Grotte Scladina

Grotte et ancien habitat néandertalien en Belgique
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La Grotte Scladina (ou Grotte de Sclayn) est une cavité karstique située à Sclayn, dans la commune d'Andenne en Belgique. D'importants restes humains préhistoriques y furent découverts, ainsi que des traces d'ours des cavernes[1].

Centre d'accueil du site de la grotte de Sclayn au Fond des Vaux à Andenne.
Vue du site de la grotte

Elle a livré en 1993 des restes d'homme de Néandertal, les seuls trouvés en Belgique au XXe siècle (le dernier vestige précédent fut le fémur de Fonds-de-Forêt, à Trooz en 1895). Et également le premier fossile néandertalien du XXIe siècle[2], celui d´un homme d'environ 45 ans.

Situation modifier

La grotte Scladina est située à proximité d'une route montant le coteau en rive droite de la Meuse, au sud-ouest du village de Sclayn, dans la vallée du Ry de Pontainne.

Elle voisine diverses grottes de la Meuse moyenne, entre Namur et Liège, ayant notamment livré d'autres vestiges paléoanthropologiques importants, telles les grottes Schmerling, de Spy, de Ramioul ou d'Engihoul. Elle est creusée dans des couches de calcaire viséen[3].

Découverte et premières fouilles modifier

Des grottes sont explorées dans les environs depuis 1949[4]. La grotte Scladina fut découverte en 1971 par des spéléologues du C.A.S. (Cercle archéologique sclaynois). Après les travaux de déblaiement de l'entrée, les premières fouilles rapidement entamées mettent au jour des outils taillés, datant du Paléolithique moyen (Moustérien, il y a environ 30 000 à 34 000 ans). Des vestiges de cette époque n'avaient plus été trouvés en Belgique depuis près d'un siècle. À partir de 1978, l'Université de Liège participe aux fouilles. Deux occupations néandertaliennes sont identifiées : l’une datant de 130 000 ans, et l’autre de 40 000 ans. L'homme moderne (homme de Cro-magnon) a également brièvement occupé le site au Paléolithique supérieur (entre 32 000 et 9 000 ans avant notre ère) et a utilisé l'endroit comme lieu d’inhumation au Néolithique (entre –5300 et -2000).

Le site de la grotte Scladina proprement dite se présente actuellement comme un boyau d'une cinquantaine de mètres de longueur. Plus de 120 couches, réparties en 28 ensembles sédimentaires, ont été répertoriées sur une séquence qui totalise près de 15 m d’épaisseur, représentant plus de 100.000 ans de dépôts[5]. L'autre extrémité de la grotte se trouvait vraisemblablement au niveau de la vallée de la Meuse. En contrebas se trouve un autre boyau, la Grotte Saint-Paul[6]. Le site était également alimenté par un ou plusieurs avens.

La découverte de 1993 modifier

Les restes d’une mâchoire d’un enfant ayant vécu il y a 127 000 ans[citation nécessaire] – l’Enfant de Sclayn – sont découverts le . Des traces d'ADN fossile sont extraites à partir d'une dent de lait molaire suffisamment bien préservée. L'ADN est ensuite dupliqué (amplifié) par PCR, séquencé, et étudié en détail[7]. Cet ADN humain figure parmi les plus anciens connus. Une autre étude réalisée au synchrotron de Grenoble (ESRF) concerne l’âge de l’Enfant de Sclayn déterminé par comptage des stries de l'émail présent sur la partie externe de la couronne d'une dent. L'enfant serait mort à l’âge de 8 ans[8]. D'après l’étude de la longueur relative des racines de ses canines il pourrait s'agir d'une fillette[9]. La grotte connaît un regain d'intérêt international à la suite de ces publications scientifiques.

Classement comme patrimoine exceptionnel modifier

Le site archéologique des grottes paléolithiques de Sclayn est classé comme patrimoine immobilier exceptionnel de la Wallonie, au titre de « site souterrain de caractère exceptionnel », par arrêté du 27 mai 2009[10].

Le site est ouvert au public.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier