Le roi Sigis est un personnage historique qui, en 1302, aurait pris part à la bataille des éperons d'or dans le camp français et y serait mort. Il est tantôt décrit comme roi de Majorque ou roi de Mélinde. La seule preuve tangible de son existence est sa pierre tombale.

L'apparition de Notre Dame de Groeninghe au roi Sigis. Vitrail de l'église Saint-Michel à Courtrai

Apparition de Notre Dame de Groeninghe modifier

La seule anecdote connue sur le roi Sigis a été consignée lors d'une enquête sur les miracles opérés par Notre-Dame de Groeninghe ordonnée en 1646 par un évêque de Tournai. Au cours de la bataille des éperons d'or, le comte Gui de Namur, voyant les Flamands proches de la défaite, aurait imploré le secours de la Vierge, ravivant ainsi ses troupes et faisant tourner la bataille en sa faveur.

Dans le camp français, le roi Sigis aurait vu apparaitre une forte lumière au dessus de l'abbaye de Groeninghe. Dans cette lumière se trouvait l'image de Notre-Dame de Groeninghe. Lorsqu'il demanda autour de lui quel était le bâtiment au dessus duquel apparaissait cette lumière, il lui fut répondu que c'était l'église de monastère de Groeninghe, où les moniales devaient être en prière. "Je suis perdu, s'écria Sigis, c'est là aussi que je dois mourir."

L'ouvrage Gallia Christiana mentionne que l'abbesse Isabelle de Houplines aurait fait enterrer le roi Sigis dans la salle du chapitre de Groeninghe et le présente à cette occasion comme le roi de Majorque (Sygium, Regium Majoricae)[1].

Pierre tombale modifier

La pierre tombale du roi Sigis porte, en flamand, l'inscription suivante :

"Dans
l'année de notre
seigneur 1302
Le jour de St-Benoit
en juillet eut lieu
la bataille de Courtrai.
Sous cette pierre est
enterré le roi Sigis.
Priez Dieu pour toutes les âmes.
Amen. MCCCII"

La pierre tombale du roi Sigis demeure dans l'abbaye de Groeninghe jusqu'au milieu du XVIe siècle, à la destruction du monastère au cours des guerres de Religion. Les religieuses qui s'installent ensuite dans les murs de Courtrai, emportent la pierre tombale avec elles. Elles l'installent dans l'église de l'abbaye, près du bénitier, et font graver autour d'elle, en flamand, l'inscription suivante :

"Louange soit à la Ste mère Marie de Groeninghe
et gloire, qui par son image miraculeuse dans l'année
1302, a donné victoire et environ 40.000 Français
de noble origine ont péri. En mémoire, la pierre
sépulcrale du roi Sigis se trouve ici au milieu de nous" [1].

Vers 1774 ou 1775, lors de travaux effectués dans l'église à la demande de l'abbesse Constance Dutoict, la pierre tombale est jetée sur un tas de gravas et récupérée par l’historien Jacques Goethals-Vercruysse[2],[3] Elle se trouve aujourd'hui au Musée Kortrijk1302 [4].

Art & Littérature modifier

Le roi Sigis est évoqué par l'écrivain Hendrik Conscience dans son roman "Le lion des Flandres." Il lui attribue le titre de roi de Mélinde et évoque sa pierre tombale dans la postface du livre [5].

L'apparition au Roi Sigis est représentée dans un vitrail se trouvant dans l'église Saint-Michel de Courtrai.

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Alexis Possoz, Notre-Dame de Groeninghe, Malo & Levasseur, (lire en ligne), p32-35
  2. Jacques Goethals, « Mausolée de Béatrice de Brabant, comtesse de Flandre. », Goethals bulletin 9,‎ , p. 36 (lire en ligne)
  3. Monasticon belge, Volumes 1 à 3, Centre national de recherches d'histoire religieuse, , p 517
  4. (nl) « PleXiworks - Creatief met kunststof - 1302 museum - Kortrijk », sur plexiworks.eu (consulté le )
  5. (nl) Hendrik Conscience, De Leeuw van Vlaenderen, Anvers, L. J. De Cort, (lire en ligne), p67, p79, p80, p137, p183,