Satrê (épouse de Ramsès Ier)

Satrê
Image illustrative de l’article Satrê (épouse de Ramsès Ier)
Dessin de Satrê, issu de sa tombe QV38.
Nom en hiéroglyphe
N5G39X1
Transcription Sȝ.t-Rˁ
Période Nouvel Empire
Dynastie XIXe dynastie
Fonction Reine d'Égypte
Famille
Conjoint Ramsès Ier
Enfant(s) Séthi Ier
Sépulture
Nom QV38
Type Tombeau
Emplacement Vallée des reines
Date de découverte 1903
Découvreur Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini

Satrê (Sȝ.t-Rˁ) est une reine d’Égypte de la XIXe dynastie, l'épouse de Pa-Râmessou (le futur Ramsès Ier), et la mère de Séthi Ier[1]. Elle est ainsi la grand-mère paternelle de Ramsès II. Elle a le titre de grande épouse royale.

Généalogie modifier

Il y a un débat autour de l'identité de l'épouse de Ramsès Ier :

Cependant, à la lumière des éléments ci-dessus, Satrê est généralement considérée comme la mère du roi Séthi Ier, et elle aurait changé de nom une fois fois devenue reine, Tia étant son nom roturier[2], bien que, ceci a été précisé ci-avant, certaines interprétations font de la Tia de la stèle de l'an 400 la mère de Ramsès Ier et non celle de Séthi Ier[3].

Il est à noter que, tout comme son mari Ramsès Ier, Satrê semble venir d'une famille de militaires[3]. Hormis Séthi Ier, aucun autre enfant du couple n'est connu[3].

Attestations modifier

La reine est attestée sur plusieurs documents :

  • dans le temple de Séthi Ier à Abydos, où elle est représentée avec Ramsès Ier et Séthi Ier dans la chapelle de ce dernier (la plus méridionale des sept chapelles) ; ces trois personnages sont figurés en statues royales à côté de la barque royale ; Satrê est nommée en tant qu'épouse royale et non en tant que mère royale[4],[2],[2] ;
  • dans la salle G de la tombe (KV17) de Séthi Ier dans la Vallée des Rois, Séthi lui rend hommage en l'assimilant à la déesse Isis ; Satrê est à nouveau mentionnée en tant que grande épouse royale et porte le titre de « chanteuse de l'Horus maître du palais »[5],[2] ;
  • dans sa propre tombe QV38, où la reine est présentée comme « épouse royale, épouse divine et grande mère royale, maîtresse des Deux Terres, maîtresse de Haute et Basse-Égypte, qui possède la grâce, douce d'amour Satrê, juste de voix » tandis qu'un autre texte de la tombe indique « mère divine, maîtresse des Deux Terres, Satrê, juste de voix » ; ceci semble indiquer que Satrê est décédée pendant le règne de son fils[6],[11] ;
  • sur la stèle de l'an 400, datée du règne de Ramsès II, la « maîtresse de maison et chanteuse de Rê Tia » est présentée ; si cette mention est parfois considérée comme faisant référence à la mère de Ramsès Ier[3], elle est plus souvent considérée comme faisant référence à Satrê sous son nom roturier[2] ;
  • au sud du téménos de Ptah à Memphis se trouve une chapelle de Ptah construite par Séthi Ier ; dans cette chapelle est représenté Ptah entouré de deux déesses, la déesse septentrionale Mennéfer (le nom égyptien de Memphis) et la déesse méridionale Tjésémet, qui portent le cartouche de Séthi Sur leurs genoux ; ceci a amené Christian Leblanc à penser que le visage des deux déesses a été modelé sur celui de la reine Satrê en hommage à cette dernière[12].

Sépulture modifier

Satrê est inhumée dans le petit caveau QV38 de la vallée des reines, hâtivement orné de quelques figurations au trait rouge, rehaussées de retouches noires[13],[14]. La mention du titre de « grande mère royale » indique que la tombe a été, sinon commencée, a minima décorée sous le règne de Séthi Ier. Toutefois, le fort inachèvement de la tombe pourrait indiquer qu'elle est décédée peu de temps après le décès de Ramsès Ier[15].

La sépulture de la reine fut dégagée en 1903 par une mission italienne du musée égyptologique de Turin dirigée par Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini (it)[14]. Une mission franco-égyptienne du CEDAE a repris le travail à partir des années 1970[14].

Notes et références modifier

  1. Clayton 1994, p. 141.
  2. a b c d e et f Obsomer 2012, p. 216.
  3. a b c d et e Masquelier-Loorius 2013, p. 22.
  4. a b et c Masquelier-Loorius 2013, p. 139.
  5. a et b Masquelier-Loorius 2013, p. 187.
  6. a et b Masquelier-Loorius 2013, p. 320-322.
  7. Masquelier-Loorius 2013, p. 38.
  8. Obsomer 2012, p. 225-229.
  9. Obsomer 2012, p. 251.
  10. Dodson et Hilton 2004, p. 162.
  11. Obsomer 2012, p. 217.
  12. Masquelier-Loorius 2013, p. 115-116.
  13. Desroches Noblecourt 1992.
  14. a b et c Masquelier-Loorius 2013, p. 320.
  15. Masquelier-Loorius 2013, p. 322.

Bibliographie modifier