Sahem al-Joulane (en arabe : سحم الجولان, Saḩam al Jawlān), est une petite ville du sud de la Syrie, rattachée administrativement au gouvernorat de Deraa[1]. Faisant partie du district de Deraa, elle est bordée par les localités de Nafi'ah à 2,7 km à l'ouest, Tasil à 3,8 km au sud, Kafr Tamit à 2,2 km à l'est, et Hayt à 2,3 km au sud[2]. Saham al-Jawlan se situe à 23 km de la ville de Deraa.

Sahem al-Joulane
(ar) سحم الجولان
Administration
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
Gouvernorat Deraa
District District de Deraa
Nahié al-Shajara
Démographie
Population 6 572 hab. (2004)
Géographie
Coordonnées 32° 46′ 52″ nord, 35° 56′ 05″ est
Altitude 508 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Syrie
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Sahem al-Joulane
Géolocalisation sur la carte : plateau du Golan
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Sahem al-Joulane

En 2004, sa population était de 6 572 habitants[3]. La plupart des habitants de Saham al-Jawlan travaillent dans la culture de céréales, d'olives et de légumes[1].

Histoire modifier

Antiquité modifier

Le village comporte des ruines datant du IVe siècle[4]. Selon certaines sources, il correspondrait à la cité biblique de Golan (en) en Gaulanitide[5].

Règne ottoman modifier

En 1596, la localité de Sahem al-Joulane est mentionnée dans des registres d'impôts ottomans. Elle fait alors partie du nahié de Jawlan Sarqi, dans le sandjak du Hauran. Sa population était entièrement musulmane ; le village se composait de 22 foyers et de 15 habitats de célibataires. Les habitants devaient payer des taxes sur le blé, l'orge et les diverses récoltes, ainsi que sur les chèvres et les ruches d'abeilles[6].

En 1891, la société Agudat Ahim, basée à Yekatrinoslav, en Russie, achète 100 km2 de terres à al-Jawlan afin d'en faire des parcelles de culture pour les Juifs[7]. À cause de l'interdiction de l'achat de terre par des Juifs palestiniens mise en place sous l'Empire ottoman, les terres sont acquises par le baron Edmond de Rothschild. En 1895, le village de Tiferet Binyamin est construit sur ces parcelles, mais les Juifs ont été contraints de quitter le village en , lorsque les Ottomans expulsent 17 familles non-turques et ordonnent aux Juifs d'Europe de l'Est du plateau du Golan de quitter le territoire[8]. Lorsqu'ils réessayent de s'installer à Tiferet Binyamin avec des Juifs syriens, citoyens ottomans, ils échouent et sont à nouveau expulsés[9].

Entre 1921 et 1930, durant le mandat français, Rothschild autorise l'Association de colonisation de la Palestine juive (en) à s'installer à Tiferet Binyamin et à gérer le village en collectant les rentes des paysans arabes locaux[10].

Notes et références modifier

  1. a et b (ar) « سحم الجولان على الشيوع ومواطنوها محرومون من رخص البناء..? », Thawra alwehda,‎ (consulté le )
  2. (en) Informations sur Saham al-Jawlan, fallingrain.com
  3. Recensement syrien de 2004, Bureau central syrien des statistiques
  4. (en) Dan Urman et Paul Virgil McCracken Flesher, Ancient Synagogues : Historical Analysis and Archaeological Discovery, vol. 1 & 2, Brill Academic Publishers, coll. « Studia Post Biblica » (no 47), , 677 p. (ISBN 978-90-04-11254-4, présentation en ligne), p. 426
  5. (en) Rami Arav et Richard A. Freund, Bethsaida : A City by the North Shore of the Sea of Galilee, vol. 3 (v. 3), Truman State University Press, , 310 p. (ISBN 978-1-931112-39-0, lire en ligne), p. 42
  6. Hütteroth and Abdulfattah, 1977, p. 198
  7. (en) Katz, Yosef. The "business" of settlement: private entrepreneurship in the Jewish settlement of Palestine, 1900–1914, Magnes Press, Hebrew University, 1994. p. 20. (ISBN 965-223-863-5)
  8. (en) Separation of Trans-Jordan from Palestine, Yitzhak Gil-Har, The Jerusalem Cathedra, ed. Lee Levine, Yad Yitzhak Ben Zvi and Wayne State University, Jérusalem, 1981, p.306
  9. (en) Efraim Orni, Elisha Efrat. Geography of Israel, Presses universitaires israéliennes, 1971.
  10. (en) M. R. Fishbach, Jewish property claims against Arab countries, Columbia University Press (2008), p.161

Bibliographie modifier