SMS Geier

navire de guerre

SMS Geier
illustration de SMS Geier
SMS Geier en 1894

Autres noms USS Schurz
Type croiseur léger
Classe Classe Bussard
Histoire
A servi dans  Kaiserliche Marine
Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval Kaiserliche Werft - Wilhelmshaven
Quille posée en 1893
Lancement
Armé
Statut Coule 21 juin 1918
Équipage
Équipage 166 (officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots)
Caractéristiques techniques
Longueur 79,92 mètres
Maître-bau 10 mètres
Tirant d'eau 4,80 mètres maxi
Déplacement 1 608 tonnes (1 918 pleine charge)
Propulsion machines à vapeur (4 chaudières)
voile (856 m2)
Puissance 2 884 ch
Vitesse 16,3 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement
8 × 105 mm
5 mitrailleuses de 37 mm
2 tubes lance-torpilles (450 mm)
Rayon d'action 3 610 miles à 9 nœuds (550 tonnes de charbon)

Le SMS Geier[1] est un croiseur léger de la marine impériale allemande lancé le . Le navire appartient à la classe Bussard, dont il est la sixième et dernière unité.

Service modifier

Amériques modifier

Ce petit croiseur est bâti par les chantiers navals impériaux de Wilhelmshaven pour un coût de 2 588 000 marks. Il entre en service le pour la zone de la mer Baltique, dont la base navale est à Kiel. Il est mis hors service le pour des travaux complémentaires. Il repart le pour Haïti, afin de protéger les sujets allemands et les intérêts commerciaux de l'Empire allemand, alors qu'un conflit embrase la région. Il arrive le à Saint Thomas, île caraïbe appartenant au royaume du Danemark, alors que les navires écoles allemands SMS Charlotte et SMS Stein ont déjà ramené le retour à l'ordre à Haïti. Le SMS Geier poursuit donc sa route à Santiago de Cuba, puis à La Guaira et Puerto Cabello et enfin à Port-d'Espagne ( au ), où il reçoit l'ordre de visiter l'Argentine et le Brésil.

Lorsque la guerre hispano-américaine éclate, le SMS Geier s'est déjà rendu au Pernambuco et il se trouve à Bahia. Il est envoyé en observation, toujours pour assurer la sécurité des sujets allemands et défendre les intérêts commerciaux du pays. Le croiseur aide à l'évacuation des civils étrangers de La Havane, puis mouille à Veracruz au Mexique et, après la fin de la guerre, à La Nouvelle-Orléans, où il demeure onze jours.

C'est le suivant que le SMS Geier prend le départ pour visiter à nouveau l'Argentine et la côte ouest du continent. Il passe en le détroit de Magellan et visite les ports de Valparaiso, Callao, Panama, etc., et met le cap au nord. Du 11 au , le SMS Geier se trouve devant Puerto San José avec un croiseur britannique, afin de régler un litige financier contre le gouvernement du Guatemala. Ensuite, le croiseur prend la direction du sud, retourne à Guayaquil, alors que la confédération d'Amérique centrale est en pleins troubles à cause du président nicaraguéen Zelaya. Le navire visite plusieurs ports centre-américains et ensuite jette l'ancre à San Francisco le . Il y reste à quai pour des réparations.

Il en repart le pour Vancouver, puis met le cap au sud le . Il atteint, après nombre de visites, Puerto Montt au Chili, le , dont il repart vers le nord le .

Chine modifier

Il est à Acapulco le , lorsqu'il reçoit l'ordre de rejoindre l'escadre d'Extrême-Orient (Ostasiengeschwader) à cause des troubles dus à la révolte des Boxers en Chine. Le croiseur part donc le et retrouve l'escadre le à Tchéfou, après être passé par Honolulu et Yokohama.

En , le SMS Geier est dans la concession allemande de la baie de Kiautschou (« Kiaou-Tchéou », en français de l'époque) dont le port est à Tsingtau (« Tsingtao », en français de l'époque), puis il se rend à Shanghai, où il demeure, jusqu'en . Par la suite, le croiseur est chargé de missions de surveillance le long du Yang-Tsé-Kiang, jusqu'à Tchongking, en remplaçant le SMS Bussard. Le croiseur demeure plusieurs années en Chine et ne quitte sa mission de surveillance fluviale qu'en .

Après s'être arrêté quelque temps à Tsingtau, le navire prend la direction de Yap, afin de remplacer le SMS Seeadler qui patrouillait entre Amoy et Souatao. Le navire remplit plusieurs missions (avec d'autres navires de l'escadre) le long des côtes de Chine centrale, du Japon et de la Corée. À l'automne 1902, il croise dans les eaux des Indes néerlandaises et de Singapour. De mars à , il est en réparations à Nagasaki. Il stationne la plupart du temps à Tchemulpo au début de la guerre russo-japonaise de 1905. Le chantier naval de Tsingtau ne suffit pas à ses réparations, aussi est-il décidé de retourner dans l'Empire allemand. Il prend donc le chemin du retour le , après sept ans de service outremer. Il arrive le pour être entièrement modernisé.

Méditerranée, Afrique et Asie modifier

Le SMS Geier est remis en service au début de l'année 1911. Il est relancé de Kiel le . Il rejoint la zone d'Afrique orientale allemande le , où il doit être désormais stationné, la base se trouvant à Dar es Salam, mais il est envoyé le en Méditerranée, car la guerre italo-turque vient d'éclater. Il est donc au Pirée, le et il est chargé de suivre les événements de Tripolitaine et de Palestine. Il est en conséquence officiellement rattaché à la zone navale de Méditerranée en 1912. En , il se trouve à Corfou, où le Kaiser Guillaume II est en villégiature, et où il croise à bord du SMY Hohenzollern. Ensuite le Geier est à quai à Trieste, qui appartient à l'Autriche-Hongrie, pour révision.

 
Visite de l'empereur Guillaume II à bord du SMS Geier, en Crète

Le navire prend la direction des eaux ottomanes en Méditerranée orientale. Tandis qu'il mouille à Haïfa en Palestine, le , une chaudière à charbon explose, provoquant la mort de deux hommes d'équipage. En , le navire participe avec le SMS Breslau au blocus des côtes monténégrines, après que le Monténégro eut refusé de donner Scutari au nouveau duché d'Albanie, contrairement à ce qui avait été prévu par la conférence des ambassadeurs.

Après de nouvelles révisions à Trieste d'octobre à janvier, le Geier retourne en Afrique orientale allemande. Il atteint Aden le . Il y rejoint le SMS Seeadler qui avait remplacé seul le Geier pendant son absence et qui retourne en Allemagne. Le Geier demeure jusqu'au en Afrique orientale, date à laquelle il est remplacé par le petit croiseur SMS Königsberg. Le SMS Geier est alors reclassé en canonnière. Le , le bateau part pour la Nouvelle-Guinée allemande que le SMS Condor a quittée en novembre dernier. Le SMS Cormoran (sister-ship du Geier) s'y trouvait jusqu'en mai, mais était alors immobilisé à Tsingtau pour réparations.

Débuts de la Première Guerre mondiale modifier

La canonnière SMS Geier se trouve à Singapour du 25 au et elle reçoit l'ordre le 1er août de retrouver l'escadre à Yap. Les navires de charge de la compagnie maritime DADG[2] Elmshorn[3] et Bochum[4] sont envoyés avec 1 700 tonnes de charbon devant l'île de Florès, afin que le Geier puisse y charbonner le . L’Elmshorn part ensuite pour les côtes des Indes néerlandaises récupérer encore du charbon[5] tandis que le Bochum continue sa route avec l'ancien croiseur. Ce dernier doit à plusieurs reprises être remorqué à cause de pannes. Il arrive le aux Moluques, où il rencontre le SMS Emden qui escorte le Markomania[6] de la HAPAG. Le commandant du Geier, le korvettenkapitän Carl Graßhoff, apprend par celui de l’Emden que l'escadre commandée par le vice-amiral von Spee est partie en direction de l'Amérique du Sud. Le capitaine Graßhoff décide donc de rester sur zone et de ne pas rejoindre la nouvelle zone d'opérations. L’Elmshorn arrive à sa rencontre le , avec seulement 800 tonnes de charbon à bord, à cause du rationnement. Le Bochum est donc envoyé à son tour en chercher à Angaur. Il y rencontre un navire de la Norddeutscher Lloyd réquisitionné, le Tsingtau[7], qui n'a pas eu le temps de rejoindre l'escadre du vice-amiral von Spee. Les deux navires de la DADG lui donnent donc tout leur chargement et leurs provisions non nécessaires et partent se réfugier à Manille qui est neutre.

Le SMS Geier et le Tsingtau partent donc ensemble pour les mers du sud. Ils trouvent le à Kusai un navire britannique, le Southport[8], qui se trouve là à cause du mauvais temps, en attendant de repartir avec sa cargaison de phosphate[9]. Les Anglais, qui étaient partis d'Australie, ne sont pas encore au courant de la déclaration de guerre. Le Geier décide de continuer, cette fois-ci à voile, de l'autre côté de l'île. Le Tsingtau et le Geier atteignent Majuro le . Ils y retrouvent un autre navire de la Norddeutscher Lloyd, le Locksun[10], chargé d'approvisionner l'escadre et resté encore dans l'archipel, pour ravitailler les croiseurs auxiliaires Prinz Eitel Friedrich et SMS Cormoran. Graßhoff prend la décision de retrouver l'escadre en Amérique du Sud en passant par Honolulu. Mais le navire est victime d'avaries de machinerie et d'approvisionnement d'eau. Il ne peut partir que le et prend une vitesse de croisière de huit nœuds, tout en se mettant à la voile de temps en temps, et en se mettant parfois à la remorque du Locksun. Il atteint Honolulu le . Il y retrouve huit bateaux de marchandises allemands. Les États-Unis sont encore neutres, mais deux navires de combat japonais, l’Izumen[11] et l’Azuma, sont en train de patrouiller aux abords du port. Finalement le , les autorités américaines internent les deux navires allemands.

Sous le drapeau américain modifier

Les autorités américaines craignent que les deux bateaux ne reçoivent l'ordre de se saborder, aussi envoient-elles leurs équipages en captivité à Fort Douglas, près de Salt Lake City, bientôt rejoints par l'équipage du Cormoran qui avait sabordé son navire à Guam. Lorsque les États-Unis entrent en guerre, le , le Geier est réquisitionné par la marine américaine sous le nom d'USS Schurz[12] et entre en service le en tant que canonnière (gunboat). Jusqu'au début de l'année 1918, il est chargé d'escorter quatre sous-marins américains de la côte ouest, à travers le canal de Panama, jusqu'à la mer des Caraïbes. Le navire est ensuite affecté à Charleston à des missions de surveillance de la côte est et des Caraïbes. La canonnière entre en collision le avec le vapeur Florida (un membre d'équipage trouve la mort) au large de la Caroline du Nord. Elle met trois heures à couler.

Commandants modifier

 
Visite de Guillaume II à bord du SMS Geier
  • - : capitaine-lieutenant Ludwig Bruch
  • - : Korvettenkapitän Hermann Jacobsen (de) (1859-1943)
  • - : Korvettenkapitän Wilhelm Peters (1858-1943)
  • Février - : Korvettenkapitän Hermann Bauer (1875-1958)
  • - : Korvettenkapitän Paul Hilbrand (1862-1934)
  • - : Korvettenkapitän Rudolf Berger (1864-19?)
  • Février - : Korvettenkapitän Georg Wuthmann (de) (1863-1940)
  • - : Korvettenkapitän Ernst von Studnitz (de) (1865-1907)
  • - : Korvettenkapitän Franz Halm (1874-1918)
  • - : Korvettenkapitän Carl Graßhoff (1876-1943)

Données techniques modifier

 
Illustration représentant le SMS Geier
  • Longueur : 76 m
  • Largeur : 10 m
  • Tirant d'eau : 4,8 m
  • Déplacement : 1 600 tonnes
  • Voilure : 856 m2
  • Vitesse : 16,2 nœuds
  • Équipage : 166 hommes

Voir aussi modifier

Sister-ships (classe Bussard) : SMS BussardSMS CondorSMS CormoranSMS FalkeSMS Seeadler

Notes modifier

 
Visite de Guillaume II à bord du SMS Geier
  1. Geier signifie vautour en allemand
  2. Deutsch-Australische Dampfschiffs-Gesellschaft (de), fondée à Hambourg en 1888
  3. Jauge brute : 4 594 tonnes, commandé par le capitaine Peter Kiel
  4. Jauge brute : 6 161 tonnes, commandé par le capitaine J. Orgel
  5. Les Pays-Bas sont neutres, mais le charbon est sévèrement rationné
  6. Jauge brute : 4 505 tonnes
  7. Lancé en 1904, jauge brute : 1 684 tonnes, commandé par le capitaine Heyenga
  8. Jauge brute: 3 586 tonnes, lancé en 1900
  9. Chargée à Nauru
  10. Jauge brute : 1 675 tonnes, commandé par le capitaine Gerlach
  11. L'ancien Retvizan russe
  12. D'après Carl Schurz

Bibliographie modifier

 
Guillaume II à bord du SMS Geier
  • (de) Erich Gröner, Dieter Jung, Martin Maass, Die deutschen Kriegsschiffe 1815-1945, Munich, Bernard & Graefe, 1982
  • (de) Carl Herbert, Kriegsfahrten deutscher Handelsschiffe, Hambourg, Broschek & Co, 1934
  • (de) Hans H. Hildebrand, Die deutschen Kriegsschiffe: Biographien - ein Spiegel der Marinegeschichte von 1815 bis zur Gegenwart, Herford, Koehlers Verlagsgesellschaft

Source modifier

Sur les autres projets Wikimedia :