Schœnau

commune française du département du Bas-Rhin

Schœnau
Schœnau
La mairie.
Blason de Schœnau
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Sélestat-Erstein
Intercommunalité Communauté de communes du Ried de Marckolsheim
Maire
Mandat
Michel Butscha
2020-2026
Code postal 67390
Code commune 67453
Démographie
Population
municipale
628 hab. (2021 en augmentation de 6,08 % par rapport à 2015)
Densité 61 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 13′ 25″ nord, 7° 38′ 48″ est
Altitude Min. 164 m
Max. 172 m
Superficie 10,37 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Sélestat
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Schœnau
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Schœnau
Liens
Site web www.schoenau.fr

Schœnau est une commune française. La commune est située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Ses origines remontent à l'époque médiévale. Son nom signifie «Schöne = beau» et « die Au = pré », pouvant se traduire par « Beau pré (ou belle prairie) humide ». C’est une appellation courante de part et d’autre du Rhin, notamment en plaine.

Géographie modifier

Le village se situe en centre Alsace, au milieu du fossé rhénan. C'est l'un des villages qui se situent à moins de 500 m du Rhin. Le village se trouve à 14 km de Sélestat et à 52 km de Strasbourg et à 11 km de Marckolsheim. Situé non loin des inondations provoquées par les crues en hiver dans le Ried, ses alentours ne sont pour autant jamais touchés par les remontées d'eau de la nappe phréatique (surtout depuis la canalisation du Rhin au début du XXe siècle). Le paysage offre une dynamique très particulière avec une vue d’ensemble sur la Ligne bleue (Vosges), également sur la Forêt-Noire, de belles promenade peuvent être effectuées au bord du Rhin ainsi qu'aux alentours.

Avec une distance de 428km, Schœnau est la commune la plus éloignée du littoral de France métropolitaine.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Alsace, caractérisée par une pluviométrie faible, particulièrement en automne et en hiver, un été chaud et bien ensoleillé, une humidité de l’air basse au printemps et en été, des vents faibles et des brouillards fréquents en automne (25 à 30 jours)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 662 mm, avec 8,2 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sélestat Sa », sur la commune de Sélestat à 15 km à vol d'oiseau[3], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Schoenau est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols modifier

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (40,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (40,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (39,6 %), forêts (36,3 %), eaux continentales[Note 3] (19,9 %), zones urbanisées (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (0,7 %)[13].

L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[14].

Histoire modifier

Moyen Âge modifier

Sur le territoire communal se dresse une motte castrale qui est la plus vieille trace du village. Le tertre mesure une dizaine de mètres de haut, entouré d'un fossé encore visible (rempli d'eau à l'époque), et de deux basses-cours (dont celle de l'est, détruite vers 1960 pour laisser place à l'agriculture), qui occupaient une plate-forme adjacente, et sur lesquelles on trouvait notamment : écuries, étables, silos, celliers, logements[15]. Déjà au XIIe siècle et peut-être dès la fin du XIe siècle se dressait sur la motte un château de terre et de bois[16], habité à l'époque par le seigneur Von Schönaw, seigneur et propriétaire des lieux[réf. nécessaire]. La motte castrale et l'une des mieux conservées en Alsace.

D'après de très nombreuses poteries et de tessons trouvés sur le site, la construction du château remonterait au XIe siècle, mais des monnaies trouvées sur ce dernier nous montrent, que le site fut beaucoup fréquenté du XIIIe au XVe siècle[17]. Dans un texte de partage daté de 1333, à propos du château sur motte, il est fait mention d'une « nouvelle maison », une « maison en briques » ou encore un puits dans une des deux basses-cours[18].

Le château est détruit au cours du XIVe siècle[16] et est définitivement rasé en 1494[réf. nécessaire], après avoir été plusieurs fois assiégé au cours des deux précédents siècles. En 1452, un bâtiment est encore cité sur le tertre[16]. On a retrouvé également sur celui-ci beaucoup de douilles du fusil français Lebel datant de la Première Guerre mondiale.

Le nom de la localité est attesté sous les formes : Schönaw (1509) ; Schönau (1780) ; Schoenau (1919).

Seconde Guerre mondiale modifier

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le , la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le . Schœnau fut victime de bombardement, dès lors le village est rasé à plus de 70 % sous les bombes et les flammes. Durant la guerre, 520 000 Français sont évacués des zones frontalières comprises entre la ligne Maginot et l’Allemagne. Les habitants du Bas-Rhin sont évacués vers la Dordogne, l'Indre et la Haute-Vienne. La population de Schœnau est évacuée vers Coux-et-Bigaroque.

Une circulaire préfectorale datée du et envoyée aux maires des communes d'accueil en Dordogne informe les 80 000 Alsaciens installés en Dordogne que « en accord avec les autorités d'occupation le rapatriement des évacués du Bas-Rhin allait commencer », chacun étant libre de partir ou de rester.

Le Bas-Rhin et le Haut-Rhin sont intégrés au pays de Bade sous administration allemande.

Héraldique modifier

Les armes de Schœnau se blasonnent ainsi :
« De gueules au fer à cheval d'or, accompagné de trois croisettes du même. »[19].

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 mai 2020 Gérard Bernard[20]    
mai 2020 En cours Michel Butscha [21]    
Les données manquantes sont à compléter.

Jumelages modifier

  Coux-et-Bigaroque (France) (Dordogne).

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[23].

En 2021, la commune comptait 628 habitants[Note 4], en augmentation de 6,08 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
398384485545605626642677712
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
715729749681620635578558511
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
492499502472465449454425409
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
406416389448420473525540595
2018 2021 - - - - - - -
607628-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments modifier

La motte castrale se trouve rue du Nord à la sortie du village à 500 m sur la droite. Rien de remarquable d'un premier abord, mais c'est un des vestiges et des origines de l'histoire de Schœnau. C'est l'une des plus grandes d'Alsace.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • La toponymie alsacienne, Jean SCHWEITZER, éditions Jean-Paul GISSEROT, 2001
  • Le village de Schoenau est cité dans le livre La forêt des ombres de Franck Thilliez ; une des familles tuées par Le bourreau habitait près de Schoenau.

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Schœnau et Sélestat », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Sélestat Sa », sur la commune de Sélestat - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Sélestat Sa », sur la commune de Sélestat - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
  15. Mengus 2021, p. 58.
  16. a b et c Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 54.
  17. Jean-Michel Rudrauf, Châteaux forts et fortifications médiévales d'Alsace dictionnaire d'histoire et d'architecture, La Nuée Bleue, cop. 2013, 375 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5 et 2-7165-0828-3, OCLC 863479791), p. 291.
  18. Mengus 2021, p. 82.
  19. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur labanquedublason2.com (consulté le ).
  20. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
  21. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.