Ruzafa
Nom local
(ca) RussafaVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Province
Comarques
Municipalité
District of Valencia
Eixample (en)
Superficie
0,88 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
23 735 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
26 971,6 hab./km2 ()
Histoire
Fondation
Identifiants
Code postal
46004, 46005 y 46006Voir et modifier les données sur Wikidata
Carte

Ruzafa (officiellement[1] en valencien : Russafa) est un quartier de la ville de Valence, en Espagne, appartenant au district de l'Ensanche et qui fut une municipalité indépendante jusqu'en 1877[2]. En 2009, il recense 25 134 habitants, selon la mairie de Valence[3].

Toponymie modifier

Le toponyme Ruzafa est une castillanisation de Russafa, lui-même dérivé du mot arabe رُصَافَة (Ruṣāfatu). Dans cette langue, il signifie « jardin » et pourrait être un emprunt à l'akkadien rasapa, « résidence d'un gouverneur »[2]. On recense jusqu'à neuf lieux appelés Ruṣāfa dans le monde arabe, notamment dans les environs de Damas, de Bassorah et de Bagdad[4].

Histoire modifier

Origines et XIXe siècle modifier

L'origine de Ruzafa se trouve dans un jardin d'agrément initié par Abd Allah al-Balansi au IXe siècle à environ 2 km de la ville de Valence, à l'imitation de celui construit par son père, Abderraman Ier, près de Cordoue[5]. Ce domaine a dû disparaître assez rapidement, car les fils d'al-Balansi n'ont pas continué à vivre à Valence, mais la zone de jardins qui l'entourait a été préservée et utilisée comme lieu de loisirs et comme parc public, comme en témoignent les poètes al-Russafi, al-Saqundi, Ibn Amira et Ibn al-Abbar, entre autres[5]. Une ferme s'est développée autour de ces jardins, qui deviendra le noyau des futures installations[5].

Au cours du XIXe siècle, la municipalité connait une augmentation significative de sa population : selon Madoz, en 1849, elle comptait 9 075 habitants (1 799 dans le centre urbain, qui correspond à l'actuel district), en 1860, 13 013 habitants, et en 1877, elle avait pratiquement doublé sa population, atteignant 20 000 personnes[6].

Parmi les maires qui ont dirigé la politique municipale, citons Salvador Alexandre y Tarrasa, Salvador Alexandre y Pascual et Vicente Quiles y Esteve, dans les années 1860 (ils ont été impliqués dans la tragédie de l'école où le professeur Aguilar et de nombreux jeunes sont morts)[7], et Andrés Chisbert dans les années 1870 (le dernier dirigeant municipal connu)[8]. Après la destitution des dirigeants du gouvernement, sur ordre du gouverneur civil de la province de Valence, le , une session extraordinaire du conseil municipal de Ruzafa a été organisée et l'annexion de la ville à Valence a été décidée[6]. Désormais, Ruzafa aura un maire de quartier nommé directement par le maire de Valence, perdant ainsi son autonomie.

Période contemporaine modifier

Après une période d'abandon, le quartier connaît un processus de gentrification[9]. Avec les travaux d'amélioration des trottoirs, la pression de l'hôtellerie a déplacé les petits commerces, tandis que la hausse des prix de l'immobilier, entraînée par l'augmentation des appartements touristiques, renchérit les loyers, faisant perdre progressivement au quartier le tissu social et le multiculturalisme qui le caractérisaient[10].

Notes et références modifier

  1. (es) « Reglamento municipal sobre uso y normalización del valenciano en el municipio de València », (consulté le ).
  2. a et b (es) Juan-Luis Corbín Ferer, Ruzafa: La bien plantada, Valence, Federico Domenech, (ISBN 84-85402-88-X), « Capítulo II », p. 25-36.
  3. (es) « Districte 02. L'Eixample Barri 1. Russafa » [PDF], sur Oficina d'Estadística. Ajuntament de València, (consulté le ).
  4. (es) Miguel Asín Palacios, Contribución a la toponimia árabe de Españ, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, , p. 131-132.
  5. a b et c (es) Gran Enciclopedia Temática de la Comunidad Valenciana, vol. Geografía, Editorial Prensa Valenciana, , « Russafa ».
  6. a et b (es) La Correspondencia de España, , p. 1.
  7. (es) Boletín Oficial de la Provincia de Santander, , chap. 97.
  8. (es) La idea: revista semanal de instrucción pública, , p. 4.
  9. (es) « Gentrificación en grandes ciudades ».
  10. (es) First we Take Manhattan (lire en ligne).