Rue d'Aubervilliers

rue de Paris, France

18e, 19e arrts
Rue d'Aubervilliers
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La rue en juin 2021.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 18e
19e
Quartiers Chapelle
Villette
Pont-de-Flandre
Début 2, boulevard de la Chapelle
Fin 1, boulevard Ney
Morphologie
Longueur 1 820 m
Largeur 15 à 30 m
Historique
Création 23 mai 1863
Dénomination Rue d'Aubervilliers
Ancien nom Chemin des Vertus
Chemin de Notre-Dame-des-Vertus
Géocodification
Ville de Paris 0495
DGI 0517
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue d'Aubervilliers
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La rue d'Aubervilliers est une rue des 18e et 19e arrondissement de Paris qu'elle sépare (le côté impair de la rue est dans le 18e).

Situation et accès modifier

Elle va du boulevard Macdonald au boulevard de la Chapelle. Longtemps située dans un quartier délaissé, la rue connaît ces dernières années un renouveau.

La rue, de nos jours, est parallèle aux voies ferrées menant à la gare de Paris-Est sur lesquelles elle donne sur sa partie nord et dont elle n'est séparée sur sa partie sud que par des entrepôts et un jardin public, les jardins d'Éole (côté impair).

Origine du nom modifier

Elle porte ce nom car originellement c'était un chemin vicinal qui conduisait au village d'Aubervilliers.

Historique modifier

La partie sud de la rue s'appelait autrefois « rue des Vertus », et la partie nord à partir de la rue Riquet était le chemin de Notre-Dame-des-Vertus[1]. Il marquait la limite des communes de La Chapelle et de La Villette.

Elle porte son nom actuel en 1855 dans toute son étendue. Cette voie menait, jadis, à l'église Notre-Dame-des-Vertus d'Aubervilliers élevée près de la ferme Albert-Villare (Aubervilliers). La rue commençait à la barrière des Vertus, sur le mur des Fermiers généraux. Cette rue, du côté impair, longeait le gazomètre[2] et le Chemin de fer de l'Est[3].

La première gare de l'Est — qui originellement s'est nommée « embarcadère de Strasbourg[4] » — se situait près de la barrière des Vertus, rue d'Aubervilliers : c'est de là que, le [5], partit le premier train pour Meaux[6].

La rue accueillait les entrepôts de la compagnie du Chocolat Menier dont l'usine se trouvait à Noisiel, sur la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville[7].

Durant la commune de Paris de 1871, la rue d'Aubervilliers fut couverte de nombreuses barricades[8],[9].

Dans les années 1870, est érigé au no 104 le bâtiment des pompes funèbres de Paris.

À la fin du XXe siècle, l'activité industrielle et les services qui y sont associés périclitent :

  • l'usine à gaz de la Villette est fermée en 1956 ;
  • les terrains ferroviaires, désaffectés dans les années 1990, sont aménagés en espace vert (jardins d'Éole) ;
  • le service des pompes-funèbres, fermé en 1997, est reconverti en établissement culturel (Centquatre-Paris).

L'enclave ferroviaire, en friche, située entre l’entrepôt Ney, la rue d'Aubervilliers, la rue de l'Évangile et la rue de la Chapelle appelé communément « Zac Chapelle-Charbon » doit devenir à partir de 2020, un grand parc urbain, le parc Chapelle-Charbon[10],[11],[12].

En 1962, il y eut plusieurs attentats contre les cafés musulmans de la rue d'Aubervilliers [13].

Depuis mi 2021 de nombreux toxicomanes errent dans la rue d’Aubervilliers à la suite de leur évacuation du jardin d’Éole ou la mairie de Paris les avait regroupé à la suite de l’évacuation de la place de la bataille de Stalingrad.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

 
Rue d'Aubervilliers (côté 19e) au niveau des jardins d'Éole situés dans le 18e.
 
La Croix de l'Évangile de nos jours, à l'intersection de la rue d'Aubervilliers et de la rue de l'Évangile.
  • No 5 : Maurice Thorez a demeuré en 1925 dans un hôtel situé à cette adresse[14].
  • No 45 : entrée des jardins d'Éole, parc d'une surface de 4 hectares créé en 2007.
  • Nos 62-64 : immeuble de la ville de Paris construit en 1997 par l'architecte François Viseux, dans le style logement-housing[Quoi ?][15]. Emplacement, dans les années 1970, de la Tour Horizon Montmartre, siège des Sociétés Comptoir 2000, Eurovox, centre de formation permanente et de diffusion de matériel pédagogique, de La Gerbe du Temps, commercialisant de la porcelaine de Limoges, services de table numérotés, La Librairie pédagogique audiovisuelle, La Cie Nouvelle La Porcelaine Singer, siège à Limoges, ainsi que Les Maîtres Porcelainiers Limougeauds, également à Limoges. Ce complexe ferma en [16].
  • Pont de la rue Riquet
  • No 96 : emplacement approximatif du moulin à vent Brice (ou Saint-Brice). Vers 1770, il est transformé en guinguette « Le Chaudron »[17].
  • No 104 : au lieu-dit Les Petits Noyers, le Cent Quatre, établissement culturel de la ville de Paris inauguré le . Constitué de deux grandes halles entièrement rénovées et aménagées, il occupe le bâtiment qui a abrité de 1850 à 1867 l'abattoir de la commune de La Villette, puis le service des pompes funèbres de la ville de Paris entre 1874 et 1997.
  • No 156 : domicile des terroristes islamistes Chérif et Saïd Kouachi[18].
  • Nos 192-212 : se tenait l'ancienne entrée ainsi qu'un hangar de l'usine à gaz de la Villette, construit en 1922 et occupée après la fermeture de l'usine par les services techniques de la ville de Paris[19]. Il s'agissait des derniers vestiges de cette usine ouverte en 1855 et fermée en 1956. Ces éléments ont été détruits en 2019 en vue de la réalisation du projet immobilier Îlot fertile et de l'élargissement de la rue d'Aubervilliers[20].
  • Les fondateurs des établissements Pétrossian (caviar et œufs d'esturgeons) possédaient un petit local[Où ?] rue d'Aubervilliers dans les années 1970[21].
  •  
    Panneau de la Croix de l'Évangile, à l'intersection des rues d'Aubervilliers, de Crimée et Gaston-Tessier, au niveau du quartier Rosa-Parks.
    À l'intersection avec la rue de l'Évangile est érigée la croix de l'Évangile, la dernière croix de carrefour de Paris, immortalisée par le cinéaste Marcel Carné et le photographe Robert Doisneau[22].
  • En 2015 le projet Rosa Parks fait le mur est lancé le long des murs de la rue d'Aubervilliers, en hommage aux valeurs défendues par Rosa Parks, une fresque de presque 500 mètres de long est réalisée entre octobre et décembre, par cinq artistes : Kashink (Paris), Zepha (Toulouse), Katjastroph (Nantes), Bastardilla (pt) (Bogota) et Tatyana Fazlalizadeh (New York)[23],[24]

Notes et références modifier

  1. Marquis Félix de Rochegude, Promenades dans tout Paris, Paris, Hachette, 1910 [1].
  2. Les Gazomètres de la rue d'Aubervilliers, Google Livres.
  3. Les trains qui partaient de la gare de l'Est et qui passaient contre la rue d'Aubervilliers étaient la propriété de la Compagnie des chemins de fer de l'Est (google.fr/).
  4. Bernard Rouleau, Paris. Histoire d'un espace, Seuil, 1997, 492 p., p. 327 (en ligne).
  5. Fernand Auguste Marie Bournon, Paris-Atlas, Larousse, 239 p. (en ligne).
  6. Danièle et Jean-Claude Clermontel, Chronologie scientifique, technologique et économique de la France (en ligne).
  7. Lucien Chanuc, « Curiosité : les trains du Chocolat Menier », Connaissance du rail, nos 356-357,‎ , p. 40-45 (ISSN 0222-4844).
  8. Eleanor Marx Aveling, History of the Commune of 1871 (en ligne).
  9. Réimpression du Journal officiel de la République Française sous la Commune du 19 mars au 24 mai, 1871 (en ligne).
  10. Chapelle Charbon (Paris 18e) - Un quartier en bordure d’un grand parc
  11. Chapelle Charbon, un parc pour le nord parisien
  12. Chapelle-Charbon : un nouveau parc au nord de Paris
  13. Compte rendu sténographique des débats du procès du capitaine Jean-Marie Curutchet (Organisation_armée_secrète#OAS-M.C3.A9tropole), à la suite des attentats contre les cafés musulmans de la rue d'Aubervilliers à Paris en 1962<ref> (en ligne).
  14. Maurice Thorez a demeuré au no 5 de la rue d'Aubervilliers en 1925. Cahiers d'histoire de l'Institut Maurice Thorez, volume 12, nos 24-28 [2].
  15. Résidence des artistes Pascal Lagriffoul ([3] leslutins.com), Patrick Coeuru (projet2.asso-com.com).
  16. La Gerbe du Temps, SARL au capital de 1 800 000 F, RC Paris 61 B2688, INSEE 780143640 APE 5130, règlement judiciaire prononcé par le tribunal de commerce de Paris le 8 décembre 1977 pour l'ensemble des sociétés du groupe, syndic Yannick Pavec et Antoine Chevrier à Paris.
  17. Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire des 300 moulins de Paris, Parigramme, (ISBN 978-2-84096-114-7)
  18. Éloïse Lebourg, « L'enfance misérable des frères Kouachi », sur Reporterre, (consulté le ).
  19. Commission du vieux Paris, compte-rendu de séance du 29 mai 2015, api-site-cdn.paris.fr.
  20. « Îlot fertile », sur ilot-fertile.com (consulté le ).
  21. (Huberta von Voss, Portraits of Hope: Armenians in the Contemporary World (en ligne).
  22. « Canal Square: L'Évangile selon Doisneau ! », sur Canal Square, .
  23. « Rosa Parks fait le mur, Rue d'Aubervilliers, Paris 18ème & 19ème », sur hypermur.com, .
  24. « KashinK : Street-Art : Kashink, la forte tête du graffiti », sur telerama.fr (consulté le ).

Bibliographie modifier

  • Paul Nizan, La Conspiration, Paris, Le Club français du livre, 1965.
    Paul Nizan y écrit : « La rue d'Aubervilliers est une rue bizarre : elle a des entreprises de camionnage et de messageries, […] les Pompes Funèbres de la Ville de Paris, elle est en somme presque tout entière consacrée au transport des vivants et des morts. »

Annexes modifier

Articles connexes modifier