Siège d'Amersfoort (1427)

opération de guerre aux Pays-Bas
Siège d'Amersfoort

Informations générales
Date du 1er au
Lieu Amersfoort, Sticht Utrecht
Issue Victoire des habitants de la ville
Belligérants
Ville d'Amersfoort
Parti des Hameçons
Bourgogne
Parti des Cabillauds
Commandants
Rodolphe de Diepholt Philippe le Bon
Forces en présence
  • 2500-3000 habitants d'Amersfoort
  • 4 milices de guilde d'Amersfoort
  • env. 300 archers du Sticht
  • 1000 fantassins[1]
  • env. 2000 hommes
Pertes
Inconnues Inconnues

guerre des Hameçons et des Cabillauds

Le siège d'Amersfoort est le siège de la ville réalisé par Philippe le Bon qui a eu lieu pendant les querelles des Hameçons et des Cabillauds du 1[2] au 8 novembre 1427[3],[4]. Le siège dura huit jours.

Contexte modifier

Jacqueline de Hainaut rechercha de plus en plus un soutien auprès du Sticht d'Utrecht, et l'obtint enfin de l'évêque Rodolphe de Diepholt, mais il s'était lui-même retrouvé dans une lutte de partis au sein du Sticht, également appelée le schisme d'Utrecht (nl), et de plus, il s'est confronté à Zweder de Culemborg pour le siège épiscopal. Zweder avait le soutien du pape Martin V et également celui de Philippe le Bon, mais Rodolphe avait l'appui de ses partisans pour faire face. La relation sous-jacente était que les Lichtenberger, appelés Hameçons en Hollande, étaient les partis détenant le pouvoir dans le cités d'Utrecht et d'Amersfoort. Les Lockhorsten, appelé Cabillauds en Hollande, gagnaient de plus en plus de places avec l'arrivée de Zweder de Culemborg. Cette situation a conduit au siège d'Amersfoort.

Le , Rodolphe déclare la guerre à ses adversaires, et Philippe le Bon y répond le . En 1427, Philippe le Bon ferma l'Eemmond et marcha avec une armée via Eemnes, Baarn, Soest et Bunschoten jusqu'à Amersfoort.

Déroulement du siège modifier

Accompagnant son armée, Philippe le Bon se rend à Amersfoort avec, dans ses rangs, les seigneurs Jean de Villiers de L'Isle-Adam et Jean de Bournonville, qui dirigent les troupes de mercenaires de Flandre et de l'Artois, tandis que Philippe commandait aux Picards, principalement composés d'archers. Des renforts sont venus d'Amsterdam et d'Haarlem, un contingent envoyé par le stathouder Roland d'Uytkercke.

Néanmoins, la ville avait trouvé le temps de s'approvisionner à temps et d’enrôler une troupe forte de 300 archers sympathisants du Sticht, au sein des murs de la ville. De plus, les habitants pouvaient aussi s'appuyer sur le réseau de canaux et des murs de l'enceinte comme ligne de défense[5].

Le siège s'est déroulé comme suit : Philippe a fait trois tentatives pour prendre d'assaut la ville. Le huitième jour, cela a porté ses fruits car les hommes de Philippe avaient traversé les douves et étaient en route pour franchir les murs. Selon les récits historiques, Philippe le Bon a également participé personnellement au siège, revêtu d'une armure complète et n'a pas hésité à s'approcher des murs de la ville étant tout éclaboussé de boue. Lors de cet assaut, de nombreuses soldats ont été tuées du côté bourguignon[6]. Les défenseurs ont réussi à repousser les attaquants assez longtemps, mais lorsque la défense semblait lâcher, les femmes sont venues renforcer les rangs des hommes avec des barils de bière brûlante, vidant ceux-ci par-dessus les remparts, de sorte que l'adversaire a été brièvement aveuglé et désorganisé au point de faire sonner la retraite[7].

Fin de la campagne et conséquences modifier

Philippe avait monté une catapulte sur les rives de l'Eemmond près de la ville, et celle-ci tomba soudainement peu de temps après le dernier assaut et s’abîma dans les eaux[8]. Après le retrait de Philippe et de son armée, les habitants d'Amersfoort ont probablement détruit la maison Hamelenberg, située sur la rive droite de l'Ems. Deux plaques en argent fin avec inscription rappellent le siège, celles-ci sont situés dans l'église Saint-Georges (nl)[9].

Au printemps 1428, les bourgeois et les citoyens des villes d'Utrecht et d'Amersfoort se rendirent à Bunschoten pour se venger car la ville avait aidé le duc Philippe et c'était l'endroit où il avait établi son camp. Laissant libre cours à leur fureur et celle de l'incendie qu'ils allumèrent, toutes les maisons furent brûler et les murs de la ville furent détruits. En conséquence, Bunschoten perdait définitivement son caractère urbain et Philippe n'avait plus de base stratégique[10]. Une trêve fut conclue le et un accord de paix fut signé le , pour lequel le parti des Hameçons et Rodolphe de Diepholt sortirent vainqueurs[11].

Pendant tout le siège, Rodolphe de Diepholt est resté caché dans la Veluwe, en la cité de Deventer.

Notes et références modifier

  1. H. Halbertsma, p. 111 (ces troupes ont été envoyées par Rodolphe de Diepholt de l'Oversticht et de Bentheim)
  2. H. Halbertsma, Zeven eeuwen Amersfoort, page 112 (il est indiqué ici que le siège a commencé à la Toussaint)
  3. Annales van Vossius, p. 597-98
  4. Grande Chronique van Le Petit, p. 380. Le siège est mentionné, mais les dates ne sont pas indiquées.
  5. Jan Baptist David, Vaderlandsche historie, Tome 6, p. 628
  6. W. Croockewit W.Az., Geraamten op het Kalfsveld, JVFL n°33 p. 21-23
  7. (nl) Archief Eemland
  8. Johannes de Beka, Croniken van den Stichte van Utrecht ende van Hollant, ed. H. Bruch, Rijks Geschiedkundige Publicaties G.S. 180, Den Haag, 1982.
  9. Jan H M Hilhorst, Soest, Hees en De Birkt: van de achtste tot de zeventiende eeuw, p. 96
  10. H.Halbertsma, Zeven eeuwen Amersfoort, p. 113-114
  11. H.Halbertsma, Zeven eeuwen Amersfoort, p. 114

Bibliographie modifier

  • Jan Baptist David, Vaderlandsche historie, Tome 6, Vanlinthout, Louvain, 1857.

Liens externes modifier