Sein Lwin

militaire et homme d'État birman

Sein Lwin
စိန်လွင်
Fonctions
Président de la République
socialiste de l'Union birmane

(16 jours)
Prédécesseur San Yu
Successeur Aye Ko (Intérim)
Maung Maung
Biographie
Surnom Le boucher de Rangoon
Date de naissance
Lieu de naissance Kawkayin (Birmanie britannique)
Date de décès (à 80 ans)
Lieu de décès Rangoon (Birmanie)
Nationalité Birmane
Parti politique Parti du programme socialiste birman
Conjoint Tin Tin Hline
Enfants 5
Profession Militaire
Religion Bouddhisme

Sein Lwin
Présidents de la République de l'Union birmane

Sein Lwin, né en 1923 et mort le 9 avril ou le 12 août 2004, est un militaire et homme d'État birman qui fut brièvement président de la Birmanie durant le soulèvement prodémocratique de 1988.

Biographie modifier

Sein Lwin s'engagea dans l'armée en 1943, et en 1944 rejoignit le 4e fusillier birman de Ne Win. Il aurait tué personnellement le commandant rebelle Karen Saw Ba Oo Gyi.

Nommé général de brigade, Sein Lwin conserva la réputation d'homme de main de Ne Win. Il fut un des responsables du massacre de l'université de Rangoun du , où 130 étudiants protestant contre la coup d'État de Ne Win furent tués, et le bâtiment de l'Union des étudiants dynamité le lendemain. Aung Gyi, Tin Pe (en) et lui-même étaient les officiers responsables, et on ignore qui exactement a donné les ordres[1].

Sein Lwin, commandant des forces anti-émeute (Lon Htein), eut à nouveau affaire à des mouvements étudiants au cours du soulèvement prodémocratique de 1988. Le , après la mort de deux d'entre eux, les étudiants de Rangoon défilant sur Prome Road rencontrèrent la police anti-émeute près du lac Inya : beaucoup furent battus à mort ou noyés. Le lendemain, la police anti-émeute entra sur le campus de l'université de Rangoon et arrêta des centaines d'étudiants. 41 moururent en garde à vue.

Comme l'agitation ne cessait de croître, une grève générale fut annoncée pour le . Ne Win démissionna de la présidence du Parti du programme socialiste de Birmanie le , et Sein Lwin le remplaça à ce poste le 26. Il remplaça aussi San Yu à la présidence du pays le lendemain.

Sein Lwin appliqua la menace qu'avait fait Ne Win dans son discours de démission : « Quand l'armée tire, elle tire pour tuer. » Il déclara immédiatement la loi martiale et le , il fit ouvrir le feu sur les manifestants désarmés, en blessant et en tuant des centaines. Les manifestations, les tueries et les arrestations continuèrent les jours suivants, et Sein Lwin démissionna le .

Le State Law and Order Restoration Council (SLORC) créé peu après par le général Saw Maung, prit le pouvoir le . Au cours des années suivantes, la junte fournit à Sein Lwin une garde, une pension, plusieurs véhicules et des rations alimentaires mensuelles. Cependant, après la chute de son mentor Ne Win en , ces avantages lui furent retirés.

Le journal gouvernemental Myanma Ahlin a annoncé le sa mort à Rangoon, sans en préciser les causes.

Notes et références modifier

  1. (en) « The Butcher Sees Red » [archive du ], The Irrawaddy January, 2004 (consulté le ).

Liens externes modifier

  • (en) Guardian Newspaper 4 August 1988.
  • New York Times  : (en) « General Sein Lwin had a reputation for being the brutal henchman of U Ne Win, the military dictator, and was best known for suppressing antigovernment activities. He led a violent crackdown on pro-democracy protesters in 1988. »
  • Encyclopedia Britannica Year in Review 2004 (en) « ..he was better known as the “Butcher of Rangoon,” the brutal cohort of U Ne Win … and the man responsible for the ruthless suppression of dissent, notably antigovernment protests in 1962 in which scores of university students were killed. »