Stéphane Breitwieser

escroc et voleur français
Stéphane Breitwieser
Stéphane Breitwieser en 2006.
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Robert Breitwieser (grand-oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Condamné pour

Stéphane Breitwieser est un escroc et un voleur français d'œuvres d'art né le à Mulhouse. Il est surnommé « l'Arsène Lupin des musées ».

Il a notamment dérobé 239 œuvres d'art en sept ans dans un grand nombre de musées d'Europe (France, Suisse, Allemagne, Belgique, Danemark, Pays-Bas et Autriche), en particulier des œuvres flamandes du XVIe siècle.

Biographie modifier

Famille modifier

Il est le petit-neveu du peintre alsacien Robert Breitwieser. Il naît à Mulhouse le .

Carrière dans le vol modifier

Son premier vol a lieu en 1995 pendant une visite d'un château médiéval à Gruyères en Suisse avec sa compagne Anne-Catherine Kleinklauss. Passionné par une peinture de Christian Wilhelm Ernst Dietrich, il affirme : « J'étais fasciné par sa beauté, par la mise en valeur de cette femme sur le portrait et par ses yeux. Je croyais que c'était une imitation de Rembrandt. ». Avec l'aide de sa compagne, qui assure la surveillance comme elle le fera pour de nombreux vols ultérieurs (elle sera d'ailleurs inculpée pour complicité), il sépare la peinture de son cadre et la dissimule dans sa veste[1].

Dans la longue liste des œuvres volées, celle ayant la plus grande valeur financière est probablement La Princesse Sibylle de Clèves de Lucas Cranach l'Ancien dérobée en 1995 dans un petit musée de Baden-Baden. L'œuvre est estimée entre 5 et 5,6 millions de livres sterling[2].

Arrestations modifier

En novembre 2001, il est arrêté à Lucerne en Suisse. Il était revenu sur les lieux deux jours après son vol avec sa compagne afin d'effacer ses empreintes. Comme il était le seul visiteur le jour de son vol, la responsable du musée l'a immédiatement reconnu et a tout de suite alerté la police.

Stéphane Breitwieser est condamné à quatre ans de prison ferme en Suisse puis à deux ans de prison ferme en France[1].

Début , il est à nouveau arrêté en France à la suite d'une enquête de la gendarmerie de Strasbourg et de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels. Les perquisitions à son domicile de Marmoutier et dans son entourage ont permis de saisir plusieurs dizaines d’œuvres ainsi que d'importantes sommes en liquide issues de la revente de ces œuvres[3]. Mis en détention provisoire à Strasbourg, il est libéré en 2012 et placé sous contrôle judiciaire en attente de son procès. Le , il est condamné à trois ans d'emprisonnement ferme pour vol en état de récidive légale et organisation de son insolvabilité. Il est écroué à l’issue de l’audience[4].

À l'expiration de cette nouvelle peine, il est a nouveau interpelé pour le vol de tee-shirts, taies d'oreiller, pantalons, robes, ceintures, de cinq DVD et d'un livre et condamné en par le tribunal correctionnel de Colmar à quinze mois de détention dont six avec sursis et une mise à l'épreuve pendant deux ans[5].

Sorti de prison en 2015, il est a nouveau arrêté et incarcéré en , à la suite d'une perquisition qui a permis de mettre la main sur de nombreuses pièces déclarées volées ou disparues dans des musées français et allemands[6].

Il reconnait devant la justice le vol de 239 œuvres d'art, tout en annonçant le nombre de 300 dans son livre, dérobées dans les musées de sept pays européens et pour la plupart détruites par sa mère[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13].

Disparition des œuvres modifier

Les œuvres volées avant 2001 étaient toutes entreposées à Mulhouse, dans deux chambres spécialement dédiées. Il apprend huit mois après le début de son incarcération que sa mère s'est débarrassée de toutes ces œuvres pour détruire les preuves de culpabilité de son fils. Certaines ont été jetées dans le canal du Rhône au Rhin[1]. Environ 110 œuvres de sa collection y ont été retrouvées[14], mais 60 sont restées introuvables, probablement détruites. Parmi les œuvres disparues, on dénombre des peintures de :

Publication modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c Karin Müller, 100 crimes contre l’art, L'Écailler, (ISBN 9782364760219), p. 104
  2. (en-GB) John Hooper, « Connoisseur turned crook who plundered Europe's galleries for the simple love of art », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. http://www.liberation.fr/societe/01012330489-breitwieser-le-voleur-d-art-en-serie-auraite-ete-place-en-garde-a-vue « Breitwieser, le voleur d'art en série, aurait été placé en garde à vue »], Libération.fr, 7 avril 2011
  4. http://www.lalsace.fr/actualite/2013/06/04/le-pilleur-de-musees-breitwieser-retourne-en-prison, Trois ans de prison pour Breitwieser », l'Alsace.fr, 4 juin 2013
  5. https://www.20minutes.fr/strasbourg/1597987-20150429-video-alsace-quand-voleur-art-fait-attraper-vol-taies-oreiller « Alsace: Quand le «voleur d'art» se fait attraper pour le vol de taies d'oreiller », 20 minutes.fr, 29 avril 2015
  6. AFP, « Faits divers / Le «pilleur de musées» Stéphane Breitwieser de nouveau interpellé », sur lalsace.fr, L'Alsace, (consulté le ).
  7. Christian Simenc, « Un incroyable butin », Le Journal des arts,‎ (lire en ligne)
  8. Vincent Noce, « L'étonnant parcours du voleur d'art alsacien », Libération,‎ (lire en ligne)
  9. « Mise en examen de l'Arsène Lupin qui avait volé 239 œuvres d'art », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. « Breitwieser condamné à deux ans ferme », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  11. « Le pilleur de musées Breitwieser à nouveau soupçonné de vols d'œuvres d'art », L'Express,‎ (lire en ligne)
  12. Marion Cocquet, « « L'Arsène Lupin des musées » interpellé », Le Point,‎ (lire en ligne)
  13. « Strasbourg : la rechute du « pilleur de musées » », Le Républicain lorrain,‎ (lire en ligne)
  14. « Breitwieser, l'Arsène Lupin alsacien des musées, a récidivé », 8 avril 2011, site lalsace.fr.
  15. Nature morte aux fruits de Jan Davidsz de Heem, site louvre.fr.
  16. « Un Flagellant (élément de la prédelle du Retable Rinieri) », sur collections.louvre.fr

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Documentaire modifier

Vidéo modifier

Liens externes modifier