Rue Pavée

rue de Paris, France

4e arrt
Rue Pavée
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La rue Pavée, au croisement de la rue Malher (à droite sur le cliché). On distingue le seul pan de mur subsistant de la prison de la Force.
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Situation
Arrondissement 4e
Quartier Saint-Gervais
Début Rue de Rivoli
Fin Rue des Francs-Bourgeois
Morphologie
Longueur 223 m
Largeur 10 à 16 m
Historique
Création Avant 1235
Dénomination Pavée
Géocodification
Ville de Paris 7136
DGI 7195
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Pavée
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 4e arrondissement de Paris)
Rue Pavée
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La rue Pavée est une rue située au cœur du quartier du Marais, dans le 4e arrondissement de Paris.

Situation et accès modifier

C'est une rue sombre, étroite et légèrement sinueuse. Dans le prolongement de la rue Payenne, elle commence à la rue des Francs-Bourgeois et termine à la rue de Rivoli. Elle croise la rue Malher et la rue des Rosiers. Le site est desservi par la station de métro Saint-Paul.

Origine du nom modifier

Elle fut l'une des premières de ce quartier à être pavée, d'où son nom. À la fin du XXe siècle, on pouvait lire côté pair (en creux ?) « Rue Pavée au Marais ».

Historique modifier

En 1235, la partie comprise entre la rue du Roi-de-Sicile et la rue des Francs-Bourgeois existait, et s'appelait la « rue du Petit-Marivaux ». Rebaptisée en 1406 « rue du Petit-Marais », puis « rue Marivaux », son nom fut remplacé vers 1450 par « rue Pavée-au-Marais », puis « rue Pavée ».

Elle figure comme « R. d. payens » sur le plan de Vassalieu[1] de 1609.

Elle est citée sous le nom de « rue Pavée » dans un manuscrit de 1636.

Prolongée en 1838 jusqu'à la « vieille rue Saint-Antoine », elle a été raccourcie lors du percement en 1854 de la rue de Rivoli. La rue s'arrêtait à l'enceinte de Philippe Auguste dont on voit encore les vestiges à droite de l'hôtel d'Angoulême Lamoignon, faisant pignon avec l'ancien bâtiment de la prison de la Petite-Force.

La rue était huppée et bordée d'hôtels particuliers (hôtel de Brienne, hôtel de Savoisy) dont seul l'hôtel d'Angoulême subsiste.

La moindre largeur de la rue a été fixée à 8 m par une décision ministérielle du 23 brumaire an VIII signée « Quinette », puis à 10 m en vertu d'une ordonnance royale du .

D'autres « rues pavées » parisiennes ont été ainsi dénommées : rive gauche, par exemple, il a longtemps existé une « rue Pavée », dès 1300, qui est devenue « rue Pavée-Saint-André-des-Arts » et aujourd'hui rue Séguier (où logea par exemple en 1281 Pierre Chauchat, renommé professeur en Sorbonne, ou en 1358 l'évêque de Laon, Robert Le Coq, proche d'Étienne Marcel), ainsi que des rues « Pavée-Saint-Sauveur » ou « Pavée-Saint-Antoine ».

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

  • Au no 10 s'élève une synagogue, construite en 1913 par le maître parisien de l'Art nouveau, Hector Guimard (connu pour ses célèbres bouches de métro). Il conçoit un bâtiment en hauteur, avec une façade ondulée et percée d'un éventail de fines fenêtres. En 1941, un bombe posée par des collaborateurs défigure le bâtiment ; la façade est restaurée après la guerre, et les décorations initiales au-dessus des trois portes laissent place à une étoile de David. Synagogue orthodoxe non consistoriale, elle ne se visite pas. Auparavant se trouvait le domicile du magistrat Jean-Baptiste Selves (1756-1823)
  • Aux nos 11 et 13 est bâti un bel hôtel particulier (porte de style Louis XIII, au no 11, et porte de style Louis XV au no 13), construit par Mansart de Jouy (1737). Démoli en 1404, l'hôtel de Savoisy se tenait là. Rebâti en 1517 par Morlet de Museau, conseiller du Roi, il est la résidence du duc de Norfolk, ambassadeur d'Angleterre en 1533, l'amiral de Brion, compagnon de captivité de François Ier (1543). L'hôtel, dit alors « de Loiraine », échoit à Charles III, duc de Lorraine ; il est restauré par sa petite-fille, la duchesse Nicole, qui y meurt en 1657. L'hôtel est alors acquis par François Dauvet, président au Parlement, et démembré. Entre le début des années 1950[2] et 2021, le bâtiment abrite une école religieuse de stricte observance, la yeshiva Yad-Mordechai. Acheté par une société civile immobilière en 1995, il est revendu en 2021 à un bailleur social associé à un promoteur immobilier dans le but de créer 38 logements sociaux, des commerces et des bureaux, au prix de lourds travaux[3].
 
Porche d'entrée de l'hôtel d'Angoulême Lamoignon.

Références modifier

  1. « Fichier:Atlas des anciens plans de Paris - Paris en 1609. Fac-similé du plan de Vassalieu dit Nicolay. - BHVP.jpg — Wikipédia », sur commons.wikimedia.org (consulté le )
  2. « Un propriétaire du Marais met son immeuble en péril et chasse ses locataires », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Par Philippe Baverel Le 27 mars 2022 à 15h06, « Paris : 38 nouveaux logements sociaux dans des hôtels particuliers du Marais », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. « Marie David, femme La Cécilia », sur La Commune de Paris, (consulté le )
  5. Histoire physique, civile et morale de Paris, vol. 5, p. 414.

Sources modifier