Société nationale des beaux-arts

organisation à but artistique (France)
Société nationale des beaux-arts
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La Société nationale des Beaux Arts (SNBA), surnommée à ses débuts « La Nationale », est une appellation qui désigne deux associations d'artistes français : la première organisa quelques expositions sous le Second Empire, tandis que la seconde, qui lui succéda en 1890, organisa un véritable salon annuel qui dure depuis.

Histoire modifier

XIXe siècle modifier

 
Pierre Puvis de Chavannes photographié par Anatole Louis Godet en 1882.
 
Alexandre Charpentier, Société nationale des beaux-arts (1890), médaille commémorative avec un double portrait de Pierre Puvis de Chavannes et d'Ernest Meissonier.
 
Affiche du Salon de 1891 au Champ-de-Mars à Paris.

Fondée en 1862 à Paris par Louis Martinet et Théophile Gautier, la Société nationale des beaux-arts a pour vocation, en rupture avec le Salon officiel, de rendre l’art moins dépendant des commandes publiques et d'apprendre aux artistes à faire eux-mêmes leurs affaires. Elle est d'abord présidée par l'écrivain et critique d'art Théophile Gautier, avec le peintre Aimé Millet comme vice-président. Le comité est composé des artistes Eugène Delacroix, Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Gustave Courbet (1863)[1], Pierre Puvis de Chavannes. Parmi les exposants, figurent Léon Bonnat, Jean-Baptiste Carpeaux, Charles-François Daubigny, Laura Fredducci, Gustave Doré, Antony Damien Édouard Manet[2]. En 1864, juste après la mort de Delacroix, la société organise une exposition rétrospective de 248 de ses tableaux et lithographies, puis cesse ses expositions. Les expositions eurent lieu en général dans la galerie de Louis Martinet située sur le boulevard des Italiens.

En 1890, sous la présidence de Meissonier, avec un comité composé notamment de Pierre Puvis de Chavannes, Carolus-Duran, Félix Bracquemond, Jules Dalou, Louise Catherine Breslau, Madeleine Lemaire et Auguste Rodin, une nouvelle société recommence à organiser des expositions annuelles au Salon du Champ-de-Mars. Cette année-là, en effet, de jeunes peintres comme Lucien Simon, conduits par des maîtres tels que Rodin et Puvis de Chavannes lassés de l'autoritarisme académique que le Salon des artistes français exerçait depuis dix ans, créent un nouveau Salon et rejoignent la Société nationale des beaux-arts, plus ouverte aux idées nouvelles et qui obtient rapidement la faveur de nombreux critiques d'arts et d'amateurs éclairés[3].

Cette première édition du Salon de la Nationale en 1890 réunit notamment Louise Abbema, Antoine Bourdelle, Guirand de Scévola, Henri Fantin-Latour, Consuelo Fould, Jean-Jacques Henner, Henri Le Sidaner, Aristide Maillol, Félix Vallotton, et bien d'autres peintres, dessinateurs et sculpteurs[4].

Le Salon accueille des artistes femmes dès 1890 : Louise Abbema, Georges-Achille Fould, Jenny Zillhardt. Camille Claudel et Suzanne Valadon y exposent en 1894.

XXe siècle modifier

En 1908, le siège de la société s'installe au 51, rue Saint-Georges dans le 9e arrondissement de Paris. Après la Première Guerre mondiale, en 1925, la SNBA créé le prix Puvis de Chavannes en l'honneur de son fondateur pour récompenser la jeune création. Ce prix sera "attribué à la meilleure œuvre du Salon [...] et est destiné dans notre pensée à encourager les jeunes qui voudront prendre place parmi nous"[5].

Au XXe siècle, l'exposition se tient au Grand Palais, musée d'Art moderne de la ville de Paris ou au Carrousel du Louvre.

En 1922, une exposition d'art japonais est organisée au Salon de la Société nationale des Beaux Arts au Grand Palais.[6] Y sont présentés plus de 500 objets et oeuvres d'art, anciens et modernes.

Parmi quelques lauréats les plus connus se trouvent Jean Gabriel Domergue (1944), Tristan Klingsor (1952), Albert Decaris (1957), Jean Picard Le Doux (1958), Maurice Boitel (1963), Daniel du Janerand (1970), Jean-Pierre Alaux (1971), Jean Navarre (1973), Rodolphe Caillaux (1983), André Hambourg (1987)[7], Gaston Sébire (1991), Paul Collomb (2006).

Au cours des dernières décennies du XXe siècle, prenant la suite du peintre Kamesuke Hiraga[8] et du trésor vivant Takanori Oguiss, et pendant la présidence de François Baboulet, quelques artistes japonais exposent à la SNBA : Takaaki Matsuda, Katsufumi Toyota, Kazuko Kobayashi, Hideo Hando, Yoko Tsuishiand Noboru Sotoyama[7].

En 2007, le comité de la Société nationale des Beaux Arts crée un titre de membre d'honneur.

Notes et références modifier

  1. Petra Ten-Doeschatte Chu, Correspondance de Courbet, Paris, Flammarion, 1996, p. 196 — Lettre 63-3.
  2. Historique, sur le site de la société, salondesbeauxarts.com.
  3. luciensimon.fr.
  4. Société nationale des beaux-arts (France) Salon Auteur du texte, Salon de 1890. Palais de l'industrie. Guide-catalogue complet par ordre numérique . Peinture et sculpture..., (lire en ligne)
  5. Procès-verbal, assemblée générale de la SNBA, 1925, archives de la Société Nationale des Beaux Arts.
  6. Aperçu de l'exposition d'art japonais, au Salon de la Société nationale des beaux-arts Grand-Palais, Paris, 1922, (lire en ligne)
  7. a et b Société nationale des beaux-arts, Biennale 1991, Grand Palais, année du centenaire, [catalogue], pp. 8 et 9.
  8. (en) Bénézit, « Hiraga, Kamesuke », sur Oxford Art Online, Oxford University Press, (ISBN 9780199899913, consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Georges Denoinville, « Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, considérations générales, les portraits et les figures », La Revue des beaux-arts, n°355, 1921.
  • Gaïté Dugnat, Les catalogues des salons de la société nationale des beaux-arts, Dijon, L'Échelle de Jacob, 2001-2005.
  • Claire Maingon, Le Salon et ses artistes. Histoire des expositions du Roi Soleil aux artistes français, Paris, Éditions Hermann, , 176 p. (ISBN 9782705668983, OCLC 463831164).
  • Olivia Tolède, Une Sécession française : la Société nationale des Beaux-Arts (1889-1903), 2008, thèse en co-tutelle dirigée par Ségolène Le Men et Pierre Vaisse.
  • Fritz-René Vanderpyl, « Le vernissage de la Société nationale », Le Petit-Parisien, n°16114, 1921.

Article connexe modifier

  • Eugène Raguet, secrétaire général de la Société nationale des beaux-arts de 1898 à 1908.

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