieurs mois, il fut enfin placé sur des bâtiments démâtés dont le service était celui des galères. Ne sachant que faire de ces jeunes gens, on les envoya à Marseille, où l'hospitalité française leur fit oublier leurs disgrâces. »
  3. V. Fétis citant le témoignage du compositeur : « La plus grande difficulté consistait à se vêtir, car il ne leur était pas permis de monter sur les théâtres avec leur uniforme. Ils imaginèrent de chercher des habits dans les magasins de ces théâtres, et parurent quelquefois sous des accoutrements bizarres, dont Pavesi faisait plus tard une description fort plaisante à ses amis. »
  4. La base de données des compositeurs de l'université de Stanford signale toutefois une première création à Livourne en 1801 pour le carnaval : La pace.
  5. C'est sans doute l'opéra qu'évoque Pavesi cité par Fétis : « Je ne puis passer sous silence la chute de l'ouvrage que j'allai ensuite écrire pour le carnaval au théâtre Valle de Rome ; poète, musiciens et chanteurs, nous nous y montrâmes tous des misérables, à l'exception de Pellegrini ; et je dois ajouter que nous fûmes bien secondés par les décorations et par les costumes, qu'on avait faits en papier peint. »
  6. Selon Fétis : composé en 1807 et pour l'ouverture du nouvel opéra de Pise
  7. (it) « Libretti d'opera 8679 », sur librettodopera.it (consulté le ). Il s'agit d'une ancienne version du livret de La Cenerentola

Voir aussi modifier

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Sources modifier

  • (fr) François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, 2e édition, Paris, Firmin-Didot, 1866-1868, 8 vol., tome VI, p. 470
  • (it) Maurizio Giarda, « Stefano Pavesi », sur www.primonumero.it (consulté le )
  • (de) « Liste des opéras de Stefano Pavesi », sur www.operone.de (consulté le )
  • (en) Keith Johnson, « Biography of Stefano Pavesi », sur www.windowsmedia.com (consulté le )
  • (en) Rey Morgan Longyear, introduction à : Stefano Pavesi, Dies Irae Concertato, A-R Editions, Inc., 1998 – (ISBN 0-89579-401-2), 9780895794017

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