Scandinavian Airlines System

compagnie aérienne scandinave
Scandinavian Airlines
Logo de cette compagnie
IATAOACIIndicatif d'appel
SK SAS SCANDINAVIAN
Repères historiques
Date de création
Généralités
Basée à Stockholm-Arlanda
Copenhague-Kastrup
Autres bases Oslo-Gardermoen
Programme de fidélité EuroBonus
Alliance Star Alliance
Taille de la flotte 131 (+23)
Nombre de destinations 123
Siège social Stockholm
Société mère SAS Group
Site web www.flysas.com/fr-fr/
Données financières
Chiffre d'affaires

31,8 milliards SEK

[1] (2,7 milliards euros (2022)
Résultat net −7,9 milliards SEK [1] (−675 millions euros) (2022)

Scandinavian Airlines System, en suédois SAS AB, (code AITA : SK, code OACI : SAS) est une compagnie aérienne scandinave.

Le groupe SAS possédait auparavant la compagnie aérienne régionale Widerøe et les compagnies aériennes disparues Aerovias Guest, Spanair, Braathens, Flyveselskap, bmi (40 %) et Blue1. Elle détient aussi 37,5 % d'Air Greenland et 2,66 % d'Estonian Air. Depuis octobre 2023, la compagnie est détenue a hauteur de 19,9% par le groupe franco-néerlandais Air France-KLM.

Historique modifier

Aux origines : une alliance au Nord modifier

SAS trouve ses origines dans un partenariat formé le pour gérer le trafic aérien combiné de trois pays scandinaves (Danemark, Norvège et Suède).

Ses opérations débutent le 17 septembre 1946 sous la direction de Per A. Norlin grâce à la coordination des opérations de trois compagnies aériennes scandinaves existantes[2] : Svensk Interkontinental Lufttrafik AB (compagnie aérienne privée suédoise appartenant à la famille Wallenberg), Det Danske Luftfartselskab A/S et Det Norske Luftfartselskap AS (respectivement compagnies nationales du Danemark et de la Norvège).

En 1948, la compagnie nationale suédoise AB Aerotransport rejoint SAS et coordonne rapidement ses opérations avec l'alliance. Trois ans plus tard, en 1951, les sociétés fusionnent officiellement pour former le Consortium SAS.

Lors de sa création, la propriété de la compagnie aérienne était divisée entre SAS Danmark (28,6 %), SAS Norge (28,6 %) et SAS Sverige (42,8 %), qui appartenaient toutes à 50 % à des investisseurs privés et à 50 % à leurs gouvernements.

Age d'or et routes polaires modifier

Dès sa création, elle devient une compagnie aérienne majeure du ciel européen en ouvrant son premier service international en reliant Stockholm et New-York.

En l'espace de six mois, SAS établit un nouveau record pour le transport du fret aérien le plus lourd à travers l'Atlantique sur un avion de ligne régulier en expédiant un panneau électrique de 1 400 livres (600 kg) depuis New-York à la société Sandvik en Suède.

En 1954, SAS inaugure la première ligne aérienne transarctique regulière, reliant Copenhague à Los Angeles via le Pôle Nord[3]. Ses Douglas DC-6B sont engagés depuis Copenhague à Los Angeles avec escales à Søndre Strømfjord (aujourd'hui Kangerlussuaq) au Groenland et à Winnipeg au Canada. Opérés une fois par semaine, le trafic croissant justifie l'augmentation de la fréquence à trois vols par semaine à l'été 1956, prisé par les célébrités hollywoodiennes et des membres de l'industrie cinématographique l'itinéraire devient un porte-étendard publicitaire pour SAS. Grâce à une structure tarifaire qui permettait le transit gratuit vers d'autres destinations européennes via Copenhague, cette route transpolaire a gagné en popularité auprès des touristes américains tout au long des années 1950.

En 1957, SAS a été la première compagnie aérienne à offrir un service autour du monde au-dessus du pôle Nord via une deuxième route polaire desservie par des Douglas DC-7C volant de Copenhague à Tokyo via l'aéroport international d'Anchorage en Alaska. Le vol via l'Alaska était une solution de compromis puisque l'Union soviétique interdisait le survol de la Sibérie entre l'Europe et le Japon aux compagnies européennes, tandis que l'espace aérien chinois était également fermé.

Ère des jets et modèle Pan-AM modifier

En 1959, SAS intègre des avions à réaction à sa flotte avec l'achat de Caravelles Sud-Aviation de construction française et de Douglas DC-8, au cours de l'année suivante. En 1971, SAS met en service son premier gros porteur, le Boeing 747.

Parallèlement à la modernisation de la flotte, SAS adopte des pratiques et des systèmes d'exploitation innovants pour améliorer l'expérience client. En 1965, elle a été la première compagnie aérienne à introduire un système de réservation électronique et en 1982 elle est reconnue comme la compagnie aérienne la plus ponctuelle opérant en Europe à cette époque.

Sur le modèle de la Pan-AM, la compagnie aérienne construit deux grands hôtels dans le centre de Copenhague, le SAS Royal Hotel (5 étoiles) et le SAS Hotel Scandinavia encore plus grand (4 étoiles, avec un casino au 26e étage) pour offrir une expérience globale de voyage à ses clients. En 1980, SAS a ouvert son premier hôtel en dehors de la Scandinavie, le SAS Kuwait Hotel. En 1989, la division hôtelière de SAS détenait une part de 40 % dans le groupe Intercontinental Hotels.

À son apogée, dans les années 1980, la compagnie est classée comme meilleure compagnie aérienne du monde[4], et plus grande compagnie aérienne des pays scandinaves. En 1997, elle devient membre fondateur de Star Alliance, qu'elle quittera en 2024 au profit de la SkyTeam à la suite du rachat d'une partie de ses parts par le groupe AirFrance - KLM.

Déclin et faillite de 2022 modifier

À la suite de la déréglementation de l'aviation commerciale en Europe et aux pressions concurrentielles de nouveaux rivaux, SAS a connu des difficultés économiques (tout comme de nombreuses compagnies aériennes historiques). L'arrivée des compagnies aériennes low-cost va profondément affecter SAS, qui a du mal à trouver sa place dans ce nouvel environnement très concurrentiel[4],[5]. Dès 1992, SAS cède sa chaîne hôtelière au Radisson Hotel Group.

A partir des années 2010, la compagnie connaît des difficultés financières récurrentes et en 2012, les Etats danois, suédois et norvégien, principaux actionnaires de la compagnie, accordent une ligne de crédit renouvelable à la compagnie aérienne[6].

En 2020, SAS est durement touchée par la pandémie de COVID-19 et la chute du trafic aérien. 40 % de son personnel est licencié et bénéficie d'une recapitalisation de plus d'un milliard d'euros de la part des Etats danois et suédois[7],[8]. Le gouvernement norvégien accorde un prêt de 153 millions de dollars à la compagnie[4].

 
Airbus A320-251N (SE-ROL).

En février 2022, la compagnie aérienne lance un nouveau plan visant à assurer sa survie, combinant d'importantes économies et une augmentation de capital[9],[5]. Cependant, le gouvernement norvégien refuse d'injecter à nouveau de l'argent dans la compagnie, tout comme le gouvernement suédois qui annonce en plus vouloir complètement quitter l'actionnariat de SAS à long-terme[4].

En juillet 2022, face à la menace de voir leurs salaires diminuer dans le cadre du plan d'économie, les pilotes de la compagnie entament un mouvement de grève qui entraîne l'annulation de 60% des vols et affecte plusieurs dizaines de milliers de passagers par jour[5].

Le 5 juillet, dans une situation financière critique, la compagnie déclare se mettre sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites pour pouvoir continuer à opérer tout en se restructurant[5].

Entre août et octobre 2022, la compagnie aérienne connaît une perte nette de 113 millions d'euros[10].

Les logos SAS modifier

Le groupe SAS modifier

 
ATR 72-600 de SAS.

La compagnie SAS est actuellement le premier transporteur aérien dans les pays nordiques et également un membre fondateur de Star Alliance. Elle met en service deux hubs principaux, l’aéroport Arlanda à Stockholm et l’aéroport Kastrup à Copenhague. L’aéroport d’Oslo est desservi principalement par des connexions avec les deux autres hubs suédois et danois. La flotte comprend 130 aéronefs.

La compagnie, en tant que SAS Group (en), possédait auparavant plusieurs filiales : Braathens (disparue en 2004), et Wideroe en Norvège (revendue en 2016), et Blue1 (revendue et disparue en 2015) en Finlande. Elle détenait aussi 94,9 % de Spanair jusqu'en 2009 (et encore 20 % jusqu'à sa faillite en 2012), 25 % de Skyways Express jusqu'à sa disparition en 2012 et 40 % de BMI jusqu'en 1999 (encore 20 % jusqu'en 2007).

Elle possédait également SAS International Hotels, devenue Rezidor (en), une chaine hôtelière devenue propriété de Carlson par l'intermédiaire de Radisson. L'hôtel le plus emblématique de cette ancienne filiale reste le SAS Royal Hotel[11].

Elle détient toujours 37,5 % de Air Greenland et 2,66 % d’Estonian Air.

En 2005, le groupe SAS a transporté environ 36,2 millions de passagers.

Condamnations modifier

Le , la Commission européenne condamne SAS ainsi que dix autres compagnies aériennes pour entente illicite qui viole les règles des traités européens. Ces entreprises s'étaient secrètement entendues pour exiger des surtaxes sur le transport de fret à partir de ou vers l'Union européenne. SAS est condamnée à verser une amende de 70 millions d'euros au budget européen[12].

Critiques modifier

En , une campagne publicitaire de la compagnie aérienne mettant en avant que toutes les traditions ont été importées est retirée puis modifiée du fait de l'embrasement des réseaux sociaux et des protestations des hommes politiques d'extrême droite, Démocrates de Suède ou Parti populaire danois (DF)[13]. Le film promotionnel proclamait : « Qu'est-ce qui est vraiment scandinave ? Absolument rien. Tout est copié ». Il souligne que les boulettes de viande suédoises viennent de Turquie, les pâtisseries danoises d'Autriche, la réglisse de Chine et la politique progressiste de Grèce[14]. Richard Jomshof, député et secrétaire national des Démocrates de Suède s'est ainsi insurgé de ces « absurdités » et de cette « haine de soi »[13].

Organigramme modifier

SAS GROUP

  • SAS Scandinavian Airlines
    • Scandinavian Airlines Danmark
    • Scandinavian Airlines Norge
    • Scandinavian Airlines Sverige
    • Scandinavian Airlines International
  • SAS Aviation Services
    • SAS Ground Services
    • SAS Technical Services
    • SAS Cargo

Flotte modifier

 
Airbus A320neo de SAS.
 
Boeing 737-800.
 
Airbus A340-300 au décollage à Stockholm.
 
Airbus A350 avec la nouvelle livrée.

En , les appareils suivants sont en service au sein de la flotte de Scandinavian Airlines[15],[16] :

Flotte de Scandinavian Airlines
Appareils En service Commandes Passagers Notes
C Y M Total
Airbus A319-100 4 150 150
Airbus A320-200 11 168 168
Airbus A320neo 38[17] 19 180 180 Livraisons jusqu'en 2025[17].
Airbus A321-200 4 200 200
Airbus A321LR 3 22 12 123 157 Première livraison en octobre 2020, immatriculé "SE-DMO"[18].
Airbus A330-300 8 32 56 174 262
32 56 178 266
Airbus A350-900 5 2[19] 40 32 228 300 Remplacent les Airbus A340-300.
Avions loués avec équipage
Airbus A320neo 19 180 180 Opéré par Scandinavian Airlines Connect[20].
ATR 72-600 6 70 70 Opéré par Nordica[16].
Bombardier CRJ900 14 90 90 Opéré par CityJet.
6 Opéré par Nordica[16].
Embraer 190 5 1 180 180 Opéré par SAS Link[21].
Total 132 22

Flotte Historique modifier

 
Boeing 737-800 à Paris-Charles De Gaulle.
Avion Années de service Note
Boeing B-17 "Felix" 1946 de ABA
Junkers Ju 52/3m 1946-1956 de DNL
DC-3 1946-1957
DC-4 1946-1956
Vickers Viking 1948-1949 de DDL
DC-6 1948-1960
Saab 90 Scandia 1950-1957 de ABA
DC-8B 1952-1964
DC-7 1956-1967
Convair 440 Metropolitan 1956-1976
Sud Aviation Caravelle III 1959-1974
Douglas DC-8 1960-1988
Convair 990 1962-1966
DC-9 1967-2012 DC-9-81, -83, -87
BAC 1-11 1967-1968 De British Eagle
Boeing 747 1971-1987
DC-10 1974-1991
Airbus A300 1980-1984
Fokker F27 1984-1990 SAS Commuter
Boeing 767 1989-2004
Fokker 50 1990-2010 SAS Commuter]
Boeing 737-500 1993-1995
Boeing 737-400 1989-2013
Boeing 737-500 1990-2013
Fokker F28 1993-1999
MD-90 1996-2008
Saab 2000 1997-2003
Bombardier Dash 8 Q400 2000-2007
McDonnell Douglas MD-81/82 1985-2013
Airbus A340-300 2001-2020 Remplacés par des A350-900

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. a et b (en) SAS, « SAS ANNUAL AND SUSTAINABILITY REPORT FISCAL YEAR 2022 »   (consulté le )
  2. (en) « 75 Years Of SAS : A Look At The Airline's History », sur simpleflying.com via Internet Archive, (consulté le ).
  3. (en) « Scandinavian Airlines (SAS) », sur SeatMaestro (consulté le ).
  4. a b c et d https://www.reuters.com/business/aerospace-defense/why-survival-scandinavian-airline-sas-hinges-denmark-2022-06-28/
  5. a b c et d « SAS Scandinavian Airlines se place sous le chapitre 11 de la loi sur les faillites », sur Voyages d'affaires, (consulté le ).
  6. (en) « Press corner », sur European Commission - European… (consulté le ).
  7. (en) « Press corner », sur European Commission - European… (consulté le ).
  8. « SAS : les finances s'épuisent, la compagnie se restructure », sur L'Echo Touristique, (consulté le ).
  9. « SAS Scandinavian se met sous protection contre les créanciers », sur air-journal.fr (consulté le ).
  10. « SAS Scandinavian creuse encore sa perte au T4 », sur air-journal.fr (consulté le ).
  11. Geneviève Brunet, « Radisson Blu Royal : leçon de retenue à Copenhague », sur thegoodlife.thegoodhub.com, (consulté le )
  12. Communiqué de presse de la Commission européenne, 9 novembre 2010
  13. a et b La compagnie scandinave SAS attaquée par l'extrême droite à cause d'une pub jugée anti-patriotique
  14. (en) 'What is truly Scandinavian? Nothing' Airline clarifies ad after far-right criticism, theguardian.com, 13 février 2020
  15. « The Fleet », sur sasgroup.net (consulté le )
  16. a b et c « SAS Scandinavian Airlines Fleet Details », sur planespotters.net (consulté le )
  17. a et b « SAS places order for an additional 50 Airbus A320neo aircraft to create a single-type fleet - SAS », sur sasgroup.net (consulté le )
  18. « SAS expands its fleet – leases three A321 Long Range - SAS », sur sasgroup.net (consulté le )
  19. « SAS Fleet », sur sasgroup.net (consulté le )
  20. « Latest Register and Monthly Changes », sur iaa.ie (consulté le )
  21. « SAS Link Fleet Details and History », sur planespotters.net (consulté le )

Liens externes modifier

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