Saint-Clément-sur-Durance

commune française du département des Hautes-Alpes

Saint-Clément-sur-Durance
Saint-Clément-sur-Durance
Le bourg.
Blason de Saint-Clément-sur-Durance
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Briançon
Intercommunalité Communauté de communes du Guillestrois et du Queyras
Maire
Mandat
Jean-Louis Berard
2020-2026
Code postal 05600
Code commune 05134
Démographie
Population
municipale
322 hab. (2021 en augmentation de 10,65 % par rapport à 2015)
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 38′ 59″ nord, 6° 34′ 45″ est
Altitude Min. 858 m
Max. 2 836 m
Superficie 25,06 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Guillestre
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Saint-Clément-sur-Durance
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Saint-Clément-sur-Durance

Saint-Clément-sur-Durance est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Toponyme modifier

Réotier et Saint-Clément ne formaient alors qu’une seule communauté nommée « Mandement de Réotier ». Le village est érigé en paroisse au XIe siècle[1]. Elles se séparent au XIIIe siècle.

Le nom de la localité est attesté sous la forme latine Sanctus Clemens en 1124, Villa Sanctis Clementis en 1154 dans une bulle d'Eugène III.

Cet hagiotoponyme Saint-Clément semble lié à la vénération du pape Clément Ier, 4e évêque de Rome, patron des mariniers pour avoir été martyrisé, selon la tradition, sous l'empereur Trajan vers 99, précipité au fond de la mer une ancre de marine accrochée au cou. Cette titulature est en coïncidence avec la mission de la cité au service du passage de la Durance. À cette période des croisades, l'entretien du pont pour le passage est confié aux autorités locale (Prise de Jérusalem par les Croisés en 1099). Cette titulature semble confirmée par la statue représentant le saint dans l'église. L'association du patrimoine locale « Pays Guillestrin » partage cette analyse.

Il existe plusieurs autres Saint Clément aux faits glorieux.

Sant Clemenç en vivaro-alpin.

Histoire modifier

Moyen Âge modifier

Le chapitre d'Embrun était seigneur majeur de Saint-Clément, l'empereur se réservant le haut domaine jusqu'en 1276. À cette date, il le donna à l'archevêque d'Embrun qui en demeura le maître jusqu'à la Révolution.

Le , partage des biens indivis entre Réotier et Saint-Clément.

Le , Salomon Arabin dit Capitaine Roure et Louis de Rousset, protestants, s'emparèrent de Saint-Clément.

Le , lors de l'invasion du duc de Savoie, un violent combat eut lieu au pont de Saint-Clément entre l'armée du duc et le régiment royal-irlandais qui dut céder. Lors de son retour, le duc fit sauter le pont et incendier le village.

Les Hospitaliers modifier

En 1154, dans une bulle pontificale d'Eugène III, la ville est citée : « Villas sancti Clementis ». Eugène III, grand réformateur, cette année-là apporte aussi sa confirmation canonique à la transformation de la congrégation des Hospitaliers en ordre religieux de de Saint-Jean de Jérusalem. Cet événement peut-être rapproché à la présence d'une maison hospitalière de cet Ordre en ces lieux. Cela est aussi en correspondance avec cette variation du toponyme complété de l'attribut antéposé Villas au sens médiéval.

Un hôpital, plutôt une maison de pèlerin, y fut fondé en 1306 et se perpétua jusqu'à la Révolution.

Géographie modifier

Représentations cartographiques de la commune
 
  Mairie
 
Carte OpenStreetMap
 
Carte topographique
 
Avec les communes environnantes
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

Saint-Clément, porte d'entrée du massif :

Antiquement ce village, dans un étranglement géologique, fut d'importance dans l'accès aux divers voies de passages du massif alpin. Toute son histoire est marqué dès la période romaine par la présence d'un pont d'importance stratégique. En effet c'est là que les Romains et peut-être déjà précédemment, implantent le changement de rive. Presque tout le cheminement aval se faisaient sur la rive droite. C'est là, à Saint-Clément, que soudain le cheminement principale qui s’enchaîne se pratiquait maintenant rive gauche[2].

Saint-Clément fut donc l'avant-poste militaire du carrefour guillestrois. Le cheminement amont est névralgique avec une diversité de passage alpins : au plus nord par Turin (la via Domitia), au plus sud par Val Stura, Cunéo et entre ces deux d'autres passages. Mais Saint-Clément fut aussi la communauté gardienne de ce pont.

Le cheminement aval, très pratique de la vallée de la Durance, collectait un flux important qui fut d'importance régionale. (Un oppidum Celtes existait à Guillestre). L'implantation du village est très certainement lié aux conjonctions locales :

  • Stabilité et largeur réduite des rives de la Durance.
  • Juste en amont débute un large plan alluvionnaire.
  • Un habitat proche exposé au rayonnement solaire, très légèrement préservé des frimas de l'ubac, mais le lieu est exposé à l'accélération du flux dominant d'ouest-sud-ouest par l'étranglement géologique.

L’administration y fixe en 1888 le point haut du flottage (technique utilisée pour le transport du bois)[3].

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 19,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 894 mm, avec 7 jours de précipitations en janvier et 6,2 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Crépin », sur la commune de Saint-Crépin à 7 km à vol d'oiseau[6], est de 10,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 743,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,6 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[9]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Saint-Clément-sur-Durance est une commune rurale[Note 2],[11]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[12],[13]. La commune est en outre hors attraction des villes[14],[15].

Occupation des sols modifier

Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

Occupation des sols en 2018
Type d’occupation Pourcentage Superficie
(en hectares)
Prairies et autres surfaces toujours en herbe 1,7 % 45
Systèmes culturaux et parcellaires complexes 7,0 % 182
Forêts de feuillus 2,5 % 65
Forêts de conifères 47,5 % 1238
Pelouses et pâturages naturels 10,1 % 265
Forêt et végétation arbustive en mutation 7,3 % 191
Plages, dunes et sable 0,8 % 21
Roches nues 11,2 % 291
Végétation clairsemée 11,8 % 307
Source : Corine Land Cover[16]

Politique et administration modifier

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001   Jean-Louis Bérard[17] SE Employé
mars 2014 En cours Jean-Louis Berard[18],[19]   Agriculteur sur moyenne exploitation

Intercommunalité modifier

Saint-Clément-sur-Durance a fait partie de 2001 à 2016 de la communauté de communes du Guillestrois, et depuis le , de la communauté de communes du Guillestrois et du Queyras[20].

Population et société modifier

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].

En 2021, la commune comptait 322 habitants[Note 3], en augmentation de 10,65 % par rapport à 2015 (Hautes-Alpes : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
574493596529611661631671651
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
620648598588587637596527545
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
546534534395333348336299270
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
265227195205191229266276295
2018 2021 - - - - - - -
318322-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

Manifestations culturelles et festivités modifier

Fête patronale le 23 novembre[25].

Santé modifier

Culte modifier

Économie modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

 
Tour de Saint-Clément-sur-Durance.
  • La tour Saint-Clément, dite tour sarrasine, commande la vallée de la Durance, mentionnée en 1215 comme propriété du chapitre de l'Église d'Embrun, elle a pourtant été datée de la fin du XIIIe siècle, voire du début du XIVe siècle. Elle doit probablement son existence aux incursions des « routiers provençaux » du Vicomte Raimond de Turenne ; bandes armées qui terrorisaient la vallée.
    De 7,50 m de côté, au rez-de-chaussée les murs sont épais de 1,50 m ; mais l'épaisseur se réduit progressivement avec l'élévation. Actuellement l'accès se fait par une porte percée dans le mur nord, dans le mur oriental, un jour, muré à l'extérieur offrait un bon éclairage, grâce à un ébrasement intérieur à forte pente.
    Établie dans la plaine de la Durance, à une altitude modérée, mais en position visuelle favorable, la tour de Saint-Clément présente un plan apparemment simple et commun, d'où son appellation de tour sarrasine. C'est essentiellement une tour de guet, pouvant être occupée temporairement par une garnison, mais qui a difficilement pu être habitée en permanence. D'ailleurs on ne connaît pas de châtelain résidant à Saint-Clément.
    Plusieurs aménagements suggèrent l'importance des aspects défensifs par rapport à ceux de confort : accès au premier étage (la porte du rez-de-chaussée est plus récente), rez-de-chaussée aveugle et présence de seize archères. Tous ces éléments cumulés font de la tour de Saint-Clément une tour peu fonctionnelle bien que massive. Sa seule présence doit être un élément suffisamment dissuasif pour celui qui la voit dans la plaine de la Durance.
    Les absences de remaniements importants et d'aménagements de confort (latrines, cheminée, placards, …) montrent que la tour a été utilisée aux XIIIe et XIVe siècles mais avec une fonction très limitée, celle de tour de guet, d'ailleurs très symbolique.
    [réf. nécessaire]
  • L'église Saint-Clément existe dès le XIIe siècle.
  • Le cimetière de Saint-Clément.
  • La chapelle Saint-Sébastien des Traverses, bâtie sur un tertre de la rive gauche de la Durance, date du XIXe siècle.
  • Chapelle Saint-Laurent de Lac du Laus.
  • Le passage de la Durance, l'ancien pont, historiquement constitutif de Saint-Clément (peut-être un bac à la période romaine), se trouvait sûrement à l'endroit du pont moderne routier actuel. Il apparaît à cet endroit sur la carte de Cassini (environ 1706). Il avait environ entre 50 et 70 m de portée. Était-il en pierre au XIIe siècle ? Plus vraisemblablement, il était de bois avec des culées en pierres à cause des débits destructeurs très élevés du printemps. Avec de une telle portée, il devait y avoir un îlot artificiel central.

Outre le bourg Saint-Clément il y a aussi des hameaux :

  • Les-Clots : il est en balcon à 250m au-dessus du chef-lieu, en rive droite de la Durance.
  • Les hameaux en rive gauche, au sud de Saint-Clément, sont désignés couramment « les Traverses » (Bon-Pommier, Brude, les Saurels, Serre des Vignes, Charissiers, les Imberts). Le long canal de plus de 3 km qui les surplombe a pu être éponyme de sa désignation « les Traverses ».

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

  Blason
De sinople à la tour d'argent maçonnée de sable.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références modifier

  1. « Richesses de notre patrimoine : L'église de Saint-Clément » [PDF], sur paysguillestrin.fr, Association Pays Guillestrin, (consulté le ).
  2. Pierre-Albert Clément, La Via Domitia : des Pyrénées aux Alpes, Rennes, Éditions Ouest-France, , 125 p. (ISBN 2-7373-3508-6), p. 107.
  3. Nathalie Vincent, « Les radeliers de la mémoire », in Jacques Sapiega, La Durance, parcours & regards, Conseil régional PACA, 2004 (DVD).
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  6. « Orthodromie entre Saint-Clément-sur-Durance et Saint-Crépin », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « St Crépin », sur la commune de Saint-Crépin - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Station Météo-France « St Crépin », sur la commune de Saint-Crépin - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  9. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  11. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  13. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « Données statistiques sur les communes de Métropole; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
  17. « Liste des maires du département des Hautes-Alpes », sur le site de la préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
  18. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
  19. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
  20. Direction des libertés publiques et des collectivités locales, « Création de la communauté de communes du Guillestrois et du Queyras par fusion des communautés de communes du Guillestrois et de l'Escarton du Queyras » [PDF], Recueil des actes administratifs no 05-2016-010, Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  25. Antoine Albert, « Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun (1783) » [PDF], sur paysguillestrin.fr, Association Pays Guillestrin, (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier