Sigma Sagittarii

étoile de la constellation du Sagittaire
Nunki
(σ Sagittarii)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 18h 55m 15,9s
Déclinaison −26° 17′ 48″
Constellation Sagittaire
Magnitude apparente +2,05

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Caractéristiques
Type spectral B3
Indice U-B −0,86
Indice B-V 0,09
Astrométrie
Vitesse radiale −11,2 km/s
Mouvement propre μα = 15,14 mas/a
μδ = −53,43 mas/a
Parallaxe 14,32 ± 0,29 mas
Distance 224 al
(68,8 pc)
Magnitude absolue −2,14
Caractéristiques physiques
Masse M
Rayon R
Luminosité 3 300 L
Température 20 000 K
Rotation 201 km/s
Âge a

Désignations

Nunki, Sadira, σ Sgr, 34 Sgr, HR 7121, HD 175191, SAO 187448, CD-26 13595, CPD-26 6590, FK5 706, HIP 92855, CCDM 18552 -2618, WDS J18553 -2618 Aa,Ab[1]

Sigma Sagittarii (σ Sgr / σ Sagittarii), également nommée Nunki, est la seconde étoile la plus brillante de la constellation du Sagittaire.

Nomenclature modifier

Nunki est le nom propre de Sigma Sagittarii / σ Sgr aujourd’hui approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[2]. C’est le nom sumérien NUN.ki, introduit à partir des premiers textes publiés sur l’astronomie mésopotamienne par Richard Allen (1899), qui transcrit Nunki[3]. Ce dernier fait référence à Robert Brown, qui, en suivant les premiers déchiffreurs de tables cunéiformes, affecte ce nom au groupe ζσπ Sgr[4]. Mais depuis, l’eau a coulé sous les ponts de l’Euphrate. En fait, pour les auteurs les plus récents, mul.NUN.ki, littéralement « l’étoile de la cité d’Éridu », est un des noms de l’étoile emblématique du mois 6e mois, celui d’ulūlu (août-septembre) sur le chemin d’Ea dans les tables astronomiques « Douze fois Trois », datées à partir de la fin du 2e millénaire av. è. c. Or cette étoile y est souvent remplacée par BIR = kalitu(m), « le Rein », affectée à λ Vel[5], ce qui est notamment confirmé par la Table dite « des cordons », datée sur une période allant du VIIe au Ve siècle av. è. c., où ce nom est celui d’une figure qui comprend les étoiles γ et λ Vel[6].

Alsadira Secunda est le second nom propre de Sigma Sagittarii / σ Sgr. C’est l’arabe الصادرة al-Ṣādira, qui correspond au groupe φςζτ Sgr, en classant les étoiles dans l’ordre normal des ascensions droites. Pour le comprendre, il faut voir que l’espace gréco-arabe de Sagittarius est occupé, dans le ciel arabe traditionnel, par une grande scène animalière nommée النعايم al-Naᶜā’im, « les Autruches », qui correspond à la XXe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires »[7], appellation qui concerne deux groupes. L'un est الواردة النعايم al-Naᶜā’im al-Wārida, « les Autruches qui descendent [boire] » au Fleuve, en arabe النهر al-Nahar, qui est un des noms de la Voie lactée, tandis que l'autre est النعايم الصادرة al-Naᶜā’im al-Ṣādira, « les Autruches qui reviennent [de boire] ». Ces deux groupes sont articulés de part et d’autre de راحي النعايم Rāᶜī al-Naᶜā’im, « le Berger des Autruches ». Voir l’image intitulée « النعايم al-Naᶜā’im, la figure arabe des Autruches près de la voie lactée » dans la page consacrée à la constellation du Sagittaire. Les étoiles de ce groupe sont individualisées pour tout ou partie dans des catalogues tardifs, ainsi dans le traité de al-Tīzīnī (1533)[8].

Le nom Alsadira secunda se rencontre chez Ahmed Benhamouda (1950)[9], obtenu à partir de l'odre d'apparition des étoiles dans le Ğāmiᶜ al-Mabādī wa-l-Ġāyāt fī ᶜilm al-mīqāt ou Collection des principes et des objectifs dans la science de la mesure du temps d’Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī (1282)[10], édité par Jean-Jacques Emmanuel Sédillot[11], ce qui est confirmé chez Louis Amélie Sédillot[12]. Mais le nom est diffusé dans les catalogues modernes à partir de la transcription Thanih al Sadirah |i.e.] secunda τῶν al Sadirah donnée par la présentation du traité de Égyptien Muḥammad al-Aḫsāsī al-Muwaqqit, Durrāt al-muḍiyya fī l-ᶜamal al-šamsiyya ou Perles de brillance de l’activité solaire par Edward Ball Knobel[13].

Propriétés modifier

Elle a une magnitude apparente de +2,1 et appartient au type spectral B3. Sa luminosité totale est de 3300 fois celle du Soleil pour à peu près 7 fois sa masse et 5 fois son rayon. sa température de surface est d'environ 20 000 kelvins. Nunki a un compagnon d'une magnitude apparente de +9,95, Sigma Sagitarii B, situé à 5,2 minutes d'arc. Il s'agit d'un compagnon purement optique. Il n'est pas impossible qu'il existe un autre compagnon plus proche[14].

Nunki, par sa position proche de l'écliptique, peut être occultée par la Lune ou par une planète. Sa dernière occultation a eu lieu, par Vénus, le . Mars ne le fait cependant qu'extrêmement rarement, la dernière fois le .

Notes et références modifier

  1. (en) * sig Sgr -- Double or multiple star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. (en) IAU, « « Star Names », site « IAU », List of January 1st, 2021. »
  3. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 359.
  4. Robert Brown , Researches into the Origin of the Primitive Constellations of the Greeks, Phoeniciens ans Babylonians, Oxford : William and Norgate, Vol.2, éd. 1900, p. 172.
  5. Roland Laffitte, « Les Tables astronomiques Douze fois Trois » », sur URANOS.
  6. Roland Laffitte, « La Table des cordons (BM 78161), site URANOS. ».
  7. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 102-103.
  8. (fr) Muḥammad al-Tīzīnī l-Muwaqqit, « Ğadwal al-kawākib al-ṯābita ou Table des étoiles fixes », traduction dans Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 102-103 et 179.
  9. fr) Ahmed Benhamouda, « Les noms arabes d’étoiles », in Annales de L’institut d’études orientales, Alger, t. IX (1951), repr. sous le titre Étoiles et constellations, Alger : S.N.E.D. (Société nationale d’édition et de diffusion), 1972, p. 159.
  10. (fr) Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī, « Catalogue 2: Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī », traduction française, dans Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles…, op. cit., pp. 170-171.
  11. (fr) Jean-Jacques Emmanuel Sédillot, Traité des instruments astronomiques des Arabes, composé au XIIIe siècle par Aboul Hhassan Ali de Maroc, traduction et commentaire de J.-J. Sédillot, éditée par les soins de Louis-Amélie Sédillot, Paris : Impr. Royale, 1834, voir p. 147.
  12. (la) Louis Amélie Sédillot, « Mémoire [ou Supplément] sur les instruments astronomiques des Arabes », Paris : Impr. Royale, 1841, p. 238. »
  13. (en) Edward Ball Knobel, « « On a Catalogue of Stars in the Calendarium of Mohammed Al Achsasi Al Mouakket », in Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. LV.8, June 1895, p. 430. »
  14. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier