Salmonellose

Infection causé par la bactérie Salmonella
Salmonellose
Description de l'image Host-pathogen interface. Human Salmonella in chicken ileum (Original work of Dr R C YashRoy).png.
Causes SalmonellaVoir et modifier les données sur Wikidata
Transmission Contamination féco-orale, transmission par nourriture contaminée (d) et transmission hydrique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Incubation min 8 h ou 6 hVoir et modifier les données sur Wikidata
Incubation max 48 h ou 14 jVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Douleur abdominale, frissonnement (en), diarrhée, fièvre, vomissement, nausée, crampe abdominale et déshydratationVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Traitement Inactivation métabolique, réhydratation orale, remplacement de fluide intraveineux (d), traitement symptomatique et lavage gastriqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Médicament Ringer's lactate solution (en) et Liquide de RingerVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité InfectiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 A02.0
CIM-9 003.0
DiseasesDB 11765
MedlinePlus 000294
eMedicine 228174
MeSH D012480

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La salmonellose est une infection bactérienne due aux entérobactéries de type Salmonella, responsables de fièvres typhique ou para-typhique (maladies à déclaration obligatoire), de gastro-entérites, de toxi-infections alimentaires. La plupart des personnes infectées par des bactéries du genre Salmonella développent de la diarrhée, de la fièvre, et des crampes abdominales dans un délai de 12 à 48 heures après l'infection. La maladie dure en général de 4 à 7 jours et la plupart des personnes récupèrent sans traitement. Pourtant, chez certaines personnes, la diarrhée peut être sévère au point d'imposer l'hospitalisation du patient. Chez ces patients, l'infection à Salmonella peut proliférer des intestins à la circulation sanguine, et de là vers d'autres sites du corps et peut aller jusqu'à entraîner la mort sauf si la personne est traitée rapidement (notamment par des antibiotiques). Les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies provoquant des déficiences immunitaires ont plus de risques de contracter cette forme de la maladie.

Agent pathogène modifier

Le genre Salmonella présente 3 espèces enterica, bongori et subterranea.

On distingue les sous-espèces de Salmonella enterica par leur serovar, soit leur antigène O (antigène de paroi), H (antigène de flagelle) et de capsule (Vi). Parmi les pathogènes les plus fréquemment impliqués, figurent Salmonella e. typhi, Salmonella e. paratyphi A, Salmonella e. paratyphi B et Salmonella e. paratyphi C[1].

 
Bactérie de la salmonellose.

Épidémiologie modifier

En 2009, 151 571 personnes ont été atteintes en Europe, avec une diminution progressive du nombre des cas les dernières années[2].

Salmonelles typhiques modifier

Dans les pays industrialisés, l'essentiel des cas de fièvres typhoïdes sont des cas importés, contractés en zone d'endémie : Afrique et sous-continent indien[1]. Dans les pays en voie de développement, on note une moyenne de plus de 500 cas pour 100.000 habitants. Depuis 1990, on note une augmentation de l'incidence des cas de Salmonella e. typhi pluri-résistantes, en particulier dans le sous-continent indien et en Asie du Sud-Est[1]

L'Homme est le seul réservoir de ces bactéries[1].

Salmonelles non typhiques modifier

Les réservoirs des bactéries sont les animaux domestiques ou sauvages. La contamination est alimentaire ou inter-humaine[1].

Physio-pathologie modifier

Le principal mode de contamination est l'ingestion d'eau ou d'aliments (œufs, produits laitiers, viandes...). Après ingestion, les salmonelles traversent la paroi intestinale, et gagnent les ganglions mésentériques, ou après lyse, elles libèrent leurs endotoxines, responsables des signes cliniques (fièvre, tuphos,...), puis elles gagnent la circulation sanguine (positivation des hémocultures), puis se disséminent dans tous les organes. On retrouve alors quelques excrétats dans les selles (positivation de la coproculture)[3].

On note une expansion importante de Salmonella Kentucky en Afrique noire, au Moyen-Orient, et récemment en Inde et en Asie du Sud-Est. Elle est résistante à plusieurs antibiotiques[3].

Contamination modifier

Voies et mode de contamination modifier

La contamination s’effectue par voie digestive, en consommant des aliments contaminés crus ou peu cuits : lait, viande — notamment viande hachée et volaille — œuf ou préparation à base d’œufs crus (sauce mayonnaise, pâtisseries...), coquillages. La DI49.6 (dose infectante 51.635 %) est supérieure à 105 bactéries.

On distingue les salmonelloses aviaires, bovines, équines, humaines, porcines, etc., les caractéristiques cliniques dépendant de l’espèce infectée. Chez l’Homme, la salmonellose se manifeste, après une période d’incubation de 12 à 48 heures, par des infections intestinales et toxi-infections : céphalées, diarrhées sanguinolentes, douleurs abdominales, fièvre, entérocolite aiguë, gastro-entérite, nausées et vomissements peu fréquents mais pouvant se manifester au début du trouble. Le germe pénètre par voie digestive et doit être ingéré en très grand nombre pour déclencher la maladie chez l’adulte sain. L’acidité gastrique serait entre autres responsable de la destruction de la majorité des germes ingérés. Ce contage massif est réalisé par l’ingestion d’aliments dans lesquels le germe a pullulé comme dans un milieu de culture. Toutefois les nourrissons et les jeunes enfants sont bien plus sensibles à l’infection qui peut être réalisée par l’ingestion d’un nombre minime de bactéries. De rares infections rénales ou ostéo-articulaires ainsi que des septicémies sont possibles. Il faut ingérer de 100 000 à 100 000 000 de bactéries Salmonella pour déclencher une infection.

Précisions légales modifier

La déclaration auprès des autorités de la contamination est obligatoire. Elle permet une enquête dans le but de découvrir son origine et d'éviter une récidive.

Signes et symptômes modifier

Diagnostic bactériologique des fièvres typhoïdes et para-typhoïdes modifier

Le diagnostic de salmonellose peut se faire par isolement du germe sur un prélèvement biologique (généralement le sang et/ou les selles). Il repose sur les hémocultures (positives à 90% la première semaine, 75% la deuxième et 40% la troisième). La coproculture sur milieu spécifique est inconstamment positive, en revanche elle signe le portage chronique lorsqu'elle est effectuée à la fin du traitement[3].

Le séro-diagnostic de Widal-Felix détecte les anti-corps anti-O à compter vers le 7 ou 8e jour et les anti-corps anti-H vers le 10e jour. Ces anti-corps persistent toute la vie à faible taux, témoin d'une infection antérieure[3].

Gastro-entérites à Salmonelles - Salmonelloses non typhiques modifier

Les Salmonelles dites mineures sont responsables : Salmonella enteritidis, typhi, murium, dublin... Elles sont dues à l'ingestion de produits contaminés ou à des portages chroniques asymptomatiques. Le diagnostic est clinique. Sur un terrain immunodéprimé ou aux âges extrêmes de la vie, le tableau peut se présenter sous la forme d'un syndrome septicémique de type typhoïdique[3].

Traitement modifier

Le traitement des fièvres typhoïdes et para-typhoïdes repose essentiellement sur les fluoroquinolones (en l'absence d'allergies).

Prophylaxie modifier

  • distribution d'eau contrôlée bactériologiquement
  • traitement des eaux
  • hygiène générale
  • contrôle alimentation collective
  • Cuisson des aliments, en particulier des viandes, à au moins 65 °C pendant 5 à 6 min. Le steak haché congelé ou surgelé, doit être cuit sans décongélation préalable[4].
  • vaccination  : vaccination TAB (S. typhi, paratyphi A et B), voyageurs, personnel de santé, laboratoire, militaire, entourage (porteur chronique)

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Pierre Aubry, « Les Salmonelloses », Médecine Tropicale - Diplôme de Médecine Tropicale des pays de l'Océan Indien,‎ (lire en ligne)
  2. The Community Summary Report on Trends and Sources of Zoonoses and Zoonotic Agents in the European Union in 2007, European Food Safety Authority
  3. a b c d et e « Entérobactéries et autres bacilles à gram négatif non exigeants »
  4. « Salmonelloses », sur Institut Pasteur, (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Source modifier

Liens externes modifier

  • Fiche Orphanet
  • Les dangers pour l'homme liés à la consommation des viandes. J. Fosse, 2003. Thèse de médecine vétérinaire, Nantes [1].