Seguin de Badefol

militaire français
Seguin de Badefol
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Conflit

Seguin III de Badefol est un chef "routier" né en 1330 au château de Badefols, et mort empoisonné le à Pampelune ou Falces.

Biographie modifier

Fils de Seguin Gontaut de Badefols et de Marguerite de Bérail, périgourdin comme Arnaud de Cervole, on lui donna le sobriquet de Chopi ou Chopin, sobriquet qui signifie "boiteux", très certainement à la suite d'une anomalie physique[1][réf. à confirmer].

Il entre au service des godons et combat à leurs côtés lors de la bataille de Poitiers en 1356. Quelque temps après il se trouve à la tête de 3000 mercenaires, toujours au service des anglais.

Après le traité de Brétigny, signé le , les mercenaires se retrouvent sans emploi, et se regroupent en Grandes compagnies qui pillent pour survivre. Seguin reste à la tête des hommes qu'il a mené lors des hostilités, en incorpore certainement d'autres, et pille la région de Nîmes, de Beaucaire, d'Avignon, rançonne Alès puis prend la route du Velay, où il pille entre autres l'abbaye de Doue, le bourg de Vals, la ville de Monistrol.

Il se lie avec Perin de Sasine, dit Petit-Meschin, qui combattit aux côtés de Du Guesclin après avoir été son valet d'armes[1][réf. à confirmer]. Ensemble, à la tête de 15000 hommes, ils remportent contre l'armée du roi de France la Bataille de Brignais (). Seguin est l'âme de cette victoire. Rien ne peut désormais arrêter les "Grandes compagnies" en général, et la sienne en particulier, trop puissante.

Accompagné de son ami Bertucat d'Albret, il prend Montbrun, ravage la région de Saint-Flour, rançonne Murat, pille l'Aubrac alors que son frère Thonet s'occupe du Causse de Sauveterre.

Dans le courant de l'année 1363, le pape excommunie tous les chefs routiers, ce qui ne trouble pas Seguin qui prend Brioude le , ville qui va lui servir de base et d'où partiront de nombreux raids : régions du Puy, de La Chaise-Dieu, de Clermont, Riom, Issoire, Vodable[2]. L'armée de Seguin compte alors entre 5000 et 6000 hommes et est employée quelque temps par Charles II de Navarre (dit Le Mauvais à partir du XVIe siècle, à la suite des écrits d'un chroniqueur espagnol). Puis elle quitte Brioude à la suite d'une convention conclue à Clermont le , et marche sur Mâcon qui est rançonnée. Anse est prise en novembre et sert de nouvelle base d'où sera rançonnée ou pillée la région. Revenant de Lombardie, de nombreux routiers "Tard Venus" la rejoignent[2]. Plus de soixante châteaux sont pris lors de cette expédition[3][réf. à confirmer].

Le roi charge Bertrand Du Guesclin de mettre de l'ordre dans le pays en emmenant avec lui les "routiers" participer à la Première guerre civile de Castille. Courant , Seguin s'engage envers le pape Urbain V à rendre Anse aux chanoines de Saint-Jean, comtes de Lyon qui en étaient les seigneurs, moyennant l'absolution et une somme de 40 000 florins. Il s'engage en outre à partir en Espagne, et consent en garantie de l'exécution de cette clause à livrer son père et son frère comme otages à Avignon. À bout d'arguments le Pape paya le chef des routiers pour le déloger, et le chapitre de Saint-Jean reprit possession d'Anse en août 1365.

Avant de suivre Du Guesclin, Seguin prend la direction du Royaume de Navarre pour réclamer un arriéré de solde à Charles "le Mauvais", ainsi qu'un château. Ce dernier trouve plus simple une autre solution, et Seguin meurt le , empoisonné à Falces après avoir mangé des fruits confits[4].

Notes et références modifier

  1. a et b Jimre, « Seguin de Badefols », sur www.rhone-medieval.fr, (consulté en ).
  2. a et b G. Duflos, « Seguin de Badefol. 1330-1366 » [PDF], sur Les Amis d’Allègre — http://www.amis-allegre.org/, 2010-2012 (consulté en ).
  3. Certaines sources indiquent que Seguin est à la tête de 3000 hommes lorsqu'il débute cette campagne. Cependant, rien n'est clair dans le parcours de Seguin, car Jehan Froissart écrit : "...il advint que messire Seguin de Badefol qui s'était tenu tout ce temps en sa garnison d'Anse sur la rivière Saône, prit, envahit, échella (en se servant d'échelles) un bonne cité en Auvergne qu'on dit Brioude et située sur la rivière d'Allier..."
    C'est donc l'inverse de ce qui est écrit dans certains récits modernes, selon le site de l'association des Amis d'Allègre — www.amis-allegre.org[réf. non conforme].
  4. D'autres versions existent cependant : pour l'historien Germain Butaud, il meurt bien empoisonné mais après avoir mangé des coings et des poires. Butaud Germain, Les compagnies de routiers en France 1357-1393, Clermont-Ferrand, LEMME éditions, 2012, page 14.

Sources modifier

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier