Sau Lan Wu

physicienne sino-américaine

Sau Lan Wu (chinois : 吳秀蘭) est une physicienne des particules sino-américaine. Elle est professeure émérite de physique à l'université du Wisconsin à Madison. Elle a fait d'importantes contributions à la découverte du méson J/Ψ, qui a fourni la preuve expérimentale de l'existence du quark charm et du gluon, le boson vecteur de la force forte dans le modèle standard de la physique[1]. L'équipe avec laquelle elle a travaillé à l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) dans le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a fait partie de l'effort international pour la découverte d'un boson compatible avec le boson de Higgs.

Enfance et formation modifier

Wu est née à Hong Kong en 1940, et est allée au Vassar College grâce à une bourse. Elle rêvait de devenir peintre, mais elle a été inspirée par Marie Curie. Durant ses années à Vassar, elle a passé un été au Laboratoire national de Brookhaven, où la physique des particules l'a captivée[2]. Au cours de sa première année, elle et d'autres étudiants du collège Vassar ont été invités à la Maison-Blanche pour Pâques et a rencontré Jacqueline Kennedy, également une étudiante du Vassar collège. Elle a fait l'expérience de la discrimination raciale pour la première fois lors de la visite de la Cour suprême lorsqu'elle dut choisir entre « noir » ou « blanc » sur la porte des toilettes[2].

Formation universitaire modifier

En 1963, Wu est diplômée de Vassar College avec un B. A. en physique. Après avoir obtenu un M. A. en 1964 et un doctorat en 1970 en physique de l'université Harvard, elle a mené des recherches au MIT, au DESY et à l'université du Wisconsin à Madison, où elle est professeure de physique. Depuis 1986, Wu a été chercheuse invitée à diriger des recherches au CERN avec le LHC dans le cadre de l'équipe ATLAS[3].

Recherches modifier

Wu a fait partie de l'équipe dirigée par Samuel C. C. Ting au MIT, qui a découvert le méson J/Ψ en 1974[3]. En 1976, Ting a reçu le prix Nobel de physique en collaboration avec Burton Richter pour ces travaux[4].

Wu contribué à la découverte du gluon[5]. En 1995, elle a reçu le prix en hautes énergie et physique des particules de la société européenne de physique[6].

Wu est membre de l'équipe qui travaille sur le détecteur de particules ATLAS, l'un des principaux détecteurs du CERN (l'autre est le CMS). Son équipe se spécialise dans l'étude des simulations de collisions de particules qui imitent les données qui seront produites par le LHC basée sur les théories actuelles[7]. Le , le CERN a annoncé la découverte d'un boson compatible avec les caractéristiques prédites du boson de Higgs[8]. Si elle est confirmée, cette découverte permettra de compléter le modèle standard de la physique des particules, qui explique l'univers observable[9].

Récompenses et honneurs modifier

Vie personnelle modifier

Wu vit à Genève et fait de la recherche au CERN. Elle est mariée au professeur Tai Tsun Wu de l'université Harvard[3].

Liens externes modifier

Références modifier

  1. (en) S. Braibant, G. Giacomelli et M. Spurio, Particles and Fundamental Interactions: An Introduction to Particle Physics, Springer, , 313–314 p. (ISBN 978-94-007-2463-1, lire en ligne)
  2. a et b Dawson, Lindsay, « A Charmed Life », Vassar Alumnae Quarterly, (consulté le )
  3. a b c et d Contributions of 20th Century Women to Physics at UCLA, « Sau Lan Wu »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le )
  4. « The Nobel Prize in Physics 1976 », Nobel Prize (consulté le )
  5. John Ellis, « Those were the days: discovering the gluon », CERN Courier, vol. 49, no 6,‎ , p. 15–17 (lire en ligne)
  6. « The High Energy and Particle Physics Prizes », European Physical Society (consulté le )
  7. Sakai, Jill, « Heart of the Matter », University of Wisconsin-Madison (consulté le )
  8. « ATLAS and the Higgs » [archive du ], CERN, (consulté le )
  9. « A question of spin for the new boson », CERN, (consulté le )