Siège de Sancerre (1572-1573)
Description de cette image, également commentée ci-après
Siège de Sancerre par Claude Chastillon
Informations générales
Date -
Lieu Sancerre, Royaume de France
Issue Victoire de l'armée royale par grande famine des Huguenots
Belligérants
Royaume de France Huguenots
Commandants
Claude de La Châtre de La Maisonfort
Roger de Sarrieu
Jean de Blosset
André Johanneau
Capitaine Lafleur
Jean de Léry
Forces en présence
7 000 soldats, dont le régiment de Sarrieu, 18 pièces d'artillerie. 2 400 Sancerrois
Pertes
600 morts 84 morts et 500 civils morts de famine

Guerres de Religion

Batailles

Guerres de Religion en France


Prélude


Première guerre de Religion (1562-1563)


Deuxième guerre de Religion (1567-1568)


Troisième guerre de Religion (1568-1570)


Quatrième guerre de Religion (1572-1573)


Cinquième guerre de Religion (1574-1576)


Sixième guerre de Religion (1577)


Septième guerre de Religion (1579-1580)


Huitième guerre de Religion (1585-1598)
Guerre des Trois Henri


Rébellions huguenotes (1621-1629)


Révocation de l'édit de Nantes (1685)

Coordonnées 47° 19′ 52″ nord, 2° 50′ 20″ est

Le siège de Sancerre, mené par Claude de La Châtre de La Maisonfort, débute le et se termine par la capitulation de la cité, le .

Origines modifier

Poursuivis et massacrés dans tout le Berry, les protestants se réfugient dans la ville de Sancerre. Celle-ci, dotée d'un château aisément défendable, posée sur une hauteur escarpée, est une forteresse difficilement prenable. Acquise à la cause réformée depuis les années 1550, elle est un refuge naturel pour les persécutés. De plus, elle ne s'est pas rendue aux troupes royales au lendemain de la paix de Saint-Germain. Le gouverneur du Berry amène 7 000 hommes et 18 pièces d'artillerie devant la place. L'échevin, André Jouhanneau, et le capitaine de la garnison, Lafleur, choisi par les habitants en 1569 commandent la résistance.

Préparation du siège modifier

Du 3 août 1572 au 13 janvier 1573, la place fut peu à peu investie par des corps de troupes que commandait La Châtre, et qui se fortifièrent dans les villages ou les hameaux environnants.

Fait étrange, les catholiques de la ville, au lieu de fuir, se joignent aux assiégés. Un messager leur fut tout d'abord envoyé afin d'obtenir leur reddition. Les habitants le firent prisonnier. Un premier assaut fut alors tenté, le au matin, mais ce fut un échec cuisant, une défense acharnée intégrant même des frondes ayant raison de l'élan de l'armée royale. Plus de 60 catholiques restèrent sur le terrain et 200 autres furent blessés. La place avait été alors progressivement investie et les corps de troupes catholiques se fortifièrent dans les villages et hameaux environnants, encerclant ainsi totalement la forteresse et la privant de ses accès vitaux, notamment en direction de la Loire.

Le siège modifier

Le siège débute le et se termine le [1]. Le siège proprement dit, c'est-à-dire le blocus intégral de la place dure 5 mois. Le maréchal s'installe dans une maison de Saint-Satur au pied de la colline assiégée. La cité est la cible de 5915 boulets de canon.

La famine terrasse plus de 500 habitants. Une fois les stocks épuisés, on mangea aussi les chiens, les chats et même parfois des rats; mais également de l'herbe, des racines, le cuir des souliers, des pains de paille et d'ardoise pilée. Un couple et une dame âgée furent même surpris à manger leur fille déterrée de trois ans, tandis que ses restes garnissaient des pots prêts à cuire. Simon Potard subit le bûcher sans strangulation, Eugène, sa femme, la pendaison et la vieille femme, Philippe de La Feuille meurt au cachot avant son passage devant le bourreau. Cette extrême rigueur dans le châtiment dissuada les autres habitants de se livrer à l'anthropophagie. Cadavres et agonisants parsemaient les rues.

La reddition intervint le . L'entrée de Claude de La Châtre s'effectue le 31. Les sources sont muettes sur le fonctionnement de l'hôpital et sur l'absence étonnante d'épidémie pendant le siège.

Massacres et persécutions d'après-bataille modifier

La vengeance est alors à la hauteur de l'affront fait au roi. Les murailles sont détruites, on brûle les portes de la ville, on confisque la cloche du beffroi et on réclame 40 000 livres à la ville. L'échevin André Jouhanneau, l'un des chefs de la résistance de Sancerre, est jeté dans le puits de la Halle après avoir été exécuté juridiquement le par les archers du prévôt de l’armée [2].

Vestiges et témoignages modifier

Littérature modifier

  • Histoire mémorable du siège de Sancerre, de Jean de Léry.
  • 1573 Sancerre, l'enfer au nom de Dieu, d'Abraham Malfuson, édition présentée par Frank Lestringant et René Vérard, Regain de lecture, 2008.
  • L'Orme aux loups, de Thierry Berlanda, roman policier historique, éditions De Borée, 2017.

Notes modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier